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EAN : 9782351786499
316 pages
Gallmeister (01/02/2018)
4.04/5   187 notes
Résumé :
C'est dans les forêts du nord du Mississippi que Joe Ramson, quadragénaire alcoolique et désabusé, va rencontrer Gary Jones, un gamin de quinze ans, illettré, ne connaissant ni sa date ni son lieu de naissance. Une fleur poussée sur le fumier ou l'absolue misère croisant le chemin d'un homme marginal et violent mais profondément humain. Joe dirige une équipe de journaliers noirs chargée d'empoisonner les arbres inutiles et de les remplacer par des pins qui seront ut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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♫ Hey Joe ... ♫

Quand tu as rencontré la famille Jones (les hommes ) , tu n'as pas aimé Wade, le père parce que c'est une feignasse, un égoïste , une enflure , une raclure , (et tous les mots en ure...), une vraie saloperie et je pèse mes mots ...
Par contre , tu t'es pris d'affection pour le fils , Gary .
Un petit gars sérieux de 15 ans qui bosse dur pour nourrir sa famille .
Tu t'es inquiété pour lui parce qu'il ne mangeait pas à sa faim, tu lui as fait des courses et fourni un travail . Tu lui as presque servi de père de substitution parce que le sien ... et sa mère c'est pas génial non plus.
Ils ont trouvé refuge dans une cabane en rondin au fond de la forêt, ils sont analphabètes, ils ne se lavent pas , n'ont que les vêtements qu'ils portent . Les gamins ne sont pas déclarés, et n'ont jamais vu un médecin de leur vie , ni une brosse à dent ...
D'ailleurs, il y a combien d'enfants au juste ?
Oui, c'est un peu Zola , version Américaine/années 90...
♫ Hey Joe ♫... toi non plus , tu n'es pas parfait..
Divorcé, parce que ta femme et tes gosses en avaient marre que tu craques ton pognon dans le jeu , tu vis seul avec ton clébard . Un furieux ce clébard .
Tu joues encore, tu bois trop, tu castagnes trop, tu ne respectes pas assez les flics pour ton propre bien, tu conduis trop vite . Ouais , tout ça ...
Mais, t'es un vrai pote ! Et Gary , tu l'as pris sous ton aile ,et les potes, on les soutient, même quand leurs vies c'est de la merde, même quand c'est dégueu, poisseux, sale, pourri , dégueu …
Surtout quand leur père est une raclure, une pourriture, une enflure...Oui, t'es un bon pote Joe ...
♫ Hey Joe ! Ton bouquin, c'est un chef-d'oeuvre du roman noir . J'avais déjà connu la petite soeur de Gary, Fay . Elle m'avait déjà troué le coeur , là aussi ...
Ames sensibles s'abstenir !
♫Hey Joe, il parait que c'est Nicolas Cage qui joue ton personnage au cinéma, je vais voir s'il est à la hauteur .
♫ Hey Joe ♫, arrête de boire s'il te plait , tu vas mal finir ...
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Joe le taxi, C'est sa vie, le rhum au mambo… C'est l'Paradis !

Vas y Joe, Vas-y Joe, Vas-y fonce !

Oui, oui, regarde le conduire tous ces mecs dans son pick-up matin et soir. Petit détail tout de même, uniquement les jours où il ne pleut pas !

Et puis, bien que les flics soient toujours à ses basques, Joe ne peut s'empêcher de boire comme un trou même au volant, la radio toujours allumée !

Mais les apparences sont trompeuses. Joe Ramson engage en fait des noirs à la journée pour « empoisonner » des arbres dans la région dans le but de les remplacer l'année d'après par des jeunes pins beaucoup plus lucratifs à l'abattage. Et seulement lorsqu'il fait beau temps !

Question alcool et musique, Joe sirote plutôt du Bourbon et vide les canettes de bière fraîches plus vite que son ombre en écoutant volontiers de la country dans son vieux pick-up.

Vivant sans sa femme et ses enfants, Joe se complaît dans cette vie solitaire, profitant des femmes plus jeunes et des parties de jeu privées entre amis.

Et puis, un jour, il rencontre Gary, un jeune garçon analphabète de 15 ans, qui squatte avec sa famille, sans un sou, une vieille bicoque en rondins inhabitée depuis très longtemps du coté de London Hill.

Dans ce roman noir, l'auteur américain Larry Brown dépeint avec authenticité et cruauté la vie quotidienne d'une famille à la dérive, sous le joug du père de famille violent, voleur, puant et alcoolique évidemment.

Dans un style très propre et bien écrit, l'auteur prend tout son temps pour décrire le quotidien de ses personnages, donnant l'impression de marcher lentement, assoiffé sur un bitumé brûlant et sous les assauts des rayons du soleil, en compagnie de la famille de Gary ou bien encore d'être assis coté passager près de Joe conduisant son pick-up.

Même les personnages secondaires, comme John Coleman le gérant du magasin d'alimentation et de la station d'essence, sont traités avec justesse et beaucoup de tendresse.

Même si j'ai lu avec plaisir du début à la fin ce roman, j'ai préféré dans le même genre l'excellent roman de Woodrell « La mort du petit coeur » qui mettait également en scène un jeune garçon martyrisé et persécuté par son père ou bien encore le formidable et abominable « Rage noire » de Thompson dont la mère blanche terrorisait son fils noir. C'est vrai que j'ai placé la barre très haute mais les records sont fait pour être battus. Pas vrai mon cher Bubka !

Quoi qu'il en soit, après ce coup d'essai Brownien plus que correct, «Père et fils» ou encore «Fay» (la soeur de Gary) me tendent déjà les bras pour transformer la divine idylle en une véritable fascination. A très bientôt, Larry Brown !
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Fuyant le Texas et échouant fourbus et sans le sou dans une forêt du Mississippi, les Jones font peine à voir : Wade le père est une épave alcoolique, magouilleur et sans aucun scrupule ; sa femme a en partie perdu la tête au fur et à mesure qu'elle perdait plusieurs de ses enfants ; Fay l'aînée des filles ne pense qu'à fuir quand Dorothy la plus jeune a décidé une fois pour toute de ne plus parler. Et puis il y a Gary, le fils.

Il est celui qui va aménager la maison abandonnée dans la forêt pour leur servir de toit, qui va travailler pour ramener quelques dollars et nourrir les siens, qui va économiser pour s'offrir le camion dont il rêve symbole de plus de liberté, et qui va rencontrer Joe.

Lui aussi est alcoolique, meurtri par la vie et les siens qui l'ont quitté ne pouvant plus rien faire pour lui. Jamais loin de la castagne, il a un jour dépassé la ligne de trop et goûté au pénitencier. Ça l'a calmé, un peu, mais son équilibre reste précaire au regard des vieilles rancunes qui trainent dans la vallée. Mais à l'inverse de Wade, Joe est un battant, travaillant sans répit dans la forêt où il va rencontrer et embaucher Gary.

Joe de Larry Brown – traduit par Lili Sztajn – est une biture noire et ininterrompue de 300 pages, pourtant remplie d'espoir et d'humanité. Loin du misérabilisme de Wade ou de quelques locdus locaux, Joe et Gary se battent, ne fuient pas et trouvent dans leurs propres ressources l'énergie de continuer à rêver à la rédemption pour l'un, et à un avenir pour l'autre. C'est lourd, c'est très noir mais c'est beau, et le cadre naturel exceptionnel des forêts du Mississippi offre la possibilité à chacun de sombrer ou de réagir.

Un seul regret, la brièveté de ce roman car je serais bien resté quelques pages de plus avec Joe et Gary…
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La famille Jones, une bande de vagabonds, va nu pieds qui vit de rapines, déboule dans le Mississippi rural. Il y a Wade, le père, méchant, fainéant, ivrogne, la mère, abrutie et à moitié folle depuis qu'elle a perdu deux de ses enfants. Et surtout il y a Gary, jeune ado de quinze ans qui veut s'en sortir, échapper à sa condition et surtout à son père. Il rencontre Joe, un homme qui dirige une équipe de forestiers qui détruit des parcelles de forêt pour replanter des pins à la place, beaucoup plus lucratifs. Joe va proposer du travail à Gary. Une amitié va naître entre eux. Joe va prendre le jeune garçon sous sa coupe et va devenir un père de substitution pour lui.
Larry Brown dresse un portrait tres fouillé du personnage Joe. Homme de quarante ans, ayant fait de la prison pour des petits délits, joueur invétéré, mauvais père et mari, bagarreur, il vit seul désormais avec son chien. Joe va prendre Gary sous son aile et le jeune garçon qui est en manque de repères, va s'attacher à lui.
Larry Brown, avec son sens des détails et ses personnages au profil très fouillé nous livre un roman noir où une petite étincelle d'espoir jaillit quand Gary recontre Joe.
Avec L. Brown les "gentils" ne sont jamais des super héros, beaux et sans défauts. Ce sont des humains, profondément humains avec leurs doses de défauts, de bons et mauvais cotés, de failles, de zones d'ombre. Joe est un personnage attachant.
L. Brown sait nous embarquer dans des virées au coeur du Mississipi rural, dans des endroits perdus où vivent des petits blancs pauvres , alcooliques, à la gâchette facile et nous raconter d 'extraordinaires histoires, loin des contes de fées.
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‌Deuxième roman de Larry Brown pour moi et l'euphorie ne faiblit pas, que non. Ma caravelle est partie gonflée à bloc et cingla jusqu'à l'arrivée essoufflée.

Suçotant la dernière page dans un ultime agrippement foetal, je referme à contrecoeur un livre fantastique.
Un univers totalement pourri mais littérairement parfait : personnages en 3D, atmosphère capiteuse et dense, écriture au petit poil . C'est avec une aisance extrême que l'auteur passe du paquet de chips écrasé à la métaphysique, ça se fait tout seul.

On est dans l'Amérique des pauvres types, des familles brinquebalantes, des enfances copieusement ratées, des parents malhonnêtes.
Par un effet domino, la misère économique enclenche toutes les autres formes de dénuement humain, de même que le mal entraîne toujours comme des siamois bourreau et victime, aux rôles souvent interchangeables.

Quand une once de morale personnelle ou de courage éclot, on fond sur le personnage et il nous devient indispensable.

Larry Brown est un auteur ignoblement habile qui nous kidnappe prestement et nous précipite tête la première dans une orgie de destins déconnants, où l'empathie s'affole , cuisant sur plusieurs feux en même temps. Toutes affaires cessantes, il nous faut adopter les enfants Jones, splendides d'humanité et de ténacité.

Avec toujours le comique de répétition du fameux "plop!" des canettes de bière à un rythme si soutenu qu'on finit par avoir soif et décompter le temps avec ce nouveau rythme circadien.
Hésitant sous l'avalanche d' adjectifs élogieux qui me viennent, je dirais sobrement : top (et re-plop).
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critiques presse (2)
Telerama
16 juillet 2014
Travail épuisant, pays étouffant, voici un grand roman du Sud plein de brutalité et d'émotion sans pleurnicherie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Actualitte
10 avril 2014
Sans pathos mais avec grâce, parfois avec dérision et légèreté, parfois plus rudement, toujours maîtrisée, la langue de Larry Brown, savoureuse et détaillée, très visuelle et expressive, fascine le lecteur, donne envie d'espérer, malgré l'horreur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
- Je peux vous acheter une de ces bières ? demanda-t-il.

Joe se retourna et le regarda.
- Quoi ?
- J’ai un peu soif. […] Je peux vous en acheter une ? […]
- Je vais te dire, petit. Tu peux boire une bière si tu veux. Je crois pas que ton père* trouverait à y redire, hein ?
- Je crois pas.
- Mais tu ne peux pas m’en acheter une. Les amis n’achètent pas les choses entre eux.
- Oui, m’sieur.
- Et arrête de m’appeler m’sieur.
- Oui, m’sieur.


Le père de Gary est un véritable alcoolo !
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Une chaude soirée de fin de printemps ou de début d'été, où les branches commençaient à se fondre les unes dans les autres, où tout au loin devenait moins net, jusqu'à ce que la nuit finisse par arriver, que toutes les lumières s'allument et que le jour soit une affaire classée.
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- Allez, monte là-dedans, lui dit Joe. Faut que j’aille au magasin prendre de l’essence. Le garçon grimpa du côté passager. Il ne disait rien. Il avait déjà compris à quel point ces bières fraîches étaient bonnes. Il voyait maintenant ce que le vieux cherchait pendant des nuits, des week-ends, des semaines entières parfois, après quoi il courait, et ce qu’il voulait ressentir. Plus rien n’avait d’importance, maintenant, il le sut dès sa première expérience. Il était avec le patron, qui allait s’occuper de lui, et il n’aurait sans doute même pas besoin de s’inquiéter à l’idée de devoir rentrer chez lui à pied. Il allait avoir le pick-up, d’une manière ou d’une autre, un jour ou l’autre, et à ce moment-là, il apprendrait à le conduire.
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- Vous faites quoi ?
- Tu veux dire quand je fais pas ça ?
- Oui, m'sieur. quand vous faites pas ça ."
Je baise. Je bois. Je joue.
" Je me débrouille, dit-il .
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On peut pas vivre vingt ans avec quelqu’un sans le connaître, comme moi je la connais. Elle va tout le temps à l’église et moi jamais. Elle aime pas être avec des gens qui boivent, elle aime même pas sentir l’odeur de l’alcool. Moi je bois, et j’aime ça. C’est tout. Si t’es obligé de te disputer avec quelqu’un jour après jour, tu finis par en avoir marre de vivre avec lui. Et ça change rien si tu l’aimes.
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Videos de Larry Brown (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Larry Brown
Michael Farris Smith réussit un polar âpre et brûlant sur les terres du sud des Etats-Unis, à la manière d'un Larry Brown ou d'un William Gay. Mario Condé, le héros désormais fameux de Leonardo Padura, traîne sa nonchalance sous le soleil noir de la mélancolie cubaine. Et Julien Capron nous embarque dans un futur d'autant plus glaçant qu'il est proche de nous. Belle manière, à travers ces trois romans noirs, de prendre la température du monde.
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