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EAN : 9782253144304
378 pages
Le Livre de Poche (01/04/1998)
3.82/5   19 notes
Résumé :
Bréhat, au large des côtes bretonnes. Nadia Bensdaval, tireur d'élite de la DGSE, est chargée de surveiller un petit homme étrange dont elle ne connaît que le nom de code Melchior. Et voici que surgit un commando de tueurs...
Niambé, 'quelque part en Afrique. L'avion dans lequel a pris place le président local est détruit en plein vol. Les organisateurs de l'attentat disparaissent dans la brousse.
Paris. Une bombe explose dans le métro peu avant la sta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Serge Bramly est un écrivain étonnant, passant d'un sujet à l'autre. Ce réseau Melchior montre qu'il aurait très bien pu faire aussi un superbe auteur de thriller. L'auteur de le Premier principe, le second principe, mène superbement son intrigue, croisant terrorisme, corruption, entre Bretagne et potentats africains, avec quelques belles scènes de scènes d'action. Et le tout tient la route. Bramly était visiblement bien renseigné sur la DGSE et cela se sent. L'auteur offre le personnage principal une femme, Nadia. Un livre qui a été oublié aujourd'hui, mais qui reste tout à fait lisible.
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Faible femme, dit-on. Mais attention, celle-ci, prénommée Nadia, appartient à la DGSE en qualité de tireuse d'élite et ne manque pas de ressources pour se sortir d'un mauvais pas. Lorsque son équipe, chargée de protéger un mystérieux personnage (nom de code Melchior) est attaquée puis anéantie par un commando utilisant les mêmes méthodes que le sien, elle réussit à fuir et ses ennuis commencent. Les péripéties vont s'enchaîner à un rythme plus que soutenu : attaque initiale sur l'île de Bréhat, attentat terroriste dans le métro parisien, assassinat d'un chef d'état africain, mafias et blanchiment d'argent sale, guerre des polices, FBI, DGSE, Interpol sont mêlés. de Bréhat à Majorque en passant par Guernesey, Londres, Munich, Milan ou Boca Raton (sans oublier la capitale africaine dont le nom est imaginaire pour ne froisser personne), les fils de l'intrigue se tissent pour ne nous être révélés que très progressivement. Serge Bramly a concocté un thriller de qualité, original et fort bien écrit, qui procure au lecteur une furieuse envie de tourner les pages. Mais avec lui, il y a souvent un bonus : son érudition, dont il fait profiter ses lecteurs au détour d'une scène d'action ou de réflexion. Passons sur les expressions propres au monde de la DGSE (documentation visiblement de qualité et puisée aux meilleures sources*) ou des diplomates français (pas besoin de porter la moustache pour être un moustachu, par exemple), révisons nos connaissances bibliques autour de Melchior (nous savions tous que c'était un des trois Rois Mages…mais lequel ?) et terminons par l'église Saint-Médard à la porte de laquelle, sous le règne de Louis XV et au lendemain de sa fermeture par décision de police,… « une pancarte se balançait aux portes closes, où se lisait ce distique :
De par le Roi, défense à Dieu
De faire miracle en ce lieu. »
Vous découvrirez pourquoi l'église fut fermée et ce que signifiait la pancarte. Pur moment de plaisir. Un écrivain à redécouvrir ou à découvrir sans grand risque de déception.
*Il raconte, à la fin de « Pour Sensi » que le personnage principal Nadia lui a été très largement été inspiré par une jeune femme exerçant le même métier à la DGSE.
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Roman d'espionnage très réaliste et qui n'a pas pris une ride depuis 1996 ;
Nadia est tireuse d'élite à la DGSE et vit avec Daniel et sa fille Solange qui ne savent rien de son métier réel. Elle doit protéger Melchior, dont elle ne sait rien mais l'opération de protection tourne au fiasco et si elle le sauve, c'est tout de même un carnage. Qui est Melchior ? Que sait il pour déclencher une telle guerre ? En fait, tout simplement dans ce très bon roman documenté, l'auteur nous dévoile les magouilles à l'infini des gouvernements. de quelle façon est blanchi l'argent des Puissants, le détour indispensable par l'Afrique où la corruption permet tous les excès et passe-droits. J'avoue sortir de ce livre encore plus dégoûtée que d'habitude car, même si l'on sait bien que rien n'est rose « là-haut », on grince des dents quand on nous montre ce qui s'y passe et que nous, bonnes gens, avons une amende parce que l'on a dépassé de 5mn le temps d'un parcmètre. Et là, c'est à l'échelle des pays que sont les arnaques, les écoutes, et règlements de compte en tout genre. Donc, de l'action permanente, intelligente, documentée et des personnages attachants, le tout en fait un bon polar. Je recommande.
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Une grande réussite qd on sait qu'il à été renseigné par des gens du "métier"...
j'adore
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Tu parles d'une prise ! Le service de presse de la préfecture annoncera tout à l'heure, pour rassurer l'opinion, que les forces de l'ordre ont démantelé un important réseau islamiste... Une bande de paumés, pur produit de nos belles banlieues. Il devine par avance le résultat des interrogatoires, les récits sordides qu'il faudra taper en trois exemplaires. Menaces d'expulsion, chômage, le petit frère viré de l'école, le cousin qui se pique, les jours creux, l'isolement, l'humiliation devant la richesse des autres chaque fois qu'on fait une virée dans le centre, l'identité par le vide, un conglomérat de valeurs négatives, l'avenir en forme de plaque d'égout. "Ma vie, elle ressemble à une chaîne de télé que t'as pas le décodeur." La frustration. Rejetés de partout. Les faibles baissent l'échine et ruminent leur haine; les ambitieux veulent s'en sortir en volant des voitures, en fourguant de la came; les idéalistes fréquentent la mosquée, proies faciles : les émirs qui professent que le véritable nom d'Allah est kalachnikov n'ont pas grand effort à fournir pour les investir d'une mission. Je te promets le paradis des héros. Ceux-là embrigadés, si l'on ne fait rien, beaucoup d'autres, parmi les faibles comme parmi les ambitieux, ruminants et délinquants, d'une façon ou d'une autre, oui, beaucoup finiront par suivre.
NDR. Le roman date de 1996...
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Il abandonna sa R19 sur la petite place à laquelle l'église Saint-Médard tourne le dos. Sous Louis XV, des miracles s'étaient produits dans ce haut lieu du jansénisme. Les fanatiques y entraient en convulsion, les dévotes s'y faisaient torturer avec bonheur, on les bâtonnait, on leur broyait les seins avec des tenailles, certaines dévoraient des charbons ardents, d'autres se faisaient crucifier pour raconter ensuite des visions merveilleuses, jusqu'au jour où une ordonnance de police mit un terme à ces scènes de démence collective; l'église fut fermée; le lendemain une pancarte se balançait aux portes closes, où se lisait ce distique :
De par le Roi, défense à Dieu
De faire miracle en ce lieu.
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L'avion du président N'Guma s'était abîmé dans l'océan, et les observateurs étrangers avaient été pris de court. Un déchaînement de violence interethnique semblait inévitable. On s'attendait à une lutte féroce pour le pouvoir, du moins à des règlements de compte en série. Pas du tout. Tout s'était déroulé, comme le disait Le Soir, premier quotidien de Niambé, "dans les limites du raisonnable". Si l'on mettait de côté le massacre du ministre de l'Intérieur, du chef de la Sécurité, et de leur famille, éventrés, démembrés à la machette, et dont les têtes avaient été promenées sur des piques comme aux meilleurs moments de la Révolution française, on pouvait dire que la petite centaine de victimes qu'avaient faite les événements avait rendu l'âme très proprement, sans tambour ni trompette, de sorte que les choses étaient rentrées dans l'ordre en moins de soixante-douze heures.
Du travail remarquable.
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Quand l'analyste parvint enfin à capter leur oreille, il se heurta à un mur de vérités premières... L'Afrique est un continent sans loi, un éléphant famélique offert en pâture à tous les chacals du monde. Depuis la décolonisation, l'Afrique est une poubelle. L'Afrique est une passoire, l'Afrique est le Disneyworld de la magouille. Tel gouvernement venait de céder, pour une somme risible, dix kilomètres de littoral à une entreprise allemande afin d'y déverser des déchets radioactifs; tel autre, manquant de liquidités, avait bradé sa production d'arachide jusqu'à l'an 2010; un troisième, contre des pots-de-vin, accordait des concessions minières à des compagnies vampires qui épuiseraient le sol en un clin d'oeil, avant d'aller planter leurs dents ailleurs.
_ Qu'est-ce qu'on y peut ? dit Roque. En Afrique, si, au bout d'un an de pouvoir, un ministre n'a pas un appartement à Paris et un compte à Genève, il passe pour un con. Ces gens-là sont susceptibles. Alors une combine de plus ou de moins...
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Les diplomates, les vrais, les appellent les moustachus. Ils baissent la voix lorsqu'ils en parlent, et préfèrent ne pas s'attarder en leur compagnie. Il y en a au moins un par ambassade, dont le titre - attaché militaire, conseiller technique...- ne trompe personne.
En dehors du bureau, on ne croise les moustachus qu'aux pince-fesses officiels. Il ne viendrait pas à l'idée de les convier chez soi, à une soirée entre amis. A moins qu'ils ne vous fassent savoir qu'ils aimeraient "prendre langue" de façon casuelle. On les reçoit alors à contrecoeur. Il faudra surveiller ses propos. Le dîner en sera moins amusant. Quand ils demandent un service, difficile de le leur refuser. Non pas qu'on les craigne. Non, enfin pas vraiment. Disons qu'on s'incline plutôt devant ce qu'ils incarnent : les ténèbres de la raison d'Etat.
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Vidéo de Serge Bramly
Alternant l'écriture de romans et d'essais, Serge Bramly conserve au moins une constante dans l'écriture : celle de vivre l'entre-deux livres comme une période de deuil, de vide. L'histoire de "Pour Sensi" (JC Lattès) illustre d'autant plus cette "dépression postnatale" puisqu'il raconte une rupture amoureuse ayant coïncidé avec ce moment de battement où un ouvrage ne vous appartient plus.
En savoir plus sur "Pour Sensi" : https://www.hachette.fr/livre/pour-sensi-9782709650595
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