AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Michel Breitman (Autre)
EAN : 9782070370276
342 pages
Gallimard (03/05/1978)
3.86/5   126 notes
Résumé :
Il a suffi d'un livre, "Le Désert des Tartares", pour mettre Buzzati au rang des plus grands écrivains.

Dans les contes qui composent "L'Ecroulement de la Baliverna", la même magie opère. On est pris sous un charme étrange à la limite du plaisir et de l'angoisse.

« Chacune de ces histoires est un saut périlleux, par-dessus le vide, ou l'escalade d'une face lisse, à pic et sans prises. », écrit Marcel Brion, de l'Académie française.
Que lire après L'écroulement de la BalivernaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un de ces italiens de génie, Dino Buzzati... Bientôt cinquante ans qu'il m'emmène dans ses nouvelles qui me rappellent, parfois, les étranges tableaux du Chirico en sa première période surréaliste.
Buzzati n'est plus depuis longtemps, mais L'écroulement de la Baliverna et les autres récits offerts avec continuent de vivre quelque part dans ma mémoire.
comme des petits cailloux précieux qui tracent un chemin précieux.
On ne guérit pas, de Dino Buzzati.
Commenter  J’apprécie          537
Pour la plupart des gens (des gens bien, forcément), Dino Buzzati est l'auteur du « Désert des Tartares » (1940) qui a inspiré « le Rivage des Syrtes » (1958) de Julien Gracq (encore un qu'on pourrait remettre en pleine lumière !) et un beau film de Valério Zurlini en 1976 (avec Jean-Louis Trintignant).
Mais c'est un peu court, jeune homme ! On pourrait dire, en fait, bien des choses, en somme : par exemple, tenez : Buzzati a écrit d'autres romans qui valent le détour : « Barbabo des montagnes » (1959), « le Secret du vieux bois » (1935), « L'Image de pierre » (1961), et « Un amour » (1964) ; un délicieux roman pour la jeunesse « La Fameuse invasion de la Sicile par les ours » …
Mais surtout, surtout, et à mon avis, avec « le Désert des Tartares », le plus grand titre de gloire de cet auteur, Buzzati est un immense auteur de nouvelles. le plus grand, avec Pirandello, de la littérature italienne contemporaine. Trois recueils sont parus en français : « Les sept messagers » (1942) (qui comprend entre autres la nouvelle « Sept étages », dont Camus tira la pièce « Un cas intéressant », « L'écroulement de la Baliverna » (1954), qui fait l'objet de cette chronique, et enfin « le K » (1966) (un chef d'oeuvre, qui comprend plusieurs joyaux comme « Pauvre petit garçon » ou « le Veston ensorcelé »).
Buzzati, s'apparente un peu chez nous à Marcel Aymé : moins caustique, plus poétique, il partage avec lui ce « fantastique du quotidien » qui est la marque du conteur français : cette intrusion de l'étrange, de l'insolite, du bizarre, de l'anormal dans notre vie de tous les jours : « L'Ecroulement de la Baliverna » est un recueil de 32 contes qui, partant d'un fait infime ou banal, racontent l'origine d'une catastrophe, ou bien nous font pénétrer dans un monde fantastique (le nôtre, pourtant) où humains, animaux et machines se mêlent étrangement, et où les relations humaines, dans toute leur complexité, nous interpellent. Car là est le talent de Buzzati : à travers ces fables fantaisistes ou tragiques, il pose, et nous fait nous poser, les questions les plus profondes sur l'homme, sa condition, son rapport avec la nature, et ses interrogations sur son poids sur l'Histoire, sur la foi, les idéologies (on est en pleine guerre froide), ou simplement sur le sens de la vie.
La première nouvelle, celle qui donne son titre au recueil, est à ce titre significative : La Baliverna est une vieille bâtisse massive, croulante et branlante. le narrateur, voulant arracher un bout de ferraille qui dépasse, tire dessus et… toute la construction s'effondre, écrasant tous ses habitants. Arrêté, il attend son procès avec appréhension. L'auteur bien sûr ne donne aucune interprétation, à chacun d'imaginer, non pas ce qu'il a voulu dire, mais ce que cette situation évoque pour lui. Une image de l'humanité, de la civilisation ? Une image de l'homme courant à sa propre perte ? Une image de l'attente d'un jugement ?
La nouvelle la plus célèbre du recueil « le Chien qui a vu Dieu » raconte l'histoire d'un chien, que l'on suppose avoir appartenu à un saint ermite du temps passé, qui vient dans un village réputé athée, et là…
Dino Buzzati ne se lit pas, il se déguste, à petites lampées. Il est possible que « le Désert des Tartares » par sa sécheresse désertique, son hiératisme, son mystère, vous ait quelque peu déstabilisé, peut-être même un peu ennuyé. Avec les nouvelles, aucun risque. Vous en redemanderez !
Commenter  J’apprécie          80
Encore un recueil de magnifiques nouvelles de Dino Buzzati qui, à travers des contes et des métaphores, nous ouvrent à nouveau les portes de cet univers si particulier, entre l'irréel et les angoisses existentielles qui habitaient l'auteur.
Commenter  J’apprécie          140
Un très beau recueil de nouvelles! Encore une fois, je suis sous le charme de cette écriture entre réalité et fantasmes... entre joie et terreur! Les histoires commencent doucement, puis l'impossible surgit, et la réalité s'efface!!!!
Commenter  J’apprécie          110
Voici des récits simples – il ne s'y passe pas grand-chose – et pourtant quelque chose – quoi ? – échappe au lecteur, comme un mystère, une menace, une étrangeté. Soudain, des souris envahissent nos maisons, des gens changent sans raison, la foule se déchaîne sur une innocente. Parfois, c'est plus bizarre encore : voici une araignée géante, une machine à ralentir le temps qui tombe en panne, des extraterrestres. Pourtant, malgré l'étrangeté et la bizarrerie, tout ceci est raconté sans emphase, comme si l'extraordinaire naissait par un léger décalage de l'ordinaire, un grain de sable dans la roue trop bien huilée du quotidien, une rêverie imaginative d'un écrivain désoeuvré.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Chaque fois que je quitte ma demeure, à Naples, eh, eh, eh bien quelque chose arrive (il ricanait toujours ainsi, sans aucun motif; ou bien peut-être avait-il un motif, celui de faire du mal à son prochain?). Je m'en vais, façon de parler! car je n'ai pas fait deux kilomètres que l'eau se met à déborder du lavabo, ou que la bibliothèque prend feu à cause d'un mégot resté allumé, ou que les rats d'égout font irruption et dévorent tout jusqu'aux pierres; eh, eh, ou bien la concierge, seule personne qui résiste à la ville en cette saison, prend un coup de sang et le lendemain matin on le retrouve tout à fait prêt à être enterrée, avec les cierges, le curé et le cercueil. La vie n'est-elle pas ainsi, peut-être?
Commenter  J’apprécie          90
Un fait nouveau, terrible, immense, avait brisé la vie de notre pays; hommes et femmes ne pensaient qu'à se sauver, abandonner leurs maisons, leur travail, leurs affaires, tout enfin, tandis que notre train maudit roulait avec la régularité d'un chronomètre, comme ses soldats honnêtes qui remontent le cours de l'armée en déroute, pour rejoindre leur tranchée où déjà l'ennemi installe son bivouac. Et par décence, à cause d'une misérable dignité humaine, aucun de nous n'avait le courage de réagir. Oh les trains, ce qu'ils peuvent ressembler à la vie !
Commenter  J’apprécie          50
La Baliverna était un très grand édifice en briques ,plutôt lugubre ,construit hors les murs au xvii è siècle par les frères de San Celso.Ensuite,l'ordre n'existant plus,au 18è siècle,le bâtiment avait servi de caserne et,avant la guerre,il appartenait encore à l'administration militaire. Laissé ensuite à l'abandon,s'y était installée,avec la tacite acceptation des autorités,une bande de réfugiés et de sans-logis ,pauvres gens qui avaient eu leur maison détruite par les bombes ,vagabonds,désespérés, et jusqu'à une petite communauté de Bohémiens.
Commenter  J’apprécie          50
C'était le soir, la campagne s'endormait déjà à moitié, des voiles de brouillard se levaient des collines, la grenouille solitaire lançait son appel pour se taire aussitôt (c'était l'heure où même les cœurs de pierre s'attendrissent, avec un ciel limpide, l'inexplicable tranquillité du monde, l'odeur de fumée, les chauve-souris et, dans les vieilles demeures, les pas feutrés des fantômes) quand soudain la soucoupe volante se posa sur le clocher de l'église paroissiale qui surplombe le village.

La soucoupe se posa
Commenter  J’apprécie          40
Ainsi va la vie, notre destin n'est qu'à deux pas, semblable au grand serpent. Nous observons tout autour de nous, avec défiance, et nous ne voyons rien...
(La grosse couleuvre) (p93)
Commenter  J’apprécie          90

Videos de Dino Buzzati (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dino Buzzati
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Avez-vous déjà eu l'impression que votre vie se passait à attendre ? Attendre l'amour fou, attendre le poste de vos rêves, attendre le prochain voyage, attendre, au fond, que la vraie vie commence enfin ?
« le désert des Tartares » de Dino Buzzati est publié en poche chez Pavillons Robert Laffont.
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (349) Voir plus



Quiz Voir plus

Dino Buzzati

A quelle lettre de l'alphabet peut-on associer Dino Buzatti?

le Z
le K
le D
le T

11 questions
85 lecteurs ont répondu
Thème : Dino BuzzatiCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..