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Citations sur Le roman théâtral (12)

Et comme un ver, une affreuse pensée commença à ronger mon coeur : je ne deviendrais jamais un écrivain. Et puis soudain, il me vint une pensée plus horrible encore : si j'allais devenir comme Likospastov ? M'enhardissant, j'ajoutai même : ou comme Agapénov ? Ataxique ? Que veut dire ataxique ? Ah! je vous le jure, tout cela est absurde!
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Il m'accueillit avec joie, comme son plus proche parent, me serra longuement la main, et me déclara qu'il avait passé toute la nuit à lire mon roman, et que celui-ci commençait à lui plaire.
-- Moi aussi, lui dis-je, je l'ai lu toute la nuit, et il ne me plaît plus du tout.
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Comment, du reste, n'aurait-il pas connu les gens, lui qui, en vingt-cinq ans, en avait vu défiler des dizaines de milliers : ingénieurs, chirurgiens, acteurs, militantes féministes, dilapidateurs, ménagères, mécaniciens, professeurs, mezzo-soprani, maçons, guitaristes, voleurs à la tire, dentistes, pompiers, demoiselles sans profession définie, photographes, planificateurs, pilotes, spécialistes de Pouchkine, présidents de kolkhoses, putains clandestines, jockeys, électriciens, vendeuse de grands magasins, étudiants, coiffeurs, architectes, ex-propriétaires, retraités, instituteurs de campagne, viticulteurs, violoncellistes, prestidigitateurs, femmes divorcées, gérants de café, joueurs de poker, homéopathes, accompagnateurs, graphomanes, ouvreuses, chimistes, chefs d'orchestre, joueurs d'échecs, préparateurs, escrocs, comptables, schizophrènes, dégustateurs, manucures, calculateurs, anciens ministres du culte, spéculateurs, phototechniciens...
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On peut dire que Rudolfi avait tout pour lui ; l'intelligence, le savoir-faire, voire une certaine érudition, tout - excepté l'argent. Cependant, l'amour passionné qu'il portait à son travail le poussait irrésistiblement à tout faire pour continuer à éditer - et quoi qu'il lui en coûtât - son épaisse revue. Sans cela il serait mort - je pense.
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Je posai le canon sur ma tempe, et cherchai la détente d'un doigt tremblant. A ce moment me parvint des étages inférieurs un bruit familier : le son criard d'un orchestre transmis par un phonographe enroué, puis la voix aiguë d'un ténor qui chantait :
"Mais Dieu me rendra-t'il ce que j'ai perdu?"
Mes aïeux ! m'écriai-je intérieurement. Faust ! Vraiment, le moment ne pouvait pas être mieux choisi. ! Bon, je vais attendre jusqu'à l'apparition de Méphistophélès. (...)
Le ténor jeta un cri de désespoir, et l'orchestre gronda.
Mon doigt tremblant était appuyé sur la détente. En cet instant, le grondement de l'orchestre m'assourdit, le cœur me manqua, je crus voir les flammes de la lampe monter jusqu'au plafond, et je lâchai le pistolet.
Un nouveau roulement de tonnerre. Puis une voix de basse épouvantable monta vers moi :
- Me voici !
Et je me tournai vers la porte.
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"Je me rends compte maintenant, pensai-je, du nombre d'amateurs qui vont au théâtre gratuitement à Moscou. Mais il y a une chose bizarre : apparemment, aucun d'entre eux n'essaye de voyager gratuitement en tramway. De même, je n'en ai jamais vu aller dans un magasin demander une boîte d'anchois gratuite. Pourquoi pensent-ils donc qu'au théâtre, il n'est pas nécessaire de payer?"
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Mes pensées et mes rêveries tournaient autour d'un seul objet : ma pièce. Dès l'instant où l'on m'avait apporté la lettre décisive de Thomas Strij, ma vie avait changé jusqu'à devenir méconnaissable. J'étais un autre homme soudain venu au monde, ma chambre était devenue tout autre, bien qu'elle fût restée en tous points la même, et les gens qui entouraient cet homme nouveau étaient autres, eux aussi, - et l'homme que j'étais maintenant avait acquis, eût-on dit, le droit à l'existence dans la ville de Moscou, il avait acquis une signification - voire une certaine importance.
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Et en grosses lettres, je traçai le mot "Fin".
Fin de l'hiver, fin des tempêtes de neige, fin du froid. Au cours de l'hiver j'avais perdu de vue les rares personnes que je connaissais, usé mes vêtements jusqu'à la trame, attrapé un rhumatisme, et j'étais devenu quelque peu sauvage. Mais je m'étais rasé tous les jours.
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Toute la maison dormait. Je regardai par la fenêtre. Dans les cinq étages au-dessous de moi aucune vitre n'était éclairée. Et je m'aperçus que ce n'était pas une maison, mais un immense bateau à plusieurs ponts, qui voguait sous le ciel noir et immobile.
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Et voilà que chaque soir, je crus voir apparaître sur la page blanche des couleurs et des formes indécises. Je clignai des yeux et, redoublant d'attention, je finis par distinguer une sorte de petit tableau. De plus, ce tableau n'était pas plan, mais à trois dimensions - comme une boîte dont on eût vu le fond à travers les lignes devenues transparentes - une lumière y brûlait et j'y voyais se mouvoir les personnages mêmes que j'avais décrits dans mon roman.
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