AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226180735
270 pages
Albin Michel (03/01/2008)
4.29/5   62 notes
Résumé :
Sam BRAUN
Entretien avec Stéphane Guinoiseau

PERSONNE NE M'AURAIT CRU, ALORS JE ME SUIS TU

Il aura fallu quarante ans à Sam Braun pour témoigner. Jusqu'à ce jour où il décide de rompre le silence et entreprend un travail de mémoire. L'auteur a tiré une sagesse peu commune de son incarcération Buna-Monowitz, un des nombreux camps du complexe concentrationnaire d'Auschwitz. C'est ce récit d'une densité extraordinaire qu'a recueilli... >Voir plus
Que lire après Personne ne m'aurait cru, alors je me suis tu. Entretien avec Stéphane Guinoiseau.Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
4,29

sur 62 notes
5
11 avis
4
6 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Tout le monde pourrait se dire « Tiens, encore un livre sur la Seconde Guerre Mondiale », mais pour moi, tout est différent. J'en ai lu des dizaines et pourtant, celui la n'est pas comme les autres …
En ce qui me concerne, la différence avec les autres livres, c'est notamment le récit de Sam Braun sous forme d'entretien, réalisé par Stéphane Guinoiseau. Cet entretien qui est poignant, véritablement bouleversant !
Sam Braun, un jeune garçon de seize ans vivait une vie paisible à Clermont-Ferrand lorsqu'il fut arrêté avec ses parents et sa petite soeur. Ils seront déportés vers Drancy puis Auschwitz. Malheureusement, et il l'a compris dès le début de son arrivé au camp, Sam Braun en reviendra seul. Après un long silence, Sam Braun va enfin se décider à parler de cette période noire de sa vie, celle qui la hantera à tout jamais.
Dans cet entretien, Stéphane Guinoiseau va poser les bonnes questions, pour que Sam Braun nous raconte l'horreur qu'il a vécu à seulement seize ans. Je suis vraiment touché par ce Monsieur, qui pour moi à un courage plus que merveilleux. Il a aussi une force de caractère qui à mes yeux me paraît surhumaine. Comment fait-il, après avoir vécu la misère, pour être aussi sage que cela ? Comment fait-il pour n'en vouloir à personne ? Beaucoup de personnes, sans l'avoir vécu, pense que le sentiment de vengeance est obligatoire mais Sam Braun, avec ses mots que l'on boit sans hésiter, va nous démontrer que la violence ne se résout pas par la violence, bien au contraire, qu'elle ne pourra de toute façon rien effacer de la souffrance intérieure qu'il ressent.
Dans ce témoignage, je trouve que Sam Braun nous donne une véritable leçon de vie, qu'il nous aide à comprendre un peu mieux ce que l'on ne pourra jamais comprendre vraiment, parce que nous ne l'avons pas vécu et que même si l'on s'imagine certaines choses avec les détails qu'il nous fournit, on ne pourra jamais vraiment tout ressentir. Il nous explique aussi le pourquoi de son silence, ce qui fait aussi la différence avec certains auteurs ou réalisateur, tels que Primo Levi avec Si c'est un homme ou encore Claude Landzmann avec son film Shoah.
Ce témoignage est pour moi un des mieux écrits et mieux raconter de tout ceux que j'ai lu. En effet, il nous raconte sa vision personnelle dans ce camp de la mort, avec des mots simples mais à la fois forts, très forts. J'ai été marqué par pas mal de passages, que je vous laisserais découvrir si vous lisez ce livre, mais en aucun cas je n'ai été choqué par les mots employés par Sam Braun. Quand on y réfléchi, venant de lui, cet homme si sage, si tranquille, si posé, je trouve que ce n'est pas étonnant.
Je pense aussi que c'est un témoignage qui peut-être lu par des adolescents, comme des adultes, du moment où le sujet de la guerre et des camps de concentration et d'extermination ne nous est pas inconnu.
Commenter  J’apprécie          220
Un témoignage bouleversant, mais remplie de tellement de lumière. Sous forme d'une conversation, l'auteur pose des questions et Braum y réponds avec franchise, humanité, transparence et émotion. Il nous raconte son enfance, la rafle, la perte, la vie au camp... Il nous raconte les mécanismes de défense, l'organisation, la fuite dans sa tête... et la cruauté et la terreur... Braum à mis longtemps à parler de sa vie au camp, à faire la paix avec son histoire... La dernière partie du livre est majestueux : son retour à Auschwitz avec sa famille est bouleversant... Et le questionnement sur le pardon est très intéressant... Un petit livre, mais très très fort... à lire !
Commenter  J’apprécie          200
n témoignage émouvant de cet homme qui est revenu de l'horreur des camps nazis ... La lecture de cet entretien, le détail de son travail de mémoire m'inspire en premier ce sentiment de respect très fort pour cet homme, riche d'une humanité hors du commun. Plein d'autres sentiments m'ont envahie...j'ai souri, j'ai pleuré...j'espère que ces témoignages ne sombreront jamais dans l'oubli, que comme le narrateur, l'Homme sera capable de plus d'humanité dans les générations à venir.J'ai envie, j'ai besoin de m'accrocher à cette espérance. Merci Monsieur Braun.
Commenter  J’apprécie          150
Ce témoignage de Sam Braun est terriblement émouvant. Déporté dans le même camp que Primo Lévi, sa démarche d'aller à la rencontre des collégiens et lycéens de France, après s'être tu durant quarante années, est remarquable.
Plutôt que de se pencher sur les détails de la vie du camp, comme l'a fait Levi dans "Si c'est un homme", Sam Braun se consacre à délivrer les émotions qui l'ont assailli et la force mentale qui lui a permis de lutter contre la faim, la soif, le froid et la douleur d'avoir perdu les membres de sa famille déportés avec lui. C'est probablement le procédé des entretiens avec un enseignant en Lettres, Stéphane Guinoiseau, qui rend ce témoignage très bien écrit aussi poignant: il permet une impression de proximité émouvante avec les deux locuteurs de ce dialogue.
Commenter  J’apprécie          120
Raflé avec ses parents et sa petite soeur, Sam Braun survivra à la déportation et aux marches de la mort. Il reviendra seul. Et s'enfermera dans le silence pendant 40 ans avant d'accepter de témoigner devant des classes et enfin de se plier à l'exercice de l'interview, qui donna le présent livre.
Il n'essaye pas de donner ou trouver un sens à ce qui est arrivé (y en a t-il un, hors idéologie nazie?). Il ne sait pas non plus comment il a survécu. Il sait pourquoi il a eu besoin d'autant de temps avant de pouvoir en parler, et pourquoi maintenant il doit le faire.
Ce qui ressort de cet entretien, c'est effectivement le discours de quelqu'un qui a beaucoup réfléchi à ce qui lui est arrivé, qui a beaucoup lu (les récits d'autres rescapés, mais pas que) et qui arrive à prendre du recul et à comprendre pourquoi certains déportés (dont Primo Lévi) n'ont pas réussi à sortir de la haine : selon lui ils sont restés psychologiquement dans le camp, sans réussir à faire une sorte de « deuil ». Et en effet, ce qui frappe dans son témoignage, c'est son humilité et sa tolérance, même à l'égard des anciens SS. Il est à la fois pour le pardon et la justice (au sens de condamnation), qui pour lui sont différents ; mais en aucun cas pour la loi du talion, parce que ce serait substituer une victime à une autre, un tortionnaire à un autre. Mais cela ne ferait en aucun cas avancer la cause de la paix.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il y a soixante cinq ans se sont ouvertes, enfin, les portes d’un enfer où tant de compagnons sont morts après d’atroces souffrances, morts sans sépulture, morts que personne ne pleure car personne ne leur a survécu…

Là-bas, tu sais, nous étions tous les mêmes ! Nous avions tous tellement faim que nous marchions courbés comme des vieillards pour comprimer nos corps qui nous faisaient souffrir ; nous avions tous tellement froid avec nos vêtements légers de bagnard, que le vent qui soufflait tout le temps, nous glaçait jusqu’aux os ; nous avions tous tellement peur de la bestialité des SS et des kapos pour qui nous n’étions que des « stucks », des morceaux, que des sous-hommes, des « untermunshen », avec comme destin commun, celui de mourir après deux mois de ce régime innommable, ou de périr asphyxiés par le Zyclon B, dans une de leurs chambres à gaz.

Là-bas, tu sais, nous étions tous les mêmes ! Nous avons tous vu des corps souffrir, nous avons vu des corps mourir… »
Commenter  J’apprécie          100
Souvent, les enfants des écoles me demandent ce qui m'a permis de vivre à Buna, ou plutôt de survivre. Je réponds alors qu'en ce qui me concerne, j'identifie trois facteurs. (...) la chance (...) l'imaginaire (...). Enfin l'espérance, qu'il ne faut pas confondre avec l'espoir. L'espoir c'est à court terme : on a l'espoir de bien manger quand on a faim, de bien dormir quand on a sommeil. Alors que l'espérance, c'est autre chose. Un philosophe a dit que l’espérance est au féminin, tandis que c'espoir est masculin, et, étant au féminin, elle est capable de créer une heure de plis, comme une femme est capable de donner la vie. L'heure ainsi gagnée s'ajoute à une autre heure et toutes ces heures finissent par faire des jours, ces jours des semaines et ces semaines des mois. Au camp, jamais cette espérance ne m'a quitté.
Commenter  J’apprécie          100
" Témoigner n'est pas seulement apporter une preuve de ce qu'il s'est passé. C'est aussi honorer une dette vis-à-vis des morts. C'est encore s'adresser aux vivants. C'est peut-être surtout tenter de restaurer sa propre identité, maîtriser par le langage une expérience extrême, au risque de la revivre et de s'y engloutir. "
Commenter  J’apprécie          190
Les bourreaux que nous avons connus étaient des hommes ordinaires, ils n'étaient pas des fous, mêmes s'ils ont commis les plus impardonnables folies. Ils étaient des êtres ordinaires comme je le suis, comme nous le sommes tous, et, à ce titre, nous pouvons tous dans certaines circonstances, devenir des bourreaux si nous refusons de nous remettre en permanence en question. Voilà ce que nous devons montrer aux jeunes afin qu'ils se méfient d'abord d'eux-mêmes. La barbarie n'est pas l'apanage de l'autre.
Commenter  J’apprécie          110
Mes repas imaginaires arrivaient à soulager provisoirement cette sensation douloureuse. C'est étonnant, car la faim est une tenaille qui vous tord l'estomac , c'est une pieuvre qui vous dévore de l'intérieur.
Commenter  J’apprécie          120

Video de Sam Braun (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sam Braun
Le Docteur Sam Braun, déporté à 16 ans, avec ses parentset sa petite sœur, lui seul est revenu. Il a accordé une interview en vidéo à M.E.R. Voici les premières images de ce DVD. Suffisant pour se rendre compte la formidable leçon d'espoir en l'humanité que Sam Braun a retiré de sa douloureuse expérience.
autres livres classés : seconde guerre mondialeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Sam Braun (1) Voir plus

Lecteurs (199) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1686 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..