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Critique de orhal


Il faut que je rassemble mes mots pour vous parler comme il se doit de ce chef d'oeuvre de la littérature fantastique contemporaine et de cet auteur majeur. Plus connu pour ses Chroniques Martiennes ou son célèbre Fahrenheit 451, Ray Bradbury est un énorme grimoire de poésie, un chef d'orchestre des mots, un magicien de la métaphore. Je n'exagère pas. Je vous présente simplement un des meilleurs auteurs de l'imaginaire qu'il m'ait été donné de lire.
Ce roman, cette Foire des Ténèbres, est une ode mélancolique faite à l'enfance, à cette aptitude que l'on a tous eu de trembler autant que de rire, à cette force vive et brute teintée de fragilité et d'innocence.

Dans une petite ville américaine, qui pourrait être n'importe quelle ville du monde, des forains décident de planter leurs tentes. Deux enfants, Jim Nightshade et Will Halloway, entendent le cri du limonaire qui apporte avec lui une atmosphère de soufre. Jim et Will, comme deux parties complémentaires d'un seul être, se jettent dans l'intrigue. Ils observent de loin les agissements de l'Homme Illustré et de sa galerie de sorcière, homme serpent et autre nain. Ils sentent que quelque chose ne va pas. Jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que le caroussel a le pouvoir de faire rajeunir ou vieillir les gens, selon qu'il tourne à l'endroit ou l'envers. Ce manège offre le pouvoir de vie et de mort à ses propriétaires. La découverte de nos deux pré-adolescents va déclencher le courroux du sinistre Monsieur Loyal tatoué.

Avec ce roman, Bradbury nous innonde d'images et de sentiments. Chaque grain de poussière semble douer de vie, chaque son est plein d'humanité. Tout respire, maisons, pierres, orage. Et les humains sont justes, sensibles. Ils existent. La galerie de "freaks" est belle, forte et classique, et leur crédibilité participe du frisson qui s'instaure au fil des pages. La quête, qu'on pourrait penser trop manichéenne (mais qu'importe), est celle de toute existence : l'évolution, le passage d'un état à un autre. Grandir, s'émanciper, devenir. Quelques passages sont littéralement irrésistibles. le rapport Père/Fils est décrit avec une telle finesse et une telle douceur, qu'il est probable que vos yeux s'embuent, comme les miens.

Ray Bradbury est un fabuleux conteur. Fin, pudique, terriblement nostalgique et alerte. On souhaiterait presque ne jamais quitter ce monde qu'il décrit si bien, avec des mots si gracieux. Et vivants. Les phrases dansent au long du récit. Et on se laisse prendre par la main, en une valse enchanteresse et inoubliable.
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