Indésirables

Le petit monde de Maud Graham se porte plutôt bien dans cette septième enquête de la série la mettant en vedette. Maxime, dont elle a la garde la semaine, vient d'entrer au secondaire, où il tente de faire sa place, alors que Grégoire, qui semble avoir quitté la rue, travaille en cuisine au Laurie Raphaël. Graham enquête sur un meurtre mystérieux : on a tiré sur un homme sans histoire, un comptable qui vivait seul et qui menait une vie rangée... Elle est assistée d'un nouveau collègue, Armand Marsolais, qui s'est fait rapidement accepter dans l'équipe; il cache cependant de sombres desseins, cherchant un moyen de se débarrasser de sa femme qu'il ne peut plus supporter… Amené à prendre la parole devant des élèves du secondaire de l'école où cette dernière enseigne, il fait la rencontre d'une jeune fille qui pourrait bien l'aider à mettre son plan à exécution… Avec la sensibilité qu'on lui connait, Chrystine Brouillet aborde de façon juste les thèmes de l'intimidation et de la manipulation. Les points de vue qu'elle fait varier, donnant la parole alternativement à Graham, Maxime, un peu Grégoire, Marsolais et Betty, donnent du rythme à cette intrigue que j'ai trouvé intéressante.

C'est toujours avec plaisir que je retrouve Maud Graham et son univers. Grégoire a quitté la rue et est devenu aide-cuisinier, ce qui rend Maud très fière. Maxime, rencontré dans « Soins intensifs » lui a été confié durant la semaine. Il n'est donc plus livré à lui-même et retrouve son père chaque fin de semaine. Il entre dans une nouvelle école, dans un nouveau quartier et se lie rapidement avec Pascal. Un élève timide et nouveau comme lui qui dévient très vite la tête de turc. Partagé entre l'envie de l'aider et la peur d'être victime à son tour, Maxime ne sait comment réagir. Et leur titulaire, Judith Marsolais n'est pas chaleureuse et semble peu disposée à l'aider.

Comme toujours, Christine Brouillet aborde dans ce roman un fait de société interpellant. Ici, c'est le racket et le harcèlement en milieu scolaire qui sont mis en avant. Comment briser l'infernale spirale de la violence et de l'intimidation ? Jusqu'où peut aller le bourreau et que risque vraiment la victime ?
Avec doigté, l'auteure nous emmène au coeur de cette spirale et l'on touche de près la solitude et la souffrance de l'enfant rejeté, proie facile, manipulable à souhait.
Trois histoires s'imbriquent ici, des ramifications les unissent et le machiavélisme sans scrupules des protagonistes fait froid dans le dos.

Un roman captivant, une intrigue de belle facture où la force de l'amitié et de l'amour viendra en aide à la détective.

Ce roman a valu, en 2004, à son auteure, le Grand prix littéraire Archambault qui « célèbre et encourage le talent des auteurs québécois et plus particulièrement de la relève. »
La lecture de cette septième aventure de Maud Graham m'a procuré un beau moment de lecture, sans plus. L'auteure décrit malheureusement trop bien l'intimidation existante dans nos écoles secondaires et ses diverses conséquences.
Je suis un peu déçue de la façon dont Graham résout le mystère entourant le crime : en effet, puisque le chemin emprunté par le méchant pour commettre son crime est plutôt tortueux et complexe, il est invraisemblable que la détective ait découvert les motivations et le fil des évènements en moins de trois pages, et ce, sans les aveux du criminel.

Bon roman mettant en scène l'inspecteur Maud Graham, mais loin d'être le meilleur de la série.

J'ai assez aimé le livre pour le recommander. C'était le premier livre que je lisais de cette auteure. Elle écrit bien, sans "radoter", ce que j'apprécie beaucoup d'un auteur. La fin m'a laissée un peu sur ma faim.