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3,9

sur 1312 notes
La genèse de ce roman est connue et l'intrigue aussi. Autant dire que c'est devenu un classique, et que cet aspect des choses n'a plus rien de secret pour nous.
Mais Jeanne Bourin et le roman historique, est-ce vraiment une rencontre de l'Histoire et du roman ou le résultat d'un mariage réussi entre un amour du Moyen Âge dans l'esprit de la redécouverte éternelle et de la réhabilitation d'une époque trop longtemps mal aimée et le goût de la "romance réaliste" (en réalité très romantique avec tous les clichés du genre) ?

Nous sommes devant un beau texte qui doit sans doute être considéré pour lui-même et non avec le souci du détail, car les détails étudiés : habitudes de corps de métier - en particulier l'orfèvrerie sous Saint Louis -, la prégnance du religieux dans le quotidien des hommes et des femmes, le rôle des confréries, le milieu enseignant et celui des clercs itinérants (les Goliards), la géographie urbaine dans le Paris de la première moitié du XIIIe siècle, etc. - ont beau nous convaincre tant ils sont décrits minutieusement, ils n'en restent pas moins tellement plus vrais que vrais que nature que l'on peut y voir quelque idéalisation.

Il ne faut donc pas le lire avec des lunettes de spécialiste mais plutôt avec la même générosité que celle qui a conduit l'auteure à l'écrire.
Ce roman est tout simplement inoubliable.

François Sarindar

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J'ai découvert la chambre des dames de Jeanne Bourin grâce au feuilleton du même nom alors que je n'étais encore qu'une petite fille.
Marquée par cette histoire, je me suis empressée d'acheter le livre une dizaine d'années plus tard .
Quelle belle plongée dans le Moyen-Age avec la famille Brunel. Jeanne Bourin nous offre de très beaux portraits de femmes dans cette famille de bourgeois.
Les deux personnages centraux sont donc féminins : Mathilde, la mère et sa fille Florie.
C'est évidemment l'histoire de Florie qui m'a le plus marquée.
Je me rappelle que quand j'avais vu le feuilleton, je ne comprenais absolument pas l'engouement et la passion qu'elle avait pu éprouver pour Guillaume, le cousin de son mari. Je le trouvais fort antipathique, il faut le dire...
En lisant le livre, mon avis au sujet de Florie s'est un peu nuancé, je le reconnais.
J'avais beaucoup aimé cette incursion dans le moyen-age où l'on sent le travail de l'historienne avec un véritable souci d'authenticité. Oui, à cette époque, les femmes travaillaient et pouvaient exercer un métier contrairement aux idées reçues !!
On redécouvre une époque bien moins obscure que beaucoup ne s'imaginent, et les moeurs de cette période médiévale y sont parfaitement décrits et restitués.
Bref, j'avais adoré, et je place toujours encore ce livre en très bonne place dans mon classement des romans historiques.
La suite, le jeu de la tentation est du même niveau .

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Un coup de coeur chassant l'autre, c'est Ode qui va être contente ce coup-ci !

Peu d'oeuvres romanesques situées à l'époque médiévale atteignent selon moi la qualité narrative de "La chambre des dames". Pour qui aime la période et se prête au jeu, cette saga familiale qui se développe sous le règne de Saint-Louis tant à Paris qu'en province sera un pur régal. A la clé : voyage dans le temps, émotions et nouvelles connaissances sur une société féodale trop souvent observée par l'oeil du noble, du guerrier ou du paysan mais rarement par celui du bourgeois.

L'érudition de Jeanne Bourin sur la période n'est plus à démontrer. Déjà, avec "Les pérégrines", elle nous avait offert un tableau sans concession des croisades vécues par les femmes. Avec le présent roman, elle met à l'honneur la bourgeoisie de l'artisanat : orfèvres, pelletiers, drapiers... nombreuses sont les corporations évoquées dans ses lignes, sans omettre les professions intellectuelles comme les trouvères, musiciens et poètes. Là encore, les femmes sont mises à l'honneur à travers des statuts et des états où on ne les attendait pas forcément.

L'historienne qui dort en moi a bien cru identifier plusieurs des sources qui ont permis à l'auteur de livrer à la postérité un roman si abouti : "Le Journal d'un bourgeois de Paris", les écrits de Hildegarde de Bingen, les lais de Marie de France, entre autres. de ce fait, chaque ligne sonne juste.

Personnellement, c'est justement ce manque d'authenticité que je reproche à la plupart des romans historiques situés au Moyen Age qui passent entre mes mains. Je regrette souvent les raccourcis, les facilités voire les clichés tenaces sur la période tout comme je déplore les maladresses, les incohérences et les libertés prises par certains auteurs (et là fuse de ma méchante petite cervelle une incontrôlable pensée hostile pour Serge Brussolo...). Brisons là.

De mes souvenirs d'enfance surgissent quelques bribes assez émouvantes de l'adaptation TV de Yannick Andréi et les premières mesures du générique se déroulent sur mes lèvres sans aucun effort. C'est donc un plaisir certain que je me promets à la revisionner dans les prochains jours.


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Ce roman traînait dans ma bibliothèque depuis quelques années déjà. Pourtant j'ai une grande prédilection pour les romans historiques et je n'avais entendu que du bien au sujet de celui-ci. Mais quand bien même, il m'aura fallu l'occasion d'une lecture commune pour me décider enfin à l'ouvrir. Et je n'ai pas compris. Non, je n'ai pas compris pourquoi ce roman suscite autant l'engouement car, pour ma part, j'ai été plutôt déçue. Je déconseille donc à tous ceux qui ont adoré La Chambre des Dames de poursuivre la lecture de ce qui suit sous peine de brusques et désagréables hausses de tension nerveuse.

Nous voilà donc plongés au coeur du Moyen-Age sous le règne de Saint-Louis, nous entrons dans l'intimité d'une famille de la bourgeoisie parisienne : les Brunel. L'intrusion d'un jeune homme dans la vie de cette gentille honnête famille sans problèmes va bouleverser ce gentil petit monde.

Je me suis profondément ennuyée pendant une grande partie du livre, au moins la moitié. J'ai trouvé l'intrigue inconsistante et insipide. Elle se résume à des histoires de coucheries sans grand intérêt mettant en scène une famille dont la mère est obnubilée par le sexe ( son pauvre mari ne peut plus assumer son devoir conjugal, sait-il seulement, le malheureux, qu'il y a tout de même quantité de façons de donner du plaisir à sa femme ? ), la fille aînée se marie avec un gentil poète qu'elle trompera avec le cousin de ce dernier, la fille cadette se fait agressée, violée et séquestrée par un vilain méchant grossier personnage etc… etc…
J'ai donc eu du mal à m'attacher aux personnages. La mère avec ses airs de nymphomane me faisait rire tellement elle était ridicule, la fille aînée ne semble pas savoir ce qu'elle veut et le pire de tous : Guillaume, celui par qui le malheur arrive, que j'avais en horreur.
Personnellement, je rencontre un type comme ça dans la vraie vie, je fuis en courant ! Mais ici non, toutes ces dames se pâment devant ce type têtu, violent et qui mériterait bien quelques séances chez un psy.
Cependant, l'auteur en fait l'incarnation même de la tentation et de la passion par opposition au mari vertueux, cette passion que Florie devra combattre se demandant s'il s'agit de passion amoureuse ou de simple tentation de la chair.

La plupart des rebondissements sont largement téléphonés même si on a quand même quelques surprises de temps à autre. Ça s'arrange un peu dans la seconde moitié qui a un peu plus éveillé mon intérêt et ma curiosité.
Mais dans l'ensemble, j'ai trouvé le tout niais et peu crédible. Tout tourne autour des histoires de tromperies alors qu'il y avait largement matière à donner un peu plus d'intérêt à tout ça, en exploitant un peu mieux par exemple la séquestration de Clarence et la poursuite de son agresseur (traitée trop rapidement à mon goût ), ou encore en ajoutant une intrigue annexe basée sur la profession du père ( qui est orfèvre et répond souvent à des commandes royales), ou encore en narrant les aventures du frère aîné parti en croisade.

Alors certes, cela a déjà été salué, l'auteur maîtrise parfaitement le cadre historique de son histoire et retranscrit à merveille l'atmosphère, les coutumes de l'époque. Mais malheureusement, cela est desservi par un style que j'ai trouvé indigeste. Jeanne Bourin adore les accumulations, elle nous en sort à chaque page. J'ai eu parfois l'impression de lire des inventaires. Lorsqu'elle décrit un jardin, on se croirait en train de feuilleter un catalogue horticole.

Quelques exemples :

« Les bruits de la maison dont on distinguait la façade au-delà des massifs de lauriers, de buis, d'aubépines, de fougères, disposés de façon à composer un rideau de verdure isolant le jardin des mouvements de la demeure, les échos du souper qu'on préparait à la cuisine, les voix de Jeanne et de Marie jouant auprès de leur nourrice, dans le verger voisin où elles passaient le plus clair de leur temps, les aboiements des lévriers, les cliquetis, les hennissements dont retentissaient les écuries, tissaient autour de Mathilde une rumeur éparse, familière qui l'enveloppait d'une présence rassurante. »

« Ils étaient une centaine, partis quatre jours plus tôt de Paris, à pied, à cheval, à dos d'âne ou de mulet, qui cheminaient ainsi vers le tombeau de Saint-Martin pour implorer un miracle, accomplir un voeu, ou rendre grâce d'un bienfait. Ils avaient déjà vu se succéder le soleil, la pluie, les brumes du matin, les crépuscules fauves, la tiède chaleur des derniers jours d'automne précédée et suivie de l'aigre haleine des aubes et des soirs. »

Mais stop ! Stop ! C'est lourd ! C'est trop ! Pitié !
Est-il vraiment nécessaire de faire aller verbes, noms, adjectifs par deux voire plus ? Craignent-ils donc la solitude ?

En plus de ça, l'auteur a la maladresse de placer dans ses dialogues des informations qui n'ont rien à y faire, ce qui rend ces dialogues lourds et absolument pas naturels.

Je suis quand même parvenue à aller au bout de ma lecture par curiosité mais je renonce à lire le deuxième tome. J'ai lu trop de bons romans historiques qui m'ont vraiment enthousiasmée pour pouvoir apprécier celui-ci malgré sa rigueur historique.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Un roman captivant, qui est aussi un énorme coup de coeur. Et ceci pour différentes raisons, très bien documenté ce livre nous permet de faire une incursion au 13 ème siècle pendant le règne de Louis IX (futur Saint-Louis) ou la vie quotidienne d'une famille bourgeoise et les moeurs de l'époque y sont disséquées. Et puis on y découvre aussi des amours dont les degrés sont divers, livrant même certains de ses héros à une passion magnifique par sa puissance, mais dévorante voire dévastatrice, où se mêlent violences, deuils, chagrins, jalousies, dépressions, folies, pénitences, adultères... Malgré le poids de la religion, très fort pendant le Moyen-Age, une jeune femme perdra son âme et risquera sa vie terrestre, parce qu'elle n'a pas la force morale de choisir entre deux hommes, son jeune mari trouvère sensible et doux l'aimant d'un amour sage, et son amant tumultueux, possessif, beaucoup plus affirmé et sensuel, et totalement fou d'amour...
Confrontée à la même situation, à n'importe quelle époque, quelle femme digne de ce nom ne perdrait-elle pas la tête?
Si vous pensez comme Aragon "Heureux celui qui meurt d'aimer", ce roman de Jeanne Bourin est fait pour vous!
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C'est l'histoire de la famille d'un orfèvre à Paris qui a 6 enfants. le père beaucoup plus âgé que sa femme est devenu impuissant et souffre de ne pouvoir satisfaire les besoins de celle-ci. de son côté, son épouse l'aime beaucoup mais est frustrée. Elle lutte contre ses envies qui la brûle et est très attirée par le cousin de son gendre. de son côté, le jeune homme tombe éperdument amoureux de la femme de son cousin le jour de ses noces où il la voit pour la première fois.

Cet amour sera si violent qu'il va générer énormément de malheurs et faire souffrir effroyablement les amants. On découvre aussi les coutumes médiévales et, les événements qui vont engendrer et bouleverser le cours de la vie de cette famille.

Le lecteur sera entraîné dans cette tornade comme s'il vivait à cette époque et il sera enchanté de sa lecture !
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Certainement un livre que je vais relire.
L'histoire n'est pas forcément le point le plus fort mais elle est tellement bien racontée qu'on a toujours envie d'avancer. Ce qui est vraiment magique est le cadre, l'atmosphère, les détails de la vie quotidienne (au Moyen Age), les noms des rues de Paris (qui existent encore), la description des fêtes, des vêtements, des intérieurs, des plats. Si en plus elles sont véridiques (comme parait l'indiquer la préface signée par une médiéviste reconnue) cela permet un merveilleux voyage dans le passé. Ce Moyen Age là n'est pas effrayant. Il n'y a pas la peste, des tortures ou de la misère extrême. C'est un peu dans les romans de Jane Austin sur l'époque victorienne : ce n'est pas que cela n'existait pas mais ce n'est pas ça qui nous intéresse…
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La lecture de ce livre et de sa suite coulent comme des ruisseaux.Ou comment se plonger dans l'histoire à travers la fiction.
J'ai lu les deux ouvrages d'une traite en à peine deux jours et je leur dois une nuit d'insomnie.
Certains médiévistes ont critiqué durement
D'autres ont cautionné
A chacun de se faire une opinion.
La mienne est faite
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En ce beau mois de mai 1247, c'est l'effervescence chez les époux Brunel, orfèvres à Paris, ils marient leur fille aînée Florie à Philippe, tous les deux trouvères. La mère, Mathilde Brunel se sent isolée, car elle est délaissée par son mari plus âgé et qui ne la satisfait plus physiquement. Quand, lors des épousailles, elle rencontre Guillaume, le cousin du jeune marié Mathilde s'enflamme. Guillaume, exalté, passionné, lui, n'a d'yeux que pour Florie.

Dans La chambre des dames Jeanne Bourin évoque le Moyen-Âge courtois avec cette famille d'artisans, contemporaine de Louis IX, futur Saint-Louis. le lecteur suit les pérégrinations de la famille, les passions amoureuses, l'infidélité et surtout l'ascendant et l'emprise qu'exerce un des personnages sur deux femmes, un ascendant qui va précipiter la famille dans une vraie détresse poussant certains à partir pour les croisades. La jeune soeur, Clarence, elle, suite à un évènement dramatique va s'orienter vers la religion.

La chambre des dames est un roman riche d'informations que propose Jeanne Bourin qui situe l'intrigue à l'époque des croisades, de l'évolution des sciences notamment de la pharmacopée, les soins dans les hôpitaux, l'hygiène, les pratiques et vocations religieuses mais très peu finalement sur l'art de l'orfèvrerie, l'intrigue privilégiant les relations amoureuses entre les personnages.
Malgré des personnages bien décrits et assez fouillés, je n'ai pas réussi à m'attacher aux protagonistes, et j'ai été quelque peu gênée par le côté très didactique de Jeanne Bourin, chaque nouvelle évocation était prétexte à des descriptions et des énumérations nombreuses mais qui ralentissaient l'action - je ressentais bien son côté "conférencière" - j'ai d'ailleurs fini ma lecture en diagonale privilégiant les dialogues pour suivre l'action et laissant de côté les descriptions.
C'est donc un avis mitigé que je ressens à la lecture de ce roman, je suis satisfaite d'avoir lu ce classique sur le Moyen-Âge mais je ne pense pas lire la suite.





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Ouvrir la Chambre des Dames, c'est rajeunir brusquement de sept siècles et pénétrer de plain-pied dans une tapisserie vivante où la main de Jeanne Bourin a brodé l'existence quotidienne d'une famille française au temps du roi Saint Louis. Les Brunel sont orfèvres. Ces bourgeois, tout en étant proches du petit peuple de Paris, ne sont pas éloignés de la cour, et les grands événements du Royaume retentissent directement dans leur foyer. Mais ce roman historique s'évade de l'histoire, et le Moyen Âge y reverdit, frais comme un arbre de mai, conciliant sans effort un ardent mysticisme et une sensualité exubérante. Dans la chambre des dames passe le grand souffle des passions, des plaisirs et des déchirements : Mathilde, la mère, lutte de toute sa foi contre les tentations de la chair ; Florie, la fille, cherche en aveugle le chemin du bonheur dans les méandres d'un amour interdit. Femmes d'hier, femmes de toujours.

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