AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Cahiers de poèmes (37)

DIS-MOI, DIS, SOURIANTE ENFANT

Dis-moi, dis, souriante enfant,
Qu'est-ce, pour toi, que le passé ?
« Un soir d'automne, doux et clément,
Où le vent soupire, endeuillé. »

Qu'est-ce, pour toi, que le présent ?
« Un rameau vert chargé de fleurs
Où l'oiselet bande ses forces
Pour s'envoler dans les hauteurs. »

Et l'avenir, enfant bénie ?
« La mer sous un soleil sans voiles,
La mer puissante, éblouissante
Qui, là-bas, rejoint l'infini. »

juillet 1836
Commenter  J’apprécie          210
JE NE PLEURERAI PAS
DE TE VOIR ME QUITTER

Je ne pleurerai pas de te voir me quitter
Il n'est rien d'aimable ici-bas,
Et doublement m'affligera ce sombre monde
Tant que ton cœur y pâtira.

Je ne pleurerai pas : la splendeur de l'été
Nécessairement s'enténèbre :
L'histoire la plus heureuse, quand on la suit,
Se termine avec le tombeau !

Et je suis excédée de l'angoisse qu'apporte
Le long cortège des hivers,
Outrée de voir l'esprit languir au long des ans
Dans le plus morne désespoir.

Si donc un pleur m'échappe à l'heure de ta mort,
Sache-le, il ne marquera
Qu'un soupir de mon âme impatiente de fuir
Et d'être en repos avec toi.

4 mai 1840
Commenter  J’apprécie          200
Vent, éteins-toi dans la bruyère

Vent, éteins-toi dans la bruyère,
Ta voix folle ne me plaît pas ;
Je veux certes un temps sévère,
Mais qui soit dépourvu de toi.

Soleil, quitte le ciel du soir,
Ton sourire ne me conquiert pas ;
S'il faut vraiment de la lumière,
Que ce soit celle de Cynthia.

Août 1837
Commenter  J’apprécie          160
Je rêve aux landes, aux brumeuse collines,
Où s'amasse l'ombre glacée du soir,
Car, perdus parmi les froides montagnes
Gisent ceux que j'ai aimés autrefois.
Commenter  J’apprécie          151
JE SUIS LE SEUL ETRE ICI-BAS
DONT NE S'ENQUIERT

Je suis le seul être ici-bas dont ne s'enquiert
Nulle langue, pour qui nul œil n'aurait de pleurs ;
Jamais je n'ai fait naître une triste pensée,
Un sourire de joie depuis que je suis née.

En de secrets plaisirs, en de secrètes larmes,
Cette changeante vie s'est écoulée furtive,
Autant privée d'amis après dix-huit années,
Oui, solitaire autant qu'au jour de ma naissance.

Il fut jadis un temps que je ne puis cacher,
Il fut jadis un temps où c'était chose amère,
Où mon âme en détresse oubliait sa fierté
Dans son ardent désir d'être aimée en ce monde.

Cela, c'était encore aux premières lueurs
De sentiments depuis par le souci domptés ;
Comme il y a longtemps qu'ils sont morts ! A cette heure,
A peine puis-je croire qu'ils ont existé.

D'abord fondit l'espoir de la jeunesse, puis
De l'imagination s'évanouit l'arc-en-ciel,
Enfin m'apprit l'expérience que jamais
La vérité n'a crû dans le cœur d'un mortel.

Ce fut cruel, déjà, de penser que les hommes
Etaient tous creux et serviles et insincères,
Mais pire, ayant confiance dans mon propre cœur,
D'y déceler la même corruption à l’œuvre.

17 mai 1837.
Commenter  J’apprécie          150
L'oiseau silencieux perché sur la pierre,
La mousse humide gouttant sur le mur,
L'allée du jardin envahie d'herbes
Je les aime tous- oh de quel amour!
Commenter  J’apprécie          130
...Je m'en irai vers les lointains des mers,
Et, labourant leur espace désert,
Quêtant de l'archipel les plus lointaines terres
Où le reflux propulse en cadence les lames,
Je saurai découvrir une île hospitalière
Où pourra, pour souffrir, errer libre mon âme.

(extrait de Entre toi et moi)
Commenter  J’apprécie          130
Tombez feuilles, tombez, et vous, fleurs, périssez

Tombez, feuillez, tombez ; et vous, fleurs, périssez !
Que s'allonge la nuit, que s'abrège le jour !
Toute feuille me parle de félicité
Qui tournoie, détachée de la branche d'automne.
Je sourirai lorsque la neige et ses guirlandes
Fleuriront où devrait encor croître la rose ;
Je chanterai quand la nuit déclinante
Sera l'huissier d'un jour plus désolé.




p. 63)
Commenter  J’apprécie          110
Ce fut cruel, déjà, de penser que les hommes
Étaient tous creux et serviles et insincères,
Mais pire, ayant confiance dans mon propre cœur,
D'y déceler la même corruption à l'oeuvre.


'Twas grief enough to think mankind
All hollow, servile, insincere;
But worse to trust to my own mind
And find the same corruption there.
Commenter  J’apprécie          110
CHANSON

Entre joie et poignant ennui
Oh ! Ne se peut nulle tendresse :
C'est en vain qu'un cœur en détresse
Retient l'amitié qui s'enfuit.

Jamais tes yeux ne souriraient
A voir les miens mouillés de larmes,
Mais je sais bien qu'ils ne sauraient
Toujours partager mes alarmes.

Adieu . C'en est fini du temps
Que nous pensions, sentions de même.
Je veux rôder par l'océan,
Je veux courir les mers désertes.

Aux îles, aux lointains rivages
Le malheur est libre d'errer ;
Ton oreiller sera suave,
Mon très cher, sans moi pour veiller,

Tu n'auras plus, chaque matin,
Quand ton cœur bondit d'allégresse,
A simuler un air chagrin
Pour t'accorder à ma tristesse.

Jour par jour, quelque triste gage
Désertera ton souvenir,
Et, tous liens brisés, pour finir,
Que serai-je à tes yeux qu'un songe ?

15 octobre 1839
Commenter  J’apprécie          100






    Lecteurs (347) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les Hauts de Hurlevent

    Quelle sœur Brontë a écrit ce roman ?

    Charlotte
    Anne
    Emily

    10 questions
    816 lecteurs ont répondu
    Thème : Les Hauts de Hurle-Vent de Emily BrontëCréer un quiz sur ce livre

    {* *}