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EAN : 9782350873268
590 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (20/08/2015)
4.04/5   46 notes
Résumé :
Londres, à l’aube de la Première Guerre. John refuse de s’enrôler, à l’inverse de son meilleur ami Martin, mû par un patriotisme vibrant. Bercé par Keats et Thackeray, John préfère se consacrer à la littérature, loin de la violence du conflit. Mais celle-ci ne va pas tarder à se rappeler à lui lorsqu’il découvre une terrible lettre, que son père, facteur, a omis de remettre à la mère du jeune soldat.
Fresque d’une période où les notions de courage et de lâche... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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1ère Guerre Mondiale, vécue par un jeune intellectuel anglais, amateur de littérature et de Keats, que les indignations provoquées par la violence du combat sur le sol britannique vont pousser à s'engager.
Un jeune qui veut réussir mieux que son père, mais le sort qui s'acharne et la désillusion toujours présente.
Désillusion ici d'une guerre stupide vue par les anglais, avec un jeune homme engagé presque malgré lui , fils de facteur et amoureux des lettres et Belles lettres, et amoureux de la soeur de son meilleur ami d'enfance et frère de lait .
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Mentir pour soulager la douleur: faute ou devoir moral?

1914: Quand la première guerre mondiale est déclarée, l'opinion publique britannique est solidaire de son gouvernement, et la pression du recrutement est telle que les hommes s'engagent en masse dans le conflit. C'est l'exaltation des premiers moments. Il faut servir son pays, faire preuve d'optimisme et de chauvinisme en dépit des premières nouvelles catastrophiques du front en France.
Mais le jeune John Patterson refuse de s'enrôler, préférant continuer ses études, au risque de se voir accrocher au plastron une plume blanche, symbole de lâcheté. Mais, a-t-il vraiment le choix ?

Je referme ce livre très partagée, sans comprendre vraiment pourquoi j'ai "ramé" en le lisant.
Il a des atouts indéniables dans la description minutieuse d'un pays belligérant mais qui subit peu les conséquences de la guerre sur son sol. Il offre une jolie symbolique à ceux qui aime la littérature, par l'importance donnée aux livres. Il questionne le lecteur sur les thématiques du libre arbitre, de la lâcheté, de la propagande qui manipule les masses. On y parle beaucoup de mensonge et de dissimilation, des individus jusqu'aux plus hautes instances de l'Etat. Et il faut reconnaitre que Stefan Brijs a imaginé un scénario original et assez perturbant.

Dans une seconde partie, on n'échappe pas à l'horreur du conflit, à la discipline militaire, à la boucherie humaine. Rien de romanesque n'accompagne les personnages, la réalité est ancrée dans la boue avec son lot de courage, couardise, amitié, bêtise et humanité.

Tout cela est connu et si souvent mis en scène ou en mots....Cette lassitude de lectrice a été accentuée par un style très classique, trop classique, d'une lenteur qui colle à l'époque mais qui m'a donnée l'impression de lire un roman victorien. C'est donc une impression toute personnelle qui ne remet pas en cause la documentation minutieuse qui illustre le roman, l'atmosphère au plus près du réel concernant les quotidiens de "l'arrière" et des tranchées.
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Chronique Explorateurs de la rentrée littéraire 2015
Non ce n'est pas un énième livre sur la Première Guerre Mondiale, car Stefan Brijs nous interpelle avec finesse, et sa fibre romanesque toute en puissance laisse le lecteur pantois d'admiration.

Nous vivons à Londres au début du conflit, Martin Bromley et John Patterson, frères de lait, s'affrontent. le premier trop jeune pour s'engager, veut en découdre avec les Allemands et en faire de la chair à pâté, le second lui veut étudier.Martin issu d'une famille nombreuse et pauvre a toujours du en découdre avec la vie, fougueux et irréfléchi il lui apparaît naturel de s'engager. Trop jeune pour cela , il réussira en trichant.John a l'âge de l'engagement, mais posé et policé cela ne lui semble pas une évidence et préfère attendre et voir ce qu'il va advenir. Il reste auprès de son père facteur qui l'a élevé seul.Après le départ de Martin, John va se lier d'amitié avec un étudiant, William, fils d'un bistrotier, qui est en dernière année d'études et ne veut pas s'engager. Il est marxiste, amoureux de l'Allemagne et pacifiste utopique.

C'est à travers le prisme de ces trois visages que nous suivons le déroulement du conflit, à travers le quotidien, les journaux et les épreuves des familles qui reçoivent les mauvaises nouvelles du père de John qui est facteur.C'est ce que l'auteur nomme le "Front domestique", le récit est vif, souple, humain, avec de belles métaphores et le lecteur est pris d'un engouement pour ces personnes et ne porte pas de jugement, sur ce qu'il aurait fallu faire ou ne pas faire.

Ensuite John deviendra "Patterson" et nous passons au "Front occidental».
Devenu ordonnance Patterson découvre la vie de troupe .Partout avec lui il transporte son secret dans un paquet bien ficelé.Maintenant il est sur le front et va devoir agir.Il va croiser la géhenne pour lui comme pour les autres. Il doit vivre à tout prix et rester lucide.Sa vie dans les tranchées nous est décrite avec la même minutie que celle qu'il a eu jeune homme à Londres.C'est un homme en construction dans L Histoire.

D'une belle écriture, d'une construction magistrale cette histoire nous porte jusqu'au final par un suspense époustouflant.En filigrane le lecteur partage l'amour et l'érudition de l'auteur pour la littérature, qui fait dire à un de ses personnages :"Un livre, ça doit nous amener à réfléchir. A modifier le regard que l'on porte sur la vie." C'est prouvé dans ce chef d'oeuvre.
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“Il ne faut jamais demander aux êtres de ne pas mentir. Et il ne faut jamais leur en vouloir de mentir.” (Henri de Montherlant). Dans Courrier des tranchées du belge d'expression flamande, Stefan Brijs, le mensonge, alors que la première guerre mondiale éclate, est omniprésent. Mensonges de la presse ou des autorités (anglaises en l'occurrence) qui minimisent les pertes sur le front et exagèrent les victoires. Et surtout ces télégrammes que reçoivent les familles endeuillées ; 'Killed in action", une formule bien pratique pour faire de la mort un acte héroïque sans dire la vérité sur les causes précises du décès. le héros de Courrier des tranchées, John, est un jeune anglais qui n'a aucune envie de s'engager en 1914, au contraire de son meilleur ami. le roman est à son meilleur quand il décrit sur plus de 300 pages un pays imbibé de haine pour les "Huns", victime de la propagande, dans un climat délétère où ne pas aller combattre est considéré comme un acte antipatriotique réservé aux traîtres. Que de subtilités dans la progression psychologique de John, pacifiste dans l'âme, coeur romanesque bercé par les écrits de Keats. La plume de Brijs est sobre et élégante, précise et épidermique. La deuxième partie du livre n'insiste pas sur les faits de guerre, plutôt sur les effets collatéraux, sur le moral des troupes, sur les pensées, peurs et doutes des soldats, leur relation entre eux et avec ceux qui sont au pays : mères, soeurs, amies et amoureuses. John, détenteur de courriers qui annoncent la mort aux familles dissimule la vérité, ment pour ne pas blesser. Tout est là, dans ses propres interrogations, quand une simple lettre peut détruire, réconforter, donner de l'espoir ou l'annihiler. Courrier des tranchées est un hymne aux mots, ceux qui vous transportent dans les livres, ceux qui vous transpercent le coeur en quelques lignes dans des froides missives officielles. Par ce prisme original, Stefan Brijs n'a pas écrit un nouveau livre sur la guerre de 14, son propos est universel et touche directement à ce qui nous donne le courage de continuer à vivre, à travers le destin (la vie ou la mort) de ceux qui nous sont les plus chers.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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J'ai beaucoup aimé ce roman de Stefan Brijs, premier livre que je lis de cet auteur d'ailleurs. Je ne vais pas faire un résumé de l'intrigue, cela ayant déjà été fait dans plusieurs autres très bonnes critiques (à noter que c'est grâce à ces critiques que je me suis lancée dans cette lecture !). J'ai apprécié les thèmes, questionnements, abordés par l'auteur : l'opinion patriotique des britanniques vis-à-vis de cette guerre, la pression faite aux jeunes hommes pour qu'ils s'engagent, la propagande réalisée autour de cette guerre, qui nous amène au thème principal de ce roman : le mensonge.
J'ai également apprécié la finesse avec laquelle l'auteur nous décrit l'évolution du personnage de John : son regard sur la vie, sa psychologie etc... J'ai trouvé l'écriture de Brijs juste, il écrit ce qu'il faut, sans trop en rajouter.
Un roman à découvrir donc.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il part du principe qu'une société dans laquelle chaque individu fournit des biens selon ses capacités et en prend selon ses besoins - une aspiration noble en soi, n'est-ce pas - est de prime abord impossible : cela suppose un homme bon, alors que la colère et la cupidité dominent la plupart d'entre nous.
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Les gens sont des lemmings. Ils s'acharnent à marcher avec la multitude. Au sein de laquelle ils se croient en sécurité. Qui les dissuade de réfléchir. De choisir. Suivant aveuglément le courant quelque soit l'endroit où il les mène. Toujours plus loin. Entraînant tout et tout le monde. Jusqu'au jour où...
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Weltschmerz ? Littéralement, ça veut dire "douleur du monde ".Souffrir à cause du monde ou plutôt souffrir du monde. Ca va beaucoup plus loin que la mélancolie. C'est prendre conscience que le monde dans lequel on vit ne répondra jamais à nos attentes. Et cette conscience ne cesse de peser toujours plus Comme si on était condamné à coltiner toute sa vie un sac à dos plein de cailloux. Au bout du compte on ne voit plus qu'une seule délivrance. La mort.
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"Il faut lire entre les lignes. C'est là que ça se passe. De la sorte, on se simplifie la vie. On disparaît dans l'histoire." P.84
(Le conseil d'un professeur à un jeune étudiant, à propos de la façon dont il convient d'aborder la lecture... )
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Les gens sont des lemmings, reprit-il. Ils s’acharnent à marcher avec la multitude. Au sein de laquelle il se croit en sécurité. Qui les dissuade de réfléchir. De choisir. Suivant aveuglement le courant quel que soit l’endroit où il les même. Animés, et chauffés par l’haleine de la masse. Toujours plus loin. Entraînant tout et tout le monde. Jusqu’au jour où…
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Videos de Stefan Brijs (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stefan Brijs
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COFFRET DÉTENTE GRAND FORMAT Les 7 ou 8 morts de Stella Fortuna (Juliet Grames) - Les corps conjugaux (Sophie de Baere) - Les 3 filles du Capitan (Maria Duenas)
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