AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean Guiloineau (Autre)
EAN : 9782253040651
Le Livre de Poche (30/06/1997)
3.89/5   36 notes
Résumé :
Le "mur de la peste", c'est celui qu'Andréa Malgas, belle métisse du Cap, part visiter en repérage, en Provence, pour son amant Paul. Réalisateur, il prépare un film sur la grande peste de Marseille. Il est aussi un Sud-Africain blanc en exil à Paris comme Andréa qu'il vient de demander en mariage. Mais l'épouser revient pour la jeune femme à renoncer à son pays qui, légalement, ne pourrait plus l'accepter sur ses terres. Son voyage de quelques jours à travers le su... >Voir plus
Que lire après Le mur de la pesteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Nous sommes dans les années 80 à Paris. Andréa Malgas, métis d'une trentaine d'années, y vit depuis huit ans. Elle a fuit l'Afrique du Sud.
Intégrée maintenant dans ce pays qu'elle a apprivoisé, elle se laisse vivre. Elle est heureuse avec Paul, son amant, écrivain et scénariste, jusqu'au jour où il la demande en mariage. le « oui » ne lui vient pas spontanément alors qu'elle l'aime profondément. Pour tenter de comprendre cette réticence, Andréa décide de partir seule quelques temps en Provence en invoquant comme raison des repérages sur le prochain film de Paul basé sur l'histoire de la peste. Les premiers jours de son voyage, elle essaie de faire le point et seuls des souvenirs de son enfance et de sa fuite la hantent. Les retrouvailles avec elle-même sont bousculées par l'arrivée impromptue de Mandla, un ami de Paul, sud-africain noir impliqué dans la résistance à l'apartheid qu'elle n'apprécie pas. S'ensuit des discussions orageuses entre cette femme qui ne veut plus rien à voir avec son pays d'origine et cet homme qui se bat pour lui, quitte à y risquer sa vie. Ce qu'Andréa ne sait pas c'est que Mandla détient la clé de ses choix à venir…

C'est avec beaucoup de fougue et de sensualité que nous suivons les pas d'Andréa, femme intense et fière. On s'attache à elle, à ses emportements, à ses doutes.
Par le biais d'une narration particulière alternant les « je » et le « il », André Brink nous parle des thèmes qui lui sont chers : l'engagement politique, le racisme – la peste de notre époque - et les relations amoureuses entre noirs et blancs. L'action du roman ne se passe pas en Afrique du sud comme la majorité de ses romans mais elle envahi notre lecture à chaque page, violente et dangereuse, belle et lourde de sens.

Le Mur de la peste est avant tout un très beau portrait de femme que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Seule la fin m'a laissée sceptique : l'auteur se détourne d'Andréa pour en revenir à son amant qui lui aussi est emprisonné dans ses doutes face à l'engagement. J'en ai ressenti de l'irritation comme si finalement, Andréa n'était qu'un moyen de mettre en valeur cet homme et que d'un coup, elle passait au second plan. J'ai même eu l'impression que l'auteur se substituait au personnage de Paul : intuition confirmée ou pirouette réussie ? Je pencherais pour cette seconde solution avec cet auteur passé maître dans l'art de manipuler ses lecteurs…
Commenter  J’apprécie          90
On connait le pays d'origine d'André BRINK, l'Afrique du Sud. On sait le thème récurrent qui compose la chair de ses ouvrages, l'Afrique du Sud et l'Apartheid. A. BRINK mêle dans celui ci ses thèmes incontournables à la France, la Provence plus précisément. le mur de la Peste est un véritable mur qui fût édifié, lors de la grande Peste de Marseille dans une tentative dérisoire d'isoler, de protéger, le Comtat Venaisin de ce mal mortel. Se protège-t-on du mal absolu? Et quand on est une métisse sud-africaine, Andréa, exilée en Europe, peut-on faire l'impasse sur ce qui est resté au pays. Ce pays où l'on a connu la mort et le malheur.
Andréa, au moment de prendre une décision engageant le reste de sa vie, part en repérages en Provence, pour préparer le film qu'écrit son amant. Un film sur la Grande Peste, et le mur de la peste. Elle y part cinq jours. Aussi pour s'isoler et être sûre de prendre la bonne décision. Pendant ces cinq jours, qui constituent les cinq chapitres du roman, elle aura l'occasion de revivre des moments déja passés en Provence (moments fondateurs de son existence) et de décrypter des évènements de sa vie d'avant, de sa vie de là-bas, en Afrique du Sud.
André Brink aime la France et il entremêle continuement la vie d'Andréa en Afrique du Sud, et celles qu'elle a connues depuis qu'elle est en Europe. C'est un tournoiement incessant et des parallèles obligés entre le dérisoire d'un mur contre la peste et celui d'un autre entre les races, l'Apartheid.
Pas si facile que cela à lire. Moins peut être qu'Une Saison Blanche et Sèche. Mais sans aucun doute un roman qui laisse sa trace dans la mémoire du lecteur.
Commenter  J’apprécie          100
je ne me lasse pas de l'écriture, engagée d'André Brink mais sachant aussi nous faire de belles histoires d'amour... très intéressée par l'apartheid, l'Afrique du Sud, cet écrivain a été un guide pour moi.
Commenter  J’apprécie          81
Le mur de la peste, c'est celui qu'Andréa Malgas, belle métisse du Cap, part visiter en repérage, en Provence, pour son amant Paul, réalisateur. Il prépare un film sur la grande peste de Marseille. Il est aussi un Sud-Africain blanc en exil à Paris comme Andréa qu'il vient de demander en mariage. Mais l'épouser revient pour la jeune femme à renoncer à son pays qui, légalement, ne pourrait plus l'accepter sur ses terres. Son voyage de quelques jours à travers le sud de la France se transforme vite en retour aux sources. Seule, Andréa visite son passé. Mandla, le militant noir qui la rejoint, la met ensuite face à sa fuite, en la confrontant à une autre forme de peste : l'apartheid. En filigrane de cette remarquable double histoire d'amour, se tisse une profonde réflexion sur des thèmes chers à André Brink, l'engagement en général, la lutte contre l'apartheid en particulier. le mur de la Peste est un véritable mur qui fût édifié lors de la grande Peste de Marseille dans une tentative dérisoire d'isoler et de protéger le Comtat Venaisin de ce mal mortel. André Brink aime la France, et il entremêle continuellement la vie d'Andréa en Afrique du Sud, et celles qu'elle a connues depuis qu'elle est en Europe. C'est un tournoiement incessant et des parallèles obligés entre le dérisoire d'un mur contre la peste et celui d'un autre entre les races, l'Apartheid. Comme dans tous ses livres, la sensibilité, la sensualité sont présentes, et l'ardeur des personnages nous accompagnent longtemps.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          23
A travers le parcours d'une jeune métisse sud-africaine qui fait des repérages en Provence pour un film sur la peste médiévale, c'est l'horreur de l'apartheid que le romancier évoque en des pages hallucinantes. Comment peut-on aimer dans un monde déchiré par la haine raciale? Et ce cauchemar, relayé par tous les discours hypocrites du pouvoir, cessera-t-il jamais? Un livre plein d'humanité.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il s’est remis à jouer. Au croisement, nous avons tourné vers Apt.
« Je l’ai apporté avec moi, a-t-il repris. Et quand je joue, je sens que je l’ai bien entre mes mains. »
Il n’a pas expliqué. Ce n’était pas nécessaire. Je savais exactement ce qu’il tenait entre les mains. Les arbustes amers, le muscat très doux, l’odeur pénétrante du buchu et de l’anis, le goût de sel dans le vent de la mer, les cris des mouettes, des kiewiets, des hadedas ; les couchers de soleil, les nuits, les plaines dénudées, les montagnes, les os blanchis, l’Afrique. La mienne. La sienne.
Commenter  J’apprécie          210
Car c'est ce qui reste au bout du compte quand on se retrouve aussi nue et aussi seule que je le suis maintenant. Pas vierge, et depuis longtemps, grâce à Dieu. Pas complète, ni entière ni impeccablement achevée. Moi, seulement.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai l'impression qu'on vit comme quand grand-mère tricotait, une maille après l'autre, et ce n'est qu'après un long temps qu'on se rend compte que c'est un chandail.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de André Brink (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Brink
Vendredi 18 septembre 2020 / 9 h 45
Jean Guiloineau part sur les traces des petits cailloux semés par Geneviève Brisac et qui font écho ou référence à l'oeuvre de Virginia Woolf. Lectures par Anne Mulpas, poète, performeuse et artiste multimédia.
Directeur de la revue Siècle 21, Littérature & société. Jean Guiloineau est aussi traducteur : Nelson Mandela, Toni Morrison, Nadine Gordimer, André Brink, etc.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature anglaise et anglo-saxonne>Littérature anglaise : textes divers (270)
autres livres classés : littérature sud-africaineVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (98) Voir plus



Quiz Voir plus

Une saison blanche et sèche

Quelle est le métier de Ben Du Toit ?

Politicien
Journaliste
Professeur d'histoire
Libraire

11 questions
38 lecteurs ont répondu
Thème : Une saison blanche et sèche de André BrinkCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..