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EAN : 9782748523249
352 pages
Syros (02/02/2017)
3.81/5   123 notes
Résumé :
Depuis 2022, les Maisons de départ ressuscitent les morts grâce à des reflets en quatre dimensions qui reproduisent à la perfection le physique, le caractère, et le petit je ne sais quoi qui appartient à chacun. Les visiteurs affluent dans les salons et le parc du manoir Edelweiss, la plus célèbre des Maisons de départ, pour passer du temps avec ceux qu'ils aiment. Daniel a grandi entre ces murs, ses meilleurs amis sont des reflets. Jusqu'à ce qu'il rencontre Violet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
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Sans que j'en ai conscience, j'ai réalisé que mes dernières lectures piochées dans ma PAL ont toutes un point commun : elles traitent de la Mort et du deuil. « La maison des reflets » ne fait pas exception ! On est même complètement dans le thème, puisque l'on va découvrir une société où il est possible de créer des reflets de personnes décédées afin d'atténuer la transition entre la mort et l'acceptation. Ces reflets sont une sorte d'hologrammes très performants : ils reprennent exactement le physique des défunts, leur personnalité, leurs tics et leurs habitudes. On a vraiment une copie conforme au mort ! Cependant, ces clones sont immatériels et ne peuvent être touchés. de plus, ils ne constituent qu'un mirage pour les proches de la personne qui est partie. le temps passe et ce spectre ne grandira pas et n'aura pas de vie. C'est comme s'il avait été figé dans le temps, juste avant sa mort. Sur un adulte, cela ne se voit pas trop, mais qu'en est-il des enfants ou des ados qui, comme Peter Pan ou des vampires à la vie éternelle, resteront toujours dans ce corps miniature ? J'ai trouvé l'idée de reflets complètement incroyable, singulière, déroutante et un peu malsaine. Camille Brissot va développer le sujet à merveille en présentant de doux arguments pour et d'autres contre ce système. Certaines scènes sont réellement poignantes, notamment lorsque Daniel, le héros, va réaliser toute l'étendue de cet univers. La symbolique du passage à l'âge adulte et l'acceptation de la mort sont bien traitées. Pour ma part, j'ai été très émue par l'une des révélations finales le concernant…

La narration va principalement suivre Daniel, un jeune homme qui a toujours vécu dans cette maison des reflets. Son père est le directeur de l'établissement : il créé lui-même chaque reflet et leur (re)donne vie à sa manière… Hélas, ce travail se fait au profit d'une vie de famille, si bien que le pauvre Daniel n'a jamais eu une vie normale. En effet, en plus de n'être jamais sorti de la maison, il vit seul, avec des amis reflets et Mme Elia, la gouvernante. Il voit de temps en temps son père qui fait plutôt acte de présence lorsqu'il n'a pas oublié que c'était l'heure du repas… Il n'y a plus de communication entre eux et, la plupart du temps, ce sont plutôt des mensonges… Ce géniteur vit dans le travail et n'a que ça en tête. Évidemment, lorsque l'on n'a que quinze ans, que l'on est livré à nous-mêmes, que l'on n'a qu'un père absent comme personne réelle et que l'on n'a jamais mis le pied dehors, on a envie d'autre chose. Il y a de quoi craquer ! C'est réellement une vie illusoire que je n'aurais pas voulu vivre. Une vie où la mort n'existe plus, où le temps semble s'être arrêté et où la peine est comme révolue… On ne peut que comprendre ce jeune adolescent qui a toujours été protégé dans une tour d'ivoire et qui rêve d'autre chose que son quotidien dénué de sens. Daniel est un personnage simple, attachant, un peu ingénu, ni trop rebelle ni trop sage, plutôt sensible et assez franc. Sa personnalité m'a beaucoup plu, car elle est assez crédible. On n'a pas un jeune homme sûr de lui, tout-puissant, beau et doué. On a simplement un jeune homme simple, complètement perdu et qui va prendre un tournant radical dans sa vie. Ce changement, il va le vivre en faisant le mur : il va se rendre dans une fête foraine afin de s'inspirer des lieux pour dessiner un fonds/une réalité virtuelle pour la maison des reflets. Là, il va rencontrer Esther et Violette, deux jumelles que tout oppose physiquement… Et, évidemment, il va tomber amoureux…

Les émotions retranscrites par l'auteure ne sont pas niaises ou trop lourdes. Camille Brissot amène les émotions avec douceur, poésie, sensibilité, réalisme et simplicité. On comprend parfaitement que Daniel tombe aussitôt amoureux de cette jolie jeune fille, car il n'a jamais connu d'enfants de son âge. Ajoutons à cela que l'inconnu a un certain charme et que cette relation a un goût d'interdit et de nouveauté… Ensemble, ils vont échanger des lettres afin de faire connaissance. Leur relation est pleine de tendresse et de promesses qui m'a rappelé les deux tourtereaux de « La tristesse de l'éléphant », car le contexte est plus ou moins le même (milieu de forains, relation surtout épistolaire, relation à distance). Alors, non, il ne se passe pas grand chose dans ce récit que ce soit au niveau de la romance ou de la maison des reflets, mais il est très fort émotionnellement. L'auteure opte plutôt pour une intrigue psychologique, une évolution des personnages secondaires et du héros ainsi qu'une réflexion sur le deuil et de la mort dans la société. Même si le rythme lent ne plaira pas à tout le monde, j'ai trouvé cet ouvrage vraiment réussi ! Mine de rien, l'histoire fait réfléchir tout en divertissant le lecteur… À découvrir !…

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Une belle lecture assez émouvante qui nous pousse à nous questionner sur le deuil et la mort. L'auteur aborde un thème plutôt récurrent dans la littérature, la gestion du deuil, mais nous propose une vision des choses assez novatrice et j'ai envie de dire, perturbante, du moins pour moi.
Daniel Edelweiss vit dans la maison Edelweiss, une maison de départ, endroit où l'on produit des reflets plus vrai que nature de personnes décédées, on peut les voir et avoir de vraies conversations avec ces reflets. Les proches peuvent passer du temps avec ces hologrammes et pour beaucoup, c'est une façon de faire leur deuil. Daniel est donc l'héritier de cette maison, il n'a connu que cet univers, entouré de plus de reflets que de vrais vivants, alors quand sur un coup de tête il décide de sortir de cette maison, il n'imaginait pas qu'une seule rencontre pourrait bouleverser sa vision des choses à jamais...

C'est une lecture vraiment touchante qui amène beaucoup de questions éthiques sur la mort. Les reflets représentent les personnes à l'âge où elles sont mortes, ils ne vieillissent donc pas et la notion du temps qui passe est altéré dans ces conditions. L'auteure arrive très bien à argumenter le pour et le contre de ce procédé, le soutien et l'aide que ces reflets apportent aux proches se heurte à une vie vécue dans le déni et le refus de la perte. Daniel est confronté de plein fouet à ce déni car il vit en permanence avec ces reflets, celui de sa mère est présent à tout moment, comme une mère belle et bien vivante. Ses amis sont des reflets, et il ne parle pratiquement qu'avec eux...Le principe de la dernière nuit est intéressant car c'est le moment où un reflet est désactivé par ses proches car ils sentent qu'ils sont enfin prêts à dire adieu, un peu comme un enterrement à retardement. Daniel est très touchant car bien qu'il commence à prendre conscience que cette vie est purement artificielle, notamment quand côtoyer le reflet du petit Eliott commence à lui peser, il aime ces reflets comme des personnes qui font parti de sa vie à part entière. Sa rencontre avec Violette va bouleverser cet univers, et les révélations sur cette dernière vont définitivement lui ouvrir les yeux...D'ailleurs, le lieu où ils se rencontrent permet de contrebalancer l'univers assez particulier et glauque dans lequel vit Daniel, une fête foraine, quoi de mieux pour s'amuser, rire et vivre de bons moments en famille et entre amis, bien réels ?

La maison des reflets est donc un bon roman qui permet de réfléchir sur bien des aspects de la vie et de la mort, le tout avec un style simple et plutôt poétique, qui permet d'alléger un peu le thème abordé.
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"La maison des reflets" c'est aussi l'endroit le plus plausible pour y accueillir des défunts, les voir se déplacer dans leur forme la plus naturelle et représentative comme lorsqu'ils étaient vivants.
Ce roman aborde le deuil et la mort d'une belle façon et c'est aussi une façon acceptable pour s'adapter et laisser partir les êtres chers.
Une narration très riche en émotions, une histoire d'amour  très originale malgré un début un peu mou mais cela dit une approche paranormale très intéressante et représentative sur la peur et l'acceptation de la mort. En fait tout y est pour en faire une lecture des plus agréable dans un registre qu'on aimerait proche du réel.
A noter aussi, la belle couverture de ce roman.
Une auteure à découvrir et à faire lire autour de soi, pour que la "mort" ne soit qu'une transition et non pas une fin.
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Daniel a toujours vécu dans la maison de départ “Edelweiss” dans lequel on créé des sortes d'hologrammes des morts pour entretenir leurs souvenirs.

Lui-même est ainsi entouré de sa mère, de son grand-père et de jeunes décédés. Leur créateur, son père lui est presque inaccessible tant il est totalement absorbé par son travail.

Un jour pourtant il va franchir le mur. Poussé à la fois par sa gouvernante qui espère l'aider à devenir un adolescent comme les autres et par un projet de création d'un nouveau décor original.

Il se rend ainsi à la fête foraine où il va faire la rencontre avec une fille qu'il perçoit comme unique…

Un roman qui parle de la mort et du deuil, de la fidélité familiale et de l'héritage mais aussi des ruptures nécessaires. La fête côtoie la mort.

L'ambiance du roman est étrange et original. Parsemé de lettres, il est tout à la fois poétique et imaginatif tout en transmettant un sentiment d'urgence et de catastrophe imminente. le regard naïf du héros porte le lecteur dans un monde construit, artificiel mais cohérent.

Un bon livre qui nous interroge sur la place que nous laissons à la mort dans la société et la nécessité de vivre avec.

A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Daniel, 15 ans, a passé toute sa vie dans la Maison de départ fondée par son grand-père, Edouard Edelweiss auquel a succédé Pétro, le père de Daniel. Une maison de départ, c'est un endroit où les vivants peuvent retrouver leurs proches disparus, sous forme de « reflets », des représentations en 3D qui ressemblent, parlent et se meuvent comme s'ils étaient toujours en vie. Une illusion quasi-parfaite, à tel point que Daniel ne compte que des reflets parmi ses amis : la belle Mona et Matthias, 20 ans et aussi Elliot, décédé à l'âge de 8 ans. La mère de Daniel est également un reflet, toujours là quand il sollicite sa présence. Mme Elia, la gouvernante, s'occupe de prendre soin de lui et de l'instruire, de sorte qu'il ne connaît pour ainsi dire rien du monde extérieur.
Mais un jour son père l'invite à créer un décor pour enrichir la collection d'environnements dans lesquels évoluent les reflets. Entrevoyant une grande roue en se perchant dans un arbre du parc, il décide de se lancer à l'aventure et de découvrir la fête foraine installée dans sa ville. C'est là qu'il va rencontrer Violette, fille de forains, qui mène une vie à l'opposé de ce qu'il connait, constamment sur les routes et chaque semaine dans une autre ville. Violette lui présente sa jumelle Esther, puis ils passent la journée à se raconter leurs existences respectives. Daniel rentre chez lui la tête pleine de ses découvertes, et complètement sous le charme de la jeune fille. Mais il va s'écouler de longs mois avant qu'il parvienne à renouer le contact avec Violette, par le biais de lettres qu'il lui fait parvenir dans les villes où la foire s'arrête grâce à des visiteurs de la Maison Edelweiss. Une correspondance suivie va s'établir entre les 2 adolescents, jusqu'au jour où, un an après leur rencontre, la foire s'arrête à nouveau dans la ville de Daniel...
Le roman se déroule dans un futur assez proche pour que le lecteur puisse facilement s'y projeter, mais en même temps on y retrouve quand même une dimension fantastique : les morts que l'on peut revoir et avec qui l'on peut interagir dans le décor souhaité, jusqu'à ce qu'on décide, au bout d'un temps que l'on choisit, de les « laisser partir », cela peut faire rêver... Les personnages sont bien campés, même un peu caricaturaux parfois, entre ce père tellement absorbé par ses créations que son fils n'a pour ainsi dire pas de contacts avec lui, cette gouvernante multi-tâches qui essaie d'inculquer le sens critique à un ado complètement déconnecté du monde réel. L'interface entre ce monde réel et le manoir où règnent les reflets, c'est Daphné Maris, une journaliste qui écrit une série d'articles sur la maison Edelweiss, et qui va finir par conquérir Pétro.
La rencontre entre Violette et Daniel va servir de déclencheur à une prise de conscience progressive de celui-ci, amplifiée par les remarques critiques de Mme Elia vis-à-vis des reflets. Il se rend compte petit à petit du caractère illusoire de ceux qu'il prend pour des êtres aussi importants pour lui que les vivants. On assiste à son « mûrissement », parfois dans la douleur (par exemple lorsque Mona fait l'objet d'une cérémonie du départ), ou lorsqu'il prend conscience du caractère prévisible des réactions de sa mère.
Il est intéressant de suivre cette évolution d'un adolescent, ce moment où il bascule de l'état d'enfant qui vit au jour le jour sans remettre en cause son environnement à celui où il se questionne, doute, et décide de prendre le contrôle de son existence.
J'ai trouvé ce roman agréable à lire, assez facile mais avec un thème « accrocheur ». La fin m'a un peu déçue, je la trouve trop évidente. Je le recommanderai à partir de la 5ème. Il peut constituer le point de départ d'un débat sur la mort, le souvenir, et la façon de gérer le deuil.
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critiques presse (1)
Ricochet
01 mars 2017
D'une histoire intime germent ainsi des interrogations universelles, profondes. Le livre se fait alors aussi original qu'inquiétant...
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Face à un deuil, on est toujours seul, il me semble. C’est un gouffre qui se creuse en nous, et personne ne peut en imaginer la profondeur car il faudrait oser s’en approcher, se pencher au-dessus du vide, perdre soi-même une partie de son équilibre. Et tout ça pour quoi ? Pour découvrir l’épaisseur du chagrin qui se cache au fond et réaliser que la petite flamme que l’on a apporté s’y noiera aussitôt.
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Je détourne les yeux. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à une cérémonie de la Dernière Nuit: mon père à toujours tenu à ce que je sois à ses côtés. Seulement, je ne parviens pas à m'y habituer. Toute cette souffrance inutile, cette fi imposée...
Comme chaque fois, je me surprends à croiser les doigts pour que ce soit la dernière.
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Vous n'avez jamais assisté à de véritables funérailles, Daniel. La moitié des gens y pleurent le disparu, tandis que les autres pleurent la douleur des premiers.
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L’amour ne nous est pas tombé dessus, Daniel. Nous l’avons laissé venir, puis se développer.
– Comme une plante ?
– Comme une plante, confirme-t-elle. Solide et fragile à la fois.
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Dehors, les ombres des arbres s'étirent sur les pelouses comme de longues coulées d'encre, et les lumières pâles des étoiles se reflètent sur la surface calme du grand bassin. On dirait que le monde est vide. Que plus rien n'existe
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Vidéo de Camille Brissot
Par Syros Avec Claudine Aubrun, autrice ; Camille Brissot, autrice ; Elsa Valentin, autrice ; Florie Saint-Val, illustratrice ; Anna Stevanato, directrice de l'association Dulala Modération : Stéphanie Hovos-Gomez, directrice éditoriale ; Sandrine Mini, directrice, Syros Durée : 45mn Zoom sur la nouvelle Collection de romans grand format « OZ », pour les 8-12 ans en compagnie de deux autrices Camille Brissot (Mystères à Minuit) et Claudine Aubrun (Matou Watson). Présentation de l'album plurilingue d'Elsa Valentin et Florie-Val, Chaprouchka mené en collaboration avec Dulala (D'une langue à l'autre).
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La maison des reflets

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Daniel
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