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Critique de tynn


tynn
06 septembre 2015
Un époux distant, une belle soeur rigide et inamicale, une servante effrontée, un domestique exotique: la jeune Nella est devenue épouse de riche marchand mais sa nouvelle vie n'est guère heureuse. Trop seule, trop apeurée par la nouveauté, trop mise à l'écart de la vie de la maisonnée. Ce mariage apparait bien bancal.

Une centaine de pages énigmatiques met le lecteur sur le gril: questions posées sans réponse, dialogues en allusions mystérieuses, atmosphère lourde de secrets ou silence, relations entre personnes faites de cachotteries ou dissimulations. On nage dans l'incompréhension mais sensible au décor, comme une peinture de maitre flamand que l'auteur dessine dans l'Amsterdam du 17e siècle.

J'ai d'abord eu un peu de mal à appréhender la psychologie de certains personnages. Cette difficulté dérange mais participe à la fascination pour cette histoire, aux frontières du réel et de l'imaginaire. On est immergé dans le puritanisme hollandais, la bigoterie des bien-pensants d'une ville industrieuse, superstitieuse et vertueuse, où chacun s'observe pour s'enrichir ou gagner de l'influence.
"Les florins ont toujours le dessus sur la piété".

Le statut social des femmes est mis en avant et contribue peu à peu à éclaircir les enjeux d'une histoire de passions réprimées et de secrets d'une autre époque. C'est romanesque, historique, sensuel, complexe.
Une lecture originale et captivante.

Dernier point passionnant: la maison miniature, que j'ai eu la chance de détailler au Rijks muséum d'Amsterdam, sans me douter qu'un jour, je la croiserais dans les pages d'un roman. Elle était très célèbre à l'époque, on venait la visiter comme une représentation théâtrale. Elle donne une image exceptionnelle de l'intérieur et du mobilier d'une famille riche de la fin du 17e.
Objet luxueux, raffiné, hors de prix, qui illustre bien le paradoxe d'une société calviniste intransigeante et étalant néanmoins fièrement richesse et opulence.
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