J'aime le
théâtre et la figure d'
Antigone, jeune femme intrépide, obstinée, qui dit non au pouvoir établi.
La pièce de
Sophocle fait l'objet de nombreuses versions, traductions et interprétations, qui racontent la même histoire mais en donnent des visions différentes, tour à tour, chrétienne, féministe, psychanalytique ou politique.
C'est dans cette dernière vision que
Bertolt Brecht a inscrit son
Antigone en lui faisant prendre conscience des implications politiques de son geste (braver l'interdit en recouvrant de terre le corps de son frère Polynice) lors de sa confrontation avec Créon, son oncle roi de Thèbes. Car si
Brecht fait écho à l'attitude des Allemands sous le IIIe Reich, la pièce reste une tragédie grecque.
Pour cela, il introduit une scène en prologue qui se situe pendant la Seconde Guerre mondiale et propose un dénouement plus proche de ce que l'Allemagne a connu.
Cette pièce est très bien traduite et l'on comprend aisément l'intention de l'auteur qui, en 1948, veut montrer comment des gens ordinaires, à l'image d'
Antigone, sont poussés par les usages et les circonstances à résister face à la tyrannie.
Une très bonne adaptation de
Sophocle pour moi, comme celles de
Cocteau et d'
Anouilh qui sont de très beaux textes.
Challenge Riquiqui 2023
Challenge XXème siècle 2023