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EAN : 9782742744503
226 pages
Actes Sud (16/08/2003)
3.54/5   14 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Editions source : Actes Sud - 04/1991)


LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS

Est-il déraisonnable de penser qu'à l'ultime instant de la vie, l'esprit puisse entrevoir une représentation éblouissante des fantasmes et désirs qui l'ont souvent hanté ?

Toujours est-il que, victime d'un naufrage ferroviaire alors qu'il se rendait à Vienne, le Dr Jean Hicquart se trouve soudain transporté dans la vil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"Icare et la Flûte Enchantée" est l'expression d'un rêve qui a effleuré à un moment ou à un autre tout admirateur de Mozart - et plus globalement tout admirateur d'un génie disparu de manière prématurée, qu'il s'agisse de Théodore Géricault ou de Jim Morrison, de James Dean ou d'Evariste Galois: et s'il avait vécu quelques mois, quelques années de plus? Quelles oeuvres exceptionnelles seraient nées de ce répit offert par la Mort à la postérité ?

L’auteur, Julien Burgonde, est un médecin cancérologue passionné par Mozart. Le narrateur, Jean Hicquart, est un médecin cancérologue passionné par Mozart. Autant dire que "Icare et la Flûte Enchantée" est un pur fantasme d'écrivain, assumé comme tel. L'amour pour le compositeur transparaît dans chacune des pages du roman. Le style d'écriture peut dérouter, principalement fait de phrases courtes il est direct sans être simpliste, riche sans être orné - comme la musique du maestro elle-même?
Inutile de chercher une justification rationnelle à l'étrange aventure que ce Français de la fin du XXème siècle va vivre à Vienne en 1791: la cohérence est uniquement celle du rêve, et c'est bien dans un rêve éveillé qu'est entraîné le lecteur.

La contrepartie de ce fantasme de mozartien est qu'il laissera sans doute sur le bord de la route quiconque ne connaît pas déjà l'opéra à la base du roman et, a fortiori, quiconque n'est pas spécialement amateur de Mozart. Pour les autres, en revanche, "Icare et la Flûte Enchantée" a tout pour être un ravissement. Et c'est avec regret que l'on revient à la triste réalité: Mozart est mort avant de fêter son trente-sixième anniversaire, son oeuvre se clôt pour l'éternité sur un Requiem inachevé...
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Lors d'un voyage en train vers Vienne pour un séminaire, le Dr Jean Hicquart, cancérologue amoureux fou de Mozart, se retrouve projeté en septembre 1791 dans la capitale autrichienne, quelques mois avant la mort du compositeur.

Ce beau livre est une grande déclaration d'amour à la musique de Mozart, au personnage de Mozart en tant qu'homme également. L'auteur s'est servi de l'écriture pour exorciser sa peine que Mozart n'ait pas vécu plus longtemps. Il nous parle aussi de la mort, qu'il côtoie trop souvent en tant que cancérologue (car il est cancérologue dans la vie, avant d'être écrivain), mort qui l'accable à chaque fois un peu plus. le récit de la mort de Mozart est observé selon deux points de vues : celui du clinicien, qui voit le corps de Mozart gonfler et dépérir à cause de ses problèmes de reins, et celui de l'homme, qui ne peut se résoudre à voir mourir un génie qu'il vénère. Visiblement, cette disparition prématurée reste en travers de la gorge de Julien Burgonde (comme on le comprend !), du coup il nous fait vraiment passer sa tristesse.

L'écriture est parfois assez belle. On se régale des anecdotes autour de la création de la flûte enchantée et du requiem. Il y a un passage bouleversant où Mozart et trois de ses amis chantent ensemble les neuf premières mesures du lacrimosa du requiem (sachant que Mozart n'ira pas plus loin dans le requiem, qu'il ne finira pas ; ce sont là ses neuf dernières mesures). de jolis passages aussi, autour de l'admiration qu'a le médecin Icare pour Wolfgang. Il lui dit à quel point le compositeur a changé la musique, à quel point il sera important encore deux cents ans après sa disparition. Je pense à un passage où Icare explique à Mozart que les hommes du vingtième siècle enverront dans les confins du système solaire et au-delà une sonde spatiale Voyager, sonde dans laquelle ils auront glissé un microsillon comportant tout ce que l'homme a crée de plus beau. Sur ce disque sera gravé un passage de la flûte enchantée.

Je « reproche » juste à ce livre de s'adresser trop particulièrement aux amoureux de Mozart. Difficile, à mon humble avis, de rentrer vraiment dans le livre et d'en saisir toute la sensibilité et la sève sans connaître vraiment bien Mozart et son oeuvre. Un bien beau livre tout de même qui donne envie d'écouter le petit Wolfgang en boucle.
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Dans le genre de la fanfiction (fiction de fan mettant ses pas dans un univers fictionnel déjà élaboré, qu'il soit littéraire ou audiovisuel), il existe un sous-genre mettant en avant une projection idéalisée de l'auteur, "Mary Sue" ou "Gary Stu" selon le genre. Cette projection interagit avec les héros, vit généralement une histoire d'amour torride avec, sauve l'univers et le reste, et s'ingénie à ce que tout l'univers tourne autour...

Sans caricaturer outre mesure, c'est à ce type d'ouvrage très personnel que l'on peut apparenter ce roman de Julien Burgonde. Parachuté dans le temps, notre contemporain, double manifeste de l'auteur, copine avec Mozart (sans arrêter le destin), couche avec la première Pamina et endosse une variation du "voyageur imprudent" de Barjavel. Passé cet aspect fantasmatique très personnel, le roman s'enlise assez rapidement.

J'avais lu cet ouvrage à sa sortie, l'avais trouvé assez rasoir, et le souvenir que j'en garde ne m'incite guère à rechercher ce volume pour vous en dire plus.

Pour les mozartiens fanatiques qui veulent posséder tous les avatars littéraires du Génie de Salzbourg. Si vous cherchez un très beau roman autour de Mozart, je vous conseille de vous diriger vers "Le dernier des Mozart" de Jacques Tournier, "Mozart. Une journée particulière : 12 novembre 1791" de H. C. Robbins Landon ou "Le royaume de Rücken" de Dominique Pagnier.
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Le narrateur, un cancérologue passionné de musique et, tout particulièrement de Mozart, prend le train pour l'Autriche. Il devait s'y rendre en avion mais une grève imprévue le contraint à choisir le chemin de fer. Dès le départ toutefois, le voyage s'annonce sous des auspices étranges – les signes funestes se multiplient – et brusquement le train s'arrête. le voyageur descend et se retrouve perdu dans la neige de ce décembre froid, presque deux cents ans jour pour jour après la mort de Mozart.
Le médecin croit mourir de froid, perd connaissance puis se réveille et met en marche. Très vite, il est obligé de se rendre à l'évidence : il est dans l'Autriche du XVIIIe siècle peu de temps avant le fatidique 5 décembre 1991, date du décès du compositeur.
Selon la 4e de couverture, J.Burgonde est le pseudonyme d'un cancérologue passionné de Mozart. On retrouve cette fascination dans tout le roman, alors que le héros est devenu l'invité de l'artiste et le témoin de ses derniers jours par un cadeau obscur de la mort. C'est la création de la Flûte enchantée qui est au coeur du roman.
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Un sujet des plus prometteur pour un résultat des plus ennuyeux !! On ne le dira jamais assez , le style fait tout le roman !!
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je songeais à Mozart, mort à trente-cinq ans. Demain, jeudi 5 décembre 1991, il y aurait tout juste deux cents ans. Dans mes rêveries, je l'avais souvent retrouvé, emportant avec moi les quelques tablettes de pénicilline qui, prescrites au moment judicieux, l'auraient sans doute sauvé. Combien de chefs-d'oeuvre seraient nés pendant ce sursis, au lieu de se liquéfier dans la terre du cimetière de Saint-Marx ? Je haïssais les esprits froids qui doutaient que Mozart eût alors évolué. Il me plaisait d'imaginer le musicien en sémillant octogénaire, son génie préservé des outrages de la vieillesse. J'acceptais qu'il nous quittât un soir d'octobre 1849. Il avait alors quatre-vingt-treize ans et encore bon pied bon œil. Mais l'émotion l'avait terrassé en lisant la lettre qui lui annonçait la mort de Chopin : "Jouez-moi du Mozart", avait supplié Chopin avant de sombrer dans le dernier sommeil. Vingt-deux ans plus tôt, Mozart avait mieux supporté la disparition de deux autres musiciens chers à son souvenir, Beethoven et Schubert. Tous avaient été ses élèves. Comme Liszt, Schumann et Wagner un peu plus tard. Lors de son dernier concert, le vieux Mozart avait reçu dans sa loge deux jeunes gens en culottes courtes. Sa mémoire commençant à lui jouer quelques tours, il avait noté que leurs noms commençaient tous deux par un B. Ah, oui... Brahms et Borodine ! Aussi, personne ne s'était étonné que le jeune Beethoven eût écrit ses derniers quatuors à la place des premiers. J'avais quelque peine à imaginer les œuvres ultimes du vieux lion, mais pas le cataclysme bien-faisant qui s'était propagé en cascade de Wagner à Mahler, de Mahler à Schônberg. Ce raz de marée avait détourné Varèse, Berio, et même Pierre Boulez des labyrinthes pathologiques de la création. Leurs œuvres, transcendées par le périple achevé de Mozart, nous avaient préservés du naufrage de la musique contemporaine. Nous-mêmes, nourris à ces fleuves, n'étions plus pareils. Mais plus encore, ce Mozart dont la mort nous avait privés pénétrait le cœur des hommes et retenait leurs pulsions barbares. Notre monde était devenu meilleur. Voilà pourquoi j'aurais donné le temps qui me restait pour que Mozart vécût quelques mois de plus. Une messe achevée de Mozart valait bien qu'on abrégeât la vie d'un être obscur. Et de surcroît volontaire.
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