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Jacques Thiériot (Traducteur)
EAN : 9782070341344
224 pages
Gallimard (16/11/2006)
3.42/5   60 notes
Résumé :
" Je me suis retrouvé à Budapest à cause d'une escale imprévue, alors que je volais d'Istanbul à Francfort, où j'avais une correspondance pour Rio. La compagnie a offert aux passagers une nuitée dans un hôtel de l'aéroport et ne nous informerait que le lendemain matin que le problème technique qui avait provoqué cette escale en fait avait été une alerte anonyme à la bombe. Cependant, regardant distraitement à la télé le journal de minuit, j'avais déjà été intrigué e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je découvre Chico Buarque écrivain avec ce roman épatant de 2003. Je l'ai dévoré d'une traite avec beaucoup de plaisir. Il commence comme un roman réaliste classique mais il vous embarque vite dans une tour de Babel vertigineuse sans jamais se départir d'humour, d'émotion ni de chaleur.

Le narrateur José Costa est « nègre » à Rio de Janeiro. Il se rend à Istambul pour la « Convention annuelle des auteurs anonymes ». Mais son avion reste bloqué à Budapest. Dans sa chambre d'hôtel, il passe la nuit à regarder la télévision, essayant de déchiffrer ses mots, émerveillé par la langue magyare qui "est la seule que le diable respecte". Il rentre à Rio, y retrouve son épouse Vanda, une journaliste en pleine ascension médiatique. Costa se sent délaissé par sa femme et ne communique pas avec son petit garçon obèse. Il est frustré par son anonymat. Il déprime. Son associé le presse d'écrire les mémoires en portugais d'un homme d'affaires allemand nommé Kaspar Krabbe. Costa écrit le « Gyrophare » vite fait, le laisse trainer dans le bureau. Et pendant que sa femme rejoint sa soeur jumelle à Londres pour les vacances, José s'envole à Budapest. Il rencontre Kristka, une grande magyare autoritaire en rollers, conteuse dans un hôpital psychiatrique. Elle lui apprend sa langue diabolique et devient -doublement- sa maîtresse. Kristka a un petit garçon adorable. En Hongrie José Costa est appelé Kosta Zsoze...

L'allégorie se lit comme un récit d'aventures. Tout se passe dans la tête du narrateur et sa quête d'identité se confond avec son obsession du langage. Il vous transporte de Budapest à Rio et de Rio à Budapest, dans un tourbillon de miroirs déformants et d'échos. le livre est traversé par le thème du double : les personnages sont tous divisés, les villes s'opposent puis se répondent, les écrivains célèbres et leurs fantômes obscurs finissent par se confondre. C'est un roman fabuleusement construit qui réserve beaucoup de surprises, jusqu'à la fin. le style est fluide et élégant avec de superbes descriptions et beaucoup d'humour.
Je recommande vivement.
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Un essai en forme de roman sur la mystification romanesque.
Celui qui écrit est un menteur, il présente son récit comme étant la vérité, mais il nous trompe, et devient lui-même le dupe de son propre récit.
Une évocation très forte de la création littéraire, des fantasmes qui hantent les écrivains, des multiples identités qui les habitent, de leur capacité à concevoir une sorte de réalité augmentée par l'imagination.
Pour moi, ce livre prend place à côté de Neige, il se situe dans une ville imaginaire, le héros vit une histoire hors du temps, peu importe que ce soit en Turquie ou en Hongrie.
Le héros est un poète, blessé par l'exil, la dureté du climat, un amour foudroyant.
Il doit faire un choix, il doit décider qui il deviendra, quelle femme, quel enfant seront siens. Et lui, quel homme sera t-il?
Budapest, Mittel-Europa, un retour aux sources pour ce Brésilien aux yeux bleus, baigné par les eaux tropicales?
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Un des chiens de Mijouet s'appelait John. C'était un labrador qu'il avait ramené tout petit à la maison. Les filles étaient ravies de cet espèce de gros rat blanc aux yeux de bébé otarie....

A l'heure de donner un nom à ce labrador, Mijouet propose (impose?) JOHN. Dans son esprit labyrintesque ça allait de soit: d'abord un chien c'est un cabot. John cabot est le nom anglicisé de Giovanni Caboto, navigateur vénitien du 15ème siècle qui explora le Canada pour le compte de Henri VII d'Angleterre . Pour ces raisons évidentes, (le labrador faisant partie du Canada)... le nom de John Cabot fut donné à cet adorable chiot.
Qui grandit (évidemment)! Un chien pas comme les autres. Avant tout il ne se prenait pas pour un chien: il regardait les autres jouer à la baballe d'un air...; en revanche c'était un fin gourmet, tout de même un peu voleur de pain, mais surtout un philosophe particulièrement attentif à la conversation.
Bref rien d'un chien!

Un jour, un ami hongrois d'origine, apporte un livre à Mijouet en lui disant:" toi qui traines dans tous les coins du Brésil, lis le, ça va te plaire".
Un titre: Budapest
Mijouet regarde son ami un peu interloqué, qui ajoute:" Si, si, tu verras"

Et là, ce fut un régal de lecture. Mijouet fut inaccessible un jour et demi durant; le premier soir, sur le canapé, John regardait d'un air attentif Mijouet plongé dans son livre...

Le lendemain, Mijouet découvrit son livre dévoré au sens propre du terme.

Sur le fauteuil, John le regardait l'air de dire :"j'ai dévoré Budapest plus vite que toi, na.na.na...na!
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Je me demande si Lost in translation de Sofia Coppola n'est pas simplement une adaptation de ce roman. J'ai beaucoup apprécié les deux quoi qu'il en soit.
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Je n'ai pas trop de choses à dire sur ce livre. Je l'ai lu pour un cours. J'ai bien aimé la lecture, ainsi que la révélation finale qui explique les bizarreries qui parsèment l'histoire. La traduction est impeccable, Jacques Thiériot a du se tirer les cheveux sur certains passages. Ma lecture n'a pas été très marquante, mais j'ai peut-être loupé des éléments importants. Moyen donc. Je verrai si ma prof fera un cours intéressant dessus.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
A force de me vouer sans compter à mon métier, écrivant et réécrivant, corrigeant et épurant des textes, mimant chaque mot que je jetais sur le papier, il ne restait guère de mots recherchés pour elle. Devant elle, je n'avais même plus envie de m'exprimer, et quand je le faisais, c'était pour débiter sottises, lieux-communs, phrases insipides, avec des erreurs de syntaxe, des pataquès. Et si une nuit au lit avec elle me venaient aux lèvres des mots adorables, je les réprimais, je les économisais en vue d'un futur usage pratique.
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Et l'avion réapparut sur la piste, une image lointaine, sombre, statique, qu'accentuait la voix off du commentateur. Avoir des nouvelles de l'avion déjà ne m'importait plus, le mystère de l'avion était occulté par le mystère de la langue qui transmettait les nouvelles. J'avais l'oreille rivée à ces sons amalgamés quand soudain, j'ai repéré le mot clandestin. Lufthansa. Oui, Lufthansa, aucun doute, le locuteur l'avait laissé échapper, ce mot allemand infiltré dans la muraille de mots hongrois, la brèche qui me permettrait de disséquer tout le vocabulaire.
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« J’ai renoncé à l’excursion, je suis remonté dans ma chambre, je me suis allongé sur le lit et j’ai ouvert le dépliant, une carte illustrée de la ville, avec des rues blanches sur fond beige, des jardins nuancés de vert et le Danube bleu. (…). Si je choisissais d’emprunter une transversale, j’étais à deux doigts du centre historique de Buda, un ensemble irrégulier de rues, frappé d’autres flèches, et de cercles de diverses couleurs, et de croix signalant les églises, et d’astérisques renvoyant à un index avec des explications, je voulais promener calmement mes yeux sur cet ensemble urbain. (…) cheminer ainsi sur une carte ne m’ennuyait pas, peut-être parce que j’ai toujours eu la vague sensation d’être moi aussi la carte d’une personne »
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Mais deux personnes ne s’équilibrent pas longtemps côte à côte, chacune avec son silence ; un des silences finit par absorber l’autre, et alors je me suis tourné vers elle, qui semblait m’avoir oublié. J’ai continué de scruter son silence, à coup sûr plus profond que le mien, et d’une certaine façon plus silencieux. Nous sommes restés ainsi une autre demi-heure, elle refermée sur elle-même et moi immergé dans son silence, essayant de vite lire ses pensées avant qu’elles ne se changent en mots hongrois.
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Les voix hongroises vibraient autour de moi, sans se douter qu’elles exposaient leurs secrets à un intrus. Et du fait d’ignorer les significations, je percevais les inflexions de la langue avec plus de netteté ; j’étais attentif à chaque réticence, chaque hésitation, à une phrase interrompue, à un mot coupé en deux comme un fruit dont j’aurais pu examiner l’intérieur.
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Videos de Chico Buarque (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chico Buarque
ITALISSIMO - « UNA CANZONE PER TE » Balade en chansons italiennes Avec Tosca, Joe Barbieri & Pacifico Soirée animée par Laura Putti Musique Cette soirée offre un voyage musical à travers l'Italie et une invitation à se laisser emporter par les voix des héritiers de la chanson à texte : celle de Celentano et Paolo Conte mais aussi de Lucio Dalla ou Pino Daniele, véritables icônes de la musique italienne. Tosca, chanteuse romaine, consacre une partie de son activité à la recherche musicale. Dans son répertoire, on trouve des morceaux écrits par des géants comme Ennio Morricone ou Chico Buarque. À ses côtés, le guitariste et chanteur napolitain Joe Barbieri est aussi producteur artistique de son dernier album. L'art de Barbieri échappe à toute définition. Chacune de ses chansons est un univers accompli fait de beauté et d'élégance. le voyage se poursuit en compagnie de Pacifico et de sa voix envoûtante. Auteur prolifique, il a écrit pour Adriano Celentano, Antonello Venditti ou Gianna Nannini. Son dernier album vient de sortir après sept ans de silence. Une soirée de reprises et d'inédits à écouter les yeux fermés. Dans le cadre du festival Italissimo. (http://www.italissimofestival.com/) À écouter - Tosca, « Morabeza », Officina Teatrale, Leave Music - Pacifico, « Bastasse il cielo », Ponderosa Music Records - Joe Barbieri, « Origami », Microcosmo Dischi.
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Enregistré le dimanche 11 octobre 2020 à 20h
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