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EAN : 9782253118053
188 pages
Le Livre de Poche (14/03/2007)
3.14/5   38 notes
Résumé :
Marica est une jeune femme d'une vingtaine d'années.
Employée dans une librairie parisienne, elle mène une existence ordinaire. Pourtant, elle n'est pas comme les autres : elle est laide. Sa bouche difforme la paralyse et l'isole du monde. Dévorée de désir, elle contemple les jeunes gens de son âge, solaires et joyeux.

Un jour d'été, elle répond à une petite annonce :
"Photographe cherche personne à particularités physiques". C'est là ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Nous sommes tous des monstres et nous faisons tous notre petit carnaval." Anne-Sophie Brasme est une véritable révélation, il n'y a pas d'autre mot. Elle nous avait déjà époustouflés avec son premier roman, 'Respire', publié à 17 ans. Elle en a aujourd'hui 21, et jamais telle maturité ne s'était révélée chez un auteur de cet âge. Sa réflexion sur la beauté et la laideur est digne des plus grands penseurs : jamais elle ne tombe dans le cliché, jamais on ne trouve dans son oeuvre de phrases toutes faites, d'élucubrations bâclées. Elle parvient à se glisser à la fois dans la tête d'une jeune fille laide, et d'un photographe de 40 ans. Son roman est une alternance de voix : celle de Marica, de sa laideur déployée, de sa difficulté à se rendre à l'évidence. Car c'est bien dans les yeux des autres que nous sommes laids. On le sait, la laideur est subjective, éphémère, relative ; mais Anne-Sophie Brasme nous invite également à réaliser qu'elle est surtout omniprésente, en chacun de nous. Et puis, il y a la voix de Joachim, ce photographe fasciné par ce que notre société nomme "monstres", mais qui n'en demeure pas moins un lui aussi. Entre ces deux-là s'instaure une relation de désir-dégoût-fascination, une attirance répulsive - ou une répulsion d'attraction - dans laquelle le lecteur a vite fait de s'inscrire. Témoin de la déchéance des corps, ce dernier l'est également de ses propres disgrâces. Anne-Sophie Brasme nous tend un miroir : nous sommes moches, tous un peu plus les uns que les autres, tous dans notre propre domaine. Ce qui reste de beau là-dedans, c'est ce magnifique roman, cette écriture posée, subtile et entraînante, cette prose terriblement grâcieuse et décadente dont on ne pourra jamais se défaire.
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Un roman sombre voire glauque, plutôt dérangeant.
Marica répond à une annonce : « Photographe cherche personne à particularités physiques »
Or, Marica est laide.
Entre eux va s'installer une étrange relation dont aucun ne sortira indemne.
Entre attirance et répulsion, les séances se succèdent.
Chez le lecteur, le malaise s'installe.
L'écriture est belle et le style affirmé, heureusement. L'auteur a un réel talent.
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« le carnaval des monstres », c'est l'histoire d'une rencontre atypique, celle d'un photographe fasciné par l'anormalité physique, Joachim Kellerman, et de Marica Barbier, jeune femme que sa bouche difforme rend particulièrement laide.
C'est la rencontre de deux êtres qui finalement ne vont jamais se connaître, chacun puisant dans la présence de l'autre une réponse à ses angoisses, un prétexte à céder à des pulsions ou des aspirations inavouables.
Tout commence comme un banal rendez-vous : Marica répond à une annonce de Joachim… ce dernier recherche des modèles à photographier dans le cadre d'une étude portant sur les « monstres », entendez par là ceux qui sortent des canons habituels de la normalité.
Au fil des séances photo, l' « artiste » et le modèle vont lier des relations de plus en plus intimes, et étranges aussi, la vision qu'ils ont l'un de l'autre, en inadéquation avec celle qu'ils ont d'eux-mêmes, creusant de plus en plus le fossé d'incompréhension qui les sépare.

Marica et Joachim prennent tour à tour la parole. La cruauté du photographe inspire à la fois le mépris et la pitié : il éprouve pour la jeune femme une attirance animale et charnelle qui le dégoûte, et par conséquent se montre odieux avec elle, comme s'il voulait, en annihilant chez elle toute possibilité d'épanouissement et de bien-être, combattre ce désir en lui. Finalement, c'est lui le monstre… et pourtant, c'est bien Marica qui passe comme tel aux yeux du monde. Sa particularité physique l'empêche définitivement d'être intégrée socialement. Qu'elle se rende chez le coiffeur, chez le dentiste, elle réalise à chaque fois que c'est sa différence que l'on remarque, et que cette différence la condamne à ce que le reste de sa personnalité disparaisse au regard des autres. La vie de Marica, c'est une vie de solitude grisâtre, à l'image de cette région du Nord dont elle est originaire, à l'image aussi de l'existence de ses parents, laids eux aussi, et de leur foyer terne et poussiéreux…
C'est pourquoi elle se laisse facilement entraîner dans cette aventure malsaine avec le photographe, qui lui donne l'illusion d'être belle, d'être une oeuvre d'art, alors qu'en réalité seule sa laideur l'intéresse. Et d'ailleurs, elle aussi, au fond, se sert de Joachim. Il est pour elle comme un miroir lui renvoyant l'image qu'elle aimerait avoir d'elle, « elle ne l'aime pas, elle aime l'idée de son propre corps sous celui d'un homme ».

Anne-Sophie Brasme sait trouver les mots pour décrire ce simulacre de liaison, exhumer et décortiquer les mécanismes de cette relation sordide, basée sur l'ambivalence entre désir et répulsion, entre pulsions animales (évoquée notamment par l'omniprésence des odeurs corporelles) et besoin de reconnaissance et de respect.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Marica, une jeune fille d'une vingtaine d'années, se considère comme laide à cause de sa bouche difforme. Un jour, elle répond, dans le journal, une annonce d'une photographe cherchant des personnes à particularités physiques. Une étrange attirance puis répulsion va s'excercer entre ces deux êtres.
On ressent vraiment le désir puis une sorte de dégoût qui naît entre eux deux. J'avais l'impression de ressentir un genre de malaise en lisant ce livre. La fin m'a un peu laissée sur ma faim (si j'puis dire), la sensation de malaise reste mais on sait plus qu'on ne devrait savoir. A mon avis, elle n'est pas nécessaire.
Brasme a écrit un premier roman, 'Respire'.
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Histoire aussi insipide que malsaine. L'auteure en viendrait presque à oublier que "la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde". A se demander d'où vient cette aigreur et cet acharnement à "casser" de la laideur à tout craint. Ne faut-il pas de tout pour faire un monde ? Encore une histoire sans intérêt si ce n'est de vouloir faire le buzz au moment de sa sortie ?
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Marica était laide et je l'avais aimée pour ça aussi.
J'avais toujours été fasciné par les tares physiques, les personnes monstrueuses. Je m'étais passionné pour les créatures légendaires ; j'avais étudié les mythes ; j'avais rencontré des nains, des bossus, des mutilés. j'en avais fait une sorte de passe-temps. D'autres recueillent les livres, les images, vouent des passions dévotes à des objets inertes. Moi, c'est les êtres humains que je collectionnais. Mon musée à moi était une galerie de monstres. Je rassemblais des visages et des corps. Je chinais dans les asiles, les hôpitaux. Je cherchais des spécimens rares, des merveilles de la nature - ce qui serait la limite extrême de la disgrâce humaine. (p.13)
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Gaëlle avait un visage là où j'avais une gueule, elle avait un rire là où je portais la honte de ma bouche, elle avait un corps et moi j'étais une pierre.
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Je compris aussi qu'il y avait sous ce visage une tare plus profonde que la tare physique - une blessure secrète, qui semblait accentuer sa disgrâce, ou en être l'origine essentielle. (p.17)
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