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EAN : 9782352043003
256 pages
Les Arènes (30/01/2014)
3.71/5   70 notes
Résumé :
"Vivre sans argent cela vaut la peine. J'y ai trouvé plus de bonheurs que d'inconvénients. La libération intérieure et la reconnexion avec la nature n'ont pas de prix." Mark Boyle
Pendant des millénaires, l'humanité a vécu sans argent. Aujourd'hui, rien ne semble possible sans une carte bancaire et des billets de banque. " Et si je passais une année entière sans argent ? " Ce pari un peu fou va bouleverser la vie de Mark Boyle, cet ex-entrepreneur diplômé en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Défi : Vivre pendant 1 an minimum sans argent.

Pour cela, l'auteur se dote d'une préparation plus ou moins minutieuse avec la mise en place de règles de vie à s'imposer, et également une réflexion sur la cohérence de la recherche du "no money" et la pénibilité entre temps et achat. Un exemple concret de ce rapport de pénibilité : Comment manger du pain sans argent ? le faire soi-même, donc trouver les matières premières, les outils de fabrication, ou alors système de troc ou sinon récolter des graines germées de seigle pour le remplacer. Voici un exemple des réflexions que peut avoir l'auteur avant de passer 1 an sans argent.

De même, l'idée de dépenser de l'argent pour vivre sans argent a le mérite d'être posée dans ce livre. Effectivement, pour l'auteur, il n'est pas question de révolution à vivre sans argent. Son point de vue consiste à penser que nous pouvons changer notre système avec les outils qui l'ont créé : l'argent et le pétrole. Il suffirait donc juste de les rediriger vers la création de biens/services non destructeurs pour faire la transition avant un système sans argent/pétrole.

Ce point de vue, aujourd'hui très démocratisé, via les différents mouvements liés à la transition (Villes en transition, la transition énergétique, …), peut être plus ou moins décrié. Il est clair que la transition peut également être une supercherie permettant aux grandes multinationales (et tous d'ailleurs) de ce monde de recouvrir leur paillasson de vert et de se greenwashiser en pensant que cela "suffit" à se redonner une conscience tout en saccageant de plus en plus la planète et les rapports sociaux...

D'autre part, l'auteur nous présente, dans son livre, un tas de références pratico-pratiques permettant d'entrer dans le monde du gratuit et du partage.

La récup' peut aller loin, et sans choquer l'auteur, mais plutôt en y trouvant un quelque chose d'inventif où l'on pourrait également y trouver du provocant et du profit, Plus besoin d'élevage, mais contruisons toujours plus de routes et de bolides, et peut-être parviendront nous à faire la même chose avec les humains...! Je caricature évidemment, mais ces débordements sont présentés dans le livre de manière non critiquée, ce que je trouve dérangeant. Pourquoi ? Pour ne pas fâcher ?

Par contre, d'un autre côté, un livre qui a l'air très intéressant m'a mis l'eau à la bouche, sur les conseils de l'auteur dans le livre : Aujourd'hui, nous avons clairement tout perdu de ces gestes si naturels il y a de ça quelques décennies. Et ce n'est pas être rétrograde que de le dire!

"Mentalement, physiquement, émotionnellement, spirituellement, notre santé s'améliore dès que l'on commence à vivre de la manière que l'on considère comme adéquate, quel que soit notre choix" (Mark Boyle). C'est tellement vrai dans nos sociétés occidentales, où nous avons LE CHOIX mais dans lesquelles nous nous bornons à nous mettre des barrières dès que la société de consommation nous le demande... Pensons un temps soit peu, à l'autre côté de l'hémisphère, où "la nécessité est mère des inventions", au risque réel de mourir si il n'y a pas de solutions ou d'aide extérieure.

Autre réflexion intéressante sur les pièces de la maison, qui, avec la mondialisation, se sont vus agrémentées d'accessoires coupant littéralement les échanges, discussions pour rendre amorphes et spectateurs ses habitants... Vous voyez de quoi je veux parler : la TV. Où est-elle généralement installée ? Dans le living-room, autrement appelé salon, et traduit en français, "la pièce à vivre".

Mark Boyle, en réalisant cette expérience de vivre sans argent et penseur de "la nécessité, mère des inventions" se définit comme un idéaliste réaliste. Ce sont deux termes intéressants à mettre ensemble pour déstructurer les clivages que l'on peut trouver entre les bobos, hippys et ceux qui vivent sans argent par manque de moyens... On arrive vite sur une pente glissante où l'immense majorité des détracteurs va pouvoir s'engouffrer et critiquer sans vergogne toute tentative d'explication!

Le contraste entre le tout numérique et la simplicité volontaire est intéressant à souligner. Pour Mark Boyle, il est aujourd'hui plus facile de vivre sans argent grâce au net et ces nombreux projets de plateformes collaboratives. Cela peut être évidemment un sujet à débattre. La décroissance est-elle un concept prenant en compte les technologies créées par ce système qu'elle veut exécrer ? Ou s'agit-il simplement d'une transition, d'une amorce vers la réelle décroissance ? le sujet a le mérite d'être posé dans le bouquin.

Mark Boyle fait place à plusieurs références comme Gandhi, Rob Hopkins, Easterlin,...avec des réflexions sur le bonheur, le consumérisme, la propriété des objets qui élèvent la pensée et font prendre de la hauteur par rapport à l'autre côté pratico-pratique de son mode de vie (qui est indispensable dans le livre, bien sûr).

Son système de SEL "Freeconomy", dont les mérites y sont vantés et rendu comme indispensable pour son année de "sans argent" abonde dans ce sens du numérique essentiel aujourd'hui.

Des réflexions peuvent également prêter à sourire car c'est grâce à sa médiatisation qu'il parvient à établir ses bases et même réussit à voyager sans frais et donc sans argent. Cependant, et c'est grand bien de l'annoncer, l'auteur a le mérite de souligner cet avantage pouvant être considéré comme incohérent. C'est tout à l'honneur de Mark Boyle de le remarquer. Il ne se considère par hors système mais profite de sa notoriété plus ou moins grande pour faciliter grandement ses relations sociales.

C'est un témoignage qui montre qu'il est possible et réalisable de vivre sans argent, à condition de bien préparer ce changement lorsqu'on a de l'argent...

Cela ne remet bien sûr pas du tout en cause son courage, sa persévérance, pour affronter une vie complètement différente et nouvelle que la majorité des gens ne pourraient réaliser, qui plus est, dans un pays au climat froid et humide qu'est l'Angleterre.

Un vrai journal de bord amélioré dans lequel on plonge dans la vie quotidienne de Mark Boyle, montrant aussi bien les étapes pour chier dans un trou que pour tenter de conserver sa relation amoureuse.

Ce livre a de l'intérêt mais montre clairement des limites, justement quand l'auteur déclare ne pas vouloir revenir à "sa vie d'avant". Même s'il ne s'agissait alors plus du même bouquin, comment pourrait-il concilier son mode de vie avec une vie de famille, la vieillesse ? Je ne veux pas chercher des poux là où le défi sportif est également trop présent à mon goût mais ce sont des idées que j'aurais bien aimé voir abordées dans ce livre. Au final, bien que très entouré, c'est tout seul qu'il s'endort dans sa caravane...Attention, nous pouvons être 2 à nous endormir dans le même lit et nous sentir incroyablement seuls également, il est vrai.

L'autosuffisance n'est pas un but pour Mark Boyle, il faudrait plus réfléchir à la "suffisance collective" et chercher à relier les gens de manière interdépendante et simple, selon une étude de R. Dunbar privilégiant des communautés de maximum 150 personnes.

"Il est bien plus facile d'apprendre à quelqu'un à semer une graine que de le convaincre de le faire". L'auteur nous montre cette idée qu'instiller ces valeurs de gratuité, de solidarité à des personnes non-initiées et assouvies à cette société de consommation n'est pas chose aisée. L'argent conditionne dans notre société actuelle, les relations humaines et leur sécurité. Sécurité dans le sens noble, pas celui de la répression.

L'argent nous fait sentir en sécurité mais également incroyablement seuls si l'on ne se rend pas compte de la superficialité de nos relations avec l'argent. Or, la vie sans argent oblige à tisser des liens, de l'horizontalité entre les gens et donc de l'interdépendance, gage de solidarité et de vie.
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un livre qui nous fait comprendre comment vivre dans la gratuité, pour manger, vivre , se laver, avoir une vie amoureuse,
des amis, et garder le contact avec sa famille.
et revenir à l, essentiel avec des moyens ingénieux.
mark boyle nous prouve
avec humour et sagesse que finalement on peut se passer de l, argent 💰.
sans se prendre au sérieux
grâce à la débrouille.👍
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Mark Boyle, l'homme sans argent et créateur de la freeconomy, nous livre le récit de son année sans argent en 2009.

J'étais très enthousiaste à l'idée de lire ce livre. Je n'avais encore rien lu à ce sujet mis à part quelques articles néoanarchistes qui remettaient en question l'argent qui gouverne notre société.

J'ai apprécié le fait de comprendre que vivre sans argent est possible pour pratiquement tout le monde.

Mais!!!! A condition de le vouloir vraiment et de mettre de côté le confort auquel nous sommes à peu près tous habitués désormais. En effet, l'homme sans argent se nettoie dans les rivières (douche solaire au mieux) cuit ses aliments avec son rocket stove, creuse de multiples trous pour déféquer, vit sans eau courante,...

Ce quotidien "à la dure" m'a un peu refroidie mais j'ai plein espoir qu'avec le temps, d'autres idées naîtront et permettront d'améliorer ce quotidien.

Malgré ce point négatif, je partage pleinement ses idées en matière de générosité (donner sans rien attendre en retour), le freeganisme, l'écologie pratique, le transport vert, l'abandon des emballages, les cueillettes sauvages, les coupes menstruelles, les bébés sans couche, le troc et partage gratuit des compétences de chacun pour remplacer le salaire... Cette lecture m'a permis de mieux réfléchir à la place omniprésente de l'argent dans notre société de consommation pour entrevoir d'autres moyens d'échange.

Le livre se termine par une liste assez exhaustive des sites internet intéressants en matière de "freeconomy" (Babelio pourrait presque en faire partie avec l'échange de livres!!)

A lire lorsque l'on est un minimum convaincu par le besoin de davantage de générosité dans notre société, d'écologie et de retour à l'essentiel. Pour ma part, je trouve que le livre Vivre simplement de Philippe Lahille permet déjà une approche accessible à tous en matière de décroissance.

Enfin, sachez que tous les bénéfices du livre ont été versés pour créer un espace d'accueil pour toutes les personnes souhaitant vivre sans argent du côté de Bristol.
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J'aime beaucoup ce genre de livre où l'auteur, confrontant la théorie et la pratique, a mené une expérience jusqu'au bout, pour voir ce que ça donne, et pour analyser tous les obstacles qu'il a dû rencontrer. Je pense notamment à No Impact Man. C'est dans le même esprit et avec le même sens de la mise en scène tellement anglo-saxon, mais dans un environnement complètement différent que se situe Mark Boyle. Il mêle apports théoriques, sens de l'humour, conseils pratiques, un brin de sentimentalisme et une touche de philosophie, pour obtenir un ensemble bien agréable à lire, qui fait réfléchir sur son propre rapport à l'argent, à la société de consommation, et surtout au confort moderne. Pour ma part je n'arrive pas à envisager de prendre une douche glacée dehors en plein hiver, et rien que pour ça je dis "respect" ! :-)
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Dans ma famille, nous avons des règles de vie: nous évitons de gaspiller de la nourriture et pour cela nous mangeons souvent plusieurs jours d'affilée la même chose. Cela ne nous gêne pas mais ce n'est apparemment pas le cas de tout le monde: ma fille me le disait encore il y a peu, elle a "choquée" des camarades de classe en leur disant comment nous mangions. Dans certaines familles, on fait un plat le dimanche: s'il en reste, on jette et on refait autre chose pour le lundi. Moi aussi, cela me choque beaucoup.

Nous faisons notre potager. Alors oui, je sais, nous avons aussi la chance d'avoir un grand jardin mais nous allons aussi au marché chez un producteur local et je peux vous dire que son kg de pommes n'est pas plus cher qu'en grande surface.

Nous essayons au maximum d'éviter la surconsommation frénétique. D'ailleurs passer une journée à faire du shopping, je n'aime pas.

Mais ne plus dépenser du tout, cela me paraissait un peu impensable.

J'ai donc lu ce livre mais il y a quelque chose qui m'a gêné dans la façon de vivre de cet homme. Il vit sans argent certes, mais il peut se le permettre aussi parce que d'autres vivent avec. Par exemple, il fait les poubelles pour trouver des invendus. Si la majorité des gens n'allaient pas dans les supermarchés, il n'y aurait pas d'invendus non plus. En clair, il y a, dans ce livre, de bonnes idées mais je pense sincèrement qu'aujourd'hui, il est quasi mission impossible de vivre, pas sans, mais en dehors de l'argent. Ne serait-ce que pour payer les études des enfants!!
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Depuis notre naissance, on nous enseigne que l’argent, et non la communauté, est notre source primaire de sécurité personnelle. On comprend parfaitement pourquoi la plupart des gens ont appris à protéger ce qu’ils ont acquis ; sinon, si les choses se dégradaient, à quoi se raccrocheraient-ils ?

Une des premières, et l’une des plus importantes leçons que la « vie sans argent » m’ait enseignée est de faire confiance à la vie. Je suis convaincu que si nous vivons chaque jour avec l’esprit du don, nous recevons tout ce dont nous avons besoin, chaque fois que nous en avons besoin. Cela fait longtemps que j’ai arrêté d’essayer d’expliquer ceci intellectuellement ; Cela provient du sentiment et de l’expérience de la vie. Obtenir une caravane gratuitement après avoir vendu mon bateau pour financer le site internet « Freeconomy » fut un exemple majeur, mais de nombreuses petites choses se produisirent quotidiennement.

De nombreux soirs je me déplaçais à vélo allant de maison à maison en rentrant chez moi, m’arrêtant pour donner de la nourriture à des amis qui en avaient besoin – de la nourriture que j’avais en trop et que je ne pouvais pas manger moi-même. D’autres soirs, je me trouvais en ville, affamé après mon trajet à vélo, mais ayant oublié de prendre de la nourriture avec moi, pour finalement rencontrer un ami ou une connaissance dans la rue m’invitant à diner.

Selon mon expérience lorsque vous donnez volontier, sans arrière-pensée, vous recevez en retour, à chaque fois. C’est un flot naturel dans lequel vous donnez et recevez, une danse magique sur laquelle tout notre écosystème est basé. Mais cela nécessite un acte de foi, une confiance dans la nature pour subvenir à vos besoins. Les Chrétiens appellent cela « récolter ce que vous semez », les bouddhistes l’appellent « karma » et les athées appellent cela « le bon sens ». [ …]

Si nous mettions un plus d’amour, de respect et d’aide dans le monde, je crois que nous bénéficierions d’un monde fait de plus d’amour, d’aide et de respect. Ce n’est pas une théorie compliquée. Rester dans le flot entre « donner et recevoir » librement est un défi que je ne réussis pas toujours. Mais les moments où je suis dans ce flot sont mes meilleurs moments. La vie semble simple, il n’y a pas de résistance, aucun mouvement à contre courant.

Faire confiance à la vie pour procurer tout ce dont vous avez besoin est, selon moi, une complète libération. Cela vous libère des soucis et vous permet de faire ce que vous voulez réellement faire. (pp 191-193)
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«  j'essaye de pratiquer ce que j'appelle une spiritualité appliquée, c'est à dire d'insuffler mes croyances dans ma vie plutôt que d'en faire quelque chose d'abstrait dont je parlerais sans le faire. Plus il y a de cohérence entre la tête, le cœur et les mains, plus on s'approche d'une vie honnête. C'est ma conviction. Le monde physique et le monde spirituel sont pour moi les deux faces d'une même médaille »
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L'argent c'est un peu comme l'amour. Nous passons toute notre vie à lui courir après, mais peu d'entre nous savent réellement ce que c'est. Disons qu'à ses débuts c'était une idée formidable.
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...je trouvais une caisse de préservatifs, dont l'emballage avait été abîmé par l'eau, mais dont le contenu était intact ! Cela résolut une grosse prise de tête : Fergus voulait en fabriquer à partir d'intestins de blaireaux écrasés, une idée assez répugnante qui n'aurait sûrement pas excité mes futures maîtresses...
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Cependant, à mesure que j'explorais le chemin qui me conduirait à vivre dans une économie gratuite, j'avais le sentiment de me perdre dans un labyrinthe. Non pas que ce soit difficile en soi, mais nos sociétés occidentales modernes nous ont drogués au confort et nous ont surtout fait oublier la plupart de nos savoir-faire traditionnels. […] le problème, c'est que l'art de la gratuité s'est perdu. 
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MP 2014-04-03-199-003048BDD2D9.mp4
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