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Cher Doc Brite…
Non.
Chère Mademoiselle Brite,

Je vous aime, Mademoiselle. Je vous aime et je devais vous le dire avant que vous ne disparaissiez tout à fait. Car vous disparaissez, c'est un fait, « il » ou « elle », c'est égal, mais quelque chose de vous s'efface, la jeune femme que vous étiez, et moi avec, c'est forcé.
Je suis tombée amoureuse au détour de vos Âmes perdues, entre deux mises à mort, Bauhaus à tue-tête dans ma chambre sombre. J'étais jeune, mais pas trop, corbeau, mais pas trop. J'ai pris en pleine figure Nothing, Steve & Ghost. D'une certaine manière et malgré des milliers de livres, je ne m'en suis jamais remise.
Je conçois que mon aveu est d'autant plus ridicule que je ne suis pas une créature à sang chaud, pas émotive, volontiers méfiante envers tout ce qui se loge trop près du coeur. J'avais beau rire sous cape, les histoires de vampires, ça me connaît, j'en ai lu d'autres et de plus coriaces… Idiote.
Parce que c'est n'est pas de vampire qu'il est question, n'est-ce pas, Mademoiselle ? Pas vraiment ? J'ai adoré Nothing, parangon d'androgyne ripoliné au noir de fumée, dur sous la chair tendre, ancien sous ses quinze ans, encombré d'un univers qui l'ennuie, affolé de désirs qui l'effraient. J'étais comme ça, et tous mes petits camarades amateurs de caves et d'absinthe étaient comme ça, et nous ne l'aurions avoué pour rien au monde. Mais le voir écrit… Vous frappez juste, sous la jugulaire. Ce n'est pas tant la joie de se sentir moins seule, de chercher des alliés, voyez-vous, que la béatitude de retrouver des codes chéris. Un univers qui fait sens. Nous – et votre livre a été le seul moment où j'ai accepté de dire « nous » – nous écoutions, lisions, buvions les mêmes choses. Et nous étions terrorisés. Par essence. Mais pendant les quelques heures de la lecture, nous n'avions pas peur. Cette chanson des Lost Souls ? qui hante le roman, je l'ai chantée en coeur sans l'avoir jamais entendue. Nous n'avons pas peur.
Vampires, vampires… Je ne suis pas très sensible aux vampires, même adorables. J'apprécie la finitude du thème, comme vous, me semble-t-il. En retrouvant ses pairs, Nothing se réfugie dans le fantasme, devient le fantasme, inaccessible. Il est logique que l'histoire s'arrête lorsque l'adolescent, toute transformation achevée, devient mythe et ne s'appartient plus. Si Steve & Ghost vous suivent depuis vingt ans, vous n'avez jamais écrit d'autre histoire de Nothing, c'est un signe, je suppose. Il n'y avait plus rien à dire. J'ai adoré Nothing, et Christian et Zillah, mais je vous aime pour Missing Mile.
J'aime l'idée de ce birdland un peu dingue, cet endroit où l'on ne cesse de revenir, à mi-chemin entre ce monde et l'autre, tout plein de fantômes, de souvenirs, de violences éparses et ordinaires. J'adorerais faire un tour à l'If Sacré, arpenter les routes poudreuses de Caroline du Nord, celle qui n'existe pas, bien entendu. Vous avez créé mon cocon préféré, où croissent et évoluent musiciens malchanceux, fumeurs d'herbe, sorcières et serveuses de dinner, toute une humanité au sang vif, à l'épaisseur saisissante. Et j'aime votre écriture, dans ses réussites comme ses échecs, lourde comme une nuit de veille, pleine d'échos, saturée de références, mais fraîche et libre et frondeuse.
Vous – et d'autres, mais vous d'abord – m'ont rappelé que le noir est lumière et chaleur et mouvement et force. Que la musique est la vie est la musique, et la chair… Que l'amour pousse à déchirer la peau pour se baigner de chair, plus près, toujours plus près. Terrifiant et désirable. Cette étrange esthétique de la mastication, de l'absorption comme preuve d'absolu, je l'ai suivie, fascinée, dans toutes vos oeuvres, jusqu'à étiolement. Je considère que vous disparaissez et vos derniers romans me laissent indifférente. Mais pour Nothing et pour Ghost, pour Sang d'encre et les nuits de Caroline, pour la musique et la chair, et puisque Bela Lugosi n'est tout, compte fait, pas mort, je vous remercie, Mademoiselle.

L.
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Nothing est un adolescent de 15 ans, mal dans sa peau, déjà tourné vers la drogue, l'alcool et le sexe. Un soir, il quitte le domicile familial, abandonnant sa bande d'amis aussi barrés que lui et des parents adoptifs bien-pensants. Il n'a qu'une seule idée en tête, rencontrer le groupe de musiciens The Lost Souls dont il écoute en boucle les chansons depuis plusieurs mois. Sa route va croiser celle de Zillah, Twig et Molochai, trois vampires qui parcourent le pays au volant d'un fourgon noir et s'adonnent à tous les excès.

Ce qui se passe entre les morts ne regardent que les morts, écrit Poppy Z Brite
Pur produit du splatter punk, Ames Brisées est une vraie claque.
Sexe, drogue, alcool, viol, inceste, débauche en tous genre forment une poésie macabre portée par une écriture perverse et tendre à la fois.
Tout est unité dans ce texte. Lumière et obscurité se confondent. Envolées les frontières entre le bien et le mal. Il n'y a plus de cases franches à cocher. Est-ce l'identité transgenre de l'auteure qui se manifeste ainsi ? Nous sommes dans un autre univers régi par ses propres codes.
Le récit est une union réussie entre le punk et le gothique. On y retrouve tous les codes de ces deux mouvements. Blousons en cuir, jeans déchirés, longs cheveux teints en noir, ongles et lèvres de couleur sombre.
Et la musique toujours en toile de fond. Un murmure lascif et lancinant. le bruit de Bauhaus.
Impossible ne pas penser à la BO du film Génération Perdue qui m'a trottée dans la tête tout le long de ma lecture.
Nous n'avons pas peur soupirent les jeunes gens dans ce livre. Et bien je dois dire que par moment, moi, j'ai eu peur. Peur de la succession d'excès envers toutes ces limites imposées par la société et que l'auteure balaie un à un.
L'écriture est sublime, se fait sensuelle, dépouillée de tabou.
Les personnages sont magnifiques et incroyables.
Androgynes, éternellement jeunes pour certains, beaux, homosexuels ou bisexuels.
Nothing se détache de l'ensemble, il est pendant longtemps la donnée indéterminée. L'innocence déjà perdue mais que beaucoup essaie de sauver. La fin du récit est savamment orchestrée et conclut parfaitement cette exaltation de la liberté.
L'auteure décrit également la Nouvelle-Orléans, son architecture, ses nuits fauves, le fleuve Mississipi et les cercueils surélevés dans les cimetières.
Ce récit donne aussi naissance à la ville de Missing Mile, bourgade imaginaire où l'auteure reviendra souvent dans ses différents récits et le bar l'If Sacré, sanctuaire à corbeaux abîmés.
Ce livre est une pépite.
Un style percutant, une histoire de vampires décadents, une écriture fluide et poétique.
Une ode à la liberté et un pamphlet contre l'Amérique puritaine.
A travers le destin de Nothing et des autres protagonistes du récit, l'auteure démontre que notre société, à sa façon, est aussi un vampire.
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« Âmes perdues » est le premier ouvrage de la diva gothique de la littérature underground, Poppy Z. Brite et ce livre, glissé dans ma liste à rechercher depuis un temps certain, n'a pas été facile à trouver.

« Âmes perdues » est donc un livre sur les vampires. le monde entrevu est glauque et même gore, choquant et même repoussant, décrit sans tabou mais écrit avec sensualité. Les vampires sont représentés comme des personnages beaux, sensuels et érotiques mais surtout comme des créatures sadiques, perverses, déjantées, asociales et sociopathes. Ces créatures immortelles jouissent de la « vie » en se nourrissant des peurs, des souffrances et de la vitalité des vivants. Elle arrive à décrire des scènes glauques et choquantes, remplies de violence crue avec poésie.

L'auteur plonge dans l'ambiance gothique des années 80, avec codes vestimentaires et références musicales... La même jeunesse vaine, dépravée et sans avenir, avec le même nihilisme, la même atmosphère lourde, pesante et malsaine des punks.

L'auteur étant transgenre, on comprend mieux pourquoi l'histoire se base sur des personnages homosexuels et androgynes. Elle les traite avec tendresse et une certaine commisération et insiste davantage sur leur tristesse et leur détresse.

Un conte sombre sans intrigue avec des personnages fascinants et une ambiance de qualité. Un conte troublant où la plume élégante et efficace de Poppy Z Brite fait contraster la sensualité avec le réalisme glacial des personnages et teinte d'érotisme et de lyrisme les actes les plus cruels.

J'ai beaucoup aimé cette oeuvre troublante quasi glamour qui renverse le mythe du vampire.
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Ce livre, j'aurais pu, peut-être, l'apprécier s'il avait été écrit il y a quinze ou vingt ans... Mais il a été écrit en 2006, surfant sur la vague fantastique/vampire. Et cela se sent.
Les histoires de vampires qui sentent le caveau et l'hémoglobine, on peut dire que j'en suis férue depuis mon adolescence. Dracula de Braham Stocker, Carmilla, Lestat, Louis et Armand sont pour moi des classiques. Et bien entendu, je n'ai jamais, ne serait-ce que feuilleté, la série des Twilight, trop jeune, trop fleur bleue. (De toute façon je ne fais pas partie de la cible marketing...^^)
Pour en revenir à Âmes Perdues, je suis déçue.
J'ai adoré lire Poppy Z. Brite et son Corps exquis. Mais là, disparue l'écriture originale, l'histoire intense et fluide et les personnages atypiques. Place à une écriture ampoulée, lourde et pleine d'adverbes inutilement redondants et à des personnages caricaturaux.
Alors peut-être à ceux qui aiment les jeunes gens dépravés qui se prennent pour des vampires ce livre peut plaire. Mais je préfère lire des histoires de jeunes gens dépravés concoctées par Bret Easton Ellis, ou encore me pourlécher avec les saisons 5 et 6 de True Blood.
Et pour ceux, qui comme moi, aiment les vrais romans gothiques noirs et sanglants, les Âmes perdues sont un brin ennuyeuses et semblent perdues, oui, mais dans le brouillard cheap et toc d'un livre trop commercial.

ps- M'ennuyant ferme durant cette lecture, je relis La Plaisanterie de Milan Kundera... un peu de vampirisme aussi dans ce social-communisme forcené... beaucoup de zombies aussi...
Lien : http://www.babelio.com/livre..
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Difficile exercice que de faire la critique d'Ames Perdues.
Cela faisait pas mal de temps que je rencontrais le nom de Poppy Z Brite, d'un était admiratif, d'autre dégoûté. Je ferais plutôt parti du côté admiratif après la lecture de ce livre. Certes cela s'engage sur des sentiers s'éloignant de la morale, certes il y a de l'inceste, du sang, certes... Mais à côté de ça, l'univers est tellement fourni, les personnages tellements bien construits... Je me suis vraiment attachée à Ghost, devin d'un peu plus de vingt ans, avec son côté androgyne, ses yeux bleus doux, le plafond de sa chambre constellé d'étoiles, son chapeau ceint d'un tissu coloré. Il y aussi Nothing, adolescent adopté aux origines ignorés et à la vie désillusionée. Tout est bon pour tenter de se défaire de cette existence qui ne lui convient pas. Un jour, il va finalement prendre la route et, de fil en aiguille, rencontrer un trio de vampires. Trio dont j'ai d'abord été intriguée par le leader avant de haïr ses membres. Car Ames Perdues, c'est aussi des chemins qui s'entremêlent. Les chapitres s'alternent, on voit les protagonistes avancer chacun de leur côté, on se laisse porter avant de saisir que ces chemins vont finalement se rencontrer. Moi qui ne suis pas fana de ce concept d'habitude est vraiment adoré. Chaque personnage est aussi touchant, chacun a son passé, ses blessures, ses rêves, ses points forts et ses points faibles. Chacun est desespérement humain, desesperement seul. Steve, l'ami d'enfance de Ghost, auquel je me suis finalement attachée, avec sa T-Bird, l'amour qu'il porte à Ann qui se confond avec la rage, cette même Ann, artiste, retenue par un père trop possessif, qui finira par se perdre, Christian, le vampire que la vie trop longue a fini par abîmer, Laine, personnage secondaire qui m'a touchée parce qu'il était sans doute aussi perdu que les autres avec ses baisers sélés de larmes...
Toutes ces vies évoluent, entre la Nouvelle Orléans et le petit village de Missing Miles, sur les routes et dans la nuit.
Je n'arrivais plus à m'arrêter, les pages semblaient se tourner toute seule. J'avais peur, j'étais éblouie par l'écriture, j'étais triste...
J'ai aimé, tout simplement.
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Ames perdues...pas le temps passé a le lire..

Brite nous offre ici une variation sur le theme du vampire.Dans l'imaginaire collectif , ce dernier est un nocturne ne se nourrissant essentiellement que de sang et posant rapidement son seant dans un cercueil des que l'aurore pointe le bout de ses rayons...Stoker , Rice , j'en passe et des meilleurs ont largement contribué au mythe . Ici , l'auteur demysifie tout cela , explose les codes avec un talent certain car ce qui fait sa force , c'est assurément sa plume . Un style que j'avais precedemment decouvert en lisant " un corps exquis " et qui ne se dement pas! C'est direct , cru , sanguinolent mais toujours au service de l'histoire et d'une efficacité redoutable!
Brite nous conte ici le quotidien de personnages qui se cherchent comme Nothing , de personnages en quete de sens a donner a leur existence comme Steve et Ghost ou encore luttant pour la survie de l'espece comme le trio inseparable et fusionnel qu'est Twig-Molochai-Zillah..
Tous ces destins se frolent , se croisent , se percutent dans une noirceur et un desenchantement assumé.

Au final , Ames Perdues est de ces bouquins qui vous laissent un peu de vague a l'ame une fois refermé...
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Tout d'abord MERCI Suny parce que je sens que cet auteur va devenir un résident habituel de ma bibliothèque. Je tiens à signaler, pour information, que Poppy Z. Brite est biologiquement de sexe féminin mais qu'il a -à maintes reprises- signalé qu'il préférait que l'on emploie le masculin pour parler de lui. Passons maintenant aux choses sérieuses : Âmes perdues. Pour le coup j'ai adoré, j'ai plongé dans ce roman avec délectation, savourant chaque chapitre avec jubilation. le roman parle de vampires donc, des vampires d'une violence inouïe et dont la déchéance est décrite avec crudité. de temps à autre le récit tombe -un peu- dans la provocation gratuite mais on ne peut que pardonner à Brite : non seulement Ames perdues mérite un peu de tolérance puisque c'est un premier roman mais surtout, le style rachète les imperfections du reste. Et soyons francs, je suis tombée amoureuse d'un bloc, des grandes qualités du roman comme de ses défauts, un coup de foudre sans vraiment de justification. Peut-être parce que les mots de l'auteur résonnent en moi malgré leur violence, je suis sensible à cette poésie crue. Après tout, ce qui est laid peut-être d'une grande poésie -si tu es dubitatif ami lecteur va (re)lire Une Charogne, ce sublime poème de Baudelaire-. Et puis je me suis attachée aux personnages, Ghost particulièrement et bien sûr Nothing. Les rêves du premiers sont des morceaux d'un lyrisme magnifique et le second m'a émue autant qu'il m'a agacée.

D'ors et déjà, j'ai commandé un autre ouvrage de Poppy Z. Brite, un receuil de nouvelles et j'ai prévu de faire rapidement connaissance avec ses romans plus récents, plus matures. Pour ce qui est plus particulièrement d'Ames perdues, je tiens à ajouter qu'il n'est pas une lecture reposante et que je ne le conseillerais pas aux lecteurs trop sensibles ou qu'une grande violence, qu'une sexualité trop présente pourraient rebuter.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Comment puis-je commencer ma chronique autrement qu'en affirmant d'ores et déjà que j'ai adoré cette lecture ?!
Quelles sont sublimes ces âmes perdues ! Certaines attachantes telles Ghost, Nothing et Christian, d'autres détestables comme Zillah, Molochai et Twig…
Qu'il est long, ce chemin frôlant l'abysse, qu'il est facile d'y tomber… Que l'autrice est douée pour décrire la vie de ces flammes tantôt incandescentes tantôt sur le point de mourir…

J'ai aimé cette écriture poétique de la monstruosité et de la souffrance, elle m'a fait l'effet d'un tatouage, ça gratte bien la peau, ça picote et parfois ça taquine bien les nerfs mais on adore le résultat et on se dit que ça valait vraiment la peine de serrer des dents à certains moments… L'autrice manie de main de maître sa narration, les alternances de réflexion et de ressentis personnels, la diversité et la complexité des personnages mais surtout leur émotionnel et leur psychologie, c'est un exercice de style loin d'être facile avec autant de diversité. Une réussite à n'en pas douter !

Les personnages sont construits brillamment, j'ai du mal à me dire que c'est un premier roman, ils ont de la profondeur, ils sont complexes, torturés, fous ou désespérés mais jamais tièdes, ou bien seulement en apparence.
J'ai adoré Ghost bien sûr, tout est fait pour l'aimer, il est sublime avec ce fardeau de sensitivité sur les épaules, on ne peut qu'aimer ce phare dans cette obscurité, il réchauffe et rassure… Nothing, qu'elle beauté dans l'absurdité de sa chute, il est une flamme noire hypnotique qu'on ne veut pas laisser s'éteindre… Christian, ce sublime vampire à l'ancienne de 383 ans, abîmé par trop de solitude, dépassé par les nouveaux de sa race, ce sont ses reliques d'amour de l'humanité qui le rendent si attachant…

Et puis, il y a les autres qu'on aime, puis qu'on déteste, puis qu'on aime de nouveau juste parce qu'ils sont terriblement humain dans leurs failles et leur décadence, les Steve, Ann, Arkady, Jessy, Wallace, etc., des vivants torturés qui tentent d'échapper à leur enfer personnel.
Et bien sûr ceux qu'on déteste mais qu'on aime détester parce qu'ils ajoutent au sublime de l'horreur et de la terreur, il n'y a pas de jour sans nuit et les Zillah, Molochai et Twig donnent de la profondeur au vertige qu'on ressent au bord de ce gouffre qu'on découvre à la lecture.

Ce roman où les destinées s'entrecroisent est époustouflant par son ambiance pesante et glauque, que l'on soit baigné du froid glacé de Missing Mile ou de la chaleur moite de la Nouvelle-Orléans, la pesanteur est là, toujours plus forte. le surnaturel est tellement intégré dans une décadence profondément humaine qu'il en devient presque banal, il sert l'histoire mais au fond il fait surtout réfléchir sur notre humanité, ses bas-fonds et ses abysses de désespoir…

L'originalité du mythe du vampire traités en différents types d'évolution entre Christian, l'ancien vampire attachant, les meurtriers d'Ashley qui se nourrissent par contact et les nouveaux vampires psychopathes capables de se reproduire avec des humaines et enfin Nothing qui ouvre la voie à encore autre chose, nous avons ici un panel qui sort des sentiers battus et rebattus tout en rendant hommage au mythe classique. La sorcellerie vient subtilement ajouter à ce décor hétéroclite dans un équilibre parfait.

Pour conclure, je prends cette oeuvre dans son intégralité, je n'ai pas de bémol, j'ai errer avec ses âmes perdues, j'ai souffert avec elles, j'ai eu peur avec elles et je me suis demandée avec elles le pourquoi du comment… C'est un roman profondément humain malgré le fantastique, humain dans le pire et le meilleur et donc sublime… C'est une ballade triste des désespérés, l'intrigue fantastique n'est que la cerise sur le gâteau… Un roman frappant et envoûtant qui rejoint directement mes favoris du genre…
Pour public averti uniquement.
Lien : https://labougiedevinayaka.w..
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Cette première expérience de Poppy Z. Brite a répondu à toutes mes attentes. L'auteur considérée comme une pointure de la littérature américaine underground (sic) nous plonge dans une atmosphère bien ténébreuse et angoissante. Certaines scènes sont parfaitement horribles et même si certaines ne servent pas à grand chose, la plupart servent l'intrigue et soutiennent cette ambiance morbide. le livre a ses défauts: longueurs, répétitions injustifiées mais il est tellement original que c'est une très bonne expérience ! Jamais vous n'avez lu quelque chose qui ressemble à ça.
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Un savant mélange entre le roman horrifique et l'analyse sociologique du désenchantement général d'une catégorie d'ados. L'on prend plaisir à suivre la quête identitaire de Nothing et l'évolution de ses interactions. Toutefois, le roman prend trop souvent le parti du "volontairement choquant" avec des passages décrivant des relations incestueuses ou des sacrifices particulièrement atroces. Bref, même si l'on sait à quoi s'attendre en parcourant l'oeuvre de Poppy Z Brite, ce roman est à déconseiller aux âmes sensibles sous peine de perdition.
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