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EAN : 9782723484800
52 pages
Glénat (10/09/2014)
3.38/5   24 notes
Résumé :
En 1933, Doug Wiston, véritable force de la nature et grand amateur de jazz, est un jeune travailleur noir dans une scierie de l'État de Louisiane. Exploité du fait de sa force herculéenne, il finit renvoyé pour avoir osé défendre son père, passé à tabac par Sanders, l'odieux patron raciste de l'établissement et membre du Ku Klux Klan. Sans travail, sans argent, prêt à tout pour venger l'honneur de son père, Doug se morfond dans un état de révolte: contre les injust... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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1933, Kentwood, petite localité au fin fond de la Louisiane. le Ku Klux Klan fait la loi et n'hésite pas à lyncher ou pendre les Noirs. Doug, jeune Noir de 20 ans, travaille dans la scierie de Sanders, patron raciste peu scrupuleux qui traite ses ouvriers comme des esclaves. le jeune homme, véritable force de la nature, abat plus de travail que les autres sans pour autant être mieux payé. Son père, qui travaille avec lui, veut faire entendre sa voix et réclame au patron une augmentation pour le double de travail de son fiston. Sanders, furieux de ce manque de respect, finit par l'insulter, lui et son fils, et par le frapper. Doug intervient pour aider son père. Malheureusement, les deux hommes sont aussitôt virés. Sans salaire, l'argent va vite manquer. le jeune Doug va devoir trouver un exutoire à cette haine qui l'habite et à ce sentiment d'injustice...

En 1933, le Ku Klux Klan fait régner sa loi. Les Noirs, s'ils ne veulent pas finir pendus au bout de leur corde, ont tout juste intérêt à la fermer. Une moindre protestation de leur part et les hommes cagoulés n'hésitent pas à les lyncher, les frapper ou encore à brûler leur maison. Ce jeune Doug, fougueux et révolté, va devoir apprendre à canaliser sa haine et sa révolte. le ton est donné dès les premières pages avec cet homme noir pendu. Pascal Bresson nous met dans la peau de ce jeune homme et réussit, en une cinquantaine de pages, à nous raconter sa vie. L'on ressent parfaitement cette violence et cette haine. C'est peut-être un peu court, dommage. le dessin de René Follet, à l'instar de Doug, frappe juste et fort. Son trait percutant et son noir et blanc nous plongent dans une ambiance pesante.

Tout est Plus fort que la haine...
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« Plus fort que la haine », il faut qu'il le soit fort Doug Wiston pour ne pas répondre au racisme latent qui règnent dans cette Louisiane ségrégationniste ou l'immonde Ku Klux Klan fait régner la terreur. Ne pas répondre aux provocations, serrer les dents et les poings. Justement ces poings, permettront ‘ils à Wiston le respect et la reconnaissance malgré la couleur de sa peau ?
Comme son personnage, on passe de la colère à l‘abattement, de l'envie de vengeance à la résignation. Bresson montre la lutte quotidienne dans ces années 30, pour espérer survivre un jour de plus., la ségrégation et les intolérables exactions du Ku Klux Klan, le seul droit est celui de se taire et de faire profil bas. Et même cela, ne vous mets pas à l'abri de la folie meurtrière du KKK.
La route sera longue pour Wiston et les siens, d'ailleurs, elle l'ai encore de nos jours même si elle l'est de manière plus insidieuse. D'ailleurs, il faudra attendre 2008 pour avoir un Président noir et 2014 pour voir Loretta Lynch, première femme noire au ministère américain de la Justice. Un très bel album entièrement dessiné en noir et blanc. Dommage que Pascal Bresson nous offre son final de façon si abrupte et rapide. 3.5/5
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États-Unis. Années 1930. Si l'esclavage a officiellement été aboli depuis des années, dans les faits, les Noirs résidents dans les états du sud de l'Amérique ne sont pas traités beaucoup mieux que leurs ancêtres en raison du régime de ségrégation raciale mis en place par les élites blanches locales. Les Noirs se voient ainsi interdire d'utiliser les mêmes transports ou les mêmes lieux d'aisance que les Blancs ; ils sont payés une misère pour un travail harassant auquel ils doivent se plier sous peine de subir le fouet... A cela s'ajoute la terreur que fait régner au sein des populations noires le Ku Klux Klan, société secrète fondée après la Guerre de sécession dans les états du sud afin de promouvoir la suprématie de la race blanche et de terroriser les noirs un peu trop revendicateurs à leur goût. Cachés sous un large manteau blanc qui les fait paraître tels des fantômes, les membres du Ku Klux Klan agissent en toute impunité, personne ne connaissant leur véritable identité et la plupart faisant de toute façon partie des autorités chargées de faire respecter la loi... C'est dans ce contexte que l'on découvre l'histoire de Doug Wiston, un jeune noir révolté par les injustices dont il est témoin et qui va devoir trouver un exutoire à sa violence.

Outre l'aspect historique bien détaillé qui donne au lecteur une idée assez précise des conditions de vie extrêmement difficiles des Noirs sur le territoire américain au début du XXe siècle, le plus gros point fort de cette bande dessinée est à chercher du côté des graphismes de René Follet, tous en noirs et blancs mais d'une telle précision que l'on croirait parfois avoir affaire à une photographie plus qu'à un dessin. Les expressions faciales très travaillées mettent notamment bien en valeur les sentiments des personnages, à commencer par la colère de ce jeune noir qui assiste, impuissant, aux exactions du Ku Klux Klan et à l'humiliation de son père. Comment, devant pareille situation, ne pas être tenté de sombrer dans la haine et de répondre à la violence par la violence ? C'est la boxe qui va aider le jeune homme à chasser ses démons, le ring étant le seul endroit où l'on peut mettre un blanc KO et ne pas se retrouver aussitôt avec une balle dans la tête. La seconde partie de la bande dessinée est ainsi consacrée à l'ascension de Doug dans le milieu sportif sur lequel on en apprend finalement assez peu et sur lequel il aurait été intéressant que l'ouvrage s'attarde davantage.

Pascal Bresson et René Follet nous offrent avec « Plus fort que la haine » un très bel ouvrage que l'on apprécie avant tout pour la qualité de ses graphismes mais qui nous fournit également un intéressant aperçu des conditions de vie des noirs dans le sud des États-Unis dans les années 1930. Une bonne découverte.
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René Follet est un illustrateur dans la lignée de Pierre Joubert. Un dessin réaliste en lavis, dans l'esprit boy-scout. Dans cet album de la fin de sa carrière il utilise ce style un peu rétro. Les lavis sont remarquables. le trait est assez brut et pourtant très réaliste, avec un travail finement observé sur les postures des personnages, le mouvement et les lumières. On pourrait tout de même reprocher que la mise en page soit assez figée et que les planches soient un peu trop uniformes. Ce petit défaut accentue malheureusement la faiblesse du scénario, l'histoire est trop naïve, on arrive à croire que les problèmes de racisme sont du passé. de plus, l'évolution est trop égale, les moments forts ne ressurgissent pas vraiment, c'est un peu trop plat et presque sirupeux. C'est une belle bande dessinée, mais son optimisme naïf dessert le message.
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Il ne s'agit ni de l'adaptation du livre de Tim Guénard ni du film franco-italien réalisé par Camillo Mastrocinque et sorti en 1950 , mais d'une histoire dans les années 30 au fin fond de la Nouvelle Orléans.
Louisiane, 1933 à Kentwood, Doug Winston, jeune noir véritable force de la nature et amateur de jazz, travaille dans une scierie. Sa vie ainsi que celle des siens est rythmée par la cruauté de la ségrégation et du Ku klux Klan.
Renvoyé pour avoir voulu défendre l'honneur de son père et se révolter contre l'injustice, seule la découverte de la boxe et l'avenir qu'elle lui offre, vont le faire s'éloigner de l'immense sentiment de haine qui s'est développée en lui.

D'aucuns diront que ce livre est parsemé de poncifs.... mais est-ce un mal lorsque le devoir de mémoire est ravivé? Et est-ce que rappeler que quoi qu'il arrive, la haine n'est jamais la réponse, est une si grande évidence???

En effet, les auteurs, grâce à un dessin noir et blanc aussi percutant que des coups de poing et à des références historiques d'une grande précision, nous font revivre les années terribles du racisme et de la ségrégation dans le sud des E.U. au début du XXème s.

Nous sont rappelées les origines du K.K.K. ( = Lumière, appellation donnée par James R Crowe) , créé après la guerre de sécession en 1865, suite à la victoire des nordistes abolitionnistes et à la volonté de certains perdants de terroriser les noirs libérés, d'affirmer la supériorité de la domination de la race blanche par la terreur!

De même, le rappel du pourquoi de l'importance de l'amour de la musique pour les esclaves noirs n'est pas sans intérêt. Moyen de forger leur identité, comme leurs ancêtres africains, ces esclaves n'auront de cesse de mêler la musique à chaque instant vécu. Pour rythmer le travail, célébrer les fêtes, conduire les leurs à leur dernière demeure...

Alors pour la force et la beauté du dessin d'une part, et pour les rappels de cette période sombre de l'histoire d'autre part, A LIRE



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critiques presse (3)
Sceneario
14 octobre 2014
Ce magnifique album où l’homme prend toute sa place, dans l’idéologie monstrueuse ou dans la révolte brute et irraisonnée, est avant tout un récit profondément humain où le merveilleux dessin de René Follet peut exprimer toute sa puissance, offrant au texte de Bresson un véritable souffle humaniste.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
23 septembre 2014
Un one-shot un peu trop court mais de bonne facture qu'il convient d'apprécier avant tout pour le plaisir des yeux.
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
16 septembre 2014
Le scénariste Pascal Bresson nous livre un récit des plus sombres, hélas assez réaliste, racontant les conditions de vie et de mort pour bon nombre de Noirs dans une Amérique profonde où le racisme est une religion. Le découpage est des plus efficaces [...].
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous, esclaves, nous trouvons dans l'amour de la musique un moyen de nous forger une identité. Comme nos ancêtres africains, nous mêlons la musique à chaque instant vécu. Nous chantons pour rythmer le travail, pour célébrer les fêtes, pour conduire l'un des nôtres à sa dernière demeure. C'est notre culture à nous depuis toujours, et celle-là, les Blancs ne pourront jamais se l’approprier.
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La haine trouble la vie, l'amour le rend la rend harmonieuse. La haine obscurcit la vie, l'amour la rend lumineuse...
Martin Luther King
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-laissez-le tranquille, Pere, il pense! Il ne fait rien de mal.... c’est sa seule liberté!
-Père j’ai rêvé qu’î Jour l’état du Mississippi serait transformé en une oasis de liberté et de justice....
-nous sommes les esclaves des blancs. Hahaha!!
-Père, tu es un homme soumis.... regarde tu es obligé de te cacher pour jouer la musique des noirs...
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-Au risque de vous choquer... pour moi ce qui a le plus influencé l'évolution des mentalités et des rapports entre blancs et noirs, c’est la guerre.... cette guerre a tissé de fichus liens et le racisme d’ici en a aussi pris un coup! (Doug Winston, lors d’une interview après l’arrêt de sa carrière, de retour chez lui avec ses titres de champion du monde de boxe catégorie poids lourds)
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Dans un combat de boxe, en cas d'égalité, il n'y a que les poings qui comptent.
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