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EAN : 9782369350392
130 pages
Le Passager Clandestin (16/06/2015)
3.67/5   24 notes
Résumé :
En 1963, John Brunner imagine un monde hanté par le ressentiment des générations futures. Une nuit, Max Harrow est arraché brutalement à un cauchemar par la sonnerie de la porte d'entrée. Un agent de police vient de secourir dans la rue un homme inconscient, à la maigreur effroyable... Cette longue nouvelle porte la trace de la terreur qu'inspira le nucléaire dans le monde de la Guerre Froide. Mais son originalité qui justifie pleinement son entrée dans la collectio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Quand pendant une nuit pluvieuse, un agent de police dépose un individu extrêmement maigre et atteint d'une maladie rare chez le docteur Max Harrow, ce dernier ne se doute pas que cet homme (SDF ?) va complètement chambouler sa vie. Victime d'horribles cauchemars depuis la mort de son jeune fils, le premier fragment qui troublera l'esprit analytique de Max se trouve dans le poing fermé du supposé clochard...

S'ensuit une enquête intrigante qui repose presque entièrement sur les déductions du médecin et les maigres éléments peu concevables dont il dispose.

La composante science-fictive dans cette novella (de 110 pages), parue pour la première fois en 1963 reste... théorique ?... à moins qu'on décide, à la lecture, d'adhérer aux considérations "prémonitoires" et les réflexions du narrateur... ainsi que à ceux de l'auteur qui exprime à travers ce récit sa crainte obsessive des conséquences et retombées nucléaires.
Parce que la question essentielle que Max (ou Brunner) se pose et le constat auquel il arrive, demandent qu'on le croit ! ...faute de quoi... est-ce que nous risquons pas (un jour) de manquer de temps ?

Je ne vous dis évidemment pas ce que j'ai pensé de la fin de cette histoire qui se lit comme un bon thriller... il convient à chacun d'en tirer sa propre conclusion, a l'instar de Max...
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Je lis peu de John Brunner bien que ses romans dystopiques aient très bonne réputation. Probablement parce que j'ai peur que ce soit trop anxiogène (j'ai le souvenir encore vivace et amer de la Forêt de Cristal de J.G. Ballard) et aussi parce que j'ai du mal à me précipiter sur les pavés. du coup j'ai profité de cette histoire courte parue dans une collection qui jusqu'ici ne m'a pas déçu.

Et c'est plutôt un succès. L'histoire est construite comme une énigme accrocheuse avec un parfum de fantastique : le bizarre vient bouleverser le quotidien d'un hôpital et d'un couple en particulier. Ce « bizarre » n'est pourtant pas inexplicable si l'on est prêt à admettre les solutions improbables que peut forger la raison. L'angoisse arrive à la fin, quand on comprend ce qu'il va advenir par la suite. Au sujet principal qui affectera le monde viennent se greffer les déchirements d'un couple qui n'a jamais surmonté le chagrin d'avoir perdu un enfant. La tension intime du couple et ce que l'on sent poindre comme un danger radical s'équilibrent du point de vue émotionnel. C'est du Robert-Charles Wilson avant l'heure.

Le récit fait ressortir la peur d'une partie de la population des années 1960 vis-à-vis du développement de l'arme atomique. John Brunner n'hésite pas, à travers son personnage principal, à clamer haut et fort son pacifisme et sa haine des gouvernements qui jouent au bilboquet avec le sort du monde. Il est étonnant que, de nos jours où cette arme se propage à travers le monde, contrôlée par certains individus franchement inquiétants, on ne sente pas de regain de cette inquiétude dans l'opinion, comme si l'on admettait que personne n'osera jamais s'en servir (ce qui est à mon avis une erreur majeure).

L'histoire est donc très agréable à lire. Cependant son suspense est en grande partie gâché par la phrase de présentation en quatrième de couverture et le titre qui permettent à l'oeil averti de résoudre rapidement l'énigme. C'est très dommageable.
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Nouvelle incursion pour moi, après des textes de Spinrad, Aldiss et Blish, dans la sympathique collection de science-fiction dyschroniques éditée par le Passager clandestin.

Cette longue nouvelle de John Brunner, grand auteur de science-fiction britannique des années 1960 à 80, met en scène le Dr Max Harrow, qui a perdu très tôt son fils Jimmy, mort d’une maladie très rare, l’hétérochylie (semble-t-il inventée par l’auteur) : un composé présent dans les graisses alimentaires facilement digéré habituellement se retourne contre l’organisme pour le détruire et provoquer rapidement la mort des malades.
Une nuit, Max fait un cauchemar où il voit une phalange humaine coupée. Au réveil brutal, un clochard vient échouer devant chez lui. Il est malade…il souffre lui-même d’hétérochylie et porte une phalange coupée sur lui.
Ce clochard, qui se nomme Smiffershon, parle une langue inconnue, qu’une linguiste dépêchée pour étude identifiera comme dérivée de l’anglais…Mais comment se fait-il que cet homme résiste depuis si longtemps à la mort en souffrant d’hétérochylie ? Pourquoi est-il fortement radioactif, alors que Max sait que la maladie est développée dès la naissance par une radioactivité présente dans le fœtus…et que dans les années 1920, période de naissance de Smiffershon, avant l’ère du nucléaire civil et militaire, il ne pouvait y avoir une telle concentration de radioactivité dans un organisme vivant ?
Max, obsédé par son enquête et s’absentant trop souvent à cette fin, provoque la colère et les soupçons de sa femme, qui dans une dispute lui coupe accidentellement une phalange...la même que dans le rêve...
A la suite, Max est saisi d’effroi lorsque, refaisant à nouveau le même cauchemar, il y revoit la phalange initiale…tenue par le clochard !
Dès lors, Max va échafauder une hypothèse glaçante sur l’origine de ce clochard, sur son passé…qui pourrait bien être notre avenir…Sera-t-il compris de sa hiérarchie ? Est-il fou, paranoïaque ? Le sort de l’humanité est-il vraiment en jeu, et si oui, jusqu’où ira Max pour empêcher le pire ?

Cette nouvelle de 1963 préfigure déjà les thèmes chers à l’auteur, préoccupations écologiques, messagers venant du futur, explorations des méandres de la psychologie humaine…elle m’a fait penser à son roman « A l’ouest du temps » que j’avais beaucoup aimé.
Un bon texte, alliant bonne qualité de style, suspense, rebondissement surprenant et brutal, final semi-ouvert qui laisse volontairement le lecteur sceptique, libre de ne pas se laisser convaincre par la dernière hypothèse avancée…
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Ce petit livre a été écrit au temps de la guerre froide, plusieurs années après le largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, et ce que l'on connait alors des effets de la radioactivité imprègne le récit.
Un homme, porteur d'une maladie rare, retombé à l'état sauvage, revient du futur, comme une mise en garde à ceux qui sont sur le point de commettre l'irréparable. Un médecin, dont le fils vient de mourir de cette même maladie, en a l'intuition, mais peine à convaincre ses congénères.
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Max Harrow vit une sale période. Sa femme et lui ne parviennent pas à se remettre de la mort in utero de leur unique enfant. Depuis, il fait des rêves baignés d'une atmosphère froide et humide, peuplés d'individus vêtus de fourrure en loques, affamés et désespérés. Des rêves si prégnants qu'il a le sentiment d'être "écartelé entre deux réalités".
Or, une nuit, il est réveillé d'un de ces cauchemars, dont l'horreur est exhaussée par la vision d'une phalange détachée de sa main, par la police qui frappe à sa porte, devant laquelle un vagabond, en fort mauvais état, s'est écroulé. Et comme Max est médecin…

L'homme présente les symptômes d'une mystérieuse maladie, la même que celle qui a emporté le fils des Harrow, probablement dû aux ravages génétiques produits par les radiations nucléaires. Or, il paraît impossible d'atteindre l'âge adulte avec le niveau d'irradiation que révèlent les examens effectués sur le vagabond, qui parle par ailleurs un étrange dialecte dérivé de l'anglais. Autre détail fort angoissant : le patient a été retrouvé avec la phalange d'un doigt dans une main…

Décidé à éclaircir ce mystère, le médecin mène l'enquête.

Ne lisez pas la quatrième de couverture, pour vous laisser surprendre par le dénouement final !

Novella écrite en 1963, dans un contexte post atomique traversé par la question de l'arme et des essais nucléaires (alors abondamment pratiqués par les cinq plus puissantes nations du monde), "Faute de temps" est hanté par l'idée de la dévastation et de la dilapidation du monde qui sera laissé aux générations futures.

C'est un texte fort oppressant, qui plonge le lecteur dans une ambiance d'opacité délétère, John Brunner l'émaillant de descriptions aussi angoissantes qu'imagées (j'ai notamment relevé le blanc de l'oeil qui "luit de la phosphorescence du poisson qui pourrit") qui suscitent une impression d'horreur constante.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ces gens pouvaient bien oublier le reste, mais non pas que la malédiction avait été attirée sur leurs têtes par leurs ancêtres, qui avaient dilapidé un monde confortable et prospère et condamné leurs descendants à vivre en enfer. Etait-ce cette haine qui avait attisé leur dernière lueur de volonté pour en faire un brasier capable de consumer le mur du temps lui-même ? Max en était persuadé : aucune autre explication concevable ne cadrait.
Ainsi donc, certains d'entre eux avaient cherché le moyen d'informer les générations passées de ce qu'elles avaient fait, et l'avaient trouvé. Peut-être cette faculté était-elle due à un caprice génétique, peut-être avait-elle toujours été latente en l'homme, mais n'avait jamais auparavant été activée par une aussi puissante motivation.
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On n'a pas le droit d'avoir recours à des lois physiques imaginaires pour boucher les lacunes dans un problème.
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Dans l'hétérochylie, un corps gras très commun devenait rance au cours de la digestion, et se transformait en une substance que le corps ne pouvait pas digérer. Essayant d'expliquer à Diana ses effets, Max l'avait comparée à une gomme épaisse que l'on aurait versée dans une machine délicate : pendant un certain temps, la machine fonctionnerait de plus en plus lentement, et à la fin elle serait si engorgée qu'elle s'arrêterait. Ce n'était pas exactement de la gomme, mais cela engorgeait le corps.
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