Aristide Bruand nous présente son premier grand roman populaire "les bas fonds de Paris" où l'on peut découvrir plusieurs classes sociales allant de la pauvreté jusqu'à la plus grande richesse de la noblesse, qui s'entremêlent élégamment, se côtoient dans des intérêts plus que personnels et l'on sent bien que tout cela mène au crime, aux dangers et dérapages de chacun.
L'histoire se situe en plein coeur de Paris là où l'on passe dans les coins les plus miséreux de la ville.
L'écriture s'y prête bien et l'auteur nous le prouve avec son argot à tout-va.
Il s'agit bien d'un roman populaire et je dois dire qu'il est particulièrement spécial et gorgé d'expressions plus que familières...Cela dit, l'histoire nous réserve de très bons moments de lecture.Ce pavé de 700 pages est loin d'être ennuyeux pour qui apprécie ce genre d'écriture.Pour ma part cela n'a pas trop éveillé ma curiosité pour lire la suite de cette saga au XIXè siècle.
Et merci encore à Babelio de m'avoir permis de recevoir ce livre grâce à Masse Critique.
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D'un côté, les bas-fonds de Paris : la misère, les filles-mères, la prostitution, l'alcoolisme, les familles nombreuses, la faim...
De l'autre côté, des familles plus ou moins aisées, nobles parfois ruinés, et bourgeois fortunés. Ceux-ci n'hésitent pas à s'allier par les mariages pour donner l'argent à l'un et le nom et l'honneur à l'autre. le mariage ne rend pas pour autant les jeunes gens heureux.
Entre ces deux mondes, des gens sans âme et sans coeur, prêts à tout pour gagner quelques sous, jusqu'à aider à un rapt d'enfant. On imagine alors la vie douloureuse pour les parents qui tentent le maximum afin de récupérer leur fille.
Je ne raconte pas l'histoire, elle est trop longue. Mais c'est un livre qu'on dévore et qui se laisse lire facilement, malgré les quelques mots d'argot employés de temps en temps dans les dialogues. On découvre aussi le Paris de la fin du 19ème siècle.
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Fresque quasi-théâtrale et long roman qui suit des personnages typiques la fin du 19e dans leur malheurs et leurs histoires de vie à Paris... L'usage de l'argot de l'époque et l'écriture très vive en rendent la lecture facile et agréable. Un roman "classique" qui a été un grand succès et qui s'il est aujourd'hui un peu daté reste emblématique. A emporter pour les grandes vacances ...
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Le hasard ! où voit-on le hasard !... Il n'est nulle part dans le monde. Tout suit une marche précise, déterminée, en vue d'un but fixe à atteindre. La fourmi ne marche point au hasard parmi les cailloux que nos pieds foulent. Elle va droit au grain de blé qu'elle doit prendre et emmagasiner pour s'en nourrir à l'heure voulue. Et ce grain, elle le soulève en suivant les lois du levier. Les mondes qui gravitent dans l'espace suivent des courbes géométriques, des orbites astreintes à ne s'écarter jamais des formules algébriques immuables... L'humble liseron qui grimpe décrit une spirale parfaitement définie... Le calcul, je le vois toujours, le hasard, je ne l'aperçois jamais! ... Si Dieu existe, je me le représente un compas à la main... Eternel et immense calculateur, soumis lui-même à l'observation de la loi primordiale des chiffres, car il a beau être tout-puissant, il a beau avoir créé le monde, il a été obligé de tout faire en nombre, en poids et en mesure ! Et alors, il y a quelque chose au-dessus de lui... quelque chose de plus Dieu que Dieu ! ... Et cette chose, c'est "deux et deux font quatre" !...
Paris, affreux désert d'égoïsme pour qui n'est rien, ou n'a rien !
Aristide Bruant. Les Canuts.