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Bernard Turle (Traducteur)
EAN : 9782253154730
413 pages
Le Livre de Poche (15/04/2003)
3.59/5   60 notes
Résumé :
Une grande maison un peu délabrée dans un quartier résidentiel du Cap, dont l'aspect assoupi n'est que de façade. Un veuf vieillissant, blanc, ex-bibliothécaire, privé de son poste par les orientations du nouveau pouvoir en Afrique du Sud. Surgit, un soir d'orage, Tessa, jeune, belle, tendue, aussi insaisissable que la nouvelle république. Et l'improbable se produit : alors qu'il ne croyait plus avoir de raisons de vivre, Ruben Olivier tombe passionnément amoureux d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les droits du désir/André Brink
Ruben habite seul une grande maison ancienne pleine de souvenirs dans un quartier résidentiel du Cap en Afrique du Sud. Il est veuf de Riana qu'il avait épousée contre vents et marées, les parents de Riana étant fermement opposés à ce mariage. Il était bibliothécaire lorsque le changement de régime politique dans le pays a provoqué son licenciement :
« Pendant des décennies les gens se sont fait virer parce qu'ils étaient noirs. Aujourd'hui parce qu'ils sont blancs. »
Il a un peu plus de la soixantaine, une maladie de coeur, une passion pour la musique classique, et ses deux enfants qui habitent en Australie pour l'un et à Johannesburg pour l'autre, lui ont conseillé de prendre des locataires, un couple de préférence. Par mesure de sécurité. le Cap est une ville où règne la violence au même degré pratiquement qu'à Johannesburg.
Finalement, c'est une jeune femme Tessa, la trentaine, qui présente le meilleur profil pour cette location. Il se produit alors une métamorphose en Ruben :
« La présence de cette fille avait un je-ne-sais-quoi de curieusement rassurant, comme si sa place avait été ici, l'avait été de tout temps : on aurait dit la fille de la maison…Du moment où elle était entrée dans mon bureau et dans ma vie le premier soir, nous avions entrepris pour ainsi dire un voyage en conversations. »
Une connivence intellectuelle va s'établir entre Ruben et Tessa, une pointe de désir se glissant par moment dans l'esprit te le corps de Ruben :
« Seul importait cet espace infime que nous partagions par le plus pur des hasards et de façon ô combien éphémère. Nos vie continueraient leurs chemins respectifs, mais, à cet instant-là, nous étions réunis, aux abords d'autres lieux plus secrets, que nous pouvions décider ou non d'aller explorer… Les vides de la conversation signifiaient que l'un et l'autre nous nous scrutions. Nous étions à l'affût des signaux indicateurs du territoire muet dont nos paroles tentaient de dessiner les contours… »
Ruben qui n'avait plus de vraies raisons de vivre va résister longtemps à l'attrait qu'exerce sur lui Tessa qui va bousculer ses habitudes de veuf et aussi modifier sa façon de penser.
L'autre personnage important, c'est Magrieta, son employée de maison noire, sa confidente, avec un don de clairvoyance étonnant, qui saisit tout sans un mot, l'esprit pratique, terre à terre, toujours affairée, parfois brusque mais directe. Magrieta qui voit mais ne dit rien : elle détient des secrets insoupçonnés.
Un très beau roman d'amour d'André Brink, avec en toile de fond une évocation sans concession de la vie parfois dangereuse en Afrique du Sud, l'accession de Nelson Mandela au pouvoir n'ayant diminué ni criminalité ni la corruption, et des réflexions sur la vieillesse et sur les rites du désir :
« Au coeur noir de toute chose : l'énigme du désir. L'attrait du changement, l'envie de goûter à la saveur douce-amère du fruit défendu ; le déplacement de ce qui est vers ce qui n'est pas encore… »
Un thriller psychologique dans lequel André Brink fait montre de tout son talent dans la construction, ménageant un suspense étrange dans la relation entre Ruben et Tessa.
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Tout d'abord ce livre est une grande découverte pour moi car je l'ai en ma possession grâce a une box livres « livre moi » . Sinon je pense que je ne l'aurais jamais lu, le titre et la couverture ne m'auraient rien dit . Si par un étrange hasard j'avais lu le résumé, ce dernier m'aurait dissuadé de l'acheter.Ce genre de romance n'est pas ce que j'aime le plus et l'histoire se déroulant en Afrique n' est pas un avantage.
Mais finalement je me suis décidée à le lire.
L'histoire se déroule dans un contexte post-apartheid en Afrique du Sud. Nous allons suivre un bibliothécaire à la retraite qui mène une vie des plus monotone. Par une nuit d'orage, il va rencontrer une jeune femme pleine de vie, franche et belle qui va devenir sa future locataire. Et bien évidement elle va changer sa vie….
Mon avis sur ce livre est beaucoup mitigé. Ce n'est pas un coup de coeur, ce n'est pas non plus un livre que je recommanderai a tout le monde, mais en même temps j'ai passé un bon moment avec cette lecture. J'avais envie de savoir la suite quand je fermais le livre et l'histoire ne m'a pas laissé indifférente, en particulier les thèmes abordés. Je trouve que l'auteur a fait preuve d'originalité et a aborder des sujets que je trouve un peu tabou comme quand un personne jeune sort avec un personne beaucoup plus âgée qu'elle ou encore la sexualité d'une personne âgée. J'ai aussi aimé découvrire le contexte politique dans lequel se déroule l'histoire et voir comment toute la population, qu'elle soit noire ou blanche, change et subie de nombreux changements. Que chaque personne souffre a sa manière selon l'age et les differences sociales.
Maintenant je vais vous parler des personnages et ce n'est pas une mince affaire car il y a beaucoup a dire sur eux.
Ruben le personnage principal, je n'ai rien a lui repprocher, je me suis parfois identifiée à lui. Je l'ai trouvé très touchant mais en meme temps j'aurais voulu suivre l'histoire d'un notre point de vue que le sien. Meme si je comprend qu'il soit fou amoureux de Tessa , il ne doit pas oublier le reste de sa vie comme en particulier ses enfants. Même si il se soucit des autres personnages et d'autres choses, la plupart de ses actions et de ses pensées sont tournées vers Tessa.
Et parlons d'elle maintenant en commencant ce livre, j'ai décidé de laisser tous mes apprioris et de profiter de ma lecture. Au debut, j'aimais Tessa , son coté sure d'elle et un peu frivole, meme si elle n'est pas que ça... mais au fur et à mesure que j'avancais dans ma lecteure, j'avais à son égard beaucoup d'ampathie. Elle m'a beaucoup énervé , j'avais du mal à la comprendre. C'est le genre de personne que j'apprécie peu dans la vraie vie. de plus , je la trouvé parfois limite sadique,meme si elle ne le fesais pas expres et qu'elle n'en avait meme pas consciense Si parfois on montré son coté fragile, quelques fois touchant, je ne me sentais pas autant impliqué dans l'histoire de ce personnage que dans d'autre livre.
Après il y a d'autre personnages que j'aime comme Magrieta qui est plus touchante et plus forte que tous les autres protagonistes de l'histoire, ou il y a encore Antje le fantome de la maison de Ruben.
La plume de l'écrivain est vraiment bien et j'ai adoré ses réflexions mais j'ai trouvé qu'il y avait un manque de description des personnages, en particulier pour Ruben. J'avais beaucoup de mal a me l'imaginer, et très souvent dans ma tete je me le décrivais trop jeune ou trop vieux selon les situations.
Pour finir cette critique, je voulais dire qu'n général les livres que je lis se passe en Angleterre, en Écosse, aux Etats-unis, en Russie,en Irlande, en Islande.... Bref des pays froids ou venteux . Pourtant, j'ai apprécié découvrir ce pays, en particulier lorsque Ruben nous parlent de son enfance.
Donc voilà ce livre a été une découverte pour moi.
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L'histoire se passe dans une vieille maison de Cape Town, un peu négligée par son propriétaire, Ruben, dont c'est le cadre de vie depuis fort longtemps. Elle est donc pleine de souvenirs de sa vie passée et on sent dès le début du roman le réconfort des habitudes de vie du protagoniste, de ses constructions mentales sur son enfance et sa vie matrimoniale avant son veuvage. Magrieta, la femme de ménage qui sait tout de la famille et de la maison, tient du début à la fin du roman, un rôle essentiel. du fait de son grand âge, cette maison où prend place la quasi intégralité du roman est aussi, en particulier à travers le personnage historique et fantomatique d'Antje, rattachée à l'histoire douloureuse de l'Afrique du Sud colonisée. Pour ce qui est du présent, l'action— si on peut parler d'action pour un roman essentiellement à caractère psychologique — se situe juste après l'avènement au pouvoir de Nelson Mandela. On sent très bien la déception face à cette nouvelle administration qui n'a pu endiguer la violence, la criminalité et la corruption qui marquent de façon quasi inhérente l'Afrique du Sud. C'est donc le cadre spatio-temporel dans lequel s'inscrit l'amour improbable entre un veuf sexagénaire, le propriétaire de la maison, et sa jolie locataire à l'aube de la trentaine, insaisissable, un peu irresponsable mais néanmoins et peut-être, de ce fait, attirante. Elle bouscule les habitudes de vie et de pensée de Ruben, ses défenses émotives. C'est depuis le point de vue de Ruben (un double de Brink?) que nous parvient tout ce chamboulement de vie, à la fois souffrant et nécessaire, un peu à l'instar de celui de son pays. Plus rien ne sera comme avant...

Le roman est fort bien construit . Les personnages ont des caractères puissants et attachants. Plusieurs thèmes s'entremêlent dans le récit, et, pour ceux qui peuvent lire entre les lignes, il offre plusieurs niveaux de lecture, entre autres, par ses citations et pratiques intertextuelles. André Brink donne ici la mesure de son talent.
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Dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, Ruben Olivier vit seul dans sa grande maison. Même si sa femme de ménage Magrieta est souvent présente, les enfants de Ruben insiste pour qu'il ait auprès de lui un ou plusieurs locataires, au cas où il lui arrive un accident. C'est ainsi que Tessa, âgée de 30 de moins que Ruben, emménage chez le héros qui va voir son quotidien et ses émotions complètement bouleversés : l'imprévisible jeune femme va lui faire tourner la tête et réveiller en lui des sentiments endormis depuis longtemps. Les Droits du désir, c'est donc d'abord un roman d'amour entre un vieil homme et une jeune femme, un coup de foudre ravageur et revivifiant et une cascade d'émotions plus intenses les unes que les autres.

La rencontre entre Ruben et Tessa fait des étincelles et est digne d'un parfait roman d'amour. Leur couple est fougueux et passionné, quelques péripéties rythment leur quotidien et remettent en question leur relation, bref, c'est une histoire qui suit un schéma assez classique et terriblement efficace. Je reconnais que ça peut donner une impression de déjà-vu, mais en ce qui me concerne j'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman et à voir les sentiments entre les personnages compliquer leur cohabitation.

Il y a également un troisième personnage qui a une place toute particulière dans le récit : Magrieta. Bien plus que la femme de ménage de Ruben, c'est aussi le témoin de son passé et de sa vie « d'avant », le symbole de l'Afrique du Sud, un porte-parole qui a traversé l'Histoire et qui relie la vie de Ruben à celle de son pays. Car Les Droits du désir est aussi un roman sur l'Afrique du Sud, sur les débats qui l'agitent dans les années 90 et la façon dont sa population en est affectée, et c'est Magrieta qui fait le lien entre la « petite » et la « grande » h/Histoire. Quand Ruben parle de Magrieta, c'est toute son histoire et l'histoire de l'Afrique du Sud qui s'imposent à lui, comme si le passé de son pays faisait aussi partie de lui.

J'ai finalement pris beaucoup de plaisir à découvrir Les Droits du désir. Oui, c'est peut-être une histoire d'amour un peu cliché, mais elle n'en est pas moins jouissive ni moins intéressante, car non seulement ses codes sont maîtrisés avec efficacité, mais elle met en plus en scène des personnages caractériels et dynamiques et elle est surtout enrichie d'une dimension historique, politique et sociale passionnante quand on la met en parallèle avec l'histoire d'amour. En bonus, on a même le droit à une histoire de fantôme.
Lien : http://ulostcontrol.com/droi..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
" Mes vrais voyages, les voyages qui comptairnt, ont toujourd été des voyages livresques."
"Je suis parti en Espagne avec don Quichotte.....j'y retourne chaque été. À Saint-Pétersbourg avec Dostoïevski tous les hivers. Entre-temps, je vais â Paris avec Balzac... ou Zola, si j'en ai le courage. Il lui arrive d'être un compagnon trop exigeant.
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Les vides de la conversation signifiaient que l'un et l'autre nous nous scrutions. Nous étions à l'affut des signaux indicateurs du territoire muet dont nos paroles tentaient de dessiner les contours: rivières de sentiments hésitants, plusieurs niveaux de désir: rien d'énoncé encore puisque je me retenais, je me retenais toujours (aurais-je l'audace de présumer qu'il en allait de même pour elle?), mais tout demeurait possible, indéfini, affleurant, à peine perceptible, reconnu déjà mais non encore exprimé.
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Toute une histoire partagée, privée et publique, la sienne, la mienne, celle de Riana, de nos enfants respectifs, de l’Afrique du Sud. Comme si, de façon inexplicable, tout se concentrait sur cette demeure, comme des rais de lumière à travers un verre grossissant : jusqu’à ce que s’élève un filet de fumée et que des flammes, tout à coup, jaillissent. Mais cette flamme-là consumerait-elle les redondances ou produirait-elle seulement de la suie et de la saleté, il était trop tôt pour le savoir. Ce que je savais, plus que jamais, c’est que cette femme avait toujours tenu ma vie dans le creux de sa main, qu’elle avait été l’incarnation, cruciale, quoique improbable, d’Antje du Bengale, gardienne de mon destin. (p.382)
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Comment pourrais-je la remercier du désert, de la solitude, de l’angoisse, voire du désespoir ? Comment pourrait-elle comprendre qu’un désert contient la promesse de fleurs, que l‘obscurité d’une nuit sans lune est la condition de la lumière, que dans la solitude seule nous pouvons découvrir que nous avons besoin de l’autre, que même après un orage comme celui qui faisait rage dehors, les oiseaux peuvent se remettre à chanter…
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Pour des raisons évidentes, nombre d’allusions tout aussi évidentes ne sont pas signalées ici. D’ailleurs, l’esprit de Ruben Olivier est un tel réceptacle de citations et de références de seconde main que je ne prétends même pas les avoir toutes décelées.
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Vidéo de André Brink
Vendredi 18 septembre 2020 / 9 h 45
Jean Guiloineau part sur les traces des petits cailloux semés par Geneviève Brisac et qui font écho ou référence à l'oeuvre de Virginia Woolf. Lectures par Anne Mulpas, poète, performeuse et artiste multimédia.
Directeur de la revue Siècle 21, Littérature & société. Jean Guiloineau est aussi traducteur : Nelson Mandela, Toni Morrison, Nadine Gordimer, André Brink, etc.
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