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Critique de M0riarty
J'ai toujours été passionné par la littérature classique anglaise mais je n'avais jamais lu Jane Eyre. Quelques nuits blanches passées aux côtés de Jane, à craindre, à souffrir et aimer avec elle et voilà le temps perdu rattrapé ! C'est un des rares romans qui m'a « hanté » des jours et des jours après avoir l'avoir terminé.
Il représente tout ce que j'aime dans la littérature anglaise, les paysages sombres et sauvages du nord de l'Angleterre, la présence de personnages aux forts caractères et bien sur, une histoire d'amour aussi passionné qu'épineuse !
L'histoire ? Jane, jeune institutrice porte le poids d'une enfance traumatisante et d'une éducation religieuse stricte à l'orphelinat de Lowood ; qu'elle quitte pour entrer au service de Mr. Rochester. C'est avec l'envie de mener une vie nouvelle que Jane part, et c'est dans la gueule du loup qu'elle se jette sans le savoir. Mais derrière son caractère impulsif et changeant Edward Rochester est un homme passionné et attachant qui va pousser Jane à se libérer et révéler sa véritable nature.
Ce que j'ai aimé dans Jane Eyre c'est le message moderne véhiculé par Charlotte Brontë : la victoire de l'amour et de la nature sur la raison et l'idéal de pureté et de beauté du XIXe siècle. Cet idéal est d'ailleurs tout de suite dépassé par les descriptions de Jane et d'Edward : ce sont deux héros qui pour une fois ne sont pas « beaux » physiquement mais sont doués d'une liberté, d'une force mentale et d'une intégrité qui surpassent de loin n'importe quel physique avantageux.
Dans ce roman ce sont avant tous les passions authentiques qui guident les personnages vers le bonheur.
Les personnages eux-mêmes sont plutôt atypiques et on s'attache très profondément à la nature excentrique, impulsive, drôle et cynique d'Edward Rochester. de la même façon on s'attache à Jane pour sa force intérieure et pour le combat qui se joue entre ses principes et ses sentiments.
le roman comporte beaucoup de très beaux passages, comme l'enfance de Jane traitée à la Dickens et qui aide vraiment à comprendre le caractère de Jane et cette retenue qu'une éducation religieuse a substituée à sa nature tumultueuse.
La vie au château de Thornfield (qui porte bien son nom : Champ d'épines) est la partie que je préfère et j'ai eu énormément de plaisir à suivre l'évolution du caractère de Jane et tous les stratagèmes employés par Mr Rochester pour la pousser à sortir de sa retenue.
(Le passage déjanté de la diseuse de bonne aventure reste un de mes moment préférés du livre!)
La fin du roman par contre ne m'a pas paru égale aux deux premières. On a tous désiré un « happy end» pour ce couple mythique mais à quel prix ? Les retrouvailles de Jane et Rochester qui promettaient beaucoup n'ont pas été la cerise sur le gâteau que j'attendais…
.............................................................Spoiler...............................................................
Car comment Charlotte Brontë a pu infliger à cette force de la nature qu'est Edward Rochester, dont le charme repose tout au long du roman sur la virilité et l'énergie, le « châtiment » de ne plus voir et d'être estropié ? le fait qu'il soit « maté » me fait penser que même s'il a retrouvé Jane, une petite partie de lui même est morte…
Et puis l'épilogue en forme de bilan et son ellipse de 10 ans, m'a aussi déçu. Ces dernières pages contrastent avec l'intensité des deux premières parties du roman et donnent une dimension « banale » à la vie d'un couple mythique. de ce point de vue là je préfère la fin de l'adaptation de Cary Fukunaga qui ne montre pas l'épilogue et coupe après les retrouvailles.
.......................................................Spoiler....................................................
En dehors de l'histoire on peut reprocher au roman un style un peu daté. On se lasse d'ailleurs vite du dialogue factice narrateur-lecteur qu'on rencontre parfois : « ah lecteur…Mais pouvais-je faire autrement?» personnellement ça me surprenait toujours.
Bref au lecteur contemporain le roman peut paraître un peu austère en partie à cause du style un peu pompeux, mais aussi de l'influence gothique sur l'histoire et la forte présence de la religion. Et pourtant ! Ses défauts sont aussi ce qui en fait un roman mystérieux, parfois mystique et toujours un stimulant incroyable pour l'imagination.
Jane Eyre n'est pas mon roman préféré mais c'est un roman incroyablement puissant et audacieux. A lire absolument donc pour l'intemporalité de l'histoire, pour le charme du cadre romantique et mystérieux de la campagne anglaise ainsi que pour le bonheur de passer 700 pages avec de magnifiques personnages animés par la passion.
Il représente tout ce que j'aime dans la littérature anglaise, les paysages sombres et sauvages du nord de l'Angleterre, la présence de personnages aux forts caractères et bien sur, une histoire d'amour aussi passionné qu'épineuse !
L'histoire ? Jane, jeune institutrice porte le poids d'une enfance traumatisante et d'une éducation religieuse stricte à l'orphelinat de Lowood ; qu'elle quitte pour entrer au service de Mr. Rochester. C'est avec l'envie de mener une vie nouvelle que Jane part, et c'est dans la gueule du loup qu'elle se jette sans le savoir. Mais derrière son caractère impulsif et changeant Edward Rochester est un homme passionné et attachant qui va pousser Jane à se libérer et révéler sa véritable nature.
Ce que j'ai aimé dans Jane Eyre c'est le message moderne véhiculé par Charlotte Brontë : la victoire de l'amour et de la nature sur la raison et l'idéal de pureté et de beauté du XIXe siècle. Cet idéal est d'ailleurs tout de suite dépassé par les descriptions de Jane et d'Edward : ce sont deux héros qui pour une fois ne sont pas « beaux » physiquement mais sont doués d'une liberté, d'une force mentale et d'une intégrité qui surpassent de loin n'importe quel physique avantageux.
Dans ce roman ce sont avant tous les passions authentiques qui guident les personnages vers le bonheur.
Les personnages eux-mêmes sont plutôt atypiques et on s'attache très profondément à la nature excentrique, impulsive, drôle et cynique d'Edward Rochester. de la même façon on s'attache à Jane pour sa force intérieure et pour le combat qui se joue entre ses principes et ses sentiments.
le roman comporte beaucoup de très beaux passages, comme l'enfance de Jane traitée à la Dickens et qui aide vraiment à comprendre le caractère de Jane et cette retenue qu'une éducation religieuse a substituée à sa nature tumultueuse.
La vie au château de Thornfield (qui porte bien son nom : Champ d'épines) est la partie que je préfère et j'ai eu énormément de plaisir à suivre l'évolution du caractère de Jane et tous les stratagèmes employés par Mr Rochester pour la pousser à sortir de sa retenue.
(Le passage déjanté de la diseuse de bonne aventure reste un de mes moment préférés du livre!)
La fin du roman par contre ne m'a pas paru égale aux deux premières. On a tous désiré un « happy end» pour ce couple mythique mais à quel prix ? Les retrouvailles de Jane et Rochester qui promettaient beaucoup n'ont pas été la cerise sur le gâteau que j'attendais…
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Car comment Charlotte Brontë a pu infliger à cette force de la nature qu'est Edward Rochester, dont le charme repose tout au long du roman sur la virilité et l'énergie, le « châtiment » de ne plus voir et d'être estropié ? le fait qu'il soit « maté » me fait penser que même s'il a retrouvé Jane, une petite partie de lui même est morte…
Et puis l'épilogue en forme de bilan et son ellipse de 10 ans, m'a aussi déçu. Ces dernières pages contrastent avec l'intensité des deux premières parties du roman et donnent une dimension « banale » à la vie d'un couple mythique. de ce point de vue là je préfère la fin de l'adaptation de Cary Fukunaga qui ne montre pas l'épilogue et coupe après les retrouvailles.
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En dehors de l'histoire on peut reprocher au roman un style un peu daté. On se lasse d'ailleurs vite du dialogue factice narrateur-lecteur qu'on rencontre parfois : « ah lecteur…Mais pouvais-je faire autrement?» personnellement ça me surprenait toujours.
Bref au lecteur contemporain le roman peut paraître un peu austère en partie à cause du style un peu pompeux, mais aussi de l'influence gothique sur l'histoire et la forte présence de la religion. Et pourtant ! Ses défauts sont aussi ce qui en fait un roman mystérieux, parfois mystique et toujours un stimulant incroyable pour l'imagination.
Jane Eyre n'est pas mon roman préféré mais c'est un roman incroyablement puissant et audacieux. A lire absolument donc pour l'intemporalité de l'histoire, pour le charme du cadre romantique et mystérieux de la campagne anglaise ainsi que pour le bonheur de passer 700 pages avec de magnifiques personnages animés par la passion.
