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EAN : 9782743622299
446 pages
Payot et Rivages (11/05/2011)
3.86/5   92 notes
Résumé :
Alors qu'il est assis dans un bar de La Nouvelle-Orléans, le vague à l'âme, Robicheaux aperçoit un jeune dealer qui a été chargé de tabasser le père Jimmie Dolan, son ami. Robicheaux enquête et croise le chemin d'un ancien amour. Dans ce roman crépusculaire, marqué par l'absence et la mort, James Lee Burke confronte son alter ego Robicheaux à une descente aux Enfers. Sur les Champs-Élysées de La Nouvelle-Orléans, pas de félicité mais une ligne de tramway désaffectée... >Voir plus
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Après les aventures de l'inspecteur Laviolette (Magnan) me voici avec celles de Dave Robicheaux. On passe des Basses Alpes aux bayous de la Louisiane et tout est différent .
D'abord les paysages du froid des montagnes on passe à la chaleur moite des marais, pour la cuisine on passe des « pommes d'amour » et « la poularde demi-deuil de Matthieu » savamment cuisinées par la Chabassut au maxi-sandwich au poisson-chat du McDo au bord de l'autoroute ingurgité sur le pouce dans le pick-up.
Ensuite, encore quelques dissonances, entre le langage «ce n'est pas la meilleur chose  que vous fîtes... »et « fort bien » à « ça te plairait que je te colle ta petite quéquette dans une prise de courant » et « ce mec… c'est une hémorroïde ambulante » encore que là Burke ait fait preuve de mignardise littéraire plutôt que de grossièreté ( je ne vous ai donné que les plus légères)Il n'est pas titulaire d'une maîtrise (en arts) de littérature pour rien.
Et enfin aux personnages : Laviolette tout en rhumatismes ahanant dès qu'il sort de l'épicerie avec son pain sous le bras à « Belle mèche » qui lève chaque matin de la fonte et se tape ses 5 à 6 km le long des bayous, taquine le black-bass (perche truitée) et tire le caneton et son copain Purcel aussi délicat que notre « Béru » qui déforme les capots de voiture avec la têtes des méchants (entre autres facéties.)… et il y en a des méchants ; les têtes d'huiles, les ritals, les pervers ,les bookmakers, les entrepreneurs et flics véreux etc. et pour tous les maux récurrents de la Louisiane ; mafias inévitables, pollutions sauvages des terres, corruption politique et de la police, racisme, prostitution, jeu, alcoolisme et drogue.

D'un macchabée ancien prisonnier/esclave noir d'Angola qui joue, après avoir jouer du blues, à l'arlésienne au prêtre irlandais (têtu l'irlandais mais humain … très) à la Don Camillo qui distribue des bourre-pifs et met ses attributs là où il ne faut pas en passant par Purcel au mieux de sa forme, Burke nous concocte un petit festival de méchantes vilenies toutes plus vicieuses et violentes les unes que les autres et pour lesquelles Robicheaux , entre deux séances aux AA ,quelques branlées inopinées à malfrats et soupirs pour ses collègue.e.s qu'il ne laisse pas indifférente, aura fort à faire.

Une vision assez noire , mais détachée, de la société américaine du XX ième siècle et certains pénitenciers , qui n'ont rien à envier aux stalags nazis et goulags soviétiques dont Angola « La prison d'où l'on ne sort pas vivant... ou presque » essentiellement peuplée de noirs ,sorry, d' « afro-américains »

Toutefois ces personnages, paumés en général et violents , sont non pas excusés mais pour le moins compris et bénéficient d'une certaine indulgence la société, étant celle qui fabrique ces monstres et dégénérés , sans être vraiment analysée, est décrite elle avec flegme comme si c'était une fatalité incurable. C'est comme ça !
Mais bon les plus méchants sont punis et souvent de manière expéditive, pendant que dieu à le dos tourné et les autres s'en sortent avec quelques ecchymoses et bleu à l'âme . La morale est sauve et le "rêve américain" peut être poursuivi du moins pour les endormis qui y croient.

on ne s ‘ennuie pas.  Avec ce tramway il y a toujours un terminus quelque part.
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Dave Robicheaux a vieilli, depuis les premiers polars où il est apparu sous la plume de James Lee Burke, il y a un quart de siècle. Toujours prêt à se mettre en danger pour défendre la veuve et l'orphelin et réparer les injustices, ce flic de la Nouvelle-Orléans, cajun de coeur et d'esprit, a pris de la bouteille, au sens propre comme au sens figuré. Finalement entré chez les Alcooliques Anonymes, il n'aspire plus qu'à une vie bien tranquille, en attendant une retraite bien méritée au bord du bayou Teche. Hélas, des évènements vont se succéder, qui vont mettre à mal ses bonnes résolutions. Un prêtre catholique tabassé, une jeune fille victime d'un accident de la route (pas catholique du tout), et voilà notre flic reparti en chasse comme en quarante. de nombreux personnages émaillent ce récit complexe, tortueux mais puissant. À travers Robicheaux, c'est le désenchantement de ce coin perdu de l'Amérique qui s'exprime : misère, prostitution, pollution, alcool, corruption. Une odeur de pourriture flotte au milieu des cyprès chauves... Magistral !
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Dernier tramway pour les Champs-Elysées a été couronné par le Prix Mystère de la critique 2009 (le plus vieux prix en matière de littérature policière), catégorie roman étranger; cet opus est le 13è des aventures du shérif Robicheaux. Dans le titre, Elysian Fields en anglais fait allusion au tramway de la pièce de théâtre de Tennessee Williams Un tramway nommé Désir, où Elysian Fields était le nom du terminus, aujourd'hui transformé en monument à visiter le long du fleuve Mississipi. Je crois que c'est, pour le moment, mon opus préféré parce qu'il démarre sur les chapeaux de roues; et puis il y a une pléthore de personnages hauts en couleur et plusieurs scènes sont d'une drôlerie franche et d'une description si riche, qu'elle déclenche plein de sensations.

Dans cet épisode nous aurons au départ un accident de voiture à l'origine de trois morts, trois belles lolitas dont la conductrice avait fait preuve de témérité au volant alors qu'elle conduisait sous l'effet de l'alcool. Les parents sont des gens importants et vont mettre beaucoup de pression aux enquêteurs. En même temps que ce cas va se compliquer de plus en plus, avec parfois des faits qui remontent à plus de 50 ans, à une époque où un notable du coin (New Iberia) avait une plantation tenue par des esclaves. Au fur et à mesure que le cas se corse, Dave Robicheaux devient de plus en plus enragé car cela concerne les gens riches du coin qui se croient au dessus de toutes les lois, et l'on sait qu'il n'aime pas les gens riches ni l'autorité. Cette fois il se fera aider par un vrai pote, ancien policier et aujourd'hui détective privé, Clete, complètement déjanté, capable de mener une action en allant jusqu'à la transgression.

Les cas à élucider avec ses ramifications sont multiples et conséquents; ils sont parfois intriqués et le lecteur les suit avec délices. Il y a une ambiance très particulière à La Nouvelle Orléans, pas une ville mais un véritable asile d'aliénés à ciel ouvert bâti sur une éponge géante (sic, page 123). Tous les personnages sont hauts en couleurs, truculents: l'agent du FBI Clotile Arcenaux (FBI que les locaux interprètent comme Foutoir, Boxon et Incompétence), le prêtre Jimmie Dolan, la chef de Robichaux et ex coéquipière Helen Soileau , le tueur à gages Max Coll, le mafioso Frank Dellacroce, puis Theodosha et Merchie Flannigan, Fat Sammy Figorelli, le mafioso et proxénète, et mon préféré l'inénarrable détective privé Clete Purcel.

Il y a dans ce livre une scène que j'ai trouvé désopilante : c'est la scène du tueur à gages dans l'église qui se pointe pour dégommer le prêtre et honorer son contrat avec la mafia. C'est une scène d'anthologie que je verrais bien dans un film de Tarantino.

En tout cas l'image que donne Burke sur La Nouvelle Orléans est entachée de toutes les tares possibles et imaginables : la prostitution, la drogue, la criminalité, la corruption à tous les niveaux, les films porno. La mafia possède presque tous les lieux véreux . Page 162, en parlant de la mafia locale, voici ce que l'écrivain Burke écrit…la plupart des membres de la mafia sont stupides et, au mieux, tout juste capables d'occuper des emplois subalternes. Pour obtenir ce qu'ils veulent, ils usent de l'intimidation comme une meute de chiens sauvages, que ce soit pour obtenir une place de choix dans un restaurant ou pour prendre les commandes d'un syndicat ouvrier. Sur un plan plus personnel, leurs habitudes sexuelles sont dignes de celles d'un adolescent, misogynes et immatures, et leur comportement en société, inepte et ridicule. En termes de santé, ce sont des cauchemars ambulants. Écoutez donc les bandes de surveillance de la police: passé cinquante ans, ils se plaignent en permanence: chaude-pisse, sida, obésité, impuissance, emphysème, artères bouchées, ulcères, psoriasis, prostates gonflées, cancer et incontinence.

Un polar truculent et succulent.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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L'un des meilleurs romans de la série Dave Robicheaux...

Ce roman de 2003, treizième de la série des "Dave Robicheaux" de James Lee Burke, voit le héros confronté à la disparition mystérieuse d'un jeune bluesman particulièrement talentueux... cinquante ans plus tôt, à une époque où le Sud des Etats-Unis évoluait encore dans un régime pas si éloigné de celui de l'apartheid...

Comme souvent chez JLB, le présent et le passé s'entrechoquent fortement, des familles de fort respectables entrepreneurs contemporains, des semi-mafieux impliqués dans l'élimination de déchets toxiques, ou encore de simples débitants d'alcool peu regardants sur la législation, ayant tous plus ou moins à voir avec le crime du passé... tandis qu'un tueur à gages repenti vient sérieusement brouiller les cartes biseautées qui devaient être jouées.

« le père Jimmie avait bien planté son hameçon lorsqu'il avait mentionné le nom de Leadbelly, mais en m'engageant sur la route qui menait à la jolie maison blanche sur fond de bois empoisonnés, je savais que notre voyage ne concernait pas le bagnard récidiviste qui avait écrit « Goodnight Irene » et « The Midnight Special » et que le monde avait aujourd'hui quasiment oublié. »

« Tout le long du trajet, j'essayai de ne plus penser au père Jimmie ni aux Noirs de la paroisse de St. James dont la communauté était devenue un dépotoir pétrochimique. Malgré sa tristesse, leur histoire n'avait rien d'exeptionnel dans l'État de Louisiane. En fait, à la télévision, l'actuel gouverneur avait menacé de redressement fiscal quelques jeunes avocats de Tulane qui avaient engagé des poursuites à l'encontre de plusieurs compagnies de gestion de déchets en fondant leur plainte sur leur racisme environnemental. L'ancienne oligarchie des planteurs avait disparu. Mais ses successeurs menaient leurs affaires de la même manière – à coups de battes de base-ball. »

Moins fort sans doute que l'énorme « Dans la brume électrique », ce Robicheaux compte néanmoins parmi les meilleurs de la série, tout en finesse, nostalgie et obstination.
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Dave Robicheaux 13 : Dernier tramway pour les Champs-Elysées (2003)

Indéboulonnable Robicheaux... Au début de ce 13e roman, on apprend que Bootsie, sa deuxième épouse, a fini par être emportée par sa maladie. Son ancienne maison, celle que lui avait laissée son père après l'avoir construite de ses mains, a brûlé. Sa fille adoptive ayant quitté la région pour suivre ses études, Dave a abandonné sa boutique de location de bateaux à Batist, le vieil homme qui l'aidait à la tenir. Il habite à présent seul avec son chat, et travaille toujours pour le shérif de New Iberia qui vient d'être remplacé par son ancienne coéquipière, l'incorruptible Hélène Soileau.

James Lee Burke redistribue donc un peu les cartes, et c'est une excellente chose – même si les événements cités n'ont rien de particulièrement réjouissants. Dave Robicheaux s'est un peu éteint semble-t-il ; la bouteille revient le tenter, plus fort et plus souvent. Aveuglé par sa haine des puissants, Dave commet de sacrées bévues. En face des salauds que ne manque pas de mettre sur son chemin son créateur (je parle de James Lee, là), il a beaucoup de mal à ne pas dépasser les bornes... et il va sans dire que son pote Cletus n'est pas très bon dans le rôle du modérateur. Encore de vieilles histoires, des crimes impunis, un tueur à gages irlandais (et catholique) qui force la sympathie (même Dave craque !), et quelques ordures majuscules qu'il faudra faire tomber. Burke nuance encore plus ses personnages ; le manichéisme dont Dave est imprégné et sur lequel il s'est construit en est ébranlé. Face à la mort et pour ne pas succomber à l'alcool, Robicheaux se réfugie dans un mysticisme religieux très personnel, indispensable béquille de son âme affligée. Passionnant !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
" Ce soir-là, je préparai une écuelle de lait pour un chat errant et le regardai boire sur la galerie. Il était blanc et non castré, le corps ferme, le poil court et les oreilles déchiquetées, sa fourrure marquée de cicatrices roses, séquelles d’anciens coups de griffes. Sa queue était aussi épaisse qu’un manche à balai. Lorsque je le caressai, il me lança un regard indifférent et retourna à son repas.

Theodosha engagea sa Lexus dans l’allée et se rangea sous le pacanier contre le mur pignon de la maison. Un étui à guitare de prix trônait debout sur sa banquette arrière. Elle portait des mocassins, un chemisier en tissu éponge bleu et un jean taille basse qui laissait son ventre à l’air. Une bourrasque de vent souleva les feuilles autour d’elle et un rai de soleil couchant barra son visage à l’oblique.

─ Comment s’appelle ton petit ami ? me demanda-t-elle en s’asseyant sur une marche à côté du matou.

─ Il ne me l’a pas dit, répondis-je.

Elle prit le chat dans ses bras et l’embrassa sur le haut du crâne. Puis, le basculant sur le dos, elle l’installa dans le creux entre ses cuisses, l’allongea de tout son long en lui tirant sur la queue comme s’il s’agissait de la sangle de traction d’un bagage, puis se mit à le gratter derrière les oreilles et sous le menton.

─ On va l’appeler Monsieur Adorable. Non, on va l’appeler Snuggs (douillet, moelleux et chaud N.d.T.) dit-elle.

─ Qu’est-ce qui se passe, Theo ? demandai-je.

─ J’ai appris que tu étais passé voir mon père à son domicile, répondit-elle.

─ Ton père a un problème avec la vérité. Il estime qu’il n’a pas à la dire.

─ Lui prétend que tu t’es adressé à lui comme s’il était un criminel.

─ Je lui ai parlé comme à un citoyen ordinaire et il n’a pas apprécié. A la suite de quoi, au lieu de m’affronter directement, face à face, il a signalé la chose au shérif par l’intermédiaire de son avocat.

─ Il appartient à une autre génération, Dave. Pourquoi ne pas faire preuve d’un peu de compassion ?

Il est temps de rompre le duel, me dis-je en moi-même. Les lampadaires s’allumaient sous les chênes, l’air était froid et humide, chargé d’une odeur de mélasse calcinée dégagée par les cheminées des sucreries. Theo reposa le chat par terre et lui caressa le dos.

─ Tu veux voir ma nouvelle guitare ? me demanda-t-elle en se relevant.

─ Bien sûr. Je ne savais pas que tu étais musicienne, dis-je.

Elle revint avec son instrument et ouvrit l’étui.

─ Je ne suis pas très douée. Ce n’est pas comme ma mère. Il me reste encore d’elle d’anciennes bandes où elle interprète des vieilles chansons de Bessie Smith. Elle aurait pu en faire son métier. La seule personne que j’ai jamais entendue chanter aussi bien qu’elle, c’est Joan Baez, dit-elle.

Theo sortit sa guitare et vint s’asseoir sur les marches. Elle plaqua un accord sur le manche et passa le pouce sur les cordes avant d’entamer Corina, Corina en français cajun. Elle s’était montrée trop modeste. Elle avait une voix superbe et s’accompagnait à la perfection au fil des accords. En fait, comme tous les vrais artistes, elle donnait l’impression de disparaître au cœur de sa création, comme si l’identité sous laquelle les autres la connaissaient n’avait strictement rien à voir avec les réalités intérieures de son être.

Sa chanson terminée, le sourire qu’elle m’offrit m’évoqua presque le baiser que donne une femme à son amant après avoir fait l’amour.

─ Bon sang, mais tu es magnifique, Theo, dis-je.

─ Ma mère chantait ça. Je ne me souviens pas bien d’elle, mais je me rappelle qu’elle me chantait cette chanson avant que je m’endorme.

Elle remisa sa guitare de côté et le chat qu’elle avait baptisé Snuggs nicha son museau contre son genou. Le vent fit frissonner les branches de pacanier et de chêne au-dessus de nos têtes, et un groupe de gamins rigolards en route vers la bibliothèque passa en vélo devant la maison, sous les lampadaires qui brillaient dans le soir humide comme des lampes à pétrole dans une toile de Van Gogh. Aucun bruit de moteur ne résonnait dans la rue et l’on n’entendait que le souffle régulier du vent et le raclement des feuilles mortes sur le trottoir. J’aurais voulu que cet instant ne finît jamais.

Mais pareil au ver dans la rose ou au serpent qui se déroule dans un pommier, il y avait dans la chanson de Theo un élément qui me dérangeait et que je ne pouvais pas laisser passer.

─ La mélodie de Corina, Corina est la même que Midnight Special, dis-je.

─ Mmm, répondit-elle vaguement.

─ C’était la chanson de Leadbelly. Le Midnight Special était le nom du train qu’il a dû prendre jusqu’au pénitencier de l’Etat du Texas à Huntsville. Selon la légende des prisons, le détenu qui voyait briller la lumière de la locomotive dans son sommeil allait être libéré l’année suivante.

Mais je constatai qu’elle n’avait toujours pas fait le lien.

─ Ton père n’a pas voulu répondre à mes questions à propos de Junior Crudup, Theo, lui expliquai-je. A Angola, Crudup a été l’ami de Leadbelly et ils ont probablement composé des chansons ensemble. Je pense également que Crudup le bagnard a travaillé comme ouvrier sur les terres de ton père.

Elle s’affaira à refermer son étui à guitare sans jamais m’adresser le moindre regard pendant que je lui parlais, mais je crus lire dans ses yeux une grande tristesse. Elle tendit la main et dit au revoir au chat d’une caresse, puis se tourna vers moi.

─ Il y a chez toi un énorme réservoir de colère accumulée, Dave. Je crois que je te plains.”
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La semaine qui suivit Labor Day, après un été de sécheresse dont les vents chauds avaient réduit la terre des champs de canne en pous­sière aride tissée de craquelures comme des toiles d'araignée, les averses se remirent de la partie sur les marais, la température baissa de dix degrés et le ciel immaculé d'un bleu dur de céramique se mit à ressembler à l'intérieur d'une énorme coupe renversée. Je passais mes soirées sur le perron arrière d'une maison de location bâtie tout en longueur sur Bayou Teche, d'où je regardais passer les bateaux aux lueurs du crépuscule en écoutant le sifflement lointain du Sunset Limited. Dès que le ciel se vidait de sa lumière, la lune se levait pareille à une planète orange au-dessus des chênes qui couvraient mon arrière-cour et je choisissais ce moment pour rentrer et préparer mon dîner que je mangeais en solitaire à ma table de cuisine.
Mais dans mon coeur, comme à chaque automne, les odeurs de gaz portées par le vent, le vert sombre moucheté d'or des arbres, le pourtour des feuilles illuminé de flammes étaient moins les signes d'un été indien que le prélude aux pluies de l'hiver et à ses journées de décembre et de janvier brèves et grises, où l'on verrait alors monter dans le ciel le panache de fumée des feux de chaumes dans les champs de canne, tandis que le soleil ne serait plus qu'une vapeur jaune à l'ouest.
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Il arrive que les gens ordinaires commettent de mauvaises actions. Une décision professionnelle prise sur un coup de tête, une rencontre romantique dans un bar de nuit, une rivalité avec un voisin à propos de l'emplacement d'une clôture, n'importe lequel de ces moments apparemment insignifiants peut déclencher une série d'évènements qui, comme un clou rouillé dans la plante du pied, sont à même d'empoisonner systématiquement l'existence d'un individu normalement respectueux des lois et de le propulser dans un monde qui, jusque-là, n'existait à ses yeux que dans l'imagination perverse des romanciers de gare.
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La semaine qui suivit Labor Day1, après un été de sécheresse dont les vents chauds avaient réduit la terre des champs de canne en poussière aride tissée de craquelures comme des toiles d’araignée, les averses se remirent de la partie sur les marais, la température baissa de dix degrés et le ciel immaculé d’un bleu dur de céramique se mit à ressembler à l’intérieur d’une énorme coupe renversée.
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-J’ai pris mes renseignements sur toi Robicheaux.T’es un imbibé des AA et les gens ont pitié de toi.Mais ça ne te donne pas le droit de chercher des crosses à un gars comme moi pasque je suis italien ou que je viens de la Nouvelle-Orléans,ou à cause de n’importe quelle putain de raison qui te pose un problème.
Je consultai ma montre.
-Ton carrosse est sur le point de se changer en citrouille,dis-je
Il s’avança vers moi.
-On est dans un pays libre,ça te plait pas ,ce que cette dame et moi on fait ,moi je te réponds :suce-moi la bite .Maintenant ,arrête de me gonfler et dégage de là pasque ,bordel,moi non plus je t’aime pas ,mais pas du tout ,mec.
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?Robicheaux de James Lee Burke aux éditions Rivages/Noir ??https://www.lagriffenoire.com/1011046-nouveautes-polar-robicheaux.html ? ?Dans la brume électrique de James Lee Burke aux éditions Rivages Noirs ?? https://www.lagriffenoire.com/28333-poche-dans-la-brume-electrique.html ? ? ? Chinez & découvrez nos livres coups d?coeur dans notre librairie en ligne ? ?? lagriffenoire.com ? ? Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv ? ? Notre Newsletter ?? https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter ? Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel ? ? ? #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #rentréelittéraire2019 #éditionsseuil #éditionsxo #éditionsbuchetchastel #éditionspocket #éditionsflammarion #éditionsfleuve #éditionsactessud #éditionsgallimard
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