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Armand Seguin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782910196707
170 pages
Camion Blanc (01/04/2008)
3.23/5   24 notes
Résumé :
"La Race à venir" est-il un livre dangereux ? C est du moins ce qu affirment Louis Pauwels et Jacques Bergier qui, dans le célébrissime "Le Matin des magiciens", soutiennent que son auteur Edward Bulwer-Lytton « inspirât en Allemagne un groupe mystique pré-nazi, la 'Loge lumineuse' ou 'Société du vril' Dans des livres comme La Race à venir, il entendait mettre l accent sur des réalités du monde spirituel, et plus spécialement du monde infernal. Il se considérait com... >Voir plus
Que lire après La Race à venir... celle qui nous exterminera !Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est à la lecture de L'Effrayante aventure de Jules Lermina que j'ai eu connaissance de ce roman et que j'ai eu envie de le découvrir. Tout avait bien commencé : nous sommes plongés dans une société où n'ont été conservées que "les règles les plus utiles à la santé et au bien commun". Des automates accomplissent les tâches les plus pénibles, surveillées comme par jeu par des enfants jusqu'à leur mariage, les adultes ne travaillant plus. La production, raisonnée, sur un territoire donné, et le partage des richesses, font que la pauvreté n'existe plus. Il existe un Dieu et une vie après la mort, c'est un fait établi donc il n'y a plus de guerre de religion. Et comme cette civilisation a découvert le "vril", une matière aux propriétés aussi destructrices - par sa puissance phénoménale elle empêche toute violence et toute guerre en retour -, que réparatrices, - bien utilisée, de façon proportionnée, elle peut guérir presque tous les maux -, tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. On a même droit à une explication très détaillée de leur langue, comme jamais peut-être cela n'avait été fait dans un roman de ce siècle ou d'un autre ? Sauf que nous voilà arrivés à la moitié de ce roman et que là nous découvrons, avec horreur, que "Il arrive que quelque race ennuyeuse et querelleuse d'Ana (...) se plaint de notre voisinage et nous cherche querelle. Alors naturellement, comme ils menacent notre sécurité, nous les détruisons. Il n'y a pas moyen de s'entendre avec une race assez idiote pour changer toujours de forme de gouvernement". Du coup, après quelques recherches, j'apprends que ce roman a inspiré un groupe pré-nazi, et c'est la douche plus que froide. Parce que c'est dit, comme ça, tellement l'air de rien dans le roman ... Au final, il n'en demeure pas moins que j'ai apprécié cette lecture, avec tout le recul nécessaire, comme la présentation d'une civilisation que nous découvririons tout à coup, qui ne serait pas entièrement humaine, qui nous déstabiliserait et qui pourrait avoir envie un jour de nous détruire, ce qui est bien, au fond, l'histoire qui nous est racontée...
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Un ouvage qui aurait influencé les occultistes allemands du début du 20e siècle et inspiré certains milieux antisémites précurseurs des nazis? Ah bon...

Précisons d'abord que mon édition n'est pas celle de Camion Noir, mais celle de Néo, parue en 1987. Mes critiques quant au texte lui-même et à sa traduction seront donc peut être indues vis-à-vis l'édition préparée par Camion Noir.

Dans la droite lignée des utopies politiques rencontrées lors d'un voyage fantastico-réaliste tel que ceux de Gulliver, Bulwer Lytton s'est employé à imaginer une société vue comme idéale, avec des êtres imaginaires. Dans les années 1860, au cours desquelles a été rédigé ce livre, l'ensemble de la planète a été découvert, et les cartes du monde sont relativement bien dessinées. S'il reste évidemment des contrées inexplorées (les pôles, le coeur des grands continents...), il n'y a plus vraiment de place pour les civilisations inconnues. du moins, ailleurs que dans des mondes souterrains...
Si improbable scientifique qu'elle soit, la théorie des "espaces creux" (et non de la Terre Creuse, comme on le lit si souvent) est défendue par Bulwer Lytton pour rendre son récit réaliste. On se laisse relativement convaincre, pour le bien de la lecture à suivre.

Le texte lui-même est empli des lourdeurs d'une langue vielle de plus d'un siècle, et peu aidée par une traduction plutôt fidèle, et peut être un peu trop. Celle-ci ne gomme pas les imperfections du texte originel, et cela donne un texte assez rébarbatif, particulièrement dans les longues descriptions ethnico-philosophiques qui couvrent facilement la moitié de l'ouvrage à elles seules.
Bulwer Lytton n'est pas un romancier d'action, ni de suspens, et son ouvrage est bien loin de ce que l'on peut s'attendre selon les standards d'aujourd'hui. On perçoit le potentiel horrifique de son histoire, sans jamais avoir le moindre frisson: cet ouvrage se borne à une étude ethnographique, descriptive de la "race" des Vril-Ya, ou "peuples du Vril".

Alors ces Vril-Ya ont-ils pu inspirer même vaguement les nationaux-socialistes ésotéristes tel que Willigut, Rosenberg et bien d'autres?
Franchement, je ne vois pas comment.
D'une part, ces Vril-Ya n'ont rien à voir avec les Aryens, et sont décrits comme ayant la peau cuivrée et un physique proche de celui des amérindiens. D'autre part, leur histoire ne comporte aucun élément germanisant, ni même quoi que ce soit de nationaliste. Et surtout, il s'agit d'une société essentiellement dominée par les femmes.
Quant à ce fameux Vril, qui occupe une place si importante dans l'intrigue, il s'agit simplement d'une sorte de "fluide" électrique, comparable à la Force des Jedi (ou plutôt des Sith, façon Empereur Palpatine). Il s'agit d'une aptitude des Vril-Ya à maîtriser et canaliser les flux d'énergie vitale, à des fins diverses et variées. Rappelons qu'en 1870, date de sortie du roman, l'électricité est encore largement méconnue, et ne sert guère qu'aux télégraphes (l'ampoule électrique à filament ne sera inventée par Edison qu'en 1877...). Les Vril-Ya, en quelques sortes, ne sont que des avatars du Dieu du Tonnerre Zeus/Jupiter... Il est d'ailleurs fort significatif qu'aucun paragraphe ne soit consacré à la possibilité pour nous autres humains de développer les facultés nécessaires à l'utilisation de ce Vril, fruit de centaines d'années d'évolution... Bulwer Lytton s'emploie d'ailleurs à dénoncer les charlatans qui se présentent comme possédant des pouvoirs occultes, et qui pullulent à l'époque (Mesmérisme, extra-lucides, médiums et autres voyants...), preuve que le Vril n'a rien d'un quelconque pouvoir "magique".

Dire que cet ouvrage a inspiré des occultistes nazis est donc largement excessif. Il est vrai qu'il a pu inspirer certains occultistes (et notamment, voire surtout, Helena Blavatsky et sa Théosophie, dans les années 1870 et suivantes, qui reprend le terme de Vril à son compte après l'avoir repris d'un ouvrage d'un diplomate français en Inde...), mais il n'y a aucun lien avec la Thulé-Gesellschaft à laquelle Pauwells et Bergier rattachent La Race à Venir dans leur Matin des Magiciens... Même en faisant intervenir une "Vril-Gesellschaft" qui semble n'avoir existé que dans l'imagination des gens qui en ont parlé.


Autant dire que cette oeuvre aurait probablement sombré dans l'oubli littéraire (et on peut dire qu'elle s'y trouve, au regard du nombre de ses rééditions ces cinquante dernières années) sans le fantasme d'un lien même lointain avec les milieux ésotérico-racistes vaguement précurseurs des nazis... Son intérêt littéraire est en tout cas largement dispensable.
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La race à Venir (The coming race), Edward Bulwer-Lytton (1873), réédité par Marabout SF n°438
248 pages.
Encore un livre sur le thème du surhomme. Associé ici à celui de la civilisation souterraine, avec un soupçon d'utopie. Recette qui laisse tout de même un arrière-goût amer.
le narrateur de cette étrange histoire ne dévoile ni son nom, ni les lieux exacts de l'action - afin de préserver un peuple inconnu des hommes. Car, voyez-vous, celui que les Ana nommeront "Tish", a découvert il y a quelques années, lors d'un périple souterrain, l'existence d'une race millénaire (les Ana, donc) vivant sous le sol de notre monde, en toute quiétude, sans même savoir (outre quelques légendes) qu'il existe un soleil et d'autres êtres humains.
En préface, on annonce un chef-d'oeuvre. On dit aussi que ce serait ce roman - parmi d'autres ouvrages - qui aurait influencé Hitler.
Tout d'abord, mettons les choses bien au point: ceci n'est pas un roman ! Non, en fait, je dirais plutôt qu'il s'agit d'une nouvelle à laquelle l'on aurait rajouté de nombreuses informations d'ordre purement anecdotiques afin d'en tirer un "roman".
le livre est divisé en trois parties. La première et la dernière forment le récit à proprement parler: l'arrivée et le départ du personnage. Toute la partie centrale ne constitue qu'une suite plus ou moins intéressante (souvent lassante) de descriptions des moeurs et coutumes de ce peuple, allant de leur religion à leur politique, en passant par les relations sociales, le langage (intéressante étude, mais quelque peu agaçante après trois ou quatre pages !) et bien d'autres détails qui - il faut bien l'admettre - sont pour la plupart très réalistes. On ne pourra donc reprocher à Bulwer-Lytton d'avoir commis une oeuvre insensée. On n'en voit simplement pas l'utilité !
En fait, il faut chercher entre les lignes pour trouver où l'auteur (ou le narrateur, si vous préférez) voulait en venir. Car, derrière toutes ces pages bien ficelées mais qui ne racontent aucune histoire, se cache une étude féroce et très critique de la société humaine, surtout de la guerre et de la politique. Mais aussi de la liberté des moeurs, en particulier les droits de la femme. Si, vous avez bien lu. Et non, Bulwer-Lytton n'est pas le pseudonyme d'une femme ! Il s'agit bien d'un homme. Mais attention, il ne prêche pas la domination de la femme, simplement l'égalité tant recherchée depuis quelques générations déjà.
Ce peuple souterrain vit donc dans une sorte d'utopie, ayant aboli la guerre et les crimes. Mais l'auteur nous montre en même temps que cette civilisation y a perdu du même coup une partie de son âme. Elle ne ressent plus les mêmes choses, même si les sentiments y sont toujours présents. Elle ne perçoit plus l'art de la même manière, par exemple. Tous ses défauts nous apparaissent clairement et l'on n'arrive donc jamais à trouver ce peuple plus idyllique que notre propre univers, malgré sa grande avance technologique et ses progrès sociaux.
En somme, l'auteur a préféré une approche ressemblant davantage à un "documentaire", plus qu'à une fiction. D'où un style particulier un peu pesant ainsi que des "dialogues" souvent trop littéraires. Il aurait sans doute mieux valut que Bulwer-Lytton se décide une bonne fois pour toute, plutôt que de passer du document à la fiction et inversement !
Aussi, les paragraphes sont beaucoup trop longs, atteignant souvent deux ou trois pages de longueur. le texte est bien trop descriptif, abandonnant, comme déjà mentionné, l'aspect purement dramatique (il n'y a qu'une trame d'histoire, très mince et très classique)...
Et Hitler, dans tout ça ?
S'il est vrai que l'on parle souvent ici de "race supérieure", d'"êtres inférieurs", et même d'hommes purs aux cheveux blonds et aux yeux bleus, il est pourtant évident que Hitler n'aurait certainement pas donné beaucoup de foi à un ouvrage où la "race supérieure" descendait... d'une grenouille !!! Sans parler de l'importance de la femme dans cette société. A moins, bien sûr, que Hitler n'ait eu un certain sens de l'humour (ce dont je doute) ou qu'il n'ait pas lu l'ouvrage en entier. Il est vrai que l'on fait souvent référence au langage aryen. Allez savoir !
Ce récit n'en demeure pas moins très réaliste et - de plus - très en avance sur son temps puisque, comme l'annonce la préface, l'auteur y a déjà imaginé le laser (ici nommé "vril") !...
J
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La Race Future, aussi connu sous le nom de la Race à Venir...: Celle qui nous exterminera ! est un de ces nombreux romans pseudos-ésotériques du 19eme, tentant d'égaler Jules Verne sans jamais l'écorner.

Nous voila donc en présence d'une Terre Creuse, abritant une race parfaite maîtrisant une forme d'énergie révolutionnaire...

Au final, le roman est surtout connu pour ses prétendus connexions ésotériques et la récupération du roman par les nazis (qui ne l'avaient sans doute pas vraiment lu)...

Malheureusement, si le coté "daté" peut avoir un certain charme, le langage utilisé, trop vieillot, et le style de récit, avec des descriptions d'une longueur terrifiante, sont largement suffisants pour empêcher à un lecteur du 21eme siècle d'atteindre le point final.
Pour ma part, j'ai capitulé.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ils disent que dans les temps anciens il y avait un grand nombre de livres consacrés à des spéculations sur la nature de la Divinité et sur les croyances et le culte qu'on supposait lui être les plus agréables. Mais il se trouve que ces spéculations conduisaient à des discussions si chaudes et si violentes que non seulement elles troublaient la paix de la communauté et divisaient les familles les plus unies, mais encore que, dans le cours de la discussion sur les attributs de la Divinité, on en venait à discuter l'existence même de la Divinité ; ou, ce qui était encore pire, on lui attribuait les passions et les infirmités des humains qui se livraient à ces disputes.
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Il arrive que quelque race ennuyeuse et querelleuse d'Ana (...) se plaint de notre voisinage et nous cherche querelle. Alors naturellement, comme ils menacent notre sécurité, nous les détruisons. Il n'y a pas moyen de s'entendre avec une race assez idiote pour changer toujours de forme de gouvernement.
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Les Ana de cette tribu sont, en somme, fort indolents après l' âge actif de l'enfance. Soit par tempérament, soit par philosophie, ils mettent le repos au rang des plus grandes bénédictions de la vie. Il est vrai que quand on enlève à un être humain les motifs d'activité qu'il puise dans la cupidité ou l'ambition, il ne paraît pas étrange qu'il se repose tranquillement.
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J'avais de la fortune et du goût pour les voyages et les aventures ; je renonçai donc pendant quelques années à la poursuite du tout-puissant dollar, et je devins un voyageur errant à la surface de la terre.
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Les Ana ont un proverbe qui donne à cette différence de prononciation un sens symbolique ; c'est que le sexe féminin est doux pris collectivement, mais que chaque femme est dure quand on a affaire individuellement à elle. Les Gy-ei jouissent d'une parfaite égalité de droits avec les Ana, égalité que certains philosophes sont encore à réclamer sur la terre.
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