AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de UntitledMag


Amédée est raciste. C'est plus fort que lui, il ne peut pas les voir, les sentir, les toucher les « rouges », les « rougeauds ». Ils ont fui la guerre et l'occupation de leur pays, pour venir se réfugier dans le pays d'Amédée Gourd, et il ne peut pas le supporter. En oubliant toute notion de politiquement correct, Emmanuel Brault nous fait entrer, dans ce premier roman, dans la tête d'un raciste. le style oral, et très personnel de cet anti-héros, abandonné par ses parents et élevé par sa grand-mère, rend le livre d'une richesse infinie, loin de toute étude sociologique, et pourtant si proche d'une partie de notre société.

« le raciste est un sans-patrie, personne veut de lui, il est le parieur, celui qu'on jette comme une merde. » Amédée Gourd se sent comme la victime d'un système qui le rejette, un système qui ne s'occupe pas de lui. Il a un petit boulot qui lui permet à peine de survivre, il vit toujours chez sa grand-mère sénile, il ne voit pas grand-monde… Mais surtout, il est plein de colère, une colère sourde qui ne passe pas et qui rejaillit sur ceux qui l'entourent. Un jour, il insulte une femme enceinte qu'il a bousculé, une « sale rougeaude », et l'affaire finit au tribunal. Commence alors une descente aux enfers pour cet homme qui se pense dans son bon droit, et ne comprend pas que la société s'acharne.

Les peaux rouges est un roman tragique, construit intelligemment et avec des qualités stylistiques certaines – on ne peut qu'être impressionné par les expressions françaises pleines de fautes qu'Amédée ne cesse d'utiliser – qui nous pousse à nous interroger sur la société dans laquelle on vit.
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}