Tout m'est revenu d'un seul coup. Je me suis souvenue comme j'aimais être blottie tout contre lui, et comme je me sentais en sécurité chaque fois qu'il me prenait dans ses bras. J'ai presque du me faire violence pour m'écarter et pour cesser de m'enivrer de son odeur. Je ne l'avais pas sentie depuis si longtemps.Puis il m'a sourie, et la, ce n'était plus une sensation de vertige que j'éprouvais : c'était une certitude. Tout ce qui attache, déchire.
Il a glissé ses doigts dans mes cheveux. Il m'a caressé le visage.
" Tu sais que... que je t'..."
Lars a jeté un coup d'œil à sa montre. "Il est minuit, a-t-il répondu. Je ne frappe plus personne après minuit. Règlement du syndicat des gardes du corps.
- Parfait, a dit Michael. Tu le tiens et je le frappe."
Bref, tout en riant aux éclats, j'ai laissé Michael m'aider à grimper et on s'est installés tous les deux sur la banquette. Lars, lui, avait rejoint la femme sur la siège avant et, après une embardée, on est partis...
C'est là que ça a commencé à mal tourner.
D'abord, la banquette n'était pas si grande que cela. Et je ne suis pas la New-Yorkaise désabusée que je pensais être.
Même maintenant, j'ai encore du mal à comprendre comment ça s'est fait aussi rapidement.
On était là, assis tranquillement, Michael et moi, sur la banquette, et d'un seul coup... on s'est retrouvés dans les bras l'un de l'autre et on s'est embrassés. Comme un garçon et une fille qui ne s'étaient jamais embrassés avant. Ou plutôt comme un garçon et une fille qui s'embrassaient beaucoup avant, et qui aimaient vraiment ça, mais qui en avaient été privés pendant très longtemps.
Michael : Si tu voyais ta tête ! Elle est de la même couleur que mes Converse !
Mia : Merci de me le signaler. Finalement, j'ai changé d'avis. Je ne veux pas que tu lises. Passe-moi ton téléphone. Je vais l'effacer.
Michael : Certainement pas. Je le lirai ce soir. Hé ! Arrête ! Lars, elle m'attaque !
Lars : Je suis censé intervenir seulement si quelqu'un attaque la princesse, pas si la princesse attaque quelqu'un.
Avez-vous perdu la raison ? demanda-t-elle, les lèvres encore engourdies par la force de ce baiser. Relâchez-moi séance tenante. Hugo la regarda avec l'expression ahurie d'un homme qui vient de se réveiller d'un long sommeil. Il cligna les yeux plusieurs fois en silence. Lorsqu'il prit enfin la parole, ce fut d'une voix rauque, presque indistincte:
- J'ai bien peur que ce ne soit point la raison que j'aie perdue, mademoiselle Frais, mais mon coeur.
Je sais. Je suis pathétique. Je suis une licorne pathétique.
Je vous jure, quand elle est avec des bébés, Grand-mère n'est plus du tout la même personne.
Je venais tout juste de ranger mon téléphone que je me suis cognée à Michael.
Oui, Michael.
Je peux vous dire que ça a été un véritable choc.
Qu'est-ce que Michael faisait ici ?
-Toi?
-Oui, moi, a répondu Michael en se frottant l'épaule.
"Accepter les choses que je ne peux pas changer, ai-je répondu. Le courage de changer les choses que je peux, et la sagesse d'en connaître la différence. " Je savais bien que c'était un bon conseil. Ça s'appelle la Prière de la Sérénité, et ça remet les choses dans leur perspective. Cette prière a été écrite pour les alcooliques qui veulent arrêter de boire, mais ça s'applique aussi au flippées de ma sorte qu'ils veulent arrêter de faire n'importe quoi.