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Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782070312955
320 pages
Gallimard (15/01/2004)
3.81/5   31 notes
Résumé :
Dur comme l'amour est le troisième livre de Larry Brown paru aux États-Unis. Il est composé de dix remarquables nouvelles ; dix histoires et dix héros. Des héros qui ont des caractéristiques en commun mais pas exactement le même nom : il y a Léo, Lonnie, Leroy, Louis, Lawrence, Léon. Tous ont les mêmes initiales : L. B. Tous vivent au fin fond du Mississippi, aiment conduire des pick-up dans des rues mal famées avec des glacières remplies de bières à portée de main.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Second recueil de nouvelles de Larry Brown, Dur comme l'amour – Big Bad Love en version originale – réunit des textes dans lesquels on retrouve les personnages habituels de l'auteur, travailleurs pauvres du Mississippi, chômeurs, aspirants écrivains en proie aux vicissitudes de la vie et, comme l'indique le titre, se heurtant à l'amour. Celui qui brise le coeur. Celui qui a été, celui qui ne sera jamais, celui que l'on recherche, celui que l'on regrette.
Un amour qui, d'une manière générale, chez les hommes ici mis en scène dans les dix nouvelles qui composent ce recueil, représente avant tout l'espoir de combler un vide. Et faute d'amour, on le comble ici avec de la bière : « Apparemment, Mildred était partie avec un autre homme doté d'un énorme pénis. Cette réalité m'ayant quelque peu dégrisé, je suis allé dans mon pick-up chercher une autre bière et je suis ensuite allé vers mon chien. Il était toujours là, toujours mort, sauf qu'à présent la rigidité cadavérique commençait à s'installer. »
L'amour qu'ils cherchent en est-il d'ailleurs vraiment un ou simplement une manière de trouver, au moins brièvement, dans le regard de l'autre, une raison de s'aimer soi-même ? C'est certainement en grande partie le sujet qui traverse tous ces récits. L'amour ou autre chose, d'ailleurs, une complicité, une certaine reconnaissance dans un monde qui en accorde bien peu aux gens que décrit Brown et qui, bien souvent, apparaissent comme ses alter ego. Des hommes frustes, obsédés par le sexe, dominés par le goût de la bière, effrayés par la mort, tenaillés par le besoin de toucher même fugacement un bonheur qui leur échappe et leur donnerait une raison de vivre.
Cela passe aussi par l'écriture, abordée ici dans trois textes. Dans la première partie du recueil, un homme voit sa femme, déterminée à devenir écrivaine, s'éloigner de lui. La deuxième partie est composée d'un texte étonnant, « Discipline », mettant en scène l'audience de mise en liberté conditionnelle d'un apprenti écrivain, enfermé dans une prison où sont regroupés des coupables de plagiat. C'est l'occasion, pour Larry Brown, avec une ironie douce-amère, de rire des éternels « nouveaux Faulkner » ou disciples autoproclamés de Flannery O'Connor et de convoquer les auteurs qu'il admire comme Harry Crews ou Cormac McCarthy. le plus long texte compose la troisième partie du recueil. Dans « 92 jours », Brown fait la chronique du quotidien d'un homme rongé par le besoin d'écrire et confronté à son échec à se faire publier. Âpre et violente, encore portée par une intense autodérision, cette nouvelle concentre tout ce qui nous transporte chez Larry Brown. C'est beau, c'est triste, c'est marrant et pathétique, pudique sous l'exubérance. Sublime.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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L'amour, l'écriture, la bière, les femmes,etc.

Ce recueil est formidable parce qu'il nous démontre en trois parties distinctes l'étendue du talent de Larry Brown :

-La 1ère partie (de la page 11 à la page 155) : elle comporte huit nouvelles d'une vingtaine de pages environ où il est question d'un homme qui parfois écrit (mais aussi d'une femme graphomane dans la nouvelle «L'apprentie»), de personnages qui déambulent en ville de bar en bar pour trouver des femmes ou pour en fuir une, qui le plus souvent éclusent des quantités astronomiques de canettes de bière conservées dans le coffre bien réfrigéré de leur voiture.
Il est aussi question de chien raide mort dans la cour, de vagin trop large, de chasse à l'exhibitionniste, etc.

-La 2nde partie (de la page 159 à la page 194) : c'est une pièce de théâtre d'environ 40 pages qui se déroule dans un tribunal de l'absurde d'un comique burlesque.

-La 3ème partie (de la page 197 à la page 316) : il s'agit d'une longue nouvelle ou d'un court roman de 120 pages environ, intitulée « 92 jours », qu'on peut se procurer en folio 2€ chez Gallimard.
Léon Barlow, le personnage principal, écrit sans cesse, et bien que son talent soit souvent reconnu, il ne reçoit que des lettres de refus d'éditeurs. Il a décidé de vivre au jour le jour. Il travaille quelque temps (en peignant des maisons, par exemple) puis laisse tomber, vit de ce qu'il vient de gagner et écrit jusqu'à ce que l'argent soit épuisé. Puis il se remet à travailler quelques jours de plus et ainsi de suite. C'est un plan qui lui était venu sur une impulsion, mais dès qu'il l'avait adopté il s'était juré de s'y tenir tant qu'il vivrait.

En définitive, il y a du Fante et du Bukowski dans ce livre. Il est à la fois hilarant et triste, brutal émotionnellement. Je vous le recommande vivement.
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Indispensable de connaître cet auteur !
Moi ce sont surtout ses nouvelles que j'adore.
Larry Brown c'est une sorte de Raymond Carver croisé d'un John Fante.

Je ferais n'importe quoi pour faire découvrir cet auteur.
S'il vous plaît, lisez-le !
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Ce que j'aime chez "Larry Brown", c'est l'humanité de ses personnages...

Ceux qui vivotent dans "Dur comme l'amour" sont des gens ordinaires.. Ou du moins, qui n'ont rien d'exceptionnel..
Des cabossés de la vie.
Des naufragés de l'amour..
Des buveurs invétérés de bière...

Mais si on sait que le rire est à l'homme ce que la bière est à la pression, il faut tout de même savoir que l'alcool tue.
Le manque d'amour aussi.

Mais avant de monter dans un cercueil mieux vaut descendre une bière.

Un livre rafraîchissant.... avec une pointe d'amertume...
Comme la toute première gorgée de bière et ces autres plaisirs minuscules, propres à "Philippe Delerm"...

Un plaisir solitaire, que je vous invite, cependant, à partager.


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un livre magnifique. On peut en faire des citations toutes les trois pages. L'ouvrir à n'importe quelle page et se sentir transporté. Ecriture courte et incisive. Un auteur que j'affectionne particulièrement
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pourtant, je voulais courir après elle parce que je l'aimais telle qu'elle était, et je savais que personne n'est parfait - surtout pas moi, mais je savais aussi que lorsqu'une personne découvre à quel point une autre la désire, ça la refroidit automatiquement, et elle commence à prendre du champ, car l’appétit qu'on éprouve pour quelqu'un n'est que rarement partagé à égalité.
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Dans le courrier, avec le manuscrit d'un de mes romans que me renvoyait un agent de New York, j'ai trouvé une lettre. Je l'ai lue en buvant une bière et en fumant une cigarette. Elle disait (en plus de "Cher Monsieur Barlow") :
"Nous vous renvoyons votre roman, non parce qu'il n'est pas publiable, mais parce que le marché, actuellement, n'est guère réceptif à des histoires de camionneurs ivres transportant du bois, de bouseux et de chasse au cerf. […]"
C'était signé par un quelconque connard. Je n'ai pas lu son nom. J'ai glissé une feuille de papier dans ma machine et j'ai rédigé ma réponse :
"Vous, monsieur, n'êtes qu'un ignare. Comment pouvez-vous savoir que ça ne se vendra pas, bordel, si vous n'essayez même pas ? Et puis, est-ce que vous croyez que je peux vous en chier un autre en cinq minutes ? Ce putain de roman m'a pris deux ans de travail. Avez-vous la moindre idée de ce que ça coûte à quelqu'un ? Vous aimez jouer au Dieu tout-puissant avec nous, là-haut. Vous avez gardé mon manuscrit trois mois sans même le faire passer à des éditeurs. Alors que moi, pendant ce temps-là, je croyais que quelqu'un se tâtait pour l'acheter. Je regrette que vous ne soyez pas dans le coin. Je vous botterais le cul. Je vous le défoncerais à coups de pompes et j'y ferais un trou boueux que j'essuierais avec mes semelles. Espèce de bouffeur de merde. Je vous souhaite de perdre votre job. De toute façon vous le faites comme un con. Je souhaite que votre femme vous file la chaude-pisse. J'aimerais bien que vous fassiez mon boulot et moi le vôtre. Ça vous dirait de peindre quelques maisons par quarante degrés ? Je peux vous garantir que c'est pas si marrant que ça. Je vous souhaite de vous faire écraser par un taxi en rentrant chez vous. Et puis de crever au bout d'un mois dans des douleurs atroces."
J'ai remonté la feuille et je l'ai lue. Elle m'a paru pas mal. Elle exprimait exactement ce que j'éprouvais. Grâce à elle, je me sentais bien mieux. Je l'ai relue, puis je l'ai sortie de la machine, je l'ai déchirée et je l'ai jetée.
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Apparemment, Mildred était partie avec un autre homme doté d’un énorme pénis. Cette réalité m’ayant quelque peu dégrisé, je suis allé dans mon pick-up chercher une autre bière et je suis ensuite allé vers mon chien. Il était toujours là, toujours mort, sauf qu’à présent la rigidité cadavérique commençait à s’installer.
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Videos de Larry Brown (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Larry Brown
Michael Farris Smith réussit un polar âpre et brûlant sur les terres du sud des Etats-Unis, à la manière d'un Larry Brown ou d'un William Gay. Mario Condé, le héros désormais fameux de Leonardo Padura, traîne sa nonchalance sous le soleil noir de la mélancolie cubaine. Et Julien Capron nous embarque dans un futur d'autant plus glaçant qu'il est proche de nous. Belle manière, à travers ces trois romans noirs, de prendre la température du monde.
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