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EAN : 9782881828942
288 pages
Editions Zoé (02/05/2013)
3.79/5   34 notes
Résumé :
Gus a quitté l'enfance un été de canicule. Alors qu'il aide son père paysan, lit et relit ses bandes dessinées, se baigne dans un réservoir souterrain avec Mado, la fille perdue du village, son univers familier et rassurant se fissure.
La mère de Gus, présence constante, tendre et complice s'éloigne peu à peu de lui, tandis que son père, pourtant véritable force de la nature, s'enferme dans sa chambre pour cuver son chagrin. L'impensable arrive. Gus doit alor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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L'histoire se déroule en Suisse romande durant la sécheresse de 76 dans une famille d'agriculteurs. Si cette sécheresse provoque des dégâts conséquents sur la production et l'élevage des poussins, le bouleversement de la vie de Gus, jeune garçon de 13 ans, va surtout provenir de ce qu'il va découvrir sur sa mère. Ce sera la fin de son enfance. "Je portais sur mon dos la ferme de mes parents, une coquille bien trop lourde pour ma petite carcasse." L'écriture de ce roman est belle, sensuelle, poétique. Les descriptions sont un véritable régal, j'ai vraiment eu plaisir à parcourir cette plume. Je suis en revanche plus nuancée avec l'histoire en elle-même. le fait d'avoir lu ce roman de façon un peu découpée explique peut-être le fait que je n'ai pas ressenti toutes les émotions qui se dégagent de ce roman. Je dois même dire que j'ai à plusieurs reprises été décontenancée, certains événements graves sont évoqués brièvement, l'auteur ne s'y attarde pas et d'autres plus légers font l' objet de descriptions plus approfondies.
Je m'aperçois toutefois en écrivant ce billet et donc en ayant un peu de recul que ce roman a des chances de rester dans ma mémoire. Plus j'y pense, plus je trouve des qualités à ce petit livre qui, je viens de le découvrir, a été porté au cinéma par Delphine Lehericey et interprété par Laetitia Casta, Clémence Poesy, Luc Bruchez et Fred Hotier.
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J'ai trouvé ce petit livre pour lequel j'ai eu un coup de coeur dans la librairie de Figeac "Le livre en Fête" où je ne manque jamais de passer lors de nos vacances dans le coin. Entre parenthèses, si je n'habitais pas à 900 km de là, je pense bien que j'en ferais un de mes "repaires" car on y trouve des éditions inconnues en Belgique. Mais je ne boude pas mon plaisir car nous avons de très très bons éditeurs francophones aussi !

Du plus loin que je me souvienne, ce doit être la première fois que je lis de la littérature suisse romande.

Nous sommes en Suisse romande, en 1976, pendant l' été de canicule et de grande sécheresse. L'histoire se passe essentiellement dans une ferme familiale et ses alentours.
Le personnage principal et narrateur est Gus, il a 13 ans, l'âge où il quitte l'enfance.

Il y ses parents , sa soeur Léa, de 4 ans son aînée. Il y a aussi Rudy, le garçon de ferme qui a été recueilli à la ferme car ses propres parents (de la famille éloignée) le rejetaient. C'est un homme déjà mais comme il est attardé, un peu niais, on le considère comme un enfant. Mais c'est un bon travailleur dans son domaine. Et puis il y a le grand-père Anni qui a quitté la ferme quand son fils l'a reprise; Mado une gamine du même âge que Gus. Et puis il y a les animaux dont Bagatelle, le vieux cheval en fin de vie et la colombe recueillie par Gus qui a perdu les plumes de sa queue .

Tout au long du roman, c'est la sécheresse qui se dresse en arrière-plan de la vie quotidienne. Elle dévaste tout : les champs, les animaux, les gens aussi.
Assez vite, on se rend compte que le couple Papa et Maman ne fonctionne plus bien. Maman se replie sur elle-même. Prépare à manger et part. le couple éclatera lorsque Maman partira pour de bon vivre avec Cécile, son amie. Elle assume son homosexualité et son désintérêt pour ses enfants.
Il y a aussi l'élevage de poussins qui petit à petit se délite à cause de la chaleur étouffante, les ventilateurs qui tombent en panne au plus mauvais moment et le manque d'eau.
Le camion-citerne qui doit ravitailler les fermes ne passe pas assez souvent.
Les champs sont secs, la récolte ne donnera sans doute pas grand-chose.
Et puis, Bagatelle , qui prend la clé des champs pour se réfugier pas loin de la rivière, dans un endroit ombragé. Il n'en bougera plus ! Personne ne pourra le ramener à l'étable qu'il ne reverra d'ailleurs plus.

C'est donc autour de ces événements, que Gus, Papa, et Rudy vont faire tourner tant bien que mal la ferme. Jusqu'au jour où l'eau tant espérée tombera du ciel sous la forme d'un violent orage qui ne sera guère salvateur mais tout aussi destructeur que la sécheresse.

On suit les questionnements de Gus à la fois sur les événements mais aussi sur les thèmes que se pose un adolescent de 13 ans.

Le roman se termine sur un chapitre dans lequel on est propulsé quelques années plus tard mais sur lequel je ne dirai rien.

Si le thème de l'histoire est assez "classique", je me suis par contre régalée de l'écriture poétique, emplie d'images, de métaphores : le rapport à la nature est d'une finesse et d'une saveur incroyables . Voyez par ailleurs les citations que j'ai notées.

L'auteur n'a pas besoin d'en dire beaucoup pour cerner l'atmosphère, les personnages , il a l'art de nous les faire sentir, voir, humer, goûter avec cette si belle plume !
C'est vraiment le genre d'écriture que j'adore, qui me met des papillons dans la tête et dans le coeur. J'en étais presque triste de terminer le livre tant je m'y sentais bien.

En conclusion : j'aimerais qu'il y ait plus écrivains de la même veine !
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J'ai reçu des Editions Zoé, sises à Carouge dans le canton de Genève, un roman de Roland Buti "Le milieu de l'horizon". Après l'Ajar – collectif de jeunes romanciers – auteur d'un premier roman remarqué "Vivre près des tilleuls", Mélanie Richoz "J'ai tué papa", Lolvé Tillmans "Les Fils" et Tiffany Jacquet et son "Enfant du placard", j'ai le plaisir de retrouver cette littérature romande que j'affectionne particulièrement. Je remercie infiniment la maison d'éditions Zoé pour ce merveilleux moment de lecture.

Auguste – plutôt appelé Gus – jeune garçon de 13 ans nous narre l'été 1976 et sa terrible canicule. Il vit dans une ferme du canton de Vaud avec sa mère, son père et sa soeur aînée Léa, sans oublier Rudy, jeune homme "différent", recueilli par ses parents et qui aide aux travaux de la ferme. Il y a les vaches mais aussi une poussinière dans laquelle sont élevés des poussins qui seront vendus à l'âge adulte. Hélas, sous cette chaleur tout va partir en lambeaux.

Roland Buti nous raconte l'histoire de cette famille ordinaire et, comme toujours chez les auteurs romands, j'ai aimé cette faculté de transformer la grande simplicité de l'écriture en un roman parfaitement construit. J'ai aimé les descriptions fouillées et très imagées des lieux : "Les orages de l'été de 1976 ont battu une terre cuite et recuite. Ils ont haché menu des plantes épuisées par une longue lutte contre la sécheresse de l'air." J'ai aimé l'étude approfondie de chacun des personnages, les personnalités abordées pudiquement, les émois décrits subtilement, les amours effleurées délicatement. J'ai aimé la drôlerie de certaines scènes : "Shérif (c'est le chien) s'est relevé en s'ébrouant, avec calme, avec l'assurance d'un vieux routinier pour qui perdre connaissance et se réveiller sous la douche était désormais une habitude." Pourtant, il y a dans ce roman, une forme de tragédie latente, beaucoup de tristesse : celle de Gus au départ de sa mère : "Maman avait vingt et un ans lorsque je suis né. J'avais maintenant treize ans ; elle nous abandonnait… comme si toute la vie passée avec nous avait été une erreur, une parenthèse hors du temps.", celle de son père face aux dégâts liés à la chaleur, les poussins morts, les terres brûlées de soleil. Et ce n'est pas la pluie, un jour, trop tard, trop violente, qui pourra réparer. Et l'enfance de Gus s'en sera allée.

Ce récit, je l'ai lu le coeur serré mais les yeux émerveillés. Oui, c'est un très beau roman.

J'ajouterai une mention spéciale pour la version poche des Editions Zoé. La couverture de ce tout petit livre, dans les tons écrus, noirs et vert anis agrémentée d'une photo en noir et blanc, est du plus bel effet et reflète parfaitement le sujet abordé.
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Plus j'enchaine la lecture des romans suisses parus aux éditions Zoé, et plus je tombe sous le charme. J'ai lu récemment Grand national, autre roman de Roland Buti, qui m'avait beaucoup plu, mais cette fois, c'est un véritable coup de coeur ! Tout m'a plu dans ce roman. L'intrigue se résume à peu de choses, et le lecteur a vite fait de comprendre le secret de la mère. Mais la richesse de ce roman tient à la peinture de tableaux de vie, vie familiale, vie à la ferme, le temps d'un été caniculaire, à une époque où le modèle traditionnel est en train de s'effondrer, pour faire place à de nouvelles formes. Les femmes se libèrent, tandis que les hommes semblent avoir du mal à renoncer au monde qui disparait. Et à travers le regard de Gus, ado de 14 ans, c'est tout ce monde qui nous est offert, dans une langue magnifique, poétique, sensuelle, qui traduit aussi bien la chaleur étouffante de l'été 1976 que les trombes de pluie qui s'abattent ensuite. Il me tarde de voir le film tiré de ce roman.
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Histoire incompréhensible. Mauvais contenu. Non adapté pour les jeunes. Ni queue ni tête. Tout en charabia. Bonne chance pour moi qui aurait un test demain sur ce livre...
Le français et beaucoup trop soutenu. Les sujets en disent beaucoup trop long... Je souhaite rencontrer l'auteur Roland pour une réglage de compte et revoir les passages du livre. le livre est trop cher pour ce genre de contenu. Les critiques que je dit ne sont pas à prendre au drame mais à prendre pour une critique constructive.
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critiques presse (1)
Culturebox
13 mai 2013
Le troisième roman de l'écrivain suisse Roland Buti, "Le Milieu de l'horizon" est le récit d'un cataclysme vécu par un adolescent dans la ferme familiale suisse à l'été caniculaire de 1976. Un roman minéral sur la fin d'un temps, celui de l'enfance, autant que sur l'agonie d'un monde paysan, noble et fier, en décomposition. Remarquable.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Les benêts, simplets, crétins, dadais, débiles légers, moyens ou plus que moyens sont tous d'excellents garçons de ferme parce qu'ils vouent naturellement leur sollicitude aux animaux ainsi qu'aux végétaux, avait-il dit. Leur place n'est pas dans des hôpitaux où ils finissent vraiment fous. Depuis la nuit des temps, les paysans les ont gardés comme valets, avait-il dit autour de quelques verres d'alcool de prune qui avaient facilité une conclusion rapide de l'affaire.
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Je me suis tu, m'efforçant de rester impassible. Je voulais paraître dur : elle fuyait et elle était coupable de fuir. Elle allait le regretter ; autant qu'elle commence à le comprendre tout de suite...
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- Tout est mort ?
- Hein ?
- Je dis... tout est mort.
- Ouais, ai-je admis.
- On dirait que plus rien ne tient ensemble. La haie n'est plus reliée au pré. Le chemin ne va plus avec le ciel. Cet arbre là-bas, on dirait qu'il flotte. Il y a trop de distance entre les choses, hein ?
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On devrait imaginer d'autres couleurs, des accessoires, des inventions partout pour qu'on soit à tous les coups un peu étonné de vivre.
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La source qui glougloute et qui respire, la graine qui craque dont le germe se faire un passage jusqu'à l'air libre, l'arbre qui contracte ses feuilles, qui les dilate lorsque le vent tiédit...voilà ce qui est naturel. Beaucoup de gens sont rabougris à l'intérieur...tout resserrés...ils ont les organes vitaux qui rétrécissent...et leurs poumons deviennent raides et secs...le corps n'est plus illuminé...il n'est plus ouvert...il se tapisse miasmes. Comme si vivre n'était qu'un pis-aller ! Ca, c'est à cause du malheur… Ne pas se sentir accepté par ce qui nous entoure...
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Video de Roland Buti (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Roland Buti
Présentation par Roland Buti de son roman "Grand National", à paraître le 22 août 2019. Plus d'informations sur http://editionszoe.ch/ Vidéo tournée à l'Hôtel Victoria, Glion (http://editionszoe.ch/)
"Grand National" est le récit d?une crise dans la vie De Carlo. Sa mère disparaît, son employé ? colosse sentimental au passé douloureux ?, est roué de coups pour une mystérieuse raison, sa femme Ana le quitte. le voici face au manque, mesurant son intime connaissance de l?être aimé et découvrant la jeunesse romanesque de sa mère pendant la Seconde Guerre mondiale?: l?occasion pour lui de porter un regard étonné et neuf sur le monde.
Roland Buti vit à Lausanne. Son précédent roman, le Milieu de l?horizon (Zoé, 2013), a été traduit en six langues et a reçu de nombreux prix littéraires. Il est adapté au cinéma en 2019.
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