AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782809712193
512 pages
Editions Philippe Picquier (05/01/2017)
3.93/5   22 notes
Résumé :
A l'occasion d'un voyage en Asie, la jeune Julie Duval est kidnappée, embarquée de force sur un cargo et emmenée à Pyongyang.

Elle découvre peu à peu un monde totalement inconnu, sans savoir quel rôle lui est attribué au sein d'un échiquier de forces qui la dépassent. Dans un climat oppressant à la violence imprévisible, elle devra apprendre à maîtriser les codes et les usages du système nord-coréen pour survivre.

Ce roman palpitant, et... >Voir plus
Que lire après Le pont sans retourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Quand j'ai commencé "le pont sans retour", je ne pensais que j'aurais autant apprécié. J'ai effectivement été un peu déroutée au début, sans être un essai, des informations sur la Corée se succédaient. J'ai donc pensé que l'histoire serait un prétexte pour parler du système communiste de la Corée du Nord. Mais très rapidement, on accompagne Julie Duval, jeune fille kidnappée et conduite en Corée du Nord.
On avance et vit avec crainte auprès de Julie qui doit se plier aux exigences du régime coréen afin de ne pas se retrouver en danger. le climat oppressant ne nous quitte pas, on le vit à travers Julie que l'on adopte immédiatement. Nous découvrons les pratiques et usages en vigueur, nous sommes complétement immergés dans ce monde mal connu et nous craignons sans cesse pour le devenir de Julie.
L'histoire est passionnante, j'ai vraiment passé un bon moment et appris des tas de choses.
Je remercie donc Babelio pour cette masse critique et bien sûr les éditions Picquier, que j'adore, pour m'avoir fait découvrir ce superbe livre.
Commenter  J’apprécie          310
Au début du livre j'ai crains d'être plongée dans un récit documenté de la vie en Corée du nord puis, au fil des pages, l'histoire des personnages m'a intéressée puis passionnée. L'évolution du personnage de Julie est bouleversante : tout d'abord on peut admirer sa résistance et sa capacité d'adaptation après son "kidnapping" par son amie japonaise à Paris et son exil en Corée du nord où elle enseigne le français, non seulement la langue mais les coutumes, la littérature, la culture à Kim Ae Cha . On n'est pas retenue dans un pays sans en être imprégnée, marquée, changée même si Julie n'a pas le syndrome de Stockholm. Elle subit la maltraitance et la prison mais sait apprécier les moments agréables, à la campagne, à la mer et auprès des personnes qui s'occupent d'elle et pour lesquelles elle éprouve de l'affection et de l'amitié puis du déchirement lorsqu'elle en est séparée. Entre elle et son élève se noue un lien subtil et profond bien qu'elles évoluent dans un monde intérieur totalement différent. J'ai bien sûr été bouleversée par la cruauté de certains mais surtout réconfortée par la gentillesse des autres et l'ouverture d'esprit inattendue d'une paysanne ayant fait irruption dans le domaine interdit des privilégiés du système et que les deux jeunes femmes revoient clandestinement ensuite dans le village et la maison de l'inconnue qui les reçoit. À chaque passage, je me suis demandée ce qu'il allait advenir de la jeune fille qui devient adulte. J'ai été aussi choquée par l'indifférence, la négligence voire le rejet de la mère de Julie. Cette dernière est élevée par sa grand-mère, la seule personne qui l'aime, s'occupe d'elle et que Julie aime et regrette en Corée. J'ai lu avec émotion et soulagement le passage où la petite-fille trouve un moyen pour donner à cette grand-mère bien aimée de ses nouvelles. de nouveaux personnages interviennent dans une seconde partie du roman qui nous transporte en Corée du sud et à Séoul et ces personnages ont un lien avec ceux qui vivent en Corée du nord. J'ai retrouvé des lieux de Séoul que je connais bien et jamais je n'aurais cru qu'une scène aussi violente aurait pu se dérouler dans l'immense marché de la capitale. C'est le personnage de Philippe qui livre le plus ses sentiments, son amour, sa colère et sa révolte comme si les autres personnages gardaient une certaine réserve quant à leurs émotions et pensées intimes nées de la méfiance, du secret qui prévaut sous une dictature et cette retenue est devenue une seconde nature. Bien des péripéties attendent la jeune fille devenue femme, son élève, les personnes proches de la famille au pouvoir auxquelles Julie donne des cours de français et avec lesquelles elle échange avec discrétion ainsi que Philippe, français qui travaille à Séoul sur fond d'antagonisme et de tentatives d'apaisement entre les deux Corée avec le nouveau président du sud, Kim Dae-jung . Ce roman passionnant complète la lecture que j'avais faite de "Éclipses japonaises" il y a quelques années.
Commenter  J’apprécie          92
Julie se fait enlever par le régime nord-coréen au cours de ce qu'elle croit être un voyage d'agrément en Asie avec une amie japonaise. Parce qu'elle a manifesté un certain intérêt « gauchiste », elle a l'honneur d'être « invitée » en Corée du Nord et de se voir « encourager » à apprendre le coréen, l'idéologie nord-coréenne et à obéir à une discipline de fer.
Elle passe plusieurs mois dans un camp, auprès de Japonais dont certains semblent avoir une situation vaguement similaire à la sienne, avant d'habiter une résidence où elle apprend la langue et les coutumes françaises à une Coréenne. Julie ne connaît pas le dessein qu'elle sert précisément, mais elle n'a pas le choix et doit faire bonne figure, coûte que coûte.

Les premières dizaines de pages ont été laborieuses, car l'auteur instille les informations avec un style très documentaire peu captivant. Cependant, au fil des chapitres, on est pris aux tripes dans l'engrenage dans lequel Julie est empêtrée bien malgré elle. Il se dégage une impression très dérangeante de la perversité dont le système fait preuve envers elle et, globalement, envers tous les Nord-Coréens.

Au début, pour une fois, j'ai été gênée de ne pas savoir quelle est la part de fiction et de vérité dans cette idée d'enlèvements d'étrangers, à quel degré les évènements vécus par Julie ont pu être vrais. Si on occulte cette idée, il en reste tout de même une histoire incroyable et un roman à suspense plutôt bon.
C'est une sorte de dystopie, en fait, sauf qu'elle est sûrement réelle…
Je me suis beaucoup attachée à l'héroïne, qui surmonte les obstacles vaillamment, je dirais même avec héroïsme.

Il n'y a rien à redire au niveau culturel. Nous sommes complètement immergés dans ce pays aux coutumes surréalistes qui idéalisent béatement ses dirigeants. Il n'y a rien de nouveau par rapport à ce que l'on peut déjà savoir sur la Corée du Nord, mais le voir mis en pratique fut très troublant, dérangeant.

Je recommande chaudement cette lecture à ceux qui sont intrigués par la Corée du Nord, même si on ne la voit que d'un point de vue très particulier (celui d'une étrangère ayant un statut spécial, presque « privilégié » pourrait-on dire).
Commenter  J’apprécie          61
Merci à Babelio pour ce livre, je me faisais une joie de le recevoir afin de pouvoir découvrir un peu mieux ces pays. J'aime énormément les tranches de vie et les biographies même romancées.

Seulement cette fois j'ai été très déçue, j'ai souvent eu l'impression d'avoir un livre d'histoire entre les mains et non un roman. On ne ressent rien de ce qu'à pu vivre Julie au cours de son enlèvement. Si elle a essayé de se révolter, je ne l'ai pas ressenti, si elle était outrée par ce qui lui arrivait, je n'en ai pas eu l'impression. Est-ce qu'elle aimait son mari, son enfant ? Je ne serai pas le juré.

Il est certain que j'en sais un peu plus sur la Corée du Nord et du Sud, sur les relations. On a même eu droit au synopsis de tous les films qu'elle a vu, comme le résumé de la chèvre de Monsieur Seguin, Hanselt et Grétel et j'en passe.

Et Je suis comme Philippe à la fin du livre, j'en viens à détester Julie pour l'annonce qu'elle lui fait, à part lui faire du mal, à quoi ça servait de lui dire qu'il avait peut-être une fille en Corée du Nord.

Le quatrième de couverture est bien plus vivant que l'entièreté des 500pages. J'ai cru ne jamais arrivé au bout de ce livre or je m'oblige à finir les livres des masses critiques
Commenter  J’apprécie          35
Les deux premières parties du livre, assez dynamiques, relatent l'enlèvement de Julie, sa nouvelle vie au sein du village révolutionnaire à Pyongyang avant qu'elle ne devienne la tutrice d'Ae Cha, une coréenne à qui elle doit apprendre la langue et la culture française. Julie se voit contrainte d'adopter les codes stricts d'une société rigide, intransigeante, et se soumettre à une sollicitation intellectuelle permanente. L'aliénation permettant ainsi d'annihiler toute tentative de remise en question du système. J'ai attendu, espéré à plusieurs reprises une forme de rébellion de la part de la jeune fille, mais sous la menace nord-coréenne, elle se plie aux exigences de ses geôliers, les laissant jusqu'à remodeler son identité et ses aspirations.

Le début de la troisième et dernière partie qui se passe 10 ans plus tard, a été pour moi un passage à vide en raison de l'orientation plus politique, trop documentaire à mon goût, tandis que nous suivons le personnage de Philippe (jusqu'alors inconnu au bataillon). Malgré cette longueur un peu déroutante, ma lecture s'est achevée par un regain d'intérêt lorsque les destins s'entremêle.

Globalement, je conseille ce livre à tous les curieux, et en particulier à ceux que la Corée fascine. Nous apprenons énormément de cette culture particulière grâce au travail de documentation réalisé en amont.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Rien n’irrite plus les Américains que la résistance du vaillant peuple coréen. Les impérialistes ont une obsession, prendre en défaut notre système de défense dans le but de nous mettre à leur merci. Ils déploient d’énormes moyens pour obtenir des renseignements ; ils surveillent le pays en permanence. Ils ont des espions à leur solde qui finissent toujours par être démasqués, car nous restons constamment sur nos gardes. Ce bateau montre que nous n’hésitons pas à répondre coup pour coup. Nous sommes aussi capables de nous infiltrer jusqu’au cœur de leur dispositif pour étouffer dans l’œuf leurs manœuvres perfides.
Commenter  J’apprécie          20
L'affectueuse et paternelle bienveillance de Kim Il Sung, sous laquelle les membres du groupe se plaçaient et à laquelle ils rendaient grâce en toutes occasions faisait de lui l'égal d'un sauveur, d'un bouddha. Le paradis socialiste dans lequel les militants japonais prétendaient avoir été accueillis n'était qu'une réplique révolutionnaire de la Terre pure de Shinran. Sans être totalement dupe, Julie s'était laissée gagner par leur piété, leur enthousiasme, leur idéalisme, au point de comprendre leur point de vue, de ne pas condamner leurs méthodes, dont pourtant elle était victime, d'avoir part à leurs espoirs et à leur lutte. Elle se persuada que son emprisonnement n'était pas une punition injuste mais une épreuve, destinée à tester la sincérité de son engagement et sa loyauté.
Commenter  J’apprécie          10
La Corée est jalouse de son indépendance. Pendant la colonisation, les Japonais ont tout fait pour éradiquer l’identité culturelle du pays. Ils forçaient les gens à parler japonais. Ensuite, les impérialistes américains ont tenté d’écraser sous les bombes leur soif de liberté. Mais rien ne peut étouffer la volonté d’un peuple uni derrière un dirigeant de génie.
Commenter  J’apprécie          20
Les mots « capitalisme », « socialisme », « impérialisme », revinrent avec insistance dans sa bouche pour vilipender la société de consommation occidentale. Elle lui décrivit avec véhémence l’envers du décor du Japon hypermoderne et fier de ses traditions. Elle lui parla avec une compassion contagieuse de l’exploitation des travailleurs précaires à laquelle la deuxième économie mondiale devait sa prospérité, de la position subalterne des femmes, des discriminations à l’encontre des minorités : des burakumin, descendants de la caste des parias de l’époque féodale, toujours considérés comme impurs et ostracisés, du peuple aïnou, refoulé dans le nord du pays et réduit à l’état de phénomène de foire, des immigrés coréens de deuxième ou troisième génération, dont les parents ou les grands-parents avaient été déracinés de gré ou de force par le colonisateur nippon et qui étaient obligés de dissimuler leur origine pour pouvoir s’intégrer.
Commenter  J’apprécie          00
Le mont Paektu est un lieu sacré aux yeux des Coréens. Le fils de l’Empereur du Ciel s’y est installé pour bâtir la Cité de Dieu et enseigner aux hommes les arts et les lois. De son union avec une ourse transformée en femme est né Tangun, le fondateur de la première dynastie coréenne. Le Dirigeant bien-aimé Kim Jong Il lui-même a vu le jour sur les bords du lac qui remplit son cratère.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : coréeVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Lecteurs (72) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3661 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}