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EAN : 9782253068884
504 pages
Le Livre de Poche (04/05/2016)
4.29/5   51 notes
Résumé :
Ce recueil de chroniques et de nouvelles inédites met en évidence la richesse et la variété de l’œuvre de Bukowski. Ses deux premières histoires témoignent de la double orientation stylistique qui marquera toute sa carrière de prosateur – « Contrecoup d’une lettre de refus plus longue qu’à l’ordinaire » (1944) trace le portrait imaginaire d’un jeune artiste épris d’idéal, un rebelle doublé d’un amuseur tandis que dans « 20 chars de plus, et Kasseldown tombait » (194... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ouvrage posthume, « Un carnet taché de vin » est une compilation de nouvelles et de chroniques écrites par Bukowski tout au long de sa carrière. On y retrouve tout ce qui fait sa marque de fabrique : le goût pour la bière et les femmes, une vulgarité joyeusement assumée, et un côté « clochard » nettement provocateur.

Mais on découvre aussi d'autres facettes de l'écrivain qui étaient restées dans l'ombre jusque là (pour moi en tout cas). Bukowski raconte ses débuts dans l'écriture, la volonté de rester authentique au rebours de ses confrères qui se complaisent dans une littérature alambiquée purement commerciale, sa jeunesse d'enfant battu, l'enchaînement de petits boulots proches de l'esclavage qui l'ont définitivement dégoûté de la société « normale », … Certaines nouvelles sont nettement plus profondes qu'attendu de sa part.

Bref, si vous connaissiez déjà le Bukowski ivre mort, ce recueil vous permettra de découvrir le Bukowski sobre. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, le second est tout aussi passionnant que le premier.
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Un livre de Bukowski est toujours une leçon de vie. J'adhère pleinement à sa conception du monde. Faire tout ce qui est en notre possible pour lutter contre l'absurdité du monde et l'affronter. Ce recueil est une compilation posthume de textes inédits de 1944 à 1991 rassemblés par son éditeur. On y trouve de tout, des nouvelles comme des récits plus ou moins autobiographiques. Plusieurs textes ont pour thème son métier d'écrivain corrélé à son expérience de vie. J'en retiens une grande sincérité.
C'est en alternance avec les lettres à Lucilius de Sénèque que je lisais ce recueil. Au risque de paraître un peu tordu, j'avoue avoir trouvé certaines similitudes dans leurs conceptions de la vie. Non que Bukowski soit stoïcien, mais si l'on relit le texte de 1991, on s'aperçoit qu'il vivait dans un dénuement voulu, se contentant, comme il le dit, de moins que le nécessaire pour vivre. Tout à fait en concordance avec la philosophie de Sénèque. de plus, Buko ne cherchait absolument à changer le monde qui l'entourait, mais au contraire à s'y adapter tant que possible, faisant preuve de cynisme et de dérision. Diogène ne me semble pas très loin non plus...
Bukowski philosophe ?
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Nul besoin de présenter Charles Bukowski, même si longtemps pour la française que je suis est rattachée à sa saoulerie dans les émissions de Pivot. Un condensé de nouvelles et chroniques (que j'ai picoré entre d'autres lectures). J'ai particulièrement aimé celle qui parle de John Fanté (Mais pourquoi l'avoir appelé John Banté ?). Ce bon vieux dégueulasse fait réfléchir sur son analyse juste de la société. Pour moi, il a une qualité qui dépasse les autres, autre son écriture, c'est qu'il n'est pas hypocrite. C'est le sublime titre qui m'a attirée. Est-ce en grattant les tâches que l'on trouve dessous le poète et l'homme de coeur et de sensibilité ? A la vôtre Monsieur Bukowski.
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Quel régal !
Je ne suis pas convaincu qu'Un carnet taché de vin soit le meilleur recueil pour découvrir le vieux dégueulasse, mais certainement l'un des bons pour obtenir quelques clés supplémentaires sur le bonhomme.
Publié après sa mort, Un carnet... contient quelques inédits et surtout une série de textes publiés dans des revues underground et jamais réédités. Si l'on a droit à toute la palette de l'auteur, que ce soit les calculs « infaillibles » à l'Hippodrome, les bagarres « perdues » dans la ruelle à la sortie du bar, les lectures arrosées, ou encore les histoires torrides avec Karyn et Nina ; ce recueil se distingue des autres par une série de texte sur la littérature, de ses inspirations, de ses contemporains, et même de la place de la poésie dans ce monde sans sens. Même s'il n'y a rien de neuf sous le soleil, on y retrouve Hemingway, Anderson, Fante, Pound, Ginsberg... mais cette fois-ci, il me semble, ce ne sont plus de simples allusions lors d'une discussion, Bukowski développe ici son propos, on a presque la sentiment qu'il fait une dissertation pour faire sa place. « Je suis Beatnik avant les beatniks », la place des mots de Pound dans la page, il faut sauver le premier Hemingway, pas le dernier, (ou encore Bob Dylan ne passera pas à la postérité)... Nous avons même le droit à un véritable panégyrique de John Fante.
Ces développements soutenus montrent que derrière sa carapace, le vieux Hank tient à faire partie de ce groupe, et ne souhaite pas (malgré son apparente indifférence) être mis de côté. le fait que les textes soient ordonnés de manière chronologique démontrent très bien ses intentions.
Les premiers textes, lorsqu'il crève de faim, on comprend enfin pourquoi derrière ce masque nihilisme il écrit et continu d'écrire toute sa vie : Il ne peut pas faire autre chose, ok, il dit aussi qu'il préfère écrire à faire le trie à la poste, ok, mais surtout, il nous fait l'aveu qu'il croit en la poésie ! Et, il me semble que cette révélation faite dans l'un de ses premiers textes, atteste pourquoi il écrira tout sa vie des textes aussi fabuleux.
Les textes de la deuxième partie de sa vie, quant à eux, nous renseignent sur la manière dont il construit son image de Chinasky. La chronologie accentue cette progression; on s'aperçoit que le vrai et le faux sont devenus un mélange indiscernable...Le rocambolesque du vieux Hank s'est glissé sur la peau de vieux Bukowski de telle manière à le rendre comme on le connait, et « fait » qu'on l'a suivi pendant tous ses livres.
Ces textes de 1944 à 1991 nous permettent de savourer (encore plus) toutes les nuances du bonhomme et nous permettent surtout de l'apprécier encore d'avantage.
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Charles Bukowski... J'avais découvert cet auteur au lycée grâce à un ami : j'ai lu à 16 ans Les Contes de la folie ordinaire et j'ai détesté. Mais je ne me laisse pas abattre et maintenant à presque 22 ans je décide de retenter l'aventure et là... j'ai beaucoup aimé ! Comment l'expliquer ?

Bukowski se dit être l'écrivain des gens d'en bas, de l'underground, des prostitués et des clochards. Tout cela parce qu'il les côtoie, parce qu'il boit -énormément- avec eux, qu'il couche avec eux. Il sait tout mieux que les autres, toujours dans la provocation, il se permet de dénigrer Faulkner ou Steinbeck voire encore Hemingway. Il est meilleur que ces grands noms (selon lui-même). D'un côté il peut être misogyne et de l'autre adorer les femmes, il est complexe, difficile à cerner. C'est un véritable personnage en soi cet auteur, un être antipathique sous beaucoup d'aspects et puis d'un seul coup on voit percer quelqu'un d'autre...

Certains de ses textes sont -à mes yeux- incroyablement mauvais, vraiment "dégueulasses" ou alors inutilement provocants, sans aucune forme de style ou de sens profond. Dans Un carnet taché de vin pourtant, ce recueil qui est composé de multiples récits et nouvelles à travers les année, je n'ai lu à peu près que des bonnes histoires. Il y a à partir notamment d'Un essai décousu sur les règles poétiques et les cruautés de la vie, un véritable souffle littéraire, un authentique constat de son époque, de ses pensées, controverses, remarques, critiques. J'ai pu me reconnaitre dans ce qu'il disait contre les puissants de ce monde ou sur d'autres thématiques.

Ainsi Un carnet taché de vin a su me réconcilier avec cet auteur, a su me montrer l'écrivain derrière le vieux dégueulasse (comme il se nomme lui-même), j'ai trouvé une certaine émotion dans son errance, dans sa quête de perfection, dans son désespoir générationnel. Il n'a pas toujours raison (bien au contraire), il peut être insupportable (parfois) mais il reste et restera un auteur à découvrir absolument si vous voulez découvrir pleinement les États-Unis et son âme littéraire.

En définitive, j'ai beaucoup aimé ce recueil dans lequel sommeille les réflexions d'un homme hors norme !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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critiques presse (1)
LeFigaro
13 mars 2015
Ce poète du souterrain, le cœur mis à nu, émet de foutues radiations et c'est ainsi que le «vieux dégueulasse» est grand.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Une fin de nuit, après mes trois heures trente d'heures sup', et alors que, la trouille au ventre, je roulais sous la menace du retrait de permis de conduire suite à une longue série de contraventions, il ma fallut tourner à gauche. Or l'épave qui me servait de carrosse était dépourvue de clignotants. Je devais donc indiquer mon intention avec mon bras gauche. Sauf qu'au moment où je commençais à en esquisser le geste, une douleur insoutenable, semblable à un jet d'eau brûlante, m'irradia le bras et m'empêcha de l'extraire de l'habitacle. Au mieux, j'aurais peut-être pu sortir la moitié d'une main. Un moignon, pas le membre entier. À ce moment-là, et comme par une fait exprès, je me fis l'impression de m'être scindé en deux, j'étais à la fois l'acteur et le spectateur de ma propre déchéance. En sorte que je glissai un doigt dans l'air de la nuit, un seul doigt, riquiqui, dérisoire, et que je tournai le volant vers la gauche. Je fus pris d'un fou rire : tout cela était du dernier ridicule, ça m'apprendrait à les laisser m'assassiner. Ce moment d'hilarité me fit du bien, j'étais comme soulagé d'un énorme poids. Et, tout en continuant de rouler, j'admis en mon for intérieur que j'allais devoir arrêter les frais. N'importe quel clodo qui roupillait dans une décharge vivait mieux que moi. Conclusion : j'étais l'un des plus grands imbéciles de cette planète.
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Los Angeles regorge de hors-la-norme, tous plus bizzaroïdes les uns que les autres, croyez-moi sur parole. Ils sont plus nombreux qu'on ne le pense ceux qui, nullement pressés de pointer au chagrin, ne seront jamais coincés sur les périphériques dès 7 heures du matin, ou ceux qui, dépourvus d'un emploi régulier, sont résolus à n'en chercher aucun. Entre imiter le commun des mortels et crever la bouche ouverte, ils sont choisi.
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Sans en avoir conscience, j'étais déjà en train de me forger un style. Chaque jour un peu plus, la voie à suivre se précisait. Et j'avançais à grands pas vers le seul dieu que je voulais adorer : LA SIMPLICITÉ. Plus mes phrases se rapprocheraient de la concision et du naturel, moins j'aurais de chances de me tromper et de tricher. Le génie devait s'énoncer clairement. Les mots étaient des balles, des rayons de soleil, ils n'avaient d'autre but que de contrarier le destin et mettre un terme à la damnation. J'aimais jouer avec les mots. J'essayais d'écrire des paragraphes qu'on pouvait lire aussi bien par le début que par la fin. Je joue encore avec les mots. Le jeu est à la base de la création.
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A 14 ans, j’étais obligé de planquer sous les draps ma petite lampe de poche, mon père ayant fixé l’extinction des feux dans toute la maison à 20 heures ; il voulait être en forme dès le saut du lit afin de pouvoir se montrer un obéissant pantin au boulot.
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En 2 mois j’ai perdu 5 stylos à bille et je me suis cassé les ongles de 3 orteils en me cognant les pieds de mon lit. Si vous pensez que rien n’égale la souffrance du Christ sur la croix, vous êtes loin du compte ; voilà déjà 7 semaines que mon téléphone n’a pas sonné, que je ne sors de mon lit que tous les 4 jours pour me raser, pour monter et descendre, redescendre et remonter les stores de ma chambre, et cela uniquement pour savoir s’il est midi ou minuit, il n’empêche que depuis 7 semaines les publicités pour les sociétés de pompes funèbres s’accumulent dans ma boîte à lettres, des publicités pour pierres tombales incrustées en relief sur du papier glacé à la façon des papillons de nuit s’incrustant sur les abat-jour, et que depuis 7 semaines je ne suis toujours pas arrivé à écouter jusqu’au bout un opéra italien qui semble aussi faire la promotion de pierres tombales.
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Ségolène Alunni nous parle du Docu-BD "Bukowski de liqueur et d'encre" dans sa chronique matinale dans l'émission "Le 6/9" sur LCI
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