AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782848781945
336 pages
In Octavo (24/09/2013)
4.23/5   13 notes
Résumé :
Un aveugle clairvoyant, un PDG colérique, des managers à bout de nerfs, des salariés ballotés... les personnages de cette histoire, à la fois victimes et héros, sont témoins du cynisme qui règne aujourd'hui dans l'entreprise. Le regard de l'auteur, souvent amusé et tendre, agit comme une caméra filmant, sous des apparences de neutralité distante, des plans dévastateurs.
Attention, ce roman peut produire des effets dangereux. Après lecture, il est à craindre q... >Voir plus
Que lire après Vingt-sixième étageVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
4,23

sur 13 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Thomas Purcey a été embauché chez MMS, le n°1 mondial des services multimédia.
Grâce à sa présence, sa boite relève le faible pourcentage de personnes handicapées que se doit de compter dans son personnel toute entreprise. Et oui, un handicapé, ce n'est pas bon pour l'image de la société. Heureusement que le responsable de Thomas, Jean-Paul Delgado, est profondément humain et a vivement insisté pour ce recrutement. J'ai oublié de préciser : Thomas est aveugle et se déplace avec Duguesclin, son chien.
Thomas, doté d'une grande sensibilité, est très attentif à ses collègues, à l'ambiance en général, si bien qu'il pressent les changements en cours.
Or des changements MMS va en connaître puisque le patron, le très désagréable Gérard Gaillac envisage une restructuration en vue d'une fusion prochaine.
C'est à travers tous les niveaux de la hiérarchie que nous allons suivre le déroulement de ces opérations et surtout leur impact sur les personnes, à tous les niveaux du bâtiment de la Défense qui accueille MMS. Nous voici donc au 4è étage avec Thomas, Anne, sa collègue intérimaire, J-Paul, le chef du département marketing opérationnel, au 1er avec Marc, chargé de la maintenance du parc informatique et bien sûr le 26ème étage avec GG, le PDG mais aussi Pierre, directeur des RH, Aude à la communication ou Jessica l'Américaine, responsable marketing, qui a bien du mal avec la culture de l'entreprise française.
L'alternance des points de vue est très efficace pour comprendre qu'une entreprise fonctionne comme un système. Une décision, même non officielle, en entrainant une autre, l'ambiance globale de l'entreprise, la motivation des employés, s'en ressentent immédiatement.
Le fait de retrouver les protagonistes dans leur vie privée, sauf le mystérieux Delgado, discutant boulot à la maison, confrontant leur ressenti avec leurs proches permet de mieux comprendre les enjeux pour les uns et les autres.
Je n'ai pas découvert le monde de l'entreprise avec ce roman mais j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les démêlés, luttes, cas de conscience des uns et des autres, face à un sabordage , fictif certes, d'un fleuron de l'entreprise sur l'autel des marchés financiers.
Je remercie Babelio ainsi que In octavo Editions pour cette Masse critique. Ce roman a été très justement récompensé du prix Handilivres.

Commenter  J’apprécie          210
Tout d'abord, je remercie les éditions In Octavo pour m'avoir offert le livre lors de la Masse Critique organisée par Babelio. Cela m'a permis de découvrir un livre que je n'aurait sans doute jamais choisi, parce que hors de ma zone de confort, et c'est plutôt une très bonne chose.

MMS est une société de services multimédia sise au vingt-sixième étage d'un tour de la Défense - Paris, et est dirigée par l'acariâtre Gérard, pédant prétentieux et imbuvable, qui ne fait qu'obéir aux actionnaires.
Dans cette société typique du CAC 40, Jean-Paul est chef du service opérationnel, Thomas, aveugle, a la mission de relire les notices produits mais surtout de pacifier les relations inter personnelles car dans ce service, organisé dans un open space, tout le monde est voyeur, il n'y a pas d'intimité, et les tensions entre les salariés sont courantes et souvent crues.
Pressé par les actionnaires de faire des économies de coût avant une possible fusion, Gérard met la pression aux chefs de service pour que l'évaluation annuelle serve de base à une diminution du nombre de salariés. À cela s'ajoute l'audit d'un prestataire de service qui rend un jugement sur ce qu'il faut supprimer pour faire encore plus de gain. On a là tous les ingrédients d'une bombe à retardement. Et effectivement, tous les salariés vont réagir à leur manière et faire s'effondrer le château de carte dont l'équilibre était si fragile.
Avec ce roman (cinq cents pages quand même), Alain Bron - que je découvre à cette occasion - nous plonge dans le monde du travail tel qu'il est, sans fioriture, sans détour, sans faux semblant. On ressent tellement la pression qui monte entre les acteurs du drame qui se joue qu'on la vit avec ses tripes. Franchement, ce livre est à mettre entre toutes les mains de ceux qui ne comprennent pas ce qu'est devenu le travail moderne, le travail de fourmis qui sacrifient leur vie et leur santé mentale pour permettre à quelques uns de s'enrichir encore plus.
Commenter  J’apprécie          150
Quand vous lirez "Vingt-sixième étage", vous qui avez déjà travaillé dans un quartier d'affaires — à l'étage des "open spaces", voire à celui des directeurs quelques étages plus haut — vous penserez :
— voilà le livre que j'aurais dû/voulu écrire...

Mais peu importe que vous n'ayez même jamais pris le RER pour La Défense, jamais attendu l'ascenseur pour la pause clope sur le parvis, jamais subi un entretien annuel d'évaluation. Avec son roman, Alain Bron vous transporte et vous guide dans l'univers impitoyable des cols blancs et l'ordinaire d'une tour de bureaux. Tout y est : le lot de souffrances quotidiennes qui désespèrent, mais aussi les espoirs et les joies qui font avancer. Tout un roman...

Car "Vingt-sixième étage" n'est pas — heureusement — un manuel de survie dans le milieu hostile de l'entreprise française. L'auteur ne donne pas de leçon de management ou de syndicalisme, il ne propose pas de thèse sur le comportement organisationnel. Pourtant tout y est...

Thomas Percey est un jeune cadre un peu particulier : accompagné de son fidèle chien d'aveugle, c'est par le prisme de son regard “intérieur” que l'auteur nous fait pénétrer le petit monde de la société de services en communication qui vient de l'embaucher. Au delà d'une sensibilité exacerbée par son handicap, Thomas a développé une prescience qui se manifeste sous la forme de flashes : une lueur blanche, déclenchée le plus souvent par d'infimes variations de l'ambiance autour de lui.

Cela commence avec une campagne annuelle d'entretiens d'évaluation inexplicablement sévères. Bientôt suivie de la descente dans les locaux d'auditeurs externes pétrifiants d'antipathie, qui vont pousser, pour commencer, à la délocalisation du service où travaille Thomas.

Pour simplifier mon résumé du point de départ du foisonnant roman d'Alain Bron, je n'ai parlé que de Thomas. Mais c'est toute une galerie de personnages superbement animés qui entourent le jeune aveugle, et que l'on suit au plus près dans ce feuilleton passionnant de la démolition programmée d'une entreprise. Drame et humour mêlés avec réalisme. Avec tendresse. Avec clairvoyance. Avec talent.

Commenter  J’apprécie          120
Ce roman nous racontes l'histoire de Thomas Purcey, Marc Baquiast, Jessica Butler, Gérard Gaillac, Jean-Paul Delgado, Anne, Pierre Schneider et Aude Bisulli. Ces 8 Protagonistes travaillent tous dans la même entreprise (MMS) allant de l'intérimaire au PDG de la société.
Ce livre traire de la vie dans une entreprise, on y voit de décrit l'ambiance au bureau, les relations entre les collègues, la pression face aux ordres des supérieurs hiérarchique.
Alain Bron a réussi a bien traité le sujet avec son écriture fluide ça rend le livre agréable et facile à lire, ça permet une meilleure compréhension de l'univers de ce genre d'entreprise. Ce qui est intéressant dans ce livre c'est qu'on ne voit pas que la vie des personnages dans le milieu du travail mais on a aussi leur vie personnelle et l'influence qu'a leur travail dessus. On a aussi de décrit les difficultés de compréhensions sur les méthodes de travail entre différents pays (ici c'est la France et les USA).
Malgré le fait que ce ne soit pas forcément mon genre de lecture j'ai beaucoup apprécié de lire ce livre.
Commenter  J’apprécie          100
Difficile de redescendre du Vingt-sixième étage car je dois dire que cette lecture fut émaillée de nombreux bons moments.
Partant du principe que cet univers m'était étranger,je me suis lancée,comme toujours dans ces cas-là,avec soif de découvertes mais à tâtons(ou devrais-je dire ici "à la Thomas Purcey" ?).
Verdict qui n'engage que moi;ce roman psychosociologique est une réjouissance pour tous ceux qui s'intéressent à la société actuelle,plus particulièrement au monde du travail,avec ses turpitudes,ses valeurs et ses aventures humaines qui en sont un des reflets.
Cette histoire est susceptible d'interpeller tout amoureux de la lecture,même si elle se déroule dans une sphère particulière car rien n'empêche d'imaginer facilement une transposition dans d'autres contextes professionnels.
Alain Bron a établi,sous une plume performante et engageante,successivement analytique,tendre et humoristique,un équilibre parfait entre les vies intimes et professionnelles,forcément liées, de ses personnages.
Il donne à son roman une dimension qui peut sembler très réaliste au lecteur,bien que,comme précisé en début de livre,cette histoire soit une fiction.
Les personnages,aux statuts (et attitudes qui en découlent) divers,sont forts en caractères mais aussi constitués,comme tout le monde,de faiblesses humaines.Ils ont chacun quelque chose d'intrigant qui donne envie de les suivre jusqu'au bout même si on a forcément des préférences pour certains.
Tous sont portés par des descriptions physiques et morales détaillées dans un style limpide.
Par ailleurs,c'est très intéressant d'avoir le point de vue de chaque personnage concerné sur les mêmes événements qui secouent l'entreprise,ainsi que le regard extérieur mais non moins avisé pour autant des personnes de leurs entourages.
L'organigramme officiel de MMS est clairement et rapidement établi.On a aussi l'officieux,surprenant par moments,alimenté par des relations clandestines établies ou qui se trament dans l'histoire.
Cela donne forcément du piquant supplémentaire à l'intrigue.
Pas une minute d'ennui dans cette lecture,probablement grâce à cette alternance habile entre le côté "métro-dodo"(qui ramène à des tranches de vies plus familières) et "boulot"(avec les rouages plus techniques de l'entreprise toujours évoqués d'une façon qui suscite l'intérêt).
Ce roman,riche en rebondissements,prouve que même un milieu aux froides parois de verre, fourmillant de paperasses,d'ordinateurs,de stratégies,de rivalités,de calculs,de pression permanente,est une aubaine pour le romancier talentueux qui sait,avec autant d'aisance,en décrire le côté profondément humain.
Ascension enrichissante que je recommande sans hésitation donc...
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
"Thomas parlait calmement pour compenser l'attitude excessive d'Anne. Mais il la comprenait. L'extraordinaire puzzle de statuts au même étage (CDI, CDD, contrats de sous-traitance, intérim, freelance...) provoquait des différences de traitement, lesquelles, évidemment, se répercutaient sur la vie de tous les jours.
- Peut-être, mais j'en suis sûre, moi, que c'est un enfoiré de CDI qui m'a barboté mon téléphone portable !
- Sois honnête, Anne... Tu ne détesterais pas être embauchée en CDI, non ?
Anne hésita un moment, puis se lança.
- Je ne détesterais pas, c'est vrai. Mais je ne volerai pas pour autant."
Commenter  J’apprécie          50
Ainsi, travailler, ce n'était pas seulement produire, c'était aussi vivre avec les autres et parmi les autres. Que l'enjeu économique sur la qualité et la compétitivité soit important, Jean-Paul ne le discutait pas, mais il mentionnait souvent d'autres enjeux tels que la santé mentale, le plaisir dans le travail, et la construction des solidarités. "Et là, on est loin, loin du compte..." avoua-t-il. De fait, le pouvoir appartenait à ceux qui se cachaient derrière la trompesue objectivité des chiffres.
Commenter  J’apprécie          50
Thomas ne voulait pas se prendre pour un Tirésias des temps modernes. Il usait de ce don avec parcimonie et intelligence, parce qu’il ne savait jamais quand, rarement quoi et exceptionnellement où. Cette fois, la lueur lui prédit que le management avançait à toute allure, les yeux fermés et que l’entreprise MMS courait à la catastrophe. Et de s’attendre désormais à plusieurs événements qui allaient dégringoler comme des billes sur un escalier. Mais lesquels ?
Commenter  J’apprécie          50
"Aujourd'hui, avec le recul,je me demande si cette histoire a vraiment pris fin. Elle finira peut-être un jour, quand le monde de l'entreprise cessera d'apporter son lot de souffrances quotidiennes. Et si elle ne se termine pas, c'est parce que ce monde-là porte aussi en lui des espoirs et des joies."
Commenter  J’apprécie          40
- moi j'ai décidé: aussi longtemps que mon chef fera semblant de bien me payer, je ferai semblant de bien travailler...
Commenter  J’apprécie          70

autres livres classés : travailVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

Vingt sixième étage - transport

La scène se passe dans

Un bateau
Le métro
Un avion
Le bus
Un taxi
Un ascenceur
Une fusée spatiale

4 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Vingt-sixième étage de Alain BronCréer un quiz sur ce livre

{* *}