La guerre du Vietnam fut un conflit interminable qui dura trente ans. Tout d'abord avec la France qui envoya 150 000 hommes et quitta le terrain après la défaite de Dien-Bien-Phu puis avec les États-Unis qui déployèrent un million de combattants et ne lésinèrent sur aucun moyen, même les plus barbares, avant d'abandonner en 1975. Ainsi larguèrent-ils sur le pays la bagatelle de 7 millions de tonnes de bombes de toutes sortes (dont le napalm, le phosphore blanc et les obus à fragmentation) soit trois fois plus que tout ce qui fut déversé sur l'Europe et l'Asie au cours de la seconde guerre mondiale. L'arme la plus terrible fut l'Agent orange, un défoliant à base de dioxine, fabriqué par Dow Chemicals, Monsanto et quelques autres, qui transforma des millions d'hectares de jungle en désert pour pouvoir plus aisément débusquer les soldats Viet-Congs. Au total, cent millions de litres de ce poison furent pulvérisés sur le pays, polluant les terres, les rizières, les cours d'eau et les nappes phréatiques pour des années. Un biocide dantesque sans oublier un coût humain monstrueux. 4,8 millions de Vietnamiens et des dizaines de milliers de GI's y furent exposés et développèrent toutes sortes de cancers et autres maladies graves. Les femmes se mirent à accoucher de bébés mort-nés, difformes, hydrocéphales, aveugles, sans bras, sans jambes, etc. Et cela continue encore et encore, sans doute tant que tout le pays ne sera pas dépollué !
La lecture de cet essai ne peut laisser personne indifférent. C'est un véritable coup de poing au plexus solaire ! Comment un pays libre, démocratique, toujours dans le camp du bien et du juste, a-t-il pu se livrer à pareilles monstruosités ? Comment a-t-il pu bafouer tous les traités internationaux sur la guerre et ne jamais reconnaître ses torts, même du bout des lèvres ? Tous les recours auprès des juridictions américaines pour obtenir réparation des préjudices subis ont été rejetés. Les 70 000 vétérans atteints dans leur chair ne reçurent en compensation que des indemnisations dérisoires (de 250 à 13 000 dollars). Pire, cette horrible méthode de défoliation ne fut pas unique. Des millions de palmiers dattiers subirent le même sort pendant la guerre d'Irak tout comme des milliers d'hectares de jungle en Colombie. L'ouvrage est illustré par de très nombreuses photos dont la vision est à déconseiller aux âmes sensibles. le lecteur ressort de cette lecture d'autant plus révolté et écoeuré qu'il sait que ce véritable crime contre le génome humain signé JFK n'est pas près d'être sanctionné…
Commenter  J’apprécie         60
mettre une critique avant de lire, quelle drôle d'idée... Oui, mais voilà, je vais le lire, il me faut juste un peu de courage, ce livre est sous mon lit au chaud, il attend. Alors pourquoi j'ajoute une critique? c'est simple en 1997, à Go Vap, un orphelinat de Saïgon ( enfin d'Ho Chi Minh Ville ) un petit bonhomme d'environ 8 mois m'a souri. Il m'a même carrément tendu les bras. Oui, mais voilà, à nouveau, ce petit garçon n'est pas adoptable, il a déjà 8 mois et puis surtout il a une fente labio-palatine énorme il ne pèse que 2 kilos. Les bonnes soeurs me le disent on va vous trouver un enfant normal mais celui-là ce n'est pas possible c'est honteux de montrer ces enfants ! Elles cachent les petits comme mon futur fils, tous victimes de l'agent orange des années après cette fichue guerre, dans une salle à part. Ce sont elles qui se sentent honteuses, un comble !! J'ai bercé tous les jours pendant des mois chacun de ces petits nés hydrocéphales, ou aveugles, ou sans bras, ou sans jambes ou tout cela a la fois. Mon mari et moi avons tapé à toutes les portes et nous avons finalement réussi à adopter ce minuscule bonhomme. Il a fallu rentrer en France et laisser les autres, tous les autres, ceux de Thu Duc de la rue Tu Xuong etc.... mais tous mes amis adoptants ont oeuvré comme vous pour ces enfants handicapés, envoi de médicaments , aller-retours exprès pour amener des fauteuils roulants etc...... Je vais le lire ce livre, c'est promis. Et après je partirais de ma corrèze et je sauterais dans un avion les bagages chargés de médicaments, vêtements, jouets, bleu de méthylène ( pour la gale, véridique, c'est comme cela que les boutons dus à la gale étaient traités dans les orphelinats en 97 ) .
Commenter  J’apprécie         30
Je redoutais de lire ce livre, beaucoup d'appréhension.
S'il y avait une unité pour mesure la douleur, il faudrait l'appeler Viet Nam. Cette phrase résume à elle seule le livre. Mise à part l'ignominie des Etats Unis qui dépasse l'entendement.
Commenter  J’apprécie         30
« Il n’y a peut-être aucun langage réaliste suffisamment puissant pour traduire les horreurs de la guerre du Viêt Nam (le bombardement des villages, la destruction de l’habitat rural, le massacre de millions de gens, la dévastation d’un paysage magnifique, les effets cruels de l’Agent Orange sur les adultes et les enfants). Toutefois, nous l’avons vu à travers l’Histoire, la littérature s’est révélée indispensable pour donner à comprendre et percevoir, d’une manière profonde et émotionnelle, une réalité qui semble impossible à décrire dans le langage ordinaire. C’est pour cette raison que nous accueillons ici le livre d’André Bouny. Il constitue une contribution unique au grand ensemble de la littérature engendrée par la guerre du Viêt Nam. »
- Howard ZINN, historien et intellectuel états-unien, (tiré de la préface).
"Aux Américains, on a promis la Lune. Au Viêt Nam, ils vont la créer ! " André Bouny
Si un jour existe une unité capable de mesurer la douleur et la souffrance, elle devra s'appeler Viêt Nam.
André Bouny
"C'est un crime hideux", Noam Chomsky à André Bouny, à propos de l'Agent Orange.
"Trees are our ennemy" (Les arbres sont notre ennemi) commentait un officier états-uniens poru expliquer les difficultés auquelles devait faire face l'armée US dans ses efforts d'annihiler la résistance Viêt Cong. Pour détruire le couvert végéta qui offrait protection et nourriture aux populations de cette terre, différentes agents chimiques furent uilisés contre les essences de la forêt primitive.