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Critique de EFar


Des trois récits de voyages qui constituent ce journal, j'ai surtout été marqué par la ballade irlandaise. Sans doute parce que ce pays, et surtout sa musique, tient de la place dans ma vie.
Comme revenant à ses premiers voyages financés par des journaux suisses (Finlande, Maroc,…), Nicolas Bouvier part en reportage pour un magazine dans les années 80. Fidèle à lui-même, il débarque sans plan ni préparation. le voyage devient une petite errance sur cette île d'émigrants. de ses tribulations, il ramène (encore une fois) un récit limpide, un documentaire à la force d'évocation stupéfiante.
Sur les îles d'Aran, Nicolas Bouvier suit la piste des saints irlandais exaltés et délirants. Il découvre une frugalité qui sans doute le fascine, lui pour qui le voyageur s'allège quand le sédentaire s'alourdit.
En quelques rencontres de lieux et d'hommes, et à travers des histoires recueillies, de grands thèmes du pays prennent corps. Voici ceux qui me restent en mémoire : la force des paysages, l'âpreté de la nature, la prégnance de l'histoire, la présence en filigrane de l'arrière monde (celui des sidh et des êtres fées), l'émigration, la pauvreté, le goût de la parole, la force de caractères des irlandais.
J'ai découvert Aran à travers ce livre. Avant cela, ces trois îles étaient de simples taches sur une carte, auxquelles j'associais une réputation de rudesse et de sauvagerie. Bien après avoir lu ce journal, j'ai visité l'Irlande. Mes souvenirs de 6 semaines passées aux portes de l'hiver le long de la côté ouest, et particulièrement quelques journées sur Inismore à Aran à la veille de Noël, me font dire que cette chronique de Nicolas Bouvier est d'une justesse étonnante – sans parler de la beauté du texte.

Étrangement, je ne garde quasiment aucun souvenir des deux autres récits du livre. Ils parlent de l'Asie, je crois. Comme si les îles Aran et leurs côtes battues par l'Atlantique les avaient englouties. C'est bien ma seule raison de ne pas mettre cinq étoiles à ce livre.
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