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Critique de Bernacho


Jane Eyre, jeune fée qui aime un ogre, fait son chemin dans la vie des hommes.

A l'époque où ce roman est écrit, la plupart des êtres des contes et légendes ont fini de s'intégrer à la société des hommes, discrètement, en un processus qui a débuté dès le 17e siècle. Les humains ne leur laissent plus de place dans leur grand découpage entre nature et culture, et ont peur de la différence. Les fées ont dû se renier ou disparaître.

Dans ses rêveries, quand elle feuillette les gravures, chez sa tante - qui a manifestement beaucoup de sang troll - Jane se remémore des temps révolus. En disparaissant, le monde des fées a provoqué et nourri les courants romantiques et gothiques. Voyez donc Jane, fascinée par les gravures de Bewick, créant, semble-t-il de sa propre imagination, des aquarelles fantastiques, qui sont en fait des réminiscences de la mythologie des fées.

La pauvre Jane, artiste douée d'une grande imagination, possède une très forte volonté et un esprit indépendant et vrai (ainsi qu'un vif esprit de repartie). La question est : réussira-t-elle à conserver toutes ces qualités, tout en trouvant le bonheur, ou se laissera-t-elle écraser par cette société d'humains, cette société d'hommes ? Voilà sans doute là le sujet de ce livre.

Lowood, ce pensionnat spécialisé dans le redressement des êtres d'essence féérique, est l'une des épreuves qu'elle devra traverser. Voyez sa camarade qui refuse cette existence ordinaire, ces nourritures trop matérielles, bien que parcimonieuses, et préfère se laisser éthérer plutôt que de vivre une vie prosaïque parmi les prosaïques.

Mais Jane rencontre un homme qui dès sa première rencontre la reconnaît pour ce qu'elle est : une fée (elvish). Un homme ? C'est vite dit. Il a des secrets. Sa vraie nature se révélera peu à peu.

Je n'en dis pas plus, de peur de trop en révéler (si vous n'avez pas été spolié comme moi par un film). Mais je parierais volontiers que la mère de Charlotte Brontë, comme celle de Jane Eyre, était une fée.
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