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Lola Tranec-Dubled (Traducteur)
EAN : 9782253000853
312 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.19/5   24 notes
Résumé :
Prix Nobel, grand écrivain admiré par des milliers de lecteurs du monde entier, Pearl Buck est aussi une femme aimée pour sa franchise, son courage, sa générosité.
"Je n'oublierai jamais" est une oeuvre autobiographique, suite d'expériences et de réflexions personnelles. Dans ces Mémoires intimes, elle nous conte comment elle put surmonter une des épreuves les plus douloureuses du monde, la perte d'un être cher. Au-delà des mots nous y puisons une extraordina... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
1963 - Une femme de lettres regarde par la fenêtre de son appartement à New York, voit son passé se précipiter des crêtes de "La Grande Vague", le film qu'elle extrait d'un de ses livres, et regarde au loin son mari disparu, cet "il" sans nom devenu âme parmi les âmes.
Le style est un marqueur des années 60, désuet et conservateur (le rock en roll n'existe que pour faire piailler les ados des sixties et sur ses 9 enfants elle a une fille arriérée), tout emprunt de modestie, délicatesse et pudeur japonaises traditionnelles et de Confucianisme.
Pearl Buck cherche et trouve son équilibre, sa réintégration au monde, malgré le deuil, en dépit de sa nouvelle solitude. Elle ajuste sa vie comme un bateau perdu au milieu d'une tempête, elle se cramponne à l'art - "apport aussi important dans l'existence"-, elle se sent capable pour survivre de cruauté et de brutalité parce qu'artiste. Ce livre déroutant témoigne de tout cela.

Je sais qu'un livre est bon quand le style ne fait pas de concession ni de courbettes à la mode, quand je veux en retenir les citations et les idées, quand je marque les pages à n 'oublier jamais. C'est le cas ici.
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C'est d'une façon purement utilitariste que j'ai ouvert ce livre. Pearl Buck y parle en effet du Japon !
Pearl Buck, depuis l'instauration de la république populaire en Chine, ne peut retourner dans ce pays. Après la Chine, le Japon est le pays d'Asie qu'elle connaît le mieux. En 1960, elle a l'opportunité d'accompagner une équipe de cinéma qui adapte son roman La grosse vague directement au Japon - le roman a pour cadre un village japonais détruit par un raz de marée. Elle-même participe à l'adaptation du roman, et est complétement impliquée dans le projet. En parallèle, son époux, qui depuis quelques années est malade, meurt. Elle retourne aux États-Unis pour l'enterrer, puis revient au Japon pour terminer le film.
C'est un récit autobiographique où Pearl Buck fait au face à la mort : elle revient sur la personnalité de son époux, à des réflexions sur la vie etc...
S'intercale dans le récit, les préparations du film (rencontre avec un producteur japonais, un compositeur ; les repérages ; le choix des comédiens), et enfin le tournage.

Tout cela ne m'a pas vraiment intéressé ni passionné... Trop fleur bleue...

Une remarque sur "l'absence" de name-dropping.
Pearl Buck en 1960 est une personne connue, "médiatique", elle est un des prix Nobel de littérature. Est-ce par une -étrange- coquetterie, par pudeur, ou pour des questions de droit qu'elle ne cite quasi aucun nom dans ce livre ? ou par froideur ? mépris ?
Enfin quoi, son mari était un éditeur new-yorkais, mais dans le livre c'est "lui" ou "il". le réalisateur du film : "l'américain" ou "le réalisateur". (Pour info même s'il n'a pas laissé son nom dans l'histoire du cinéma, il s'appelait Tad Danielewski). Les acteurs japonais, sauf Sessue Hayakawa qui est nommé, sont très connus, mais on ne connait pas leur nom. Pearl Buck évoque souvent ses amies, une seule est nommée ?? etc. Bref, un sentiment désagréable au fil des pages.
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Buck Pearl
Je n'oublierai jamais
Ce n'est pas un de mes préférés de cet écrivain car c'est ici une oeuvre autobiographique ; une suite d'expérience et de réflexions personnelles.
Elle nous décrit comment elle a sut et put surmonter les épreuves de la perte d'un être cher.
Elle revient pour cela au Japon après 25 ans de séparation pour faire le tournage d'un film « La grande vague »
C'est l'histoire de ce film, des hommes et des femmes après la guerre, de ce Japon quelque peu nouveau qu'elle veut nous faire découvrir.
Cela lui donne une inspiration et une sérénité nouvelles. Ce livre est un peu un testament moral, acte de foi, de confiance en la vie qu'il faut savoir mériter
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J'ai découvert cette autrice, qui a obtenu le prix nobel de littérature en 1938, avec ce livre autobiographique. Je me suis laissée emporter dans le Japon des années 60 et j'ai été touchée par l'évocation du deuil de Pearl Buck, suite à la perte de son mari. L'écriture est belle, les réflexions sont intéressantes et témoignent d'une certaine époque. Je me laisserai tenter à nouveau par une oeuvre de l'écrivain.
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J'aimais Pearl Buck il y a 20 ans. Alors soit j'ai perdu en patience, ce qui est possible, soit ce titre me parle moins. Reste à voir que je l'ai abandonné car même si le thème est beau et triste, certes il ne me parle pas, mais j'ai quand même l'impression que ça écrit des sentiments, mais que ça reste flou ... (pour moi). Peut-être reviendrais-je plus tard vers ce roman.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Pour un japonais plus un sentiment est profond, moins il faut en parler. (...)
Les mots « je vous aime » n'existent pas dans la langue nippone.
« Comment dites-vous à votre mari que vous l'aimez, demandai-je une fois à une amie japonaise. »
Elle parut légèrement choquée. « Un sentiment aussi profond que l'amour conjugal ne peut s'exprimer en paroles, mais seulement dans les attitudes ou les actes. »
Les japonais ne possèdent donc aucun mot d'amour « mon cher, mon chéri, mon amour », etc. Les jeunes se servent de paroles anglaises, mais peut-être ne les prennent-ils pas au sérieux. D'ailleurs, prenons-nous tellement au sérieux, en Occident, ces termes qu'on emploie à tort et à travers ? En tant qu’écrivain pour qui chaque parole a son sens et sa valeur, je n'aime pas voir galvauder ces mots, qui représentent pour moi des trésors. La langue anglaise est particulièrement riche en mots d'amour, d'origine anglo-saxonne. Dans les studios de cinéma, les « gros bonnets » appellent les secrétaires, les vedettes de cinéma ou n'importe quelle jeune fille dont le nom leur échappe, de ce nom précieux de « ma chérie » ou « mon amour », ce qui me met toujours en colère. C'est un profanation du sentiment véritable, le plus profond qui existe dans le cœur humain. Pour moi, rien dans la vie n'approche, ou même ne ressemble, à l'amour sans prix qui peut exister entre un homme et une femme et à tout ce qu'il implique. Les paroles que nous utilisons depuis des siècles pour exprimer cet amour ne doivent pas être gaspillées, sinon comment exprimerons-nous l'amour véritable ? Nous risquons de nous laisser dépouiller d'un bien irremplaçable. Toute femme qui s'est entendu appeler « mon amour, ma chérie, mon trésor », par l'homme qu'elle aime, ne peut que se formaliser d'entendre répéter ces mots à la légère.

150 – [Le livre de poche n° 3885, p. 97-98]
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Je me laissai tomber sur le talus couvert d’herbe, et j’écoutai. Les cris cessèrent, remplacés par des éclats de voix et des rires. C’était donc un garçon ! Une nouvelle vie ! Je m’étendis sur l’herbe et restai longtemps le regard fixai sur le ciel. On ne voyait pas d’étoiles, la lune brillait et je la fixai si longtemps qu’il me sembla la voir bouger. Une immense lassitude s’infiltrait en moi, la lassitude que donne l’acceptation de l’inévitable, la certitude de l’immuable. Désormais, je devais me résigner à ne partager avec personne les moments importants de mon existence, et pourtant j’en connaîtrais encore. Nous savourions toujours en commun l’exaltation de la beauté ou de l’accomplissement, nous partagions tout, lui et moi, aussi instinctivement, que l’air que nous respirions. Eh bien, c’était fini… Comment peut-on croire que la créature ne parcourt pas seule le chemin de la vie ? Au contraire, le chemin sans fin se déroule devant elle, dans une solitude éternelle.

154 – [Le Livre de poche n° 3885, p. 221]
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Ce ne fut rien de plus qu'un frémissement et, l'espace d'une seconde à peine, mon bureau bougea sur le sol. Cette secousse ne troubla même pas le sommeil de la population, mais le lendemain le journal signalait un léger séisme. Ces phénomènes sont fréquents au Japon ; ils se reproduisent des centaines et des milliers de fois par an, en moyenne quatre fois par jour, et chaque secousse rappelle à un peuple courageux qu'il vit dans des îles dangereuses. Le caractère japonais, portant la marque de cette tension continuelle, est livré aux extrêmes : une gaieté exagérée et une mélancolie profonde et parfois frénétique. Le masque impassible du sourire et du calme cache, pour ainsi dire sans exception, une obscure tristesse que portent en eux tous les japonais, enfants ou adultes, persuadés que la catastrophe est toujours possible en dépit de la beauté des montagnes et de la mer, en dépit des joies de la vie. Cette appréhension permanente engendre en eux le culte des égards et de la courtoisie qui semble dire : puisque la fin du monde menace à tout instant, profitons-en pour être bons les uns envers les autres.

138 – [Le Livre de poche n° 3885, p. 108]
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Au quart environ du tournage du film, nous guettait ce désert où s'égare momentanément toute création de l'esprit. La panne sèche se produit en général au moment où l'œuvre est trop engagée pour qu'on songe à y renoncer, mais si loin de sa conclusion que la fin paraît imprévisible et que seule une foi chancelante permet de l'envisager. Comme je connais bien ce moment de détresse intellectuelle ! Il me guette dans chacun de mes livres. J'écris le premier quart aussi facilement que souffle la brise marine : travailler est alors une joie pure, je suis persuadée chaque fois que j'écris le meilleur de mes livres. C'est alors que je commence la deuxième moitié du livre, et toute joie s'évapore, les personnages refusent de bouger, de parler, de rire, ou de pleurer, ils sont pétrifiés comme des statues de sel. Pourquoi, oh pourquoi ai-je commencé ce livre ? J'ai déjà trop travaillé pour le rejeter, et pourtant la conclusion est aussi loin de moi qu'un arc-en-ciel. Il ne me reste plus alors qu'à piétiner lourdement, à essayer d'avancer en poussant les personnages sur leur chemin, en soufflant sur eux pour tenter de leur rendre la vie, bref, en pratiquant des moyens de respiration artificielle. Un jour – bien que cela me paraisse incroyable, pendant des semaines, des mois, ou même parfois des années – un jour donc, ils recommencent à respirer. Quel soulagement ! Le désert est franchi, le dernier quart du livre file comme le vent.

44 – [Le Livre de poche n° 3885, p. 230]
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L'exclusion est toujours dangereuse. Dans l'inclusion réside la sécurité pour ceux qui désirent un monde en paix, l'inclusion dans une communauté nationale et dans un concert international des nations. D'après moi, toute nation devrait s'intégrer aux Nations Unies, de façon aussi absolue et irrévocable qu'un enfant est intégré à sa famille. Tout retrait devrait être impossible. Qu'un enfant, dans un accès de colère, se retire ou même s'enfuie, il n'en reste pas moins pour autant membre de la famille. Cette forme de relations s'applique sur une échelle mondiale à la famille des nations. C'est simple et absolu et seul ce qui est simple peut être assez vaste pour inclure tous les désordres.

151 – [Le livre de poche n° 3885, p. 19]
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Video de Pearl Buck (1) Voir plusAjouter une vidéo

André Bay
- André BAY : ses goûts, ses croyances, son livre "Des mouches et des hommes" ; sa carrière de directeur littéraire aux Editions STOCK et HACHETTE, son travail de directeur littéraire ; sa rencontre avec Pearl BUCK, sa découverte d'Anaïs NIN ; ses écrivains préférés ; ses traductions ; le rôle de l'éditeur et du directeur littéraire ; anecdote sur Isaac Bashevis SINGER et sur Roger...
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