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EAN : 9782710304753
80 pages
La Table ronde (22/03/1991)
4.1/5   21 notes
Résumé :
En 1944, Robert Brasillach, arrêté et emprisonné à Fresnes, est condamné à mort pour ses écrits dans Je suis partout. Ne se faisant aucune illusion sur le résultat des recours déposés par son avocat ou de la demande en grâce signée par les plus grands écrivains français et adressée au général De Gaulle, il attendait son exécution dans sa cellule. Les Poèmes de Fresnes ont été écrits dans cette prison alors que l'auteur n'avait ni stylo ni papier. Il avait réussi à s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Les Poèmes de Fresnes, de Robert Brasillach, sont entre mes mains depuis mon adolescence, j'y reviens de temps en temps.
C'est un exemplaire de l'édition de 1949, édité par les Sept Couleurs une maison qui a sans doute fermé depuis. À Fresnes j'y passais souvent, à une encablure du Parc de sceaux, que j'ai sillonné fréquemment, à en reconnaître les 1000 recoins. La prison de Fresnes est aussi célèbre que le café, situé en face, au nom, qui fait sourire ou frémir,« ici mieux qu'en face ».


Impressionné par ce destin cruel, bouleversé par sa qualité littéraire, j'ai lu ce recueil de textes sans connaître les raisons de son internement.


Aujourd'hui je me demande, quel doit être notre sentiment, face à la décision prise d'avoir mis un terme à un remarquable écrivain de notre langue.
Je connais les textes de Victor Hugo et les positions de Badinter sur la peine de mort, je me pose encore cette question, comment une personne, si imbibée de littérature a pu désapprouver le recours en grâce. Comment aussi Charles de Gaulle a pu gracier Pétain, et condamner Brasillach.

Je me souviens des positions de l'église si ambiguës à l'égard de la religion juive, j'ai lu les réflexions de Mgr Lustiger le converti. L'église catholique a enfin choisi une position humaniste.


Dans ses textes Brasillach apparaît avec une foi inébranlable,et une espérance dans l'avenir surprenante : "oh ma jeunesse au fond de ce brouillard, reviendras-tu avant qu'il soit trop tard", "vous avez le ciel pour vous-même seigneur il était ici pour les enfants des hommes et nous ne savons pas de plus réels bonheurs."


L'ensemble de ce recueil lu par Pierre Fresnay et d'une beauté éblouissante, l'écriture limpide se joue des rimes, bascule d'une strophe à l'autre, et la pensée posée avec des mots simples, dresse des émotions glaçantes: "dans ces bruits de gare étouffés l'heure où partira le bateau, quand la passerelle est ôtée et qu'on tire sur l'ancre de l'eau."

Je ne peux en écoutant cette voix grave si charnelle, lisant ces textes, vivant les émotions de Robert Brasillach, qu'approuver Albert Camus, il a eu raison de demander sa grâce."
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De Gaulle écrira dans le tome 3 de ses mémoires en faisant référence à Robert Brasillach :

- Les écrivains, du fait de leur vocation de connaître et d'exprimer l'homme, s'étaient trouvés au premierchef sollicités par cette guerre où se heurtaient doctrines et passions. Il faut dire que la plupart et, souvent, les plus grands d'entre eux avaient pris le parti de la France, parfois d'une manière magnifique.
Mais d'autres s'étaient, hélas! rangés dans le camp opposé avec toute la puissance de leurs idées et de leur style. Contre ceux-ci déferlait, à présent, une vague d'indignation. D'autant plus qu'on voyait trop bien vers quels crimes et vers quels châtiments leurs éloquentes excitations avaient poussé de pauvres crédules. Les Cours de justice condamnèrent à mort plusieurs écrivains notoires. S'ils n'avaient pas servi
directement et passionnément l'ennemi, je commuais leur peine, par principe. Dans un cas contraire - le seul –, je ne me sentis pas le droit de gracier. Car, dans les lettres, comme en tout, le talent est un titre de responsabilité. »

Pourtant que fut un Brasillach face à un De Gaulle, celui des tortures, des tentatives d'assassinats et de meurtres ?

Celui de la censure, de la dictature militaire ou
surtout celui des 100/200 Algériens noyés par balles dans la Seine et des 12 000 autres innocents raflées et torturées puis détenus dans des camps improvisés ?

Ce de Gaulle, le vrai, ne fut, pour tous ces crimes abjectes, ni innocenté ni mis en accusation.

Que pèse un Brasillach face à un De Gaulle ?
rien.

Que pèse la France entière révoltée en mai 68 contre la dictature militaire ?
Rien.

La France est encore Gaulliste c'est à dire criminelle,injuste et dictatoriale...


De Gaulle inspire Macron quand il parade devant les militaires et François Hollande - le noble grand et juste - à rendu hommage au grand duc des malles sanglantes républicaines si bien caricaturés par Gébé

Pourtant à regarder le visage de Brasillach je vois une bonhomie, une tendresse, une gentillesse et une douceur enfantine ... en même temps que des yeux intelligents et malades car trop lucides, ayant
trop vus et entourés d'un halo noir de malédiction de melencholie et de tristesse...

tout le monde savait l'homosexualité de Brasillach le"damné tendre masochiste homosexuel " d'ont parlait affectueusement Céline dans une lettre.

Tout le monde savait que cette homosexualité était considérée comme une circonstance aggravante pour une certaine gauche stalinienne et pour les tribunaux
épurateurs et aussi pour Sartre le maintenant
poussiéreux et ringard créateur de truismes et de clichés sur " l'homosexuel et le désir de collaboration " ...

De nos jours les militants LGBT sérieux commencent tout juste, à gauche, à se rendre compte de la responsabilité de cette gauche dans l'homohobie paranoïaque et malveillante du XXème siècle ...

L'avocat de Brasillach convaincu que la demande de
clémence de plumes comme Camus. Mauriac , Paulhan, Valéry qui réclamaient la grâce De Robert c'était quand même de la compassion et une certaine élite humaniste " mon général ", c'est quand même pas de la merde leur point de vue " mon général " ...

Cet avocat racontera la gorge encore nouée de
chagrin le visage rempli de mépris de ce De Gaulle qui le toise en lui soufflant les nuées de son cigare à la figure...

Quand je vois le visage de Brasillach je vois un
innocent, quand je vois celui de de Gaulle je vois un con !

Attendant la mort dans sa cellule ce "damné tendre masochiste " Robert Brasillach n'a-t-il pas écrit avant la mort dans ses poèmes de Fresnes :

Mon pays m'a fait mal par ses routes trop pleines,

Par ses enfants jetés sous les aigles de sang,

Par ses soldats tirant dans les déroutes vaines,

Et par le ciel de juin sous le soleil brûlant.


Mon pays m'a fait mal sous les sombres années,

Par les serments jurés que l'on ne tenait pas,

Par son harassement et par sa destinée,

Et par les lourds fardeaux qui pesaient sur ses pas.

 

Mon pays m'a fait mal par tous ses doubles jeux,

Par l'océan ouvert aux noirs vaisseaux chargés,

Par ses marins tombés pour apaiser les dieux,

Par ses liens tranchés d'un ciseau trop léger.


Mon pays m'a fait mal par tous ses exilés,

Par ses cachots trop pleins, par ses enfants perdus,

Ses prisonniers parqués entre les barbelés,

Et tous ceux qui sont loin et qu'on ne connaît plus.


Mon pays m'a fait mal par ses villes en flammes,

Mal sous ses ennemis et mal sous ses alliés,

Mon pays m'a fait mal dans son corps et son âme,

Sous les carcans de fer dont il était lié.


Mon pays m'a fait mal par toute sa jeunesse

Sous des draps étrangers jetée aux quatre vents,

Perdant son jeune sang pour tenir les promesses

Dont ceux qui les faisaient restaient insouciants,


Mon pays m'a fait mal par ses fosses creusées

Par ses fusils levés à l'épaule des frères,

Et par ceux qui comptaient dans leurs mains méprisées

Le prix des reniements au plus juste salaire.


Mon pays m'a fait mal par ses fables d'esclave,

Par ses bourreaux d'hier et par ceux d'aujourd'hui,

Mon pays m'a fait mal par le sang qui le lave,

Mon pays me fait mal. Quand sera-t-il guéri?


18 novembre 1944.
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Dussé-je encourir l'opprobre grégaire, toujours je citerai Brasillach.
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Poèmes extrêmement touchants d'un homme qui sait peu ou prou qu'il n'en a plus pour longtemps. Je note la belle métrique qui donne une agréable musicalité aux poésies. Malgré l'historique funeste de l'homme, son courage face au destin est à souligner. Je conseille à tous ceux qui s'intéressent au sujet de Brasillach la lecture de la plage de Scheveningen, de Paul Gadenne, où il tente de décrypter le mode de raisonnement de Brasillach, qui est retranscrit dans un personnage appelé Hersent. Cet ouvrage est d'ailleurs formidablement écrit.
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On peut retrouver dès à présent le disque de ces poèmes ici :
https://librairiedamase.com/produit/robert-brasillach-poemes-de-fresnes/609
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et ceux que l'on mène au poteau,
Dans le petit matin glacé,
Au front la pâleur des cachots,
Au coeur le dernier chant d'Orphée.
Tu leur tends la main sans un mot,
O mon frère au col dégrafé...

Chant pour André Chénier
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Fresnes

Le parc de Sceaux à l'horizon
La route des pèlerinages,
Les peupliers et les maisons
Nous offrent les libres images
Avec lesquelles nos prisons
Essayent de nous tenir sages.

Les quatre murs de la cellule
Sont peuplés quand tombe le soir
Des feux où notre cœur se brûle,
Des spectres que nul ne peut voir,
Dont la foule pourtant circule
Et nous tend les mains dans le noir.

Un sifflet dans les corridors,
Un œil qui s'ouvre à notre porte,
Un chariot qui repart encor,
Un chaudron que l'on nous apporte,
Semblent bruits qui montent d'un port,
Signaux d'un train ou d'une escorte.

Je pense à ceux qui, des années,
Ont attendu, près des barreaux,
Dans ces bruits de gare étouffée,
L'heure où partira le bateau,
Quand la passerelle est ôtée,
Et qu'on tire l'ancre de l'eau.

21 Octobre 1944.
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Et ceux que l'on mène au poteau,

Dans le petit matin glacé,

Au front la pâleur des cachots,

Au coeur le dernier chant d'Orphée.

Tu leur tends la main sans un mot,

O mon frère au col dégrafé...

Chant pour André Chénier
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Ô ma jeunesse au fond de ce brouillard,
Reviendras-tu avant qu'il soit trop tard
Pour conjurer les tempêtes encor ?
Ce n'est qu'à toi que je crois et confie
En cet automne où court sans fin la pluie
Mon pauvre cœur menacé par la mort.
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Videos de Robert Brasillach (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Brasillach
INTRODUCTION : « […] Comme d'autres en d'autres temps, Sur ces feuilles mal griffonnées Je commence mon testament.
[…] »
(LE TESTAMENT D'UN CONDAMNÉ)
« 6 Février 1945
Si j'en avais eu le loisir, j'aurais sans doute écrit le récit des journées que j'ai vécues dans la cellule des condamnés à mort de Fresnes, sous ce titre. On dit que la mort ni le soleil ne se regardent en face. J'ai essayé pourtant. Je n'ai rien d'un stoïcien, et c'est dur de s'arracher à ce qu'on aime. Mais j'ai essayé pourtant de ne pas laisser à ceux qui me voyaient ou pensaient à moi une image indigne. Les journées, les dernières surtout, ont été riches et pleines. Je n'avais plus beaucoup d'illusions, surtout depuis le jour où j'ai appris le rejet de mon pourvoi en cassation, rejet pourtant prévu. J'ai achevé le petit travail sur Chénier que j'avais commencé, j'ai encore écrit quelques poèmes. Une des mes nuits a été mauvaise, et le matin j'attendais. Mais les autres nuits, ensuite, j'ai dormi bien calmement. Les trois derniers soirs, j'ai relu le récit de la Passion, chaque soir, dans chacun des quatre Évangiles. Je priais beaucoup et c'est la prière, je le sais, qui me donnait un sommeil calme. le matin, l'aumônier venait m'apporter la communion. Je pensais avec douceur à tous ceux que j'aimais, à tous ceux que j'avais rencontrés dans ma vie. Je pensais avec peine à leur peine. Mais j'essayais le plus possible d'accepter.
Robert Brasillach.
« Romancier, essayiste et journaliste français (Perpignan 1909-Paris 1945). Après ses études à l'école normale supérieure, il collabore à « l'Action française » et à « Je suis partout ». Son oeuvre se situe dans les années 30, au coeur des mutations politiques et sociales, et d'une manière plus générale, dans la crise de la civilisation. Son dégoût de la IIIe République s'accompagne d'une ferveur — plus poétique que froidement logique — pour le fascisme, où il croit devoir saluer des images et des valeurs nécessaires à une renaissance. Écrivain comptant parmi les plus brillants de sa génération, il publie des biographies originales, « Présence de Virgile » (1931) et « Corneille » (1938), prépare une « Anthologie de la poésie grecque » (qui sera publiée en 1950), aborde le roman notamment avec « Le Voleur d'Étincelles » (1932) et « Les Sept Couleurs » (1939). En 1935, il écrit avec Maurice Bardèche une « Histoire du cinéma », demeurée classique. Il compose un drame « La Reine de Césarée » (qui sera joué en 1957). La veine poétique de son oeuvre débouche sur les élévations chrétiennes de ses « Poèmes de Fresnes » écrits en prison (publication posthume en 1949). Ses articles en faveur de l'Allemagne pendant la guerre de 1939-1945 lui valent une fin tragique à la Libération : il est exécuté le 6 février 1945, malgré une pétition pour sa grâce que signèrent de nombreux intellectuels et écrivains. » (« BRASILLACH, Robert », in Alpha encyclopédique, 1968.)
CHAPITRES :
0:00 — Introduction ; 0:25 — Vienne la nuit ; 2:02 — Les noms sur les murs ; 3:15 — Psaume II ; 5:05 — Psaume III ; 7:24 — Générique.
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Robert Brasillach, Poèmes de Fresnes, Paris, Books on Demand, 2021, 43 p. https://docs.google.com/file/d/0B9dekxoyNOwpczkxOTZEdXBPQU0/edit?resourcekey=0-RLdc5O2_T5Vzt9KM9uc78w
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://www.tabletmag.com/sections/arts-letters/articles/in-praise-of-hate
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