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Critique de caro64


En 2007, soit deux ans après la catastrophe de l'ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans (La nuit la plus longue), Dave Robicheaux, sa femme Molly et leur ami Clete Purcel s'octroient quelques vacances au grand air du Montana. le répit sera de courte durée car les parties de pêche vont rapidement ramener de gros poissons : gare aux cadavres que l'on pensait enterrés !

Il est tout à fait possible de lire ce dix-septième volet de la série sans connaître forcément l'antériorité des aventures de notre inspecteur de la paroisse de New Iberia. Hanté par ses propres démons, il mène l'enquête avec le détective privé Clete Purcel, son alter ego, incarnation de sa part maudite (l'alcool, la guerre du Vietnam, la violence), si excessivement humaine. Invités par leur ami romancier Albert Hollister dans son ranch au milieu des Rocheuses (clin d'oeil à l'auteur qui vit et écrit lui-même dans le Montana) bientôt théâtre du massacre de deux étudiants, ces deux coéquipiers vont tomber sur d'anciennes connaissances qui accusent Clete d'avoir tué dix-sept ans auparavant un des leurs, l'infâme Sally Dio lors d'une précédente confrontation relatée dans Black Cherry blues. Appelé en renfort pour seconder le shérif du comté de Missoula, Joe Bim Higgins, qui lui fait part d'un double meurtre de voyageurs sur une aire de repos non loin de là, Robicheaux accepte de faire la lumière sur ces sordides exécutions tout en protégeant Cletus contre lui-même. L'affaire se complique lorsqu'un prisonnier métis en fuite, Jimmy Dale Grennwood, pourchassé par son geôlier Troyce Nix (dont les qualités de bourreaux furent déjà remarquées dans les prisons d'Abu Ghraïb) tente de rejoindre sa compagne la chanteuse Jamie Sue Wellstone. Or, celle-ci n'est autre que la nouvelle épouse de Leslie Wellstone, principal ennemi de Clete... Quels liens existent entre ces divers visages du mal ?

L'enquête entraînera Dave et Clete au bout d'eux-mêmes jusqu'à un face-à-face final oppressant avec la mort qui fera vaciller leurs dernières illusions sur le genre humain.

Si nous adorons chaque roman du grand James Lee Burke, c'est parce que sa noirceur est toujours à la mesure de la poésie de son style : quand il s'agit de décrire la beauté sauvage des paysages ou l'amour profond unissant Dave et Molly, la violence du monde et de l'homme semble suspendue, comme si le sang versé n'était finalement que le lourd tribut à payer pour que coïncide de nouveau la réalité aussi monstrueuse soit-elle avec le rêve d'une jeunesse envolée, "notre Eden vert doré, au bord du bayou". Une fois encore il nous offre un roman dense d'une beauté vénéneuse. Un beau livre.
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