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EAN : 9782844856043
112 pages
Allia (05/01/2013)
4.17/5   43 notes
Résumé :
"Nul ne m'a mystifié, beaucoup sont tombés devant moi.
Mais en vain. Le bien, le mal, la vie,
Les jeux du pouvoir, les passions,
Tout ce que j'ai pu découvrir chez d'autres
A glissé sur moi telle la pluie sur le sable,
Depuis l'heure innommable."

Inspiré du Faust de Goethe, ce drame en vers de 1817 campe un homme vivant seul, un homme maudit, retiré au cœur des Alpes.
Il a pour nom Manfred.
Ce que Man... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Lord Byron, gloire de la poésie anglaise, astre enflammé d'une époque où de partout soufflaient des vents nouveaux ! le plus grand des poètes romantiques est-il lui-même l'archétype ou la parodie du héros romantique ? Difficile à dire. Peut-être la frontière n'est-elle pas grande.

Manfred aux yeux de braise promène son front sombre et sa malédiction des tours de son château au sommet de la Jungfrau, des abîmes profonds aux palais des esprits. Il commande à ces derniers, grâce à ses savoirs ancestraux et sa maitrise des arts sombres. Mais ce qu'il leur demande, même les esprits du vent ou de l'océan ne peuvent l'exaucer. Il est doté de dons prodigieux, que ceux qui l'entourent regrettent qu'il n'ait pas mis plus à profit. Mais ils l'ont isolé du commun des mortels, au-dessus desquels il a voulu s'élever.

Quelle est cette malédiction qui pèse sur lui ? Qu'a-t-il fait à cette âme soeur, la seule créature qu'il n'ait jamais aimée ? Pourquoi lui était-il interdit de l'aimer ? On ne le saura pas – même si l'on a une furieuse envie de faire un parallèle avec l'amour de l'auteur pour sa demi-soeur, Augusta Leigh.

Un vent nouveau souffle sur l'Europe, et avec lui des idées de liberté, de révolution, de grandeur et d'unité. Des débats enflamment les jeunes gens et les discussions de cafés, les loges secrètes des Carbonari et du Tugendbund font salle comble. L'imagination galope après les héros. Ceux capables de prendre à bras-le-corps le monde et de le secouer comme un prunier, ceux qui chancellent vers l'abîme sous le poids d'un destin trop lourd pour eux, ceux qui souffrent d'un amour impossible et déchirant… Les voici tous condensés en un seul personnage : Manfred !

L'archétype du beau ténébreux dont le terrible destin reste mystérieux, mais ses grandes souffrances transparaissent sur son visage d'archange. Aujourd'hui, ses clones abâtardis hantent encore la littérature et le cinéma sous les traits de vampires, de milliardaires sadomasochistes et on en passe.
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Je connaissais le nom de Manfred pour l'apport de son auteur au romantisme européen, mais surtout pour le personnage souvent cité dans le Comte de Monte-Cristo. le comte est en effet comparé par l'auteur comme par les autres personnages eux-mêmes à cet homme devenu un archétype : un homme seul, mystérieux, dissimulant un lourd secret, au teint pâli par les études occultes...
En le lisant, je comprends le lien avec Monte-Cristo, mais j'ai encore plus pensé à l'essai d'Umberto Eccode Superman au surhomme, dans lequel il retrace l'apparition dans la littérature européenne de la figure d'un homme de fer qui utilise la force de sa volonté pour transformer le monde - malheureusement, je ne sais plus s'il évoque ou non Manfred dans cet essai.
Effectivement, tel qu'il apparaît ici, Manfred est un héros de la volonté. Il refuse de se soumettre, et, au contraire, c'est lui qui domine le monde au sens propre, il domine la matière, l'espace, le vent, l'air... Les plus beaux passages sont, selon moi, ceux où il décrit les forêts, les précipices et les montagnes, alors que le domaine des glaciers est encore largement une terra incognita au début du XIXème siècle. Ces passages sont bien plus de la poésie que du théâtre d'ailleurs, toute la pièce est quasiment un long monologue de Manfred plutôt qu'un récit dramatique.
Et c'est là ce que je reproche le plus au texte. Ce n'est pas ce qui devait marquer les lecteurs du XIXème siècle, mais pour moi, que c'est kitsch... Manfred a des visions de sang, il convoque la Fée des eaux, il est transporté dans le palais des esprits... Il a tous les pouvoirs du monde, pourrait tout faire, et ne fait rien de tout cela. Comme on le retrouve dans Spiderman - pour rester dans la thématique des superhéros, "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". le triomphe de la volonté ne semble donc déboucher sur rien.
Si je suis consciente de la valeur de cette oeuvre dans la littérature mondiale, je suis donc restée assez insensible - comme pour certaines oeuvres de Goethe finalement.
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Le mythe de Faust, après le grand succès du drame de Goethe, gagne toute l'Europe, et inspire de nombreuses autres oeuvres littéraires. Ainsi, en 1817, le poète anglais Lord Byron met en scène, dans Manfred, un personnage qui, à l'image de Faust, est désabusé et n'a plus ni espoir ni désir. Ce personnage, Manfred, est rongé par le remords, depuis qu'il a tué sa bien-aimée. Alors il invoque les esprits, mais en vain, car ils ne peuvent lui procurer la seule chose à laquelle il aspire : l'oubli. Comme Faust, Manfred songe au suicide, seul moyen d'échapper à l'enfer qui est en lui et aux démons qui le tourmentent…
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Manfred

Lord Byron grande figure du romantisme, écrit une magnifique pièce de théâtre publiée en 1817 inspirée du Faust de Goethe.

Manfred est un homme maudit complètement las, désabusé, tourmenté.
Hanté par des pulsions d'autodestruction, Il ne peut se suicider une force supérieure le retient.

Il a pourtant un désir, un seul oublier.
Oublier ce mal qu'il porte en lui qu'il ne peut nommer.

Manfred victime de son étoile, fort de sa science fera tout pout oublier.

" Sur le passé, je n'ai aucune emprise. Tant qu'il ne sombrera pas dans les ténèbres, je ne pourrai caresser de futur "
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Oh âme du lecteur,contemple avec humilité la longue agonie de Manfred dans cette élégie magnifique de Lord Byron.
Incapable de vivre le souvenir de sa Faute Manfred , être d'argile, cherche l'oubli plutôt que la rédemption et il convoque pour cela les puissances des éléments et devant leur incapacité à l'aider s'adressera même aux puissances obscures.
Fort de son emprise sur les éléments il restera ,tout au long de sa quête, maître de son destin jusqu'au dénouement final.
Un superbe texte écrit dans une langue somptueuse.
Ma première lecture de Byron qui m'a subjugué.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J’ai essayé la philosophie, et la science, et les sources du merveilleux, et la sagesse du monde, et mon esprit a le pouvoir de s’approprier ces choses, - mais elles ne me servent de rien ; j’ai fait du bien aux hommes, et j’ai trouvé du bon même parmi les hommes, - mais cela ne m’a servi de rien ; j’ai eu aussi des ennemis, nul d’entre eux ne m’a vaincu, beaucoup sont tombés devant moi, - mais cela ne m’a servi de rien.
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DEUXIÈME ESPRIT.
Le roi des monts — c'est le Mont-Blanc.
Son trône est de rochers, sa robe de nuage,
Et de sombres forêts ont formé sur son flanc
Une ceinture au roi sauvage.
De ce monarque souverain
Le diadème est fait de neige,
Il a l'orage pour cortège,
Et l'avalanche est dans sa main.
Acte I, scène 1.
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Puissances mystérieuses ! esprits de l’univers illimité ! vous que j’ai cherchés dans les ténèbres et la lumière, - vous qui environnez la terre, et habitez une essence plus subtile, vous dont la demeure est au sommet des monts inaccessibles, à qui les cavernes de la terre et de l’Océan sont des objets familiers, - je vous évoque par le charme écrit qui me donne autorité sur vous - levez-vous ! paraissez !
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Penses-tu que l'existence dépenee du temps ? C'esy le cas ; mais les actions sont nos époques ; les miennes ont rendu mes journées et mes nuits impérissables, sans fin, et toutes semblables, comme mes graines de sable sur le rivage, innombrables atomes. Elles sont un désert, stérile et froid, sur lequel se brisent les vagues furieuses, et où rien ne demeure, que carcasses et épaves, rochers, et le chiendent de l'amertume, sous forme de ressac salé.
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Les hautes montagnes pour moi sont comme un sentiment.
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Videos de Lord Byron (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lord Byron
Yannick Stiassny présente "Trois âmes soeurs" de Martina Clavadetscher (trad. Raphaëlle Lacord), à paraître le 31 août 2023.
Vidéo produite par Harmonia Mundi Livre
RÉSUMÉ
Iris dans la prison dorée de son penthouse new-yorkais; Ling en Chine, ouvrière d'une usine de poupées à taille humaine; Ada Lovelace, fille de Lord Byron et mathématicienne de génie bien à l'étroit dans l'Angleterre victorienne: elles vivent à des époques et dans des lieux différents, mais toutes trois sont unies par un lien mystérieux, une quête commune qui les font braver l'ordre établi.
Roman gigogne, "Trois âmes soeurs" brouille les frontières entre l'humain et la machine, bouleverse nos a priori sur l'intelligence artificielle. Pour acclamer le pouvoir de l'imagination et activer la mécanique de la désobéissance.
https://editionszoe.ch/livre/trois-ames-soeurs
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