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Patrick Marcel (Traducteur)
EAN : 9782070309566
224 pages
Gallimard (15/06/2006)
3.66/5   87 notes
Résumé :
Orphelin abandonné sur le seuil d'un vieux manoir, le jeune Timothy a été recueilli par une bien étrange famille composée de vampires, gargouilles, momies et autres créatures monstrueuses.
En grandissant, il décide de raconter les aventures de ces immortels. Au fil de son récit, apparaissent des personnages attachants et sensuels dont les histoires enchantent et fascinent Timothy à une époque où il est dangereux d'être différent. Car les vrais monstres ne son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Sur une haute colline de l'Illinois, s'est un jour – ou plutôt l'espace d'une nuit de tempête – dressé un gigantesque Manoir. S'y est alors installé toute une ribambelle de “monstres”, de la sorcière invisible capable de s'immiscer dans les pensées à la momie forcément égyptienne, en passant par un homme ailé et bien d'autres spécimens encore. Parmi cette galerie de personnages hauts en couleur, se distingue un seul être qui peut se dire normal. Il s'agit d'un jeune garçon, Timothy, qui a été trouvé et adopté par la Famille. Tel l'historien qu'il semble devoir être, il se met en devoir de narrer le récit de cette maison pas comme les autres, et de ses habitants.

Un manoir habité par une famille de monstres, si ça vous rappelle quelque chose, c'est tout à fait normal car avec ce De la poussière à la chair…, Ray Bradbury ne se cache pas d'avoir voulu rendre un hommage à son ami Charles Addams. Dans la postface du présent ouvrage, il explique même avoir eu un temps le projet d'une écriture en commun avec le dessinateur, père de la célèbre Famille qui porte son nom, et dont il illustra les aventures macabres durant près de quarante ans, de manière régulière, pour le New Yorker. Finalement, le projet ne verra pas le jour.

Sur une base de six nouvelles pour la plupart écrites à la fin des années 40, dont certaines révisées, De la poussière à la chair… est un patchwork de récits situés dans le même univers et assemblés entre eux de façon plus ou moins cohérente. Si, dans un premier temps, le collage semble trop artificiel, le lecteur finit par entrer au coeur de ce roman. Et avec cette toute nouvelle traduction, signée Patrick Marcel, à la fois plus dense et plus fluide, le lecteur peut enfin apprécier toute la poésie qui transpire des mots de Ray Bradbury. Car, au-delà de l'hommage, c'est bien de cela dont il s'agit ici : un assemblage de longs poèmes en prose. La musique des mots est prégnante, évocatrice souvent, hermétique parfois, toujours magnifique. En revanche, si le lecteur recherche dans De la poussière à la chair… le côté militant que lui promet le quatrième de couverture, il devra repasser. À moins que cela ne fasse référence à la « marée montante du scepticisme » qui porte préjudice à la Famille même ? Peut-être que dans l'esprit d'un Américain, l'Athéisme est le pire des maux contre lequel il faut lutter ? On ne saura trancher ici…

Au final, ce livre court, un peu plus de deux cents pages s'avère une très bonne porte d'entrée pour qui veut découvrir la face fantastique de l'oeuvre immense de Ray Bradbury, auteur que d'aucuns réduisent à ses écrits de science-fiction, ce que lui-même récusait (il se considérait avant tout comme un auteur de fantastique). On se gardera par ailleurs d'une impression initiale mitigée, la faute à la structure bancale de l'oeuvre (comme souvent avec les fix-up) : charge au lecteur de savoir se laisser imprégner par la musicalité des mots qui ne manquera pas de le piéger. le voyage vaut le détour...
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Ray Bradbury n'est pas seulement un maître sachant mêler fantastique, anticipation et science-fiction, c'est aussi un formidable conteur. Et avec ce roman, poétique, il le prouve !
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Un livre choisi par hasard tiens un Bradbury dont je n'ai jamais entendu parler...et pour la première fois, c'est une demie déception.

En fait le problème de ce livre vient du fait qu'il s'agit d'un recueil de nouvelles disparates, pour la plupart déjà publiés ailleurs, et qui ne veut pas se reconnaitre comme tel "la sorcière vagabonde", je l'ai déjà lu sous le titre "la sorcière d'avril" dans Les pommes d'or du soleil et aussi dans l'un des opus de la dimension fantastique au passage. Retravaillée pour être intégré à ce nouveau livre, la sorcière d'avril est devenue une sorcière de fin d'été, mais c'est exactement la même histoire: une femme qui prend possession à distance du corps d'une autre pour draguer un homme. La nouvelle originelle ne m'avait d'ailleurs pas plus emballée que ça, et se terminait en fin ouverte. Bradbury a donc décidé de récupérer cette histoire, plus quelques autres déjà parues dans "le pays d'octobre" (Oncle Einar) ou " à l'ouest d'Octobre" ( A l'ouest d'Octobre, le voyageur de l'Orient-Express) et quelques autres isolées, pour composer une Famille fantasque de morts-vivants, dont fait Partie Cecy, la sorcière, donc.
Dans un manoir lugubre qui s'est construit tout seul, Il y a donc Cecy, la femme qui passe son temps à dormir sur du sable dans le grenier, et prend possession de n'importe quel corps, ou plutôt investit la pensée de n'importe quel être vivant, du moment qu'il est situé dans un espace de quelques kilomètres carrés , autour de son grenier.
Il y a les parents, très grands et lugubre, le père dort le jour, la mère ne dort pas du tout.
Il y a "Mille fois trisaïeule", l'ancêtre, une momie rangée quelque part dans les combles.
Il y a l'oncle Einar, doté d'ailes vertes. Ce n'est pas un vampire, il pourrait voler de jour, mais préfère éviter pour ne pas se faire canarder aussi sec par les paysans de ce coin de l'Illinois nommé "Octobre".
Il y a aussi des fantômes, des cousins facétieux, une souris, une chatte et une araignée de compagnie.
Et Timothy, un enfant humain abandonné, recueilli par cette famille de bric et de broc.

Je l'ai déjà dis ailleurs mais je le redis, Ray Bradbury était un formidable conteur (EST, pardon, des fois que son fantôme vienne contester !). J'ai bien aimé certaines des nouvelles, celles qui ne mettent pas Cecy en avant , ce personnage m'ennuie profondément et m'est vraiment antipathique, dommage c'est un peu le personnage central. L'histoire de l'oncle Einar est excellente: un jour d'abus de boisson, il entre en collision avec un pylone électrique et détraque son système d'écholocation, et comme il ne peut plus voler de nuit, et ne veut pas voler de jour, ça créée des problèmes.
J'ai adoré la nouvelle du voyageur de l'Orient Express, parce qu'elle met en avant la lecture et l'imagination : (une infirmière en retraite rencontre dans le train un home qui parait mourant: il s'agit d'un fantôme, malade de ce que les gens ne croient plus au surnaturel. Il souhaite rejoindre l'Ecosse, le seul endroit sûr pour lui où il pourra trouver une mansarde à hanter. Mais pour celà il faut traverser le pays de Descartes! L'infirmière a une idée géniale pour requinquer son nouveau patient: lui lire des histoires fantastiques: Hamlet, Macbeth, le chien des Baskerville, la charrette fantôme, un conte de Noël...

Mais l'ennui c'est que l'auteur a voulu recomposer un roman avec ses nouvelles, qu'il a donc cousues ensemble un peu comme il a pu. C'était le cas pour les Chroniques Martiennes déjà .Et, contrairement aux Chroniques, ça n'est pas une réussite. le liant n'est pas toujours très convaincant, et le résultat a des allures de créature de Frankenstein ( vous me direz, pour une série de nouvelle autour des monstres et de l'idée d'Halloween...), cousue à la grosse ficelle. C'est vraiment, vraiment dommage. D'une part parce que Bradbury est tellement bon ( j'ai pensé à mettre le présent cette fois) dans le format court, que ses personnages de nouvelles ne gagnent pas forcément à revenir à plusieurs reprises. D'autre part parce que j'avais déjà croisé ailleurs certaines de ces nouvelles, donc, ça fait un peu réchauffé.

Dans la Postface, Bradbury indique que ces histoires d'Octobre sont le projet de toute une vie, il a mis 55 ans à les écrire, en se basant sur des souvenirs de sa propre famille . J'ai presque préféré cette anecdote en fait. Je le crois volontiers, et c'est triste de penser que le projet qui lui tenait le plus à coeur n'est pas une réussite. dommage encore une fois parce qu'il y a de très bonnes idées, une ambiance particulière une écriture souvent poétique ( un trait caractéristique de Bradbury, ça je ne l'avais pas dit je crois, mais il n'y a qu'à lire la liste des titres pour s'en convaincre, personnellement , rien que ses titres me donnent envie de me jeter sur le livre toutes affaires cessantes." Je chante le corps électrique", par exemple, je trouve ce titre absolument fascinant)
Vous mesurez à quel point ça m'ennuie de devoir être critique avec un auteur qui fait partie de mes favoris...

L'autre problème vient de l'édition française qui présente le livre comme un roman engagé, ce qu'il n'est pas! La politique n'a rien à voir là dedans, et la dictature mise en avant par la 4° de couverture n'est évoquée que de très loin.
Et en plus, nous propose une illustration de couverture totalement banale, façon " Bates Motel sous l'orage".

L'édition américaine était illustrée à la demande de Bradbury par un de ses bons copains, Charles Addams, le grand spécialiste en famille déglinguée.
Il devait avoir plusieurs illustrations, ce qui n'a pas pu se faire, Addams est mort avant que l'édition ne se concrétise. Imaginez un peu ça..
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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L'écriture de Bradbury est pour moi un fleuron de poésie. Une poésie spectrale, dont il ne faut pas chercher à saisir l'intégralité du sens. Il s'agit davantage de se laisser porter par les mots, laisser la partie rationnelle de son esprit dériver, c'est de cette manière, selon moi, que l'on accède à la meilleure compréhension de l'écriture et de l'univers de Bradbury.
Quant à ce titre, de la poussière à la chair, je le conseille à celles et ceux qui recherchent des personnages poétiques et insaisissables, à mi chemin entre le conte et le rêve (je pense par exemple à la jeune femme qui vit dans le grenier et qui ne s'éveille jamais, ce qui ne l'empêche pas pour autant d'avoir une vie propre). Il y a de l'humour également, comme l'oncle tonitruant du jeune héros et la momie dégarnie. Pas mal de questions intéressantes sont soulevées dans ce texte: la vie et la mort bien sûr, mais également la question des origines, la place laissée au folklore et aux anciennes croyances dans un monde moderne, etc.
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Faisait très longtemps que je n'avais pas lu de Bradbury. Toujours aussi poétique dans ces textes.

Ici c'est un peu un hommage à Charles Addams puisque Ray Bradbury décrit une famille de monstres vivant dans un vieux manoir en Illinois. Mais ce sont des monstres gentils ici un peu comme la famille de Addams.

Cela me fait rire que l'auteur avait proposé son texte à l'origine à Weird Tales. Bien sûr qu'il a été refusé... Comme si Bradbury pouvait vraiment écrire de l'horreur.

J'ai été quand même un peu déçu de livre. En fait il s'agit de différentes nouvelles que l'auteur à raboutillé pour essayer de faire un roman de tout cela. Mettons que c'est très inégal.

Ce que j'ai aimé? D'abord le chapitre "Hâte-toi de vivre". Une femme qui nait à 19 ans et qu'à chaque jour elle rajeunit... Quand même étrange de voir sa vie à rebours se dérouler.

Bien aimé également la plus grande menace qui survient vers la fin de ce livre: la population mondiale ne croit plus aux monstres. Ceux-ci doivent migrer vers l'Angleterre et l'Écosse où les gens croient encore aux fantômes. Un peu le message de Peter Pan: à toutes les fois que quelqu'un affirme ne pas croire aux fées alors une fée dans le monde meure.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Et cela commença avec le vent.
Il envahit le monde comme une grande bête invisible, et le monde entier l'entendit passer en une saison de chagrin et de lamentations, une noire célébration de ce qu'il charriait pour le disséminer, et l'ensemble emportant tout le haut Illinois dans sa trombe. Avec des déferlements de marée et des amuïssements du fracas, il déroba aux tombes la poussière dans les yeux de leurs anges de pierre, aspira dans les sépulcres les chairs spectrales, s'empara d'anonymes bouquets funéraires, secoua les arbres des druides pour déverser la moisson de feuilles en un déluge aride, un bataillon de mues et d'yeux ardents qui flambèrent avec démence dans des océans de nuées voraces, se déchirant en banderoles de bienvenue pour escorter les occupants de l'espace au fur et à mesure que leurs effectifs augmentaient jusqu'à faire résonner les deux de tels débordements mélancoliques d'époques révolues que, dans les cours de fermes, un million de dormeurs s'éveillèrent avec des larmes sur le visage, en se demandant s'il avait plu dans la nuit, contre toute prédiction ; qui flambèrent aussi sur le fleuve orageux au-delà de la mer, bouillonnant sous la gravité de ces adieux et de cette arrivée.
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La famille répétait souvent que, si l'on enfermait Cecy dans une boite à musique, comme ces petits cylindres en cuivre hérissés de pointes, et qu'on la faisait tourner, elle vous jouerait la liste des bateaux et des navires en partance et, pourquoi pas, toutes les géographies de ce monde bleu, et qui sait encore, de l'univers.
En somme elle était une déesse de la sagesse, et la Famille, consciente de ce fait, la traitait comme une porcelaine et la laissait dormir à toute heure, sachant qu'à son réveil sa bouche retentirait de douze dialectes et de vingt états d'esprit ; assez de philosophie pour élucider Platon à midi et Aristote à minuit.
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La petite voix qui demande aux morts se présentant pour l'admission aux portes du Paradis : Pendant votre vie, avez-vous connu l'enthousiasme? Si la réponse est oui, vous entrez au ciel. Sinon vous tombez pour brûler dans l'abîme.
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Ne me dites pas qui je suis. Je ne veux pas le savoir.
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Ne me dites pas ce que je fais. Je ne veux pas le savoir.
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