Le titre était appétissant : une de mes chansons de Jeff Buckley préférées et la promesse de connaître tout, tout, tout de sa vie, et même d'apprendre un peu de celle de son père, Tim, chanteur dans les années 60, qu'il avait lui-même fort peu connu.
J'ai en effet beaucoup appris, et même des choses qu'une fan ne tient pas vraiment à savoir. le beau (il détestait qu'on dise ça) Jeff et son père avaient un point commun : une instabilité psychologique pathologique, remplissant leur vie, leurs réactions de contradictions, d'oublis, d'élans et d'arrêts. L'enfance difficile n'explique pas tout. Vers la fin de sa vie (et l'info arrive à la fin du livre), Jeff a avoué à son entourage une psychose maniaco-dépressive. Elle explique les 400 pages ingérées avec un goût amer.
Goût amer de gâchis. Certes, Jeff a beaucoup de talent. Mais aussi des envies contradictoires : avoir du succès, mais sans faire les compromis rendus nécessaires pour le marketing, s'enticher d'amis musiciens qu'on veut absolument dans son équipe, puis les rejeter ou les évincer dès qu'on en a assez (impossible de travailler dans la durée et l'unité ainsi), désirer faire un disque puis se faire tirer l'oreille lors des enregistrements, toujours mal ficelés, mal pensés, et préférer courir les concerts dans des cafés, détester l'alcool et la drogue qui ont détruit son père, puis s'y adonner les dernières années.
Cf. note de lecture intégrale sur mon blog.
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