Le croque-mitaine

Connaissez-vous le croque-mitaine ? Certainement, tant il y en existe de version à travers les âges et à travers les cultures. Leur point commun, les croque-mitaines servent à faire peur aux enfants souvent, pour permettre de leur interdire quelque chose. Jérémy Bouquin, dans ce roman accessible à de jeunes lecteurs, nous en propose un presque comme les autres.

Avec Jérémy Bouquin, on se s'ennuie jamais, ses romans plutôt courts, se dévorent à un rythme accéléré et dès les premières pages, on sait où l'on va. Ici, nous sommes avec la victime d'un kidnapping dans le coffre d'une voiture. Une jeune victime, qui nous dira à la seconde page : J'ai treize ans et demi… et je ne veux pas mourir ! Sans rien dévoiler de l'intrigue, le croque-mitaine en est le responsable. La suite arrivera bien plus tard, puisque le narrateur, Siffleur nous racontera les quinze jours précédents cet enlèvement.

Dans un futur proche, de jeunes enfants, vivent dans un internat où ils sont regroupés en catégories d'âge et étant affublés de matricules, s'appellent par des prénoms, il y a donc Siffleur, U75 et ses camarades dont Caboche, Costaud, Beau Gosse… Encadrés par des référents, ils vivent dans un monde coupé du réel, une bulle carcérale, mais où ils sont heureux, nourris, logés, instruits et s'amusent. Siffleur prend un malin plaisir à captiver les plus jeunes avec des histoires d'enfant qu'il revisite à la sauce croque-mitaine. Seulement, quand Caboche, lui dit l'entendre, ce monstre imaginaire, la vie à l'internat, ne sera plus tout à fait la même…

Qui est le croque-mitaine ? Est-ce vraiment le kidnappeur ? Un croque-mitaine peut-il en cacher un autre ? Et si, comme les monstres imaginaires, le croque-mitaine de Jérémy Bouquin, n'avait pas un message à nous passer, nous mettant en garde des dangers, de certains chemins que nous empruntons ?

A 14 ans, U75, dit Siffleur, et ses camarades Caboche, Costaud et Beau Gosse ont toujours vécu à l'Institution, une sorte d'internat très rude sous l'autorité de référents adultes. N'étant jamais sortis hors de ses murs, ils n'ont aucune idée du monde extérieur mais Siffleur, en vrai conteur, invente des histoires peuplées de monstres, de Croque-Mitaines pour faire peur aux plus jeunes. Mais le danger n'est peut être pas là où il l'imagine...
Ce roman tient en haleine le lecteur du début à la fin !
Le futur proche imaginé par Jérémy Bouquin est plein de mystères et de violences : pourquoi ces enfants sont enfermés dans cette Institution qui ressemble à une prison ? pourquoi n'ont-ils que si peu de contacts avec l'extérieur (seul le grand-père de Siffleur vient le voir chaque dimanche) ? qui sont ces référents qui ne restent qu'un seul mois ? Toutes les réponses nous sont heureusement données dans une fin plus qu'inattendue pour moi.
Je dois dire que je me suis vraiment laissée surprendre par les révélations finales : je n'avais rien vu venir... Bien joué !
Un roman d'anticipation pour ados que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir !

Surgissant d'une forêt sombre, l'histoire du croque-mitaine qui enlève les enfants pour les manger se nourrit des regards affolés des plus petits, et du plaisir cynique des plus grands, libérés des cauchemars qu'il traîne au sol. Pour Siffleur, cet ado de treize ans, identifié dans sa chambrée par son matricule U75, ces histoires sont le ciment qui assure sa fonction auprès des plus petits, les matricules D. Mais quand on a treize ans, l'enfant qui démissionne peu à peu sous la peau demande des comptes au monde qui l'attend. Et dans la Centrale, institut fermé qui héberge ces enfants, les rêves du dehors promis pour plus tard glissent sous la porte en pleine nuit pour vous tirer par la cheville.

"D44 s'est redressé. Il a posé un bisou sur mon front. Il reviendrait. Je craignais qu'un jour toutes ces questions ne me prouvent à quel point j'avais peur, comme lui... peur du dehors."

"On ne se moque pas des monstres. Ils existent."

Alors, lorsque l'enlèvement de Siffleur l'arrache à une discipline de fer, et à son groupe de copains, Caboche, Beau gosse et Costaud, pour le projeter dans un univers inconnu, la terreur peut s'avérer pire que tous les croques-mitaines de nos imaginaires.

"La liberté n'est qu'une impression...qui pour certains se finit par la mort..."...et la révélation de cette histoire m'a happée comme une série de marches manquées...

Il est prudent de grandir doucement et de garder ses rêves et cauchemars le plus longtemps possible, pour éviter de connaître trop tôt ceux des adultes. Parce qu'il se pourrait bien que ces histoires vous tirent vers un épilogue qui chassera à jamais votre raison.

Ce roman de Jérémy Bouquin est fléché pour adolescents, ma part rebelle ne se remet pas de l'issue que je n'ai absolument pas vue venir ! Un délice !

Une fois ce roman commencé, on ne peut plus le poser.
Ce roman tient le lecteur du début jusqu'à la fin. Dès le premier chapitre, on est totalement pris dans l'action.
J'ai vraiment adoré ce livre et je le recommande vivement.
Jérémy Bouquin est un auteur à lire absolument !

Siffleur, matricule U75 vit à l'Institut sous la garde d'un référent. En dehors des cours et autres activités, il raconte des histoires de monstres aux enfants. La seule visite qu'il reçoit est celle de son grand-père. Un jour, un de ses camarades tombe malade. Après quelques jours d'absence, il revient avec un tuyau dans la tête. Il avoue entendre des voix et prévient Siffleur du danger du croque-mitaine. Siffleur ne le croit que trop tard, quand il se fait kidnapper...

Beaucoup de suspense et de rebondissements dans ce roman qui commence sur les chapeaux de roues puisque le premier chapitre débute sur l'enlèvement de U75. Puis, c'est grâce à un retour en arrière que l'on saisit le pourquoi du comment. Les chapitres sur l'enfermement de Siffleur, les relations avec ses ravisseurs sont très prenants. Je regrette juste une fin un peu expédiée : peut être aurait-elle mérité quelques pages supplémentaires...Le dernier élément de l'intrigue (les pouvoirs des personnages) me semble arriver un peu rapidement. Je suis restée sur ma faim fin. Mais c'est peut être bon signe ? Cela appelle une suite !
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