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Critique de Hell_Gring_Goth


Technothriller contemporain de charme. "His name is Brown, Dan Brown !"

Vous ne trouvez pas qu'un roman de Dan ressemble à une aventure de James Bond ?

- Tout d'abord un prégénérique (vous savez cette courte séquence choc, riche en action qui introduit le film/roman).
Chez Dan Brown, c'est systématiquement l'occasion de tuer un premier personnage (4 romans = 4 morts en première page, beau palmarès Mr Brown :).)
- Ensuite, pas de gadget à proprement parler chez Brown, mais beaucoup de technologie quand même : Avion futuriste, hélico, etc...
- Dans un roman de Brown (comme dans une aventure de JB), il y a des poursuites, on côtoie l'univers du renseignement, des super méchants, ...
- le Héros et ses acolytes enchainent les cascades et se sortent toujours des situations les plus désespérées.
- Et puis tous les personnages sont beaux et charmants ;). Là où avec JB il y a plusieurs JB'Girl qui butinent autour du héros, chez Brown, ce sont les femmes qui ont la côte et les hommes qui sont le plus souvent leur faire valoir. Mais tout ça reste quand même très glamour.

Un autre élément de comparaison entre l'univers de JB et celui des livres de DB qui me vient après la lecture de Forteresse Digitale , c'est l'amoralité et le sang froid des personnages de DB.

Concernant JB, je ne reviendrai pas sur la brillante prestation cinématographique du Sean Connery des premiers épisodes qui a su camper un JB sadique et sans moralité, bien dans l'esprit de l'auteur des romans.

Dans Deception Point les héros s'arrogent le fameux "Licence to kill" cher à Ian Flemming et tuent de sang froid, les très vilains "Delta" (Charles Bronson n'est pas loin ;).).

Dans Forteresse Digitale, David Becker le petit ami de Susan, n'hésite pas un seul instant pour se sauver à refourguer sa veste de couleur criarde à un innocent, l'envoyant de façon fort prévisible à la mort.

Régulièrement au cours de leurs aventures les personnages sont confrontés à de nombreuses morts violentes et ne semblent pas s'en émouvoir plus que ça**...

** Les personnages browniens se posent en fait fort peu de questions existentielles et se caractérisent plus par leurs actions que par leur psychologie très sommaire.
Ce qui rend le récit plus fictif mais aussi plus archétypal comme dans JB.

...

J'arrête là ma comparaison, mais quand même les similitudes sont nombreuses et frappantes.

Dans Forteresse Digitale, DB nous narre les aventures de Susan cryptologue à la NSA... (elle y restera d'ailleurs pendant quasiment toute l'histoire).

En parallèle, nous assistons aux tribulations en Espagne de David son petit ami, à la recherche d'un objet dont le sort du monde dépend.
Ces deux personnages (+ quelques autres) se retrouvent mêlés malgré eux à une situation de crise majeure pour la sécurité des Etats-Unis.
Évidemment comme c'est un roman de Dan Brown, on retrouve des faux semblants (que je me garderai bien de divulguer ici), un parcours semé de cadavres et un code à décrypter (ça tombe bien vu que Susan est cryptologue.)

* * *

Pas évident de rentrer dans l'histoire de prime abord car le livre a un peu vieilli (prématurément pour le lecteur français qui ne le découvre que maintenant.)

En toile de fond : les techniques informatiques (sensément, on est dans un roman) employées par la NSA à la fin des années 90 (Le roman est sorti en 1998.)
Or pour des raisons éditoriales, ce roman n'est sorti en français qu'en 2007 soit quasi 10 ans après.

En 10 ans les techniques informatiques ont largement évolué et donc ça fait bizarre lorsque par exemple Dan Brown insiste fièrement sur les codes confidentiels à (seulement) cinq caractères (page 16...)(Il aurait pu parler de code d'accès sans préciser le nombre de caractères, mais non, il le précise à plusieurs reprises.)

La programmation d'un fichier pisteur dans un langage proche du Pascal ou du C (page 149) fait aussi sourire ;).
(Je ne suis même pas sur qu'on n'ai jamais employé du Pascal à la NSA, même en 1998.)

Le questionnement initial de David sur le sigle NSA (page 17) et l'explication que se sent obligé de donner Dan Brown à son lecteur, si elle était peut-être utile en 1998, fait obsolète aujourd'hui.

Mis à part ces détails assez perturbants pour un lecteur du XXIeme siècle, ainsi que quelques aberrations comme par exemple l'extrême facilité pour retracer un appel en provenance de la NSA et aussi une action un peu lente à se mettre en place, on retrouve malgré tout le style "Dan Brown".

Le roman a tendance à s'emballer (positivement) dans sa seconde partie.

Si l'intrigue au niveau des personnages s'évente plutôt rapidement (la messe étant dite, au propre comme au figuré, environ 100 pages avant la fin.), le "suspens" reste entier jusqu'au bout.

Au final, nous avons affaire à une lecture sans grande envergure, mais légère et divertissante. (Ce qui n'est somme toute déjà pas si mal.)

Dan Brown facétieux jusqu'au bout a glissé un code secret à la fin de son livre : 113-19-5-28-5-53-66-113-76-19-128-10-92-15-19-128. Bon décryptage.

Il avait déjà fait le coup pour l'une des éditions américaine du Da Vinci Code en glissant plusieurs énigmes (au moins 4) dans la jaquette du livre. Un concours a été organisé par l'éditeur en 2003.
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