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EAN : 9782890059238
VLB Editeur (11/04/2005)
3.86/5   38 notes
Résumé :
Ce journal drôle et savoureux d'une jeune femme, Élie, a reçu le prix Robert-Cliche 2005 du premier roman et le Grand Prix de la relève littéraire Archambault 2007.

Une jeune femme du nom d’Élie quitte tout pour aller s’installer au fond des bois. Elle veut tourner la page, refaire sa vie, recommencer à zéro. Mais voilà, il y a les autres, ses nouveaux amis de la place, musiciens et musiciennes tous plus singuliers les uns que les autres. Il y a surto... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quelle belle écriture ! Toute en métaphores, pleine d'émotions et teintée de musique, de poésie et d'humour !

Le roman se présente comme le journal d'une jeune femme québécoise qui se réfugie dans un chalet au bord d'un lac pour tourner la page et commencer un nouveau chapitre de sa vie.

Ni les whiskys pris au bar du village, ni les paraboles qu'elle a tenté de lire en ouvrant la bible ne sont cependant d'aucun secours pour lui permettre de faire face au lourd secret de son passé. Malgré la beauté du paysage, l'amitié de son voisin musicien, le piano de son ami amérindien ou le violon chargé de traditions d'André, Élie traîne son mal de vivre. L'arrivée d'une petite voisine de huit ans, une enfant maltraitée, en grand besoin d'amour, l'obligera-t-elle à rompre sa solitude ?

Une écriture poétique, qui joue des métaphores, mais aussi d'étonnantes ellipses, sous forme de phrases qui se terminent brusquement. Il faut imaginer la suite de. Et peut-être que.

Une bien agréable lecture qui réussit avec brio à marier les profondeurs de l'âme humaine avec le merveilleux de l'imaginaire des contes.

Merci à la Babéliote Canel, dont le commentaire à permis d'ajouter ce livre sur ma PAL.
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J'ai éprouvé du plaisir à lire ce livre malgré quelques irritants. D'abord, du bon coté des choses, le mystère entretenu sur ce qui a causé la fuite effrénée d'Élie vers une nouvelle vie, vers la recherche d'un refuge; quel crime a-t-elle commis, quel drame en est à l'origine? Deuxio, le personnage de Richard, le musicien voisin qui la confrontera dans ses échappatoires, elle qui lui rendra bien par ailleurs. Ensuite la galerie de personnages secondaires, dont l'apport ne le sera pas, au contraire, puisqu'il encadre et exacerbe à la fois les tourments des deux premiers. Sans oublier l'audace de l'écrivaine qui ose insérer le fantastique avec ses sylphides et autres allégories ambiguës à souhait. Finalement la progression de la tumultueuse et touchante relation entre Élie et Amorosa, deux écorchées qui s'apprivoisent à la dure.

Par contre, certains dialogues de la part d'une petite fille de huit ans, aussi allumée puisse-t-elle être, sont peu crédibles. Les bondieuseries à répétition m'ont agacé, de même que les salmigondis de Manu où les répugnants tarifs de taxi, les tirades sur son peuple, la supposée sagesse ancestrale et les élans musicaux cohabitent difficilement. Reste que ces passages ont leur place dans le récit et n'altèrent pas significativement la belle découverte de cette facette de l'écrivaine que je ne connaissais que pour sa trilogie Morales, d'un tout autre ordre. Au final, une très belle trouvaille.
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- Pépite !
D'abord Manu, un Amérindien pianiste qui n'est à sa place nulle part : ni dans sa "réserve", ni dans le monde occidental. Et puis Richard, le "gros, grand, gras, pas propre et mal rasé" voisin musicien qui conserve soigneusement les lettres d'amour de ses admiratrices sans les ouvrir : "Quand on ouvre une lettre d'amour, quand on la lit, on est interpellé pis c'est difficile, après, de pas se sentir concerné, de faire comme si ça existait pas, de porter le poids de cet amour-là sans y répondre. Lire une lettre d'amour, c'est s'engager à quelque chose." (p. 46-47). Ensuite André et Chloé, somptueux couple de musiciens qui traîne dans son sillage de jolies sylphides sous le charme. Et enfin Agnès, alias Amorosa, petite fille de huit ans maltraitée par une mère célibataire trop jeune et alcoolique... Tous ces personnages meurtris gravitent autour d'Elie, une jeune femme qui a décidé de "changer de chapitre" suite à un chagrin d'amour, et est venue se perdre/se retrouver dans ce coin isolé...
Une magnifique histoire d'amitiés profondes, sincères, entre tous ces adultes, et d'amour entre la petite Amorosa et Elie qui va devoir s'improviser "grande soeur", elle qui a déjà bien du mal avec sa propre existence. Une écriture à la fois directe et chargée de douceur, sans complaisance, sans mièvrerie mais pleine de bouffées de tendresse. L'auteur a une plume époustouflante : un style vif, puissamment évocateur. On rayonne en lisant les sourires ("Chloé lui a ouvert un sourire dans lequel il est entré" p.69), on reçoit les regards (des yeux de terre, des yeux d'eau)... On ressent les petits bonheurs (se faire jolies pour la rentrée scolaire, une bataille de boules de neige qui laisse "mal aux joues" tellement on a ri), les déconvenues cruelles (l'irruption de la mère ivre au milieu du premier Noël d'enfant d'Amorosa), on s'imprègne des réflexions échangées entre amis, pleines de sagesse et parfois jubilatoires, du réconfort de ces proches quand tout part en vrille, quand l'un doute...
Bref, c'est magnifique !
Seule petite remarque : je n'ai pas toujours su distinguer dans le style de Roxanne Bouchard ce qui était propre à la langue canadienne, de ce qui était caractéristique de l'écriture de l'auteur. Mais cela n'a rien enlevé au plaisir de lecture !
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J'ai tourné la dernière page de ce magnifique roman hier soir, très tard. Je voulais vraiment connaître la fin. C'est ce matin que j'en paie le prix, mes yeux ont peine à s'ouvrir !

D'abord, j'avais beaucoup entendu parler de l'extraordinaire plume de Roxanne Bouchard. J'aime beaucoup quand un livre est bien écrit mais je suis encore une enfant, j'adore les bonnes histoires. J'avais quelques appréhensions puisque personne n'élaborait sur l'histoire mais tous le faisaient à propos de la manière d'écrire.

Bien entendu, une telle écriture fascine. Les métaphores sont belles et coulent facilement tout au long du récit. Les personnages se distinguent tous par un langage bien à eux. Il y a celle qui ne termine pas ses phrases, l'enfant qui répète des expressions inutiles dans toutes ses phrases, l'autre qui sacre lorsqu'il s'emporte ("caliss" semble être son préféré) et l'Amérindien poétique qui parle en parabole. Ces différentes façons de parler rendent les personnages terriblement réels. Je n'ai aucunement été déçue concernant l'histoire non plus. Élie, le personnage principal, cache un lourd secret que j'essayais toujours de deviner avec ma grande curiosité. L'histoire avec Agnès est adorable et me donnait véritablement le goût de poursuivre page après page. Cependant, certains passages me semblaient un peu longs, certains personnages m'intéressaient beaucoup moins que d'autres... c'est peut-être aussi parce que je ne crois pas avoir tout compris. Si quelqu'un veut m'éclairer sur le Conteur sans révéler des parties de l'histoire importantes, j'en serais ravie !

J'ai remarqué une forte influence de classiques de notre littérature québécoise. L'auteur ne s'en cache pas, son personnage, Élie, lit même Gaston Miron et Anne Hébert à quelques occasions. Elle a repris des thèmes et des valeurs propres à cette littérature et au folklore québécois dans un récit résolument moderne.
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Dans le but d'oublier son passé et refaire sa vie, Élie quitte tout pour se réfugier au fond des bois. Pensant pouvoir être seule, elle fera la rencontre de certains voisins et surtout d'Agnès, une jeune fille de 8 ans qui est maltraitée par sa mère. Agnès s'attache immédiatement à Élie qui tentera de résister, mais qui ne pourra faire autrement que de répondre à cette affection.

Quel beau roman! L'auteur est professeur de littérature et ça paraît! Elle manie la plume de main de maître et n'hésite pas à jongler avec les mots. Elle a un style très poétique et coloré. J'ai senti parfois qu'elle tentait d'en faire un peu trop, mais mon plaisir n'en a pas été gâché.

L'histoire de Whisky et Paraboles est le voyage intérieur d'Élie qui tente de fuir, mais qui apprendra qu'il est impossible de mettre de côté son passé seulement en changeant d'environnement. La seule solution pour avancer est d'accepter les gestes posés et de vivre avec malgré la douleur et les regrets. J'ai trouvé bien émouvant la relation qui se bâtit entre Élie et Agnès. Une relation qui passe de l'apprivoisement jusqu'à la complicité et parfois par la chicane. C'est beau de voir que chacune apporte à l'autre quelque chose les aidant à panser leurs blessures.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
J'ai toujours cru que, quand une femme accouchait, le facteur livrait un mode d'emploi secret destiné uniquement aux nouveaux parents qui entraient ainsi dans une sorte de secte de connaisseurs, de bâtisseurs, de spécialistes. Les mauvais parents m'apparaissaient comme autant d'analphabètes de la vie. Je n'ai pas eu d'enfant de huit ans, Amorosa, et je n'ai jamais reçu de mode d'emploi, ni quand tu es venue ici pour la première fois ni quand tu es revenue pour vrai avec ton sac et tes yeux grands comme la terre. Au début, je voulais juste t'apporter du réconfort, de l'aide, de l'amitié. Je voulais juste être là. Et puis, de fil en sourire, tu m'as eue. Tu m'as gagnée et mon chalet sans toi, ce n'est pas un chalet, c'est l'hiver. (p. 110-111)
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Être fidèle à soi-même, c’est écouter dans le hurlement du monde, son propre murmure pis en suivre la direction.

(p. 94)
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Quand on ouvre une lettre d'amour, quand on la lit, on est interpellé pis c'est difficile, après, de pas se sentir concerné, de faire comme si ça existait pas, de porter le poids de cet amour-là sans y répondre. Lire une lettre d'amour, c'est s'engager à quelque chose. (p. 46-47)
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Je n’ai rien demandé parce que ça ne me regardait pas et qu’on est mieux, souvent, de ne pas formuler de questions; c’est la meilleure façon d’avoir des réponses.
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Quand le livre brûle, où va le poème?

(p. 120)
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