Le dernier tome de la saga se déroule presque entièrement sur mer, à bord de la Marie-Caroline, le navire négrier à présent en route pour les îles transportant sa cargaison de bois d'ébène (traduisez : d'esclaves). Isa, Mary l'anglaise et Hoel sont à bord.
Le voyage ne sera de tout repos. Une tempête phénoménale les secoue comme du petit bois. A la vue du navire « engagé » - le grand marin qui a à peine touché un Optimist que je suis vous dira que le navire est presque à l'horizontale et bien malin qui saura le rétablir – j'ai ressenti une profonde admiration pour ces marins courageux ou inconscients qui osait traverser l'océan sur ces coques de noix. Et histoire de ne pas s'ennuyer les esclaves vont faire des leurs : mieux vaut la mort que l'esclavage. Enfin l'équipage, d'une grande courtoisie, tranche et viole dès qu'il en a l'occasion.
Non, décidément, il y a de quoi porter réclamation auprès de la compagnie, heureusement que Mary a de l'humour à revendre. Sans elle, la série aurait manqué de piquant.
Nos amis s'en tirent-ils ? Hmf ! S'il y a une chose que j'ai apprise de Bourgeon, c'est qu'il n'est pas un grand fan des happy ends. Une deuxième chose que j'ai apprise, c'est que la fin comme le reste est superbe. Je ne vois rien à jeter. La cerise, c'est un personnage secondaire truculent, latiniste, mystérieux et visiblement dangereux : le cuisto. de très, très loin, il m'a fait penser à Steven Seagal dans « Piège en haute mer », le côté latiniste en moins, mais aussi doué au couteau.
J'ai dit qu'il s'agissait de la fin, mais en fait il y a une suite en deux tomes qui se déroule plusieurs dizaines d'années plus tard. Jusqu'ici il s'agissait d'une relecture, je me lance là dans l'inconnu.
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Après l'escale sur la terre ferme africaine, ce 5ème volet rembarque pour une aventure maritime de haute volée. Après avoir essuyé une tempête, le navire va connaitre un retournement dans le rapport de force. En effet, des esclaves ont l'occasion de se mutiner et la saisissent.
« le bois d'ébène » conclut un cycle de cette série avec brio. le dénouement est beau et triste à la fois. J'ai été peinée de quitter les personnages de cette grande fresque.
Comme pour les tomes précédents, je ne suis pas toujours convaincue par le dessin. Si les décors sont très bons, je trouve les personnages moins réussis. Mais en B.D le scénario est tout aussi important que la mise en images. Et dans cette série, il est absolument remarquable. Subtilité et finesse sont les maîtres mots ainsi que des dialogues souvent brillants. C'est tellement bon que les petits défauts sont oubliés et n'empêchent nullement la série de se hisser au rang de chef d'oeuvre de la B.D.
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Voilà denouveau Isa en mer sur le Marie Caroline, 430 nègres en soute et peu d'hommes d'équipage. Ceux-ci voulant tous plus au moins prendre la place du capitaine disparu en mer.
Entre mutinerie et tempête Isa va affronter de nombreux démons.
Bourgeon reste fidèle à lui même par des dessins plus que parlant et une histoire incroyablement noire.
Il a le don de nous faite voyager dans le temps et de nous démontrer la valeur d el'humanité. La cruauté humaine est réellement mise en avant.
Une BD culte !!
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Après deux épisodes plus 'terrestres', ce dernier tome se passe presque entièrement en mer...et quelle traversée! Tempêtes, morts accidentelles, mutinerie, révolte, on peut dire que Isa et ses compagnons en auront vu et que Bourgeon aime bien maltraiter ses personnages.
Alors qu'une tension est palpable pendant la majeure partie de ce tome, les dernières pages sont celles des séparations et du dépit. Ce sont ces quelques planches qui avaient le plus marqué ma mémoire et j'ai ressenti une émotion intacte à cette relecture.
Les derniers mots de la dernière planche sont très touchants...A l'époque où j'ai lu cette histoire, c'était un adieu et aujourd'hui ce n'est qu'un au revoir (enfin j'espère), je vais donc me jeter, dès que possible, sur la suite et "la petite fille du bois Caïman".
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MARY: S'il est si bon que ça ton tambouille, pourquoi c'est rien que les esclaves ils mangent?
GRIGNOUX: Parce que si je leur donnais de la viande bouillie à la menthe, ils se mettraient à jacasser, telles de vieilles dames anglaises, et deviendraient ipso facto invendables!
Apprenez à perdre, Isa! Apprenez à vivre entre le désenchantement et la désillusion... C'est le prix qu'il faut payer le petit peu d'efficacité qui nous fait parfois croire utiles.
Vendredi 29 mars 1782... Ce jour là, j'ai failli oublier que je n'avais, somme toute, que dix-huit ans... et encore toute la vie devant moi.
La tête d'un homme, c'est toute petite! Va pas la combler avec des regrets inutiles qui pourriturent la cervelle...
- Oublier ?... La mort offre l'oubli !...La vie na pas cette indulgence.
François Bourgeon, au naturel