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EAN : 978B005TPYCJG
ÉLP éditeur (02/06/2011)
3.65/5   13 notes
Résumé :
Thierry Cabot, La Blessure des Mots, poèmes. ÉLP éditeur (www.elpediteur.com), 2011

Voici, serein, blafard et fier, un puissant recueil de cent trente poèmes versifiés, armaturés, ciselés. La Blessure des Mots est un exercice solidement formulé et indubitablement généreux dans la forme, tout en s’avérant empreint d’une cuisante tristesse intimiste dans le fond. Vieillissement, mort, amours racornis, perte de la foi, futilité du fond des choses, moder... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je ne suis qu'à la moitié du livre et déjà, je ne peux m'empêcher de venir mettre un petit mot.
J'ai toujours pensé que les poètes ont un don pour mettre des mots sur leurs souffrances, sur les aléas de la vie sans la "romance" que l'on trouve en général dans les biographies. Thierry Cabot y arrive sublimement, ses mots touchent le coeur...
Et on y retrouve le style des grands poètes, ce qui est, selon moi, rare à notre époque.
Je ne peux que recommander ce livre à tous les amateurs de poésie.
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la lecture en cours de ce recueil m'a donné envie de partager un des poèmes qui vous interpellent par sa justesse et qui correspondait à mon humeur du moment .Il s'intitule "Impressions" je l'ai copié en citation si vous souhaitez le lire (avec l'autorisation de l'auteur)

une jolie découverte que ce recueil de poèmes ......et j'y retourne car je ne l'ai pas encore terminé
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« On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite
Belle poésie !
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Je découvre votre poésie mais je l'avais effleurée ailleurs, je la retrouve intacte !
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« On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite
Belle poésie !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Pressez-vous de m'aimer. J'avais froid tout à l'heure.
Le vent du soir gémit comme enfant glacé.
D'infatigables maux pleuvent sur ma demeure,
Et mes élans d'hier ont pour toujours cessé.

Car hier est si loin...si loin que, terrassé,
Je sens de toutes parts le néant qui m'effleure ;
Le fantôme d'un songe à peine commencé
Où ma vie, un moment, apparaissait meilleure.

Oh ! Pressez-vous ! Je n'ai rien fait. Voilà demain.
Votre joue adorable et votre douce main
Seules peut-être ici, réchaufferont mes lèvres.

Pressez-vous. Le temps fuit. J'ai vécu par hasard ;
Mon cœur faible a sombré dans des jours las et mièvres.
Et je veux tant qu'on m'aime avant qu'il soit trop tard.
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Devant la mer

Secoue au moins le vide insultant qui te borne
Avec l'oeil nébuleux d'une revêche nuit.
Ne goûte plus jusqu'à vomir le crachat morne
Du médiocre qu'étouffe une écharpe d'ennui.

Hume tes mots, sème ta voix, hisse tes rêves,
Décapite les murs flageolants à moitié,
Et fais encore en magicien des blondes grèves
S'élargir sous ta foi l'horizon tout entier.

Que peuvent les corbeaux que la vermine écrase ?
N'es-tu pas né pour vivre et plus noble et plus grand,
Né pour saisir et mordre au sel de toute phrase
Un peu du coeur naïf d'un soleil pénétrant ?

N'es-tu pas là, si fort et si plein de toi-même,
Si royalement jeune et constellé d'ardeurs,
Oui tellement chéri par l'immensité même
Qu'un enfant y boirait ses futures splendeurs ?

Le monde est vieux, bien sûr, mais l'aube n'a point d'âge.
Les jours sonnent, vêtus comme d'amples secrets.
Au-delà de tes mains, l'heure en vagabondage
Imprime à chaque élan on ne sait quoi de frais.

Le beau ciel presque nu teint les eaux rayonnantes.
La mer adamantine a des jeux orgueilleux.
Du fond de leurs clameur, soûles, tourbillonnantes,
Les vagues à l'envi brassent le merveilleux.

Vois trembler le matin à la musique neuve
Et vers l'azur égal sangloter les embruns,
Cueille le songe auquel ton infini s'abreuve
Quand, délice d'écume, il jaillit des flots bruns.

Oh ! combien il te faut de soifs à ta mesure,
Combien... combien tu veux, libre d'aucun soutien,
Ici toujours, malgré la haine et la brisure,
Déchirer l'habit sale où le vil te retient !

Sur les lames, regarde ! un vol blanc de mouettes
Embrasse l'or liquide au souffle bondissant ;
Car il n'est Miel dont maintes fois tu ne souhaites
Sentir à pleins poumons le goût bouleversant.

Plus loin, dans la ferveur capiteuse et la gloire,
Le vent large médite au seuil de l'éternel,
Et la lumière aiguë aux feux de sa mémoire
Rend le monde à son verbe immense et fraternel.

O rien ne dit assez l'éclat de ta naissance!
L'onde croule sans fin de chavirants échos.
En toi monte et s'agite une claire puissance
Mêlée à la chaleur des roulis amicaux.

Hymnes, fécondité, parfums d'avant déluge,
La mer lave les rocs ; l'air est délicieux.
Va d'une seule haleine y puiser un refuge,
Plein du sang de ton coeur ! plein du cri de tes yeux !
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A Léane.

Au feu de quelle étoile, à l’or de quelle rive,
Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?
Dans quel espace vain flottant à la dérive
Et rongé par la lèpre invisible des jours ?

Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d’écume
Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?
Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume
Et si riches de dons et de voeux chancelants ?

Adieu ! beaux rires clairs, adieu ! fauves haleines ;
Adieu ! soupirs mêlés sous le ciel enjôleur.
La joie aimante éclate avec ses ruches pleines
Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.

Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,
Que l’aube court déjà, tremblante, vers le soir,
Que nous ne respirons jamais la même rose,
Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?

Matins frais ! lisses doigts ! épopée ivre et tendre !
Nos aveugles destins filent d’un pas têtu.
Balayés ! les coeurs fous toujours prêts à s’éprendre,
Enfuis ! les mots soufflés en un chant qui s’est tu.

Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,
Laisser là notre monde aux vins délicieux ?
Comment quitter l’éclat des longs chemins en fête
Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?

Or pitoyables nains mordus par l’éphémère,
Comme nous avons cru dépouiller l’éternel
En caressant nos biens d’une ferveur amère,
En couvant nos bijoux d’un émoi fraternel !

Pour quelques passions labiles et fuyantes,
Nous avons serré fort jusqu’à l’avidité
Des bras vertigineux et des mains défaillantes
Fleuris sous les yeux chauds d’on ne sait quel été.

Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,
Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,
Tant de fois enlacé des rêves dérisoires
Malgré la suffocante image du cercueil.

Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,
Comme nous avons mis de haine et de fureur
A briser le plafond de nos cages de verre,
A maudire le temps sournois et massacreur !

Comme nous avons dû, soûlés d’arrière-mondes,
Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :
Eldorados naïfs crevant d’espoirs immondes !
Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !

Et comme sans jamais prévenir les désastres,
Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus
Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres
Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !

Mais qu’ici-bas du moins une flamme demeure,
Une épaule magique aux lumineux contours !
Que jaillissent du moins, volés à la même heure,
Les cris ensoleillés de millions d’amours !

Tant pis ! s’il faut demain périr d’un coup funeste.
C’est trop de vivre nus embués de néant,
Trop de mettre à genoux l’idéal qui nous reste,
Trop de guillotiner nos envols de géant.

Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes
Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.
Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes
Et d’autres maint bonheur depuis longtemps détruit.

Léane, ma poupée à la lumière blonde,
Les vents purs, ce matin, cajolent l’univers ;
Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l’onde,
Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.

Que t’importent les fous englués de nuit blême
Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !
La vie en toi, Léane, éprise d’elle-même
Coule, telle admirable, une eau sainte en éveil.

Oui, va foulant l’espace ébloui qui t’adore ;
On dirait que l’azur boit chacun de tes pas ;
Nous avons dans les yeux la même douce aurore
Et je te comblerai de ce que tu n’as pas.

Léane, l’heure est vaste à qui se sent des ailes ;
Quelque chose de bon fascine et charme l’air ;
J’ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles
Comme si pour moi seul ton coeur devenait clair.

Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;
Le monde étale au loin sa féconde santé ;
Conquête radieuse ! aventures célestes !
Tu cours, pleine d’un songe inouï de beauté. . .

O tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !
Léane, toi ma chair, l’enfant de mon enfant
Dont les petites mains font rire les étoiles,
O Léane ! si frêle au soleil triomphant !
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Intimité amoureuse
De ta voix cajoleuse au frisson virginal,
Laisse flotter sur moi le désir qui m'enjôle,
Ce rêve qui chuchote au creux de mon épaule
Et qui me tient si chaud, parfois, que j'en ai mal.
Un soupir, une haleine, un délice amical
Te livrent chancelante à l'amour qui te frôle,
L'amour dont, comme toi, je pressens tout le rôle
Dans le souffle d'un voeu fragile et musical.
Fais naître, s'il te plaît, l'extase d'une étreinte ;
La douceur met sur nous une invisible empreinte
Avec des mots au loin caressant l'horizon ;
Un beau ciel alangui se drape de mystère ;
Et nos yeux fascinés par la même oraison,
Semblent depuis longtemps avoir quitté la terre.
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Devant La Mer.

Secoue au moins le vide insultant qui te borne
Avec l'oeil nébuleux d'une revêche nuit.
Ne goûte plus jusqu'à vomir le crachat morne
Du médiocre qu'étouffe une écharpe d'ennui.

Hume tes mots, sème ta voix, hisse tes rêves,
Décapite les murs flageolants à moitié,
Et fais encore en magicien des blondes grèves
S'élargir sous ta foi l'horizon tout entier.

Que peuvent les corbeaux que la vermine écrase ?
N'es-tu pas né pour vivre et plus noble et plus grand,
Né pour saisir et mordre au sel de toute phrase
Un peu du coeur naïf d'un soleil pénétrant ?

N'es-tu pas là, si fort et si plein de toi-même,
Si royalement jeune et constellé d'ardeurs,
Oui tellement chéri par l'immensité même
Qu'un enfant y boirait ses futures splendeurs ?

Le monde est vieux, bien sûr, mais l'aube n'a point d'âge.
Les jours sonnent, vêtus comme d'amples secrets.
Au-delà de tes mains, l'heure en vagabondage
Imprime à chaque élan on ne sait quoi de frais.

Le beau ciel presque nu teint les eaux rayonnantes.
La mer adamantine a des jeux orgueilleux.
Du fond de leurs clameur, soûles, tourbillonnantes,
Les vagues à l'envi brassent le merveilleux.

Vois trembler le matin à la musique neuve
Et vers l'azur égal sangloter les embruns,
Cueille le songe auquel ton infini s'abreuve
Quand, délice d'écume, il jaillit des flots bruns.

Oh ! combien il te faut de soifs à ta mesure,
Combien... combien tu veux, libre d'aucun soutien,
Ici toujours, malgré la haine et la brisure,
Déchirer l'habit sale où le vil te retient !

Sur les lames, regarde ! un vol blanc de mouettes
Embrasse l'or liquide au souffle bondissant ;
Car il n'est Miel dont maintes fois tu ne souhaites
Sentir à pleins poumons le goût bouleversant.

Plus loin, dans la ferveur capiteuse et la gloire,
Le vent large médite au seuil de l'éternel,
Et la lumière aiguë aux feux de sa mémoire
Rend le monde à son verbe immense et fraternel.

O rien ne dit assez l'éclat de ta naissance!
L'onde croule sans fin de chavirants échos.
En toi monte et s'agite une claire puissance
Mêlée à la chaleur des roulis amicaux.

Hymnes, fécondité, parfums d'avant déluge,
La mer lave les rocs ; l'air est délicieux.
Va d'une seule haleine y puiser un refuge,
Plein du sang de ton coeur ! plein du cri de tes yeux !
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