C'est aussi l'art d'un ménétrier diabolique qui entraînerait les belles dans un bal des pendus, les fouettant les couvrant de bave et de crachats.
En retour, il les autorise à bafouer ses élans d'autrefois, ses velléités sentimentales passées :
« Piétinez mes vieilles terrines
De sentiment. »
Il entend extirper la dernière moindre parcelle d'une poésie du cœur à laquelle il aurait pu faire quelque concession, de punir les partenaires dérisoires d'autrefois pour châtier le pitre de l'amour.
« Je voudrais vous casser les hanches
D'avoir aimé»
Rimbaud ne se contente pas d'éviter la poésie du cœur.
Il l'attaque de front. Il la liquide même.
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Rimbaud affirme comme méthode poétique et en guise de préalable à toute création qu'il faut faire l'âme monstrueuse.
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Le professeur est un assis, attaché à sa chaire, à la chaise de son bureau, pérorant devant des élèves docilement soumis au pupitre.
J'imagine George Izambard comme un professeur actif, dynamique, ouvert, dont l'enseignement devait éviter d'être purement magistral.
Mais la pédagogie de l'époque était trop figée pour qu'il put prendre de grandes libertés ...
Il fut exceptionnel par la confiance et l'intérêt qu'il manifesta à Rimbaud, par l'autorisation qu'il lui donna de pénétrer dans sa chambre en son absence, par la promptitude de sa réaction quand il apprit qu'il était emprisonné à Mazas, par la générosité dont il fit preuve en l'accueillant dans ce qui était bien sa maison familiale à Douai.
A cette confiance, Rimbaud répondit par une confiance analogue, et en sachant rester à sa place d'élève.
A défaut de sentiment véritable, c'est elle qui s'exprime à travers les lettres qu'il adressa à son professeur et guide tout au long de l'année 1870.
De ces amis, Rimbaud aussi veut se dégager, dut-il aller pour cela pourrir seul dans l'étang.
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Cérémonie IUF 2019 - Causerie de Monsieur Pierre Brunel (Institut de France)