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Catherine Richard (Traducteur)
EAN : 9782864246374
208 pages
Editions Métailié (17/01/2008)
3.94/5   70 notes
Résumé :
Nul ne pourrait dire que ce fut un choix de ma part de tuer les jumeaux, pas plus qu'une décision de les mettre au monde. Ces évènements s'imposèrent l'un et l'autre comme une nécessité inéluctable, un des fils dont est tissée la toile de ce que l'on pourrait appeler destin, faute de mot plus approprié... un fil que ni moi, ni personne n'aurait pu ôter sans dénaturer le motif entier.

Premier roman d'un auteur reconnu comme un grand poète, ce texte d'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Où se trouve le siège de l'âme ? L'âme est-elle liée au langage ? le langage est-il inné ou acquis ? On sait que la parole (les mots, la langue, la grammaire) s'acquiert, mais n'existerait-il pas une sorte de pré-langage inné, universel, commun à toute l'humanité, qui nous aurait permis de communiquer dès la naissance, si, paradoxalement, l'apprentissage de la parole (la langue, les mots,...) ne nous l'avait pas fait oublier peu à peu ?

Des questions vertigineuses, et sans réponse, dès lors qu'il faudrait être dénué de toute éthique scientifique, de toute morale, de toute humanité enfin, pour se livrer à des expérimentations (forcément sur des cobayes humains tout juste nés) qui permettraient d'y répondre.

Mais ce que la science et la morale n'autorisent pas (en principe), la littérature le permet.

Ainsi donc, "La maison muette" raconte l'histoire d'un homme, depuis son enfance entre un père transparent et une mère dominatrice, jusqu'à sa tentative d'expérience pseudo-scientifique consistant à élever des jumeaux nouveau-nés sans aucun contact avec la parole humaine. Enfant intelligent et curieux, il a grandi avec l'idée que lui a inculquée sa mère : "une créature sans langage était une créature sans âme". Bientôt, la question de la définition de l'âme, de sa situation, voire de sa matérialisation physique, l'obsède. Autodidacte, il n'a de cesse de compulser ouvrages d'anatomie et encyclopédies médicales, tout ce qui pourrait le mettre sur la piste. "Pour connaître l'âme, il fallait que je connaisse le langage. [...] A présent, je tenais ma véritable vocation". Et en effet, c'est avec l'acharnement d'un Prix Nobel qu'il se consacre désormais à ses recherches, puis à l'expérimentation in vivo, lorsque le hasard (ou le destin) lui offre deux jumeaux nouveau-nés. Avec acharnement, certes, mais sans aucune méthode ni rigueur scientifique, et surtout sans le moindre état d'âme, dépourvu qu'il est de la moindre empathie et de toute morale ; un sociopathe, dont les actions apparaissent cruelles et perverses, et dont je ne suis pas tout à fait certaine qu'il soit capable de distinguer le Bien du Mal.

Quoi qu'il en soit, cet homme est glacial, glaçant, et ce roman nous emmène dans son cerveau tortueux et torturé, nous le dissèque avec la précision, la froideur et la dureté métallique d'un scalpel. On se laisse emporter dans ces méandres pourtant étrangement envoûtants. C'est cela qui fait surgir le malaise, parce qu'on ne peut s'empêcher d'être fasciné par cet être atteint d'incommunicabilité pathologique avec ses semblables et qui tente de percer le secret de l'origine du langage, cet outil de communication par excellence. On comprend d'emblée que son expérience est scientifiquement absurde et fantaisiste en plus d'être d'une cruauté sans nom, et pourtant on est curieux d'en connaître le résultat. Malsain, donc, parce que si le narrateur est dépourvu d'empathie et qu'il est enfermé dans sa logique purement expérimentale, le lecteur, lui (en principe), sait que "c'est mal". John Burnside nous révélerait-il notre part de perversité ?

Une lecture un peu éprouvante d'un texte puissant et froidement violent, qui pousse à s'interroger sur l'âme et l'humanité.

En partenariat avec les Editions Métailié.
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Un récit à la première personne. le narrateur, bien qu'il raconte avec tous les détails et précisions un certain nombre de faits et d'actions le concernant, reste assez anonyme, au lecteur d'imaginer son apparence, la maison dans laquelle il habite, ou le laisser sans visage. le récit alterne le présent et différents moments du passé, les souvenirs qui reviennent, dans une structure complexe et parfaitement maîtrisée. Très vite, il apparaît que ce qui a été central dans cette vie, c'est la relation de cet homme avec sa mère. D'une certaine façon, la seule relation qu'il a réussi à établir dans toute sa vie. Toutes les autres personnes qui auront croisé son chemin n'auront été que des silhouettes, des objets qui auront pu satisfaire telle ou telle envie du moment, où des cobayes pour des observations ou des supposées expériences.


Une obsession se fait jour à un moment, en lien avec un récit que sa mère lui a fait : celui de la maison muette, dans laquelle Akbar aurait fait élever des enfants par des muets, pour tenter de savoir si le langage était inné ou s'il avait besoin d'être appris. le narrateur veut reproduire l'expérience, donner une réponse définitive à la question. Suite à une série d'événements, il se trouve père de jumeaux, la mère mourant peu de temps après leur avoir donné naissance. Il va tenter de refaire l'expérience d'Akbar dans la cave. Mais les choses ne se passent pas forcément comme il les avait imaginé, quelque chose échappe à son contrôle.


John Burnside possède une écriture belle, très précise, qui peut aller à l'essentiel, mais qui s'orne par moments, fait des volutes, des digressions, qui tient le lecteur, lui fait suivre les chemins sinueux de son personnage. Comme je l'ai déjà dit, la construction du récit est magistrale, et donne une très grande densité à ce livre ramassé, à peine de 200 pages. L'auteur adopte un ton détaché, une approche factuelle, dénuée de sentiments, d'émotions, de jugements de valeurs. Cela correspond au fonctionnement de son personnage, incapable d'éprouver lui-même des émotions, des sentiments, d'avoir de l'empathie pour un autre être vivant, donne au roman sa force : raconter des choses terribles (souffrances physiques, meurtres…) sans aucun affect. Juste en donner une description, neutre, objective en quelque sorte, tout au moins en apparence.


Parce que malgré une impression de toute puissance que le personnage exprime, une impuissance se fait jour. Celle de comprendre réellement l'autre et de communiquer avec lui. Les « expérimentations » n'y feront rien : aussi misérables que soient ses enfants réduits à l'état de sujets dans une cave, ils auront réussi à tisser un lien entre eux, un moyen de communiquer à travers un chant, qui restera à jamais incompréhensible à leur père-bourreau. Parce qu'il est incapable de percevoir que la première fonction du langage est d'être avec l'autre, et surtout que cela ne lui est tout simplement pas possible. D'où une angoisse, une peur de ces enfants qui possèdent une capacité qui lui sera toujours interdite, qui le poussera à les tuer, après les avoir privé de voix. En mettant en route une nouvelle possibilité d'expérience, aussi vouée à l'échec que la première.


Un livre remarquable, qui provoque souvent un malaise, mais qui emporte le lecteur, grâce à un sujet fort, et à traitement maîtrisé du début jusqu'à la fin.
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✨Ce que j'ai ressenti:

« Qu'est-ce que tu fabriques? »

J'essaie de faire silence, de me rendre sourde, de rentrer à pas de loup, dans la Maison muette. J'ai le désir de vous écrire des mots, sans dénaturer le langage, sans écorcher l'âme de ce roman. Il s'y passe des choses affreuses et dans le même temps, une sorte de poésie en émane de toutes parts. Ca suinte. Ca suinte des fissures, des murs, des profondeurs, des marches d'escaliers, des rêves, du sous-sol, des crânes, des os de cadavres…La sensation est dérangeante mais étonnamment puissante. John Burnside m'a encore éblouie. L'éblouissement du Noir.

C'est une expérience. Une expérimentation. Une expérience dénuée d'émotions. Une expérimentation dépouillée d'empathie. Une expérience qui se déroule sous nos yeux, sans que l'on puisse intervenir. Une expérimentation de lecture comme jamais encore je n'ai rencontré. C'est l'expérience d'un sociopathe. C'est l'expérimentation d'un récit amoral. C'est de la folie sublimée d'une poésie rare, et tu te détestes d'aimer, et tu regardes ça avec autant de répulsion que d'admiration pour cette forme originale de prise de vue. C'est une expérience funambule du Noir poétique. Une expérimentation de vertige indicible.

La Maison Muette, c'est une idée qui grandit dans le temps, devient une possibilité puis, une réalité…Faire silence prend d'autant plus de sens. Être muet devant cet esprit dérangé, est de circonstance. Être à l'intérieur de la Maison muette, c'est entendre un chant déchirant, méditer sur le langage et la divinité de la parole, réfléchir à l'irréversible, chercher inlassablement le siège de l'âme. La Maison muette c'est surtout un livre dont on ne sort pas tout à fait indemne. Une lecture que je ne suis pas prête d'oublier…

« Les choses arrivent rarement par hasard. »


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Voici un exemple du talent de certains libraires : vous mettre sous le nez des romans de qualité. Je ne fais pas de publicité pour la librairie en particulier grâce à laquelle j'ai eu ce livre entre les mains, mais je milite pour ces petites ou grandes boutiques, tenues par des passionnés. Qui vous prescrivent des livres comme un médecin de famille qui devine rien qu'à votre tête ce qui ne va pas et trouve le bon médicament. ça tient du chamanisme.
Là je me suis laissée happée par cette histoire très noire : celle d'un homme qui vit sa folie en toute normalité. Un psychopathe en toute impunité. Une sorte de Norman Bates pour ceux qui auront vu Psychose de Alfred Hitchcock. Mais à la cool. A part un pétage de plomb par-ci par-là, il est zen, froid, méthodique, scientifique. Il est obsédé par sa relation avec sa mère, par ce moment où un corps passe de vie à trépas, et par ces histoires et légendes sur le langage. Notamment les expériences effectuées sur des enfants pour déterminer si sans accès au langage, ils sont capables de communiquer, d'inventer ou réinventer le langage. Bref, le langage est-il inné ou pas.
C'est à cette vaste question que s'attaque notre psychopathe. le tout narré avec une grande finesse et un grand talent par l'auteur.
On obtient une histoire épouvantablement attractive et réussie.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est envoutant et effrayant. On aime.
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Ce roman n'est pas, comme le prétend la 4ème de couverture, uniquement le récit d'une « expérimentation » mais il est aussi celui du parcours d'un esprit dérangé qui, au nom de la recherche scientifique, commet des actes cruels et inhumains.
Ainsi tout au long de ce roman, le lecteur accompagne le narrateur dans sa folie puisant probablement son origine dans ses rapports étranges et dénués de sentiments avec ses parents.
Très tôt, il a un esprit curieux et , s'interrogeant sur le siège de l'âme, se lance dans des expériences qui relèvent plus de la pure perversité que de simples dissections de laboratoire.

John Burnside a produit ici un texte froid qui ne laisse aucune place aux émotions ni aux sentiments. On ressent toute la poésie du style de l'auteur mais là où est la prouesse, c'est que malgré une plume toute en finesse et délicatesse, Burnside parvient à créer une atmosphère glaciale et à la limite du malsain. le personnage principal qu'il met en scène est tout à fait le genre de personne qu'on aimerait ne jamais croiser dans sa vie. Il est froid, calculateur et totalement dénué d'empathie.
La Maison muette est un récit écrit à la première personne qui nous plonge dans les méandres d'un esprit psychopathe duquel, tout comme ses pauvres victimes, on reste prisonnier, spectateur et impuissant.
Le plus dérangeant c'est que l'auteur parvient à emmener complètement son lecteur au point que je me suis surprise à être curieuse des résultats de cette expérience et de comment le narrateur allait s'y prendre pour parvenir à son but.
Ce qui donc est finalement violent dans ce roman, ce n'est pas tant les actes dont il est question (décrits de façon plutôt chirurgicale) mais aussi et surtout l'immoralité et la perversité de ces actes. John Burnside joue principalement avec le pouvoir d'imagination de son lecteur et de sa propension à toujours imaginer le pire, il le manipule, ce qui rend la lecture assez éprouvante psychologiquement.

Ce roman est aussi une magistrale réflexion philosophique sur l'âme, sur ce qui est inné et acquis par l'expérience ainsi que sur le langage. Il nous amène à nous poser de nombreuses questions sur lesquelles les philosophes se sont déjà penchés. La langue est acquise mais n'existe-t-il pas un langage inné, commun à tous les êtres humains, un langage que nous connaîtrions naturellement et que notre environnement nous ferait oublier ? C'est à cette question que le narrateur cherche une réponse. Et c'est par le fait qu'elle est diablement intéressante que le lecteur, par curiosité, devient complice du narrateur à son plus grand effroi.
Car même si notre morale réprouve le procédé, notre curiosité ne fait-elle pas de nous quelque part des pervers aussi ? D'où le malaise que le lecteur ressent en plus …

Au final, un roman très dur mais traité de façon intelligente et merveilleusement bien écrit : une très bonne lecture.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Cette expérience est maintenant terminée. Elle a pris fin, uniquement pour pouvoir recommencer sous une autre forme. Je sais, si tant est que je sache quoi que ce soit, que c'est là le véritable schéma de notre vie: un enchaînement d'incessantes répétitions, ponctué de variations infimes quoique significatives, qui se déroule au fil des ans. L'expérience avec les jumeaux n'était qu'une simple variation sur le thème d'une existence entière. S'il s'était agi d'un travail conventionnel, je serais en train d'en consigner les résultats, de décrire, dans un langage abstrait, un problème initial, une série d'hypothèses et vérifications, l'issue finale. Tout serait clairement énoncé, en termes scientifiques. Mais il ne s'agissait pas d'un travail conventionnel. Il n'existe aucun moyen de dépeindre cette expérience sans dépeindre aussi tout ce qui s'est passé depuis le matin où je prononçai mon premier mot, voilà trente ans, jusqu'au moment où j'ai fermé à clé la porte du sous-sol en laissant les jumeaux à l'intérieur, désormais réduits au silence, se scrutant l'un l'autre avec cet air de chagrin égaré qui, en fin de compte, rendit l'expérience impossible à continuer. Je branchai la musique avant de quitter la pièce, mais je n'avais toujours aucun moyen de savoir ce qu'elle avait signifié pour eux durant leurs années d'isolement. Une fois dehors, j'approchai l'œil de l'ouverture grillagée pour jeter un dernier regard: ils ne semblaient pas avoir remarqué mon départ. Sans bruit, je les abandonnai à la digestion de leur repas empoisonné, montai voir si Karen allait bien, puis préparai du café et attendis.
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Le leurre et la beauté du langage résident dans le fait qu'il semble ordonner l'univers entier, nous poussant à croire, à tort, que nous vivons à portée de vue d'un espace rationnel, d'une possible harmonie. Mais si les mots nous éloignent du présent, de sorte que nous n'appréhendons jamais vraiment la réalité des choses, ils font du passé une complète fiction. Aujourd'hui, quand je regarde en arrière, je me souviens d'un monde différent: ce qui devait paraître arbitraire et anarchique sur le moment semble parfaitement logique à mesure que je l'expose et pénétré d'une limpidité qui va jusqu'à supposer un but, un sens à la vie. Je me souviens de la campagne qui environnait notre maison avant que ne soient construits les nouveaux lotissements: une obscurité dense, infinie, emplie d'oiseaux à couvert et de houx, gorgée de l'atmosphère des années 50. J e me souviens du vieux village: des enfants passant de maison en maison, vêtus de draps blancs, chantant et riant dans le noir, agitant les bras au passage de notre voiture. Je me souviens de ces mois que je passai ici, seul, après que mère mourut. Le soir, une fois la campagne plongée dans le silence et le calme, j'ôtais mes vêtements et allais, nu, d'une pièce à l'autre, puis sortais dans la fraîcheur du clair de lune pour errer parmi les plates-bandes tel un animal ou quelque envoyé des fées comme il en existait dans les contes de mère. Le jardin est clos de murs: nul ne pouvait me voir, et la maison était si éloignée du village que je n'entendais rien d'autre que les chouettes dans le bois ou le jappement occasionnel des renards loin dans les prés. Je me demandais parfois si j'existais réellement: mon corps semblait autre, nimbé de sa propre odeur pénétrante et suave, une odeur pareille au sommeil, mêlée de Chanci Nº 19 trouvé sur la coiffeuse de mère.
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Nul ne pourrait dire que ce fut un choix de ma part de tuer les jumeaux, pas plus qu'une décision de les mettre au monde. Ces événements s'imposèrent l'un et l'autre comme une nécessité inéluctable, un des fils dont est tissée la toile de ce que l'on pourrait appeler le destin, faute d'un mot plus approprié... un fil que ni moi ni personne n'aurait pu ôter sans dénaturer le motif entier. En revanche je décidai de procéder aux laryngotomies, ne serait-ce que pour mettre un terme à leur chant continuel (si tant est qu'on puisse appeler cela un chant), ce hululement qui saturait mes journées et pénétrait mon sommeil par la moindre fissure de mes rêves. Sur le moment, toutefois, j'aurais dit qu'il s'agissait d'un acte logique, d'une étape de plus dans la recherche que j'avais entreprise presque quatre ans auparavant.., la seule expérience éminemment importante que puisse mener un être humain: trouver le siège de l'âme, ce don unique qui nous différencie des animaux ; le trouver en instaurant tout d'abord une carence et ensuite, plus tard, en procédant à une destruction logique et nécessaire. Je fus surpris de la facilité avec laquelle je pus opérer sur ces deux êtres à demi dégrossis. Ils existèrent dans un autre monde : celui des rats de laboratoire, ou l'espace mouvant et dénué de fonction du véritable autisme.
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C'est un réel plaisir que de regarder quelqu'un dormir, d'écouter sa respiration, de se demander à quoi il rêve et ce qu'il se passe dans ses rêves, dans les longs intervalles pendant lesquels l'absence prend le dessus. J'aurais donné beaucoup pour pénétrer son esprit, ne serait-ce qu'une heure pendant son sommeil. Je crois que j'aurais préféré voir ses rêves que ses pensées. Je sentais qu'il y avait là un potentiel, l'éventualité d'une vraie lumière, d'un vrai mouvement , une acuité qui faisait probablement défaut à ses réflexions.
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Ce n’est pas une affaire de prédestination, simplement le libre arbitre et le destin sont des illusions , de faux contraires, des consolations. Finalement, ce n’est plus qu’une seule et même chose : un unique processus. On choisit ce qu’on choisit et ce n’aurait pas pu être autrement : le choix, c’est le destin. Il était là depuis le début, et toutes les autres solutions que l’on aurait pu envisager ne sont qu’égarements ineptes, car il est en notre nature de faire un choix plutôt qu’un autre. Cela c’est l’identité. Parler de liberté ou de destin est absurde car cela sous-entend qu’il existe en dehors de soi-même quelque chose qui dirige notre vie, alors qu’en vérité cela relève de l’essence : l’identité, produit artisanal de l’âme.
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Vidéo de John Burnside
INTRODUCTION : « […] Forte d'une longue expérience conradienne, la Grande-Bretagne d'aujourd'hui emporte sur ses ponts et passerelles une multiplicité d'ethnies et de communautés de toute allégeance, sans renier pour autant la fermeté monarchique de son cap, la démocratie relative de se hiérarchie, la plasticité absolue de sa langue maritime. Comme elle nous le laisse supposer, il semble qu'elle essaie de tenir pour elle-même la difficile synthèse entre accepter le changement à doses progressives tout en s'ouvrant à la complexité de la grande famille humaine, sans cesser d'explorer par le poème l'énigme de notre présence dans l'Univers. » (Jacques Darras.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Jeffrey Wainwright 1:04 - Wendy Cope 1:51 - Robert Minhinnick 4:01 - John Burnside
5:40 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : L'île rebelle, anthologie de poésie britannique au tournant du XXIe siècle, choix de Martine de Clercq, préface de Jacques Darras, traduction de Martine de Clercq et Jacques Darras, Paris, Gallimard, 2022.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Jeffrey Wainwright : http://2.bp.blogspot.com/-N3JM6jtiDBQ/Tp2dLBrdXCI/AAAAAAAAADw/Ta4zoWOxB4Y/s1600/Cathedral+Poetry+Prize+2+-+Credit+Jon+Atkin.jpg Wendy Cope : https://www.thetimes.co.uk/article/birthdays-today-wendy-cope-px5pjt2nm83 Robert Minhinnick : http://3.bp.blogspot.com/-0coN533NnoQ/U_3MYYOxKxI/AAAAAAAACgk/MkiWuXJpkuQ/s1600/JM140725_Porthcawl_198.jpg John Burnside : https://www.the-tls.co.uk/articles/the-music-of-time-john-burnside-book-review-marjorie-perloff/
BANDE SONORE ORIGINALE : Scott Buckley - A Kind Of Hope A Kind Of Hope by Scott Buckley is licensed under an Attribution 4.0 International (CC BY 4.0) license. https://www.free-stock-music.com/scott-buckley-a-kind-of-hope.html
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CONTENU SUGGÉRÉ : #4 : https://youtu.be/lx1XBpgpQtY #2 : https://youtu.be/ICSodYrx4VU #1 : https://youtu.be/8jOkSUGjndA https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤56De Martine de Clercq58¤££¤ https://youtu.be/uyu5YAAkVqw https://youtu.be/1nl¤££¤50Jeffrey Wainwright55¤££¤ https://youtu.be/0_7B4skPN8g https://youtu.be/i3cPIcz3fuY
#JacquesDarras #LÎleRebelle #PoésieAnglaise
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