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Jean-Louis Chevalier (Traducteur)
EAN : 9782080687432
235 pages
Flammarion (01/02/2006)
3.33/5   12 notes
Résumé :

Deux femmes dans la fleur de l'âge, amies d'enfance réunies par le hasard, marchent dans la forêt où elles avaient l'habitude de se promener lorsqu'elles étaient petites et que la seconde Guerre mondiale faisait rage. Elles évoquent leurs souvenirs, leurs peurs enfantines et «la Chose» qu'elles ont vue – ou cru voir – là il y a si longtemps… Un éminent obstétricien catholique et une je... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Histoires troublantes.

Ce recueil de nouvelles d'A.S Byatt comporte cinq nouvelles flirtant avec le fantastique.

C'est une découverte agréable d'une autrice qui m'était inconnue. Ces nouvelles sont agréables à lire, le style de l'auteur étant fluide et poétique. Toutefois les première et dernière nouvelles m'ont laissée perplexe.

Art corporel: Une artiste est invitée à tenir une résidence dans une maternité. Belle nouvelle. Cette nouvelle parle d'art, mais aussi et surtout du corps des femmes. Qu'est-ce qu'être mère ? L'instinct maternel existe t-il ? L'auteure ouvre d'intéressantes pistes de réflexion.

Une femme de pierre : Une femme se rend compte qu'elle se transforme peu à peu en pierre. Cette nouvelle est magnifique, c'est ma préférée du recueil. A. S. Byatt montre avec une immense poésie la transformation de cette femme en pierre, ainsi que son étrange relation avec un sculpteur.

Le matériau brut: Un auteur tient des ateliers d'écriture. Il est blasé par la médiocrité de ses élèves, jusqu'au jour où l'une d'entre elle s'avère avoir un immense talent. Nouvelle fascinante. L'auteure montre le pouvoir de l'écriture. Est-elle faite pour s'évader ou sublimer le quotidien ? Ou à l'inverse, est-elle condamnée à servir d'exutoire, de thérapie ?

Bref, c'est une belle rencontre.
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Antonia Susan Byatt. J'aime beaucoup le prénom Antonia. Mais ce n'est pas pour cela que j'ai emprunté ce recueil de "Petits contes noirs" à la médiathèque. J'apprécie par dessus tout les textes courts ou nouvelles. de plus, A.S. Byatt a remporté le Booker Price. L'affiche était donc attractive.
Les deux premiers textes "La chose dans la forêt" et "Art corporel" ne m'ont pas passionnés. Et la déception pointait le bout de son nez lorsque j'ai entamé la lecture de "Une femme de pierre". Est-ce que vous avez fait l'expérience d'un saut en parachute en tandem ? Vous êtes dans l'avion, harnachée au parachutiste professionnel fin comme un fil à quatre mille mètres d'altitude et vous vous demandez "Mais qu'est-ce que je fais là ?". Et puis, ouverture de la porte latérale, il fait un froid à faire dresser tous les poils du corps. Et c'est la chute, et c'est le vide et le bruit du vent, infernal.
Bon, je n'ai pas vomi en fermant le livre. Mais, c'était phénoménal.
Une femme qui perd sa mère âgée. le choc psychologique entraîne un problème de santé important. Elle est hospitalisée puis après quelques semaines rentre chez elle. Et puis, progressivement, elle voit son corps changé. Il durcit, il se solidifie. Elle se transforme.
Dans "Le matériaux brut", nous faisons la connaissance d'un groupe d'hommes et de femmes dans un atelier d'écriture. Une vieille femme se démarque du groupe avec ses textes de la vie quotidienne de son enfance. Les autres membres se moquent alors que l'animateur trouve les textes magnifiques de réalisme. D'ailleurs, il les envoie à un concours de nouvelles. Et enfin dans "Le ruban rose", il s'agit de l'histoire d'un vieux couple dont la femme a la maladie d'Alzheimer. Une nuit, le mari sauve la vie d'une jeune femme poursuivie. Elle revient plusieurs nuit de suite chez le couple. Est-ce un rêve ?
J'ai beaucoup aimé.
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(J'ai seulement lu 'Une femme de pierre'.
Les histoires de Métamorphose d'Ovide sont bien connues. Dans cette nouvelle (60 p), Byatt s'aventure dans quelque chose de similaire, à savoir la description extrêmement minutieuse d'une femme qui « pétrifie ». le processus s'enclenche le jour où elle trouve sa mère morte sur son siège. À travers les yeux de la femme, nous découvrons alors de nouveaux types de minéraux sur et dans son corps, et grâce à un tailleur de pierre, elle se retrouve en Islande, le pays "où la pierre est vivante" et elle peut mener une nouvelle vie. le message de Byatt est clair : le monde minéral n'est pas froid et mort, mais varié et variable, « animé » comme l'organique. Merveilleux bijou qui se prête à plus d'interprétations, comme avec Ovide.
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Une femme en pierre :

Cette nouvelle est absolument fascinante. Elle rappelle la "Métamorphose" de KAFKA. le corps d'Inès se transforme petit à petit en amoncellement de pierres plus ou moins précieuses. Même ses larmes se changent en silice, son sang est un magma. Les descriptions sont magnifiques. C'est un vrai ode à la vie sous toutes ses formes. C'est l'idée que l'être est fait d'eau, de chair, de sang et qu'il est muable. Pourquoi pas en pierres. Imaginez une cohorte de menhirs mais en quartz, opaline, jade...Une structure vivante qui réagirait à la pluie, au vent !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La chose dans la forêt.
Elles virent le visage l'une de l'autre et pensèrent à l'inoubliable souffrance du visage qu'elles avaient vu dans la forêt. Chacune pensa que l'autre était le témoin qui rendait certaine la réalité de la chose, qui empêchait de s'abandonner au réconfort de croire qu'on l'avait imaginée ou inventé. Alors elles posèrent l'une sur l'autre un regard vide et désespéré, sans un signe de reconnaissance, puis elles soulevèrent leurs bagages et s'éloignèrent dans la foule.
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Sa tête parut se former, ou devenir d'abord visible de loin, entre les arbres. Son visage qui était triangulaire ressemblait à un masque de chair ou de caoutchouc sur le bulbe informe et bourgeonnant d'une tête comme un navet monstrueux.
Sa couleur était celle de la chair flagellée, criblée de trous de ver, et son expression n'était ni de colère ni d'avidité, mais de détresse pure.
La trait le plus distinctif de son visage était une vaste bouche, aux commissures affaissées et pendantes, que tendait une espèce de douleur.
Ses lèvres étaient minces et tuméfiées, comme des marques de coups de fouet. Ses yeux blancs et opaques étaient aveugles, bordés de cils charnus et de sourcils comme les tentacules des anémones de mer. Son visage était près du sol et s'avança vers les enfants entre ses avant-bras trapus, épais, puissants et posés comme les poings sur les hanches, tel un hybride de lavandière monstrueuse et de dragon primitif.
La chair de ces avant-bras était luisante et tiquetée, de toutes les couleurs, du vert de la moisissure au brun-rouge du foie cru et au blanc sale de la pourriture sèche.
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Vint un soir où elle réapparut maintes et maintes fois après qu'il l'eut installée pour la nuit, geignant dans l'embrasure de la porte pendant qu'il essayait de se traduire le chant VI de l'Énéide.
"je ne peux pas le faire, disait-elle, je ne peux pas l'attraper", mais sans pouvoir dire ce qu'elle ne pouvait faire ou attraper. Pendant un moment affreux James leva la main pour flanquer une gifle ou un coup de poing à la créature gémissante, et elle recula en gargouillant.
"C'est l'heure où les Télétubbies vont se coucher", dit James à la place, d'une voix tintinabulante. Il la poussa doucement dans sa chambre et poussa Dipsy dans ses bras. Elle lui renvoya Dipsy, avec un grognement de colère, et se tourna vers le mur. Il ramassa Dipsy par le pied et retourna aux enfers et à leur crépuscule perpétuel. Il se surprit à torturer Dipsy, tordant son petit poignet à plusieurs reprises, enfonçant des épingles à cheveux dans son ventre dodu en tissu éponge. Tant que les petits actes de méchanceté sont inoffensifs, dit son esprit rationnel pendant qu'il portait ces coups.
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Il aimait écrire plus que tout, le sexe, la nourriture, la bière, le plein air, et même la chaleur. Il écrivait et récrivait perpétuellement dans sa caravane.
(La matériau brut)
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